lundi 17 septembre 2012

La place exacte de la gastronomie moléculiare


La gastronomie moléculaire

Une discipline à sa juste place dans l'ensemble des sciences et technologies de l'aliment.



Document préparé par :
Hervé This

Le :
6 avril 2011



Attendus1 :

1. la gastronomie moléculaire est une discipline scientifique
2. elle explore les mécanismes des phénomènes qui surviennent lors des transformations culinaires
3. les transformations culinaires font apparaître des phénomènes,
4. la nature des transformations est prédéterminée par des considérations techniques, artistiques, sociales
5. l'aliment est ce que l'on mange ; il se distingue donc des ingrédients alimentaires
6. les transformations qui conduisent des ingrédients aux aliments sont du même ordre, qu'il s'agisse de cuisine domestique, de restaurants, ou de transformation industrielle
7. les sciences de l'aliment sont multiples : nutrition, physiologie sensorielle, physiologie de la mastication, toxicologie alimentaire...
8. Les champs disciplinaires nécessaires à ces diverses sciences sont nécessairement la chimie, la physique, la biologie, la physiologie...
9. l'aliment, c'est un système matériel qui est produit en vue d'une consommation orale ; il doit apporter des composés d'intérêt nutritif, éviter les composés toxiques (si possible), comporter des composés actifs sur des récepteurs sensoriels... Autrement dit, l'aliment est une "matrice" qui doit libérer des composés "bioactifs"




Conclusions:

1. La gastronomie n'est pas la science des ingrédients alimentaires, car ces ingrédients ne sont pas consommés. Ce n'est pas la technologie des procédés de transformation de ces ingrédients en aliments.

2. Il s'agit d'une science qui trouve sa place à côté de cette technologie des procédés de transformation, sans se confondre avec elle.
Elle ne se confond pas avec la physiologie de l'alimentation, ni avec la nutrition.

3. Plus positivement, puisque la gastronomie moléculaire est la science des phénomènes qui se produisent lors des transformations culinaires, elle doit considérer les modifications de l'aliment au cours de cette transformation.

4. Puisque l'aliment est une matrice qui libère des composés bioactifs, la gastronomie moléculaire est centrée sur l'exploration des modifications de la bioactivité lors des transformations des matrices, que ces transformations aient lieu dans une "casserole" (au sens d'outil utilisé pour une transformation culinaire) ou dans la bouche.

5. Dans les deux cas, la matrice échange des composés (bioactifs) avec son environnement .C'est donc les modifications de cette libération qui sont visées par les études de gastronomie moléculaire.

6. Cela étant, on ne peut espérer produire des "découvertes" essentielles en restant au niveau des modifications de la matrice et des libérations de composés bioactifs. A côté de l'étude de ces phénomène, on ne produira de science résolument moderne que si l'on explore plus finement les phénomènes.
La nature de l'eau (échange de protons labiles)2 et de ses interactions avec des structures condensées reste mal connue, et la physique a botté en touche par l'introduction de concepts tels que le potentiel zéta. Là, des études peuvent révéler des phénomènes essentiels. Pour ces études, une exploration quantique des interactions s'impose, à côté d'explorations de dynamique moléculaire.

7. La transformation culinaire, qu'elle soit domestique, de restaurant, ou industriel, peut s'étudier de deux points de vue :
-scientifique ;
-technologique.

8. Puisque l'alimentation a pour objectif :
-l'entretien de l'organisme
-la stimulation sensorielle
-la satisfaction d'un besoin culturel
-la satisfaction d'un besoin social.
Alors , l'analyse technique doit se doubler d'une analyse artistique et d'une analyse en termes de lien social, sans quoi on risque de passer à côté de phénomènes importants.

1Il s'agit de faits, que je ne crois pas devoir discuter, mais qui sait : je ne suis pas assez insensé pour être assuré de mes propres certitudes. Merci de me corriger, le cas échéant.
2Il ne s'agit évidemment pas de verser dans l'étude d'effets prétendus telle que la "mémoire de l'eau"!!!!

dimanche 16 septembre 2012

Eclairant !

Voici l'affaire, en trois points :


1. J'envoie le message suivant :

Chers Amis

vous savez certainement que la France a réussi à faire inscrire le repas gastronomique des Français au patrimoine immatériel de l'humanité de l'UNESCO.
Pour faire vivre cette inscription, il faut maintenant créer une "Cité de la gastronomie", et plusieurs villes sont en concurrence pour cela.

Je crois sincèrement que ce serait l'intérêt du pays (au delà des intérêts personnels et des bords politiques, sans compter les questions financières plus ou moins avouables) que de nous mobiliser pour la candidature de Versailles.
En effet, les atouts sont :

1. 10 millions de visiteurs par an (et non pas quelques milliers pour certaines villes de province)
2. un superbe contenu intellectuel, notamment en raison de la présence de l'INRA, d'AgroParisTech, de la vallée de Saclay, des Universités présentes, etc.
3. un soutien des industriels (qui sont intéressés par les millions de visiteurs)
4. une "neutralité gastronomique régionale" : Versailles ne pourra pas être accusé de favoriser la Touraine, ou le Lyonnais, ou la Bourgogne, ou le Bordelais...
5. des locaux déjà à disposition, avec un ancrage historique : il suffit de voir comment Bartabas et ses chevaux ont pu occuper les écuries pour comprendre que la construction d'une telle cité à Versailles serait facile
6. une proximité des aéroports, et aussi de la capitale
7. de la logistique d'accueil des touristes, et aussi des professionnels

Bref, je vous invite à faire comprendre autour de vous qu'il est souhaitable que cette candidature soit retenue !

amitiés, vive la connaissance produite et partagée !



2. Je reçois de nombreuses réponses, mais notamment une qui me dit :

"Mais il faut penser que notre province mérite aussi quelque animation et reconnaissance de qualité...
Ne sommes-nous pas le pays de la Rabelaisie, des grands auteurs et de l'art de vivre ?"
 
 
3. Ce à quoi je réponds aussitôt : 
 
Votre seule réponse est une démonstration d'un de mes points. Je parle nation, et vous répondez votre province en particulier.
Oui, votre pays est merveilleux (moins que l'Alsace ;-) ), mais il s'agit de faire un travail national, pas tourangeau. 


Oui, voyons plus loin que notre village quand l'intérêt collectif est en jeu !

samedi 15 septembre 2012

Le menu dégustation

Les petits marquis parisiens en débattent : le menu dégustation, pour ou contre ?

La question est idiote : il y a des chefs merveilleux,  à qui l'on confie son assiette avec bonheur.
La liberté de choisir ? C'est aussi comme réclamer à Mozart qu'il ajoute deux ou trois violons.
Et puis... n'oublions pas que beaucoup d'entre nous n'ont pas les moyens d'aller dans les restaurants étoilés.
A défaut de pouvoir le faire, apprenons à cuisiner !

vendredi 14 septembre 2012

Le prochain séminaire : dans trois jours !

Chers Amis
je me réjouis beaucoup de vous retrouver lundi (17 septembre, donc) à 16 h, à l'ESCF, 28 bis rue de l'abbé Grégoire, 75006 Paris.
Pour ceux qui veulent et qui peuvent.

bon we en attendant

mercredi 12 septembre 2012

Une bonne lecture

Chers Amis

je suis heureux de vous annoncer que, dans cet article : http://www.hotellerie-restauration.ac-versailles.fr/spip.php?article1917, il y a  une présentation de Clément Voisin et de son mémoire de master intitulé « Gastronomie moléculaire : vers un nouvel apprentissage de la cuisine ».

Une lecture indispensable aux enseignants !

mardi 11 septembre 2012

La suite d'une précédente discussion

Chers Amis
vous vous souvenez que j'avais discuté le statut des doctorants, lesquels ne sont pas statutairement des étudiants, mais de jeunes scientifiques.

Je viens de trouver un nouvel argument pour affirmer que ces personnes sont "grandes", à savoir que, à la fin d'un Master 2, ou d'une école d'ingénieur, la majeure partie des étudiants (cela, c'est le mot pour avant le diplôme) trouvent un travail dans l'industrie. A ce stade, donc, ils sont "grands" : ils ne cessent évidemment pas de se former, mais ils n'ont plus de "professeurs", et ils doivent être autonomes.

Pourquoi les doctorants, qui ont la même formation et le même âge, seraient-ils différents ?

J'en conclus que les doctorants sont "grands". Ils ne doivent pas faire ce que leur dit le directeur de thèse, mais plutôt creuser leur sujet, en mettant en oeuvre tout ce qu'ils ont appris, notamment dans les stages de recherche scientifique qu'ils n'ont pas manqué d'avoir.

Quod erat demonstrandum

A Bruxelles le 17 septembre


lundi 10 septembre 2012

On m'interroge

Un journaliste m'interroge :

Qui êtes-vous ?!
 



La réponse que je propose est : 

Je suis chimiste de toutes mes fibres. Ce qui signifie que je suis chimiste, d'une part, mais que je vois la chimie comme une science de la nature, donc très proche de la physique, avec laquelle elle se confond peut-être, car je n'imagine pas de barrière entre les sciences de la nature.
Cela étant, les scientifiques sont des intellectuels, ce qui signifie (pour moi) que ce sont des êtres de culture. Notamment, on ne fait pas d'expérience si on n'a pas une raison de faire une expérience. Et, d'autre part, l'ambition (au sens modeste du terme, pas celui de domination) du scientifique, qui est de "lever un coin du grand voile", doit conduire à des réflexions sur la stratégie scientifique, d'une part, et à l'ancrage de la recherche scientifique dans la société, d'autre part.
C'est la raison pour laquelle je suis auteur de livres aussi variés que "Les secrets de la casserole" (une façon de faire réfléchir sur une activité aussi extraordinaire que la cuisine), "La cuisine, c'est de l'amour, de l'art, de la technique" (à ma connaissance, le premier livre d'esthétique culinaire de l'histoire), ou encore "La sagesse du chimiste" (une façon de réfléchir sur la chimie aujourd'hui... et hier, en vue de perfectionnements de demain).
Je ne crois pas que l'on puisse être un intellectuel sans une réflexion épistémologique... mais je ne crois pas non plus que l'on puisse trop "s'éloigner du laboratoire", parce que ce dernier est le lieu qui ne ment pas, où les faits sont produits, et pas des discours de beaux parleurs.
Evidemment, tout cela s'accompagne d'une activité variée :
- introduction de travaux sur le thème "science et cuisine" dans les écoles, collèges, lycées (au départ, un livre pour enfant : La casserole des enfants)
- des réflexions sur les dictons, tours de main, proverbes, etc. culinaires : toutes choses disparates réunies sous la terminologie  "précisions culinaires" (d'où un livre de ce titre aux éditions Quae/Belin)
- des réflexions sur l'enseignement supérieur
- des blogs
- des twittes
- des sites
- des publications scientifiques, EVIDEMMENT
- et j'en passe.
Pour ceux qui seraient intéressés pour en savoir plus, voir notamment mon site "Vive la chimie"

Encore de la cuisine note à note !

Le jeudi 6 septembre 2012, un groupe de chef de l'association Les Toques blanches internationales s'est réuni à l'Hôtel Renaissance La Défense pour explorer la cuisine note à note, cette nouvelle forme de cuisine qui se mitonne à partir de composés purs, ou à partir de fractions obtenues par fractionnement ou craquage des produits agricoles.

Les pionniers étaient :
Jean-Pierre Lepeltier, chef Hôtel Renaissance Paris La Défense
Laurent Renouf, sous chef  Hôtel Renaissance Paris La Défense
Julien Lasry, chef de partie Hôtel Renaissance Paris La Défense
Marie Soyer, chef de partie Hôtel Renaissance Paris La Défense
Mickael Foubert, chef Hôtel Renaissance Arc de Triomphe
Lucille Bouche, sous chef Hôtel Renaissance Le parc Trocadéro

Le fruit de leur travail sera présenté le 20 septembre à AgroParisTech, lors de la conférence de presse organisée pour la publication du livre tout fraîchement paru : "La cuisine note à note en 12 questions souriantes" (Ed Belin, Paris) .

J'avais oublié...

J'avais oublié que le livre de Robbe Grillet, Pour un nouveau roman, était si bien.

Enfin quelqu'un qui comprend (par exemple) pourquoi Flaubert s'est fâché avec son éditeur quand celui-ci a osé imaginer que l'on puisse illustrer la Tentation de Saint Antoine !

Enfin quelqu'un qui comprend que "raconter une histoire" n'est pas l'alpha et l'omega de la littérature, à l'heure où des scénaristes d'Holliwood ont encore à peine digéré Wladimir Propp et l'on abatardi avec Carl Jung, arguant de leurs succès populaires.

Enfin quelqu'un qui a compris que l'art littéraire ne peut être un outil à la solde des partis.

Enfin quelqu'un qui n'écrira pas des choses aussi bêtes que "une onde de choc lui parcourut le ventre" (trouvé dans un récent roman primé par les Goncourt et autres Fémina).

Enfin quelqu'un qui sait ne pas être l'esclave de la métaphore (entre autres).

Enfin quelqu'un...

Relisons ou lisons ce merveilleux petit livre !

dimanche 9 septembre 2012

Très ambitieux

Je reçois une demande de contact sur un réseau social... et je m'étonne : la personne, dans son profil, se décrit comme "très ambitieux" !
Ambitieux ? La définition du TLF est :
"Qui a de l'ambition ou le désir passionné d'atteindre à l'exercice du pouvoir, aux dignités"

Le désir passionné d'atteindre à l'exercice du pouvoir ? Encore un de ces salauds qui veulent gouverner les autres ! Ils feraient mieux d'apprendre à se gouverner eux-mêmes.
Atteindre aux "dignités" ? Je replonge dans le TLF :
"Prérogative (charge, fonction ou titre) acquise par une personne (un groupe de personnes), entraînant le respect et lui conférant un rang éminent dans la société."
Cette fois, il s'agit à nouveau de faire le paon.

Décidément, je ne vais pas accepter la proposition !

samedi 8 septembre 2012

L'agriculture biologique

Je m'étais pourtant promis d'éviter les sujets qui fâchent !

Hélas, je cède à mes vices : je suis heureux de vous recommander très vivement le livre "Le tout bio est-il possible", publié aux éditions Quae.
Pourquoi puis je ainsi me laisser aller ? Parce que je crois que ce livre peut être aussi bien lu par les partisans du bio et de l'agriculture biologique que par ceux qui détestent ces idées. Le texte est intelligent, et bien informé.
Il permettra à tous de se faire une idée juste, et, en informant les acteurs du débat citoyen, il évitera à des marchands de peur de profiter du doute dans lequel on se trouve quand on n'a pas lu ce livre, pour faire passer de l'idéologie.

Bref, c'est un livre utile.

Bassines en cuivre

Faut-il des bassines en cuivre pour faire des confitures ?
http://podcast.agroparistech.fr/users/gastronomiemoleculaire/weblog/1d440/Les_bassines_a_confiture.html

vendredi 7 septembre 2012

N'hésitez pas à venir le 6 décembre et à transmettre l'information !

Journée Scientifique sur la Perception sensorielle des Yaourts


6 décembre 2012,
9h-18 h

AgroParisTech,
16 rue Claude Bernard, Paris

Entrée libre sur inscription



Le Groupe INRA/AgroParisTech de gastronomie moléculaire est heureux d'annoncer la première Journée Scientifique sur la Perception Sensorielle des Yaourts (JPSY2012), qui se déroulera le 6 décembre 2012 à AgroParisTech (Centre Claude Bernard).

Le but de cette journée scientifique est de dynamiser les échanges entre les équipes qui s'intéressent aux caractéristiques sensorielles et physicochimiques des gels laitiers type yaourt. Des résultats récents dans ce domaine seront présentés.

Cette journée veut intégrer les résultats obtenus dans les divers domaines :
  • méthodologies sensorielles (notamment Dominance temporelle des Sensations, DST)
  • aspect et couleur
  • odeurs, saveurs et sensations trigéminales
  • consistance, texture et propriétés rhéologiques

La journée incluera des conférences (programme dans quelques jours) et des présentations de posters.

Public visé :
  • Les équipes de recherche, notamment intéressées par les relations perception sensorielle et paramètres physicochimiques et les mécanismes sous-jacents impliqués
  • Les étudiants visant l'emploi dans le secteur agroalimentaire (ingénieurs, techniciens)
  • Les scientifiques d'autres communautés physico-chimiques (matière molle, etc.)
  • Les industriels du monde agroalimentaire


  • Clôture des appels à communications sous forme de poster : 20 novembre 2012

jeudi 6 septembre 2012

Et à l'attention des professeurs intéressés par les Ateliers science & cuisine



Objet : Fête de la Science 2012
Pièce jointe : Présentation de la conférence

J’ai le plaisir de vous inviter à une conférence d’ Hervé THIS, Physico chimiste à l’INRA, proposée par AgroParisTech dans le cadre de la Fête de la Science du 10 au 14 octobre 2012, sur le thème ::

Les ateliers expérimentaux du goût et les ateliers Science et Cuisine :
des initiatives essentielles pour former des citoyens capables de vivre dans le monde moderne

mercredi 10 octobre 2012
de 14h à 16h
à AgroParisTech
16 rue Claude Bernard, 75005 Paris

Je vous précise que cette conférence est destinée aux enseignants.
Pour vous inscrire , veuillez contacter :
Marie-Claude MOMBET



Xavier CHIRON





Les Ateliers expérimentaux du goût et les ateliers Science & Cuisine :
des initiatives essentielles pour former des citoyens capables de vivre dans le monde moderne

par Hervé THIS,
Physico-chimiste à l’INRA
Le mercredi 10 octobre 2012 de 14h15 à 16h30
à AgroParisTech, amphithéâtre RISLER
16 rue Claude Bernard– 75005 Paris


Résumé de la conférence :

Alors que l'obésité est une pandémie, qu'elle atteint près de 40 pour cent aux Etats-Unis et qu'elle frappe des populations de plus en plus nombreuses, même dans les pays traditionnellement très sûrs du point de vue d'une alimentation saine, il est essentiel d'enseigner aux jeunes à "manger", et, de ce fait, à "cuisiner".
Ces capacités vont de pair avec un sain enseignement de ce que l'on nommait justement "économie domestique", et qui incluait des cours de cuisine.
Si la cuisine a justement disparu de l'Education nationale, quand elle était apprentissage de protocoles, elle s'est réintroduite quand on a compris qu'elle pouvait utilement être liée aux sciences, aux arts, et à l'ensemble des matières intellectuelles enseignées à l'école.
Les Ateliers expérimentaux du goût (premier degré) et les Ateliers science et cuisine (second degré) sont des dispositifs pédagogiques essentiels pour former des citoyens.



Cette conférence est réservée aux enseignants. Pour vous inscrire , veuillez contacter :
Marie-Claude MOMBET

Je retransmets une information, à l'attention des lycéens



Objet : Fête de la Science 2012
Pièce jointe : Présentation de la conférence

J’ai le plaisir de vous inviter à une conférence d’ Hervé THIS, Physico chimiste à l’INRA, proposée par AgroParisTech dans le cadre de la Fête de la Science du 10 au 14 octobre 2012, sur le thème ::

La gastronomie moléculaire est une science. Sa dernière application est la cuisine note à note
jeudi 11 octobre 2012
de 14h15 à 16h30
à AgroParisTech
16 rue Claude Bernard, 75005 Paris

Je vous précise que cette conférence est destinée aux élèves de lycée et de classes préparatoires.
Pour inscrire votre classe, veuillez contacter :
Marie-Claude MOMBET



Xavier CHIRON





La gastronomie moléculaire est une science. Sa dernière application est la cuisine note à note

par Hervé THIS,
Physico-chimiste à l’INRA
Le jeudi 11 octobre 2012 de 14h15 à 16h30
à AgroParisTech,
16 rue Claude Bernard– 75005 Paris


Résumé de la conférence :

Il y a beaucoup de confusion, aujourd'hui, entre science et technologie, et la présentation de la différence entre ces deux champs est important pour leur sain enseignement, et aussi pour le bon fonctionnement d'une nation aussi industrialisée que la nôtre. Pour l'alimentation, la différence est essentielle, car nos pratiques sont complètement désuètes. Dans les foyers, nous cuisinons comme il y a plusieurs siècles, avec les mêmes ingrédients et quasiment les mêmes ustensiles, gaspillant le plus souvent jusqu'à 80 pour cent de l'énergie que nous utilisons, lors d'opérations jamais rationalisées. Nous absorbons des composés toxiques (benzopyrènes des viandes grillées, estragole des herbes aromatiques...) avec la plus grande mauvaise foi... alors que nous faisons des révolutions, contre des résidus quasi indosables de pesticides, souvent bien moins toxiques, et nous redoutons les produits ultra sécurisés de l'industrie alimentaire. Tout cela résulte d'un large “ilchémisme”, l'ignorance du monde merveilleux des molécules, composés, atomes, procédés, réactions...D'ailleurs, même la “chimie” est un objet ambigu : est-ce de la science, recherche des mécanismes des phénomènes, ou bien de la technologie, amélioration de la technique par son étude raisonnée ?

Pour la “gastronomie moléculaire”, c'est clair : il s'agit de la discipline scientifique qui cherche les mécanismes des phénomènes qui surviennent lors de la préparation et de la consommation des mets. Ce savoir peut ensuite, grâce à des technologues (en français, on dit aussi “ingénieurs”), être transformé en procédés nouveaux, mets nouveaux. C'est ainsi que la “cuisine moléculaire”, introduite dès 1980, a pour définition “une cuisine qui se fait à l'aide d'outils, ingrédients et méthodes nouveaux”. Plus récemment, nous avons proposé la “cuisine note à note”, qui est une forme de cuisine qui n'utilise plus les tissus végétaux ou animaux, comme ingrédients, mais des composés purs. Le premier repas “note à note” a été produit il y a trois ans, et un menu note à note a été servi lors du banquet qui a précédé le lancement de l'Année international de la chimie. De nombreuses questions essentielles sont posées.


Cette conférence est réservée aux élèves de lycées et de classes préparatoires. Pour inscrire votre classe, veuillez contacter :
Marie-Claude MOMBET

mercredi 5 septembre 2012

Vendredi à 10.55, 15.20, 22.55

La cuisine note à note sera discutée avec Marie Odile Monchicourt sur http://www.franceinfo.fr/info-sciences-marie-odile-monchicourt-0

mardi 4 septembre 2012

Next seminar in Paris

Chers Amis
Je suis heureux de vous annoncer que l'Ecole supérieure de cuisine française du Centre Jean Ferrandi de la Chambre de commerce de Paris nous fait l'amitié de nous accueillir à nouveau.

Le prochain séminaire (réunion d'étude des précisions culinaires) se tiendra le 17 septembre, de 16 à 18 h, au 28 bis rue de l'abbé Grégoire. Le thème sera  :

Les haricots verts sont-ils plus verts quand ils sont cuits dans de l'eau pétillante ?

Au plaisir de vous y retrouver

Prochain séminaire de gastronomie moléculaire à Paris

Chers Amis
Je suis heureux de vous annoncer que l'Ecole supérieure de cuisine française du Centre Jean Ferrandi de la Chambre de commerce de Paris nous fait l'amitié de nous accueillir à nouveau.

Le prochain séminaire (réunion d'étude des précisions culinaires) se tiendra le 17 septembre, de 16 à 18 h, au 28 bis rue de l'abbé Grégoire. Le thème sera  :

Les haricots verts sont-ils plus verts quand ils sont cuits dans de l'eau pétillante ?

Au plaisir de vous y retrouver

Attention : Open Danger

Attention : les Open Journal, qui mettent les articles scientifiques gratuitement pour les lecteurs... font peser une charge de 2000 euros sur les auteurs !
Voir la déclaration des trois sociétés françaises de mathématiques
http://societechimiquedefrance.us1.list-manage.com/track/click?u=14a11848e0c2bac1583ac67a5&id=218603e41f&e=f87a3ca5f1

samedi 1 septembre 2012

Dites le à tous les étudiants en science

Le livre de Nicolas Piskounov : Calcul différentiel et intégral

est MERVEILLEUX.

Quelqu'un qui l'étudie ligne à ligne devient bon !

Les sujets qui fâchent

Le tout bio est-il possible ? C'est le titre d'un livre publié aux éditions Quae, avec comme sous titre : 90 clés pour comprendre l'agriculture biologique.
Un livre écrit par des gens qui comprennent ce qu'ils écrivent, pour qui chaque mot compte, chaque mot a une acception qui correspond à celle du dictionnaire, au lieu d'être un objet nébuleux.
Beaucoup des auteurs du livre sont membres de l'Académie d'agriculture de France.

vendredi 31 août 2012

Un sommaire

Pour les podcasts d'AgroParisTech (gastronomie moléculaire), il y a maintenant un sommaire :

http://podcast.agroparistech.fr/users/gastronomiemoleculaire/weblog/b4ec0/Sommaire_du_podcast_de_Gastronomie_Moleculaire.html

bon visionnage

Lavoisier était un grand homme

Un nouveau podcast vient d'être déposé sur le site d'AgroParisTech, à
http://podcast.agroparistech.fr/users/gastronomiemoleculaire/weblog/7f668/Lavoisier_et_le_bouillon.html


Il considère un article écrit par Antoine Laurent de Lavoisier, qui avait étudié les bouillons de viande, et introduit la "méthode du zéro", que l'on attribue parfois à Ampère (fautivement, donc). 

L'article de Lavoisier sert : 
- à admirer les travaux d'un grand homme
- à mesurer combien la méthodologie scientifique a progressé depuis la Révolution : nous sommes des nains perchés sur les épaules de nains, et ainsi de suite, avec quelques nains qui sont des géants, ce qui faisait dire plus justement aux Grecs : "nous nous échelons les uns les autres"

Et c'est ainsi que la chimie est belle !

mercredi 29 août 2012

Prospective

A propos du livre tout frais paru :
Pierre Papon, Bref récit du futur (prospective 2050, science et société), Albin Michel, Paris, 2012)


Je n'ai pas encore lu ce livre, envoyé par l'auteur (que je remercie)... mais je n'ai vu qu'un petit bout consacré à LA première des questions : l'alimentation.
Dans cette section, il est question des OGM... mais la cuisine note à note n'est-elle pas une nouvelle donne ?


Ce n'est pas pour discuter des thèses de l'auteur que je profite de cette parution, mais pour évoquer deux points :

1. je ne crois pas que l'entité "technoscience" existe, de sorte que je crois pas légitime de discuter ses éventuelles caractéristiques ;

2. la question de la prospective est terrible, comme Pierre Papon le dit lui même, et je n'aimerais pas être à la place des Directeurs des départements du CNRS (ou de l'INRA, ou de l'INSERM, ou des membres de l'ANRT ou de l'AERES !), êtres qui ne sont pas surhumains et qui doivent pourtant organiser la recherche scientifique en vue de faire des découvertes... alors qu'ils ne sont pas meilleurs que leurs ouailles, qu'ils n'ont pas de données particulières qui les mettraient en position de savoir quoi faire, et alors que, quand on y pense bien, ils doivent tout mettre en oeuvre pour que naisse un Newton... lequel va anéantir tous les autres travaux, en mettant la science dans des rails complètement différents de ceux que l'on pose laborieusement.

Bref, la question est difficile, et la modestie intellectuelle est de mise !
Travaillons avec modestie. Laborieusement, soigneusement, lentement, modestement...


dimanche 26 août 2012

Pas d'accord !

On m'a offert il y a quelque temps un livre sur les mathématiques et la musique, mais il commence mal !
Dans l' avant propos (deuxième phrase seulement), l'auteur écrit que "mathématiques et musique sont les seules disciplines à avoir développé pour elles-mêmes une écriture qui leur soit propre, toutes deux demandent une grande rigueur, et les nombres y sont d'un usage important."

Et la chimie ? Son écriture est propre ; elle se fait avec rigueur (sinon, ce n'est pas de la science) ; et, comme c'est de la science, les nombres y sont d'un usage important.

Alors ? 

samedi 25 août 2012

Il y a avenir de la profession, d'une part, et la question du lien social, de l'autre

 Ce matin, un message amical qui, reconnaissant que j'ai par ailleurs écrit que la cuisine, c'est du lien social, de l'art, de la technique, me pose une question :

"Pouvez vous communiquer sur votre vision de l’avenir de l’artisanat dans nos métiers de bouche ?  Je n’ai pas toujours l’impression que notre société et vos travaux fassent  l’apanage du « lien social » ?!... (Rationalisation quand tu nous tiens, les normes étouffantes du matérialisme moderne…)
 Merci pour votre avis
Bien fraternellement à vous"

Il faut donc que je réponde... mais il y a là beaucoup de questions. 

Allons y doucement, en commençant par une histoire (vraie)  : lorsque nous avons rénové le référentiel du CAP cuisine (contre l'avis de tas de réactionnaires, mais c'est une autre histoire), nous avons dû discuter de façon très âpre, parce qu'une commission, ce n'est pas un groupe d'individus tous d'accord a priori. Il y a eu beaucoup de travail, de nombreuses séances, sous la houlette amicale de l'Inspection générale. D'ailleurs, je dois dire que j'ai été émerveillé de l'intérêt précis que tous les membres de la commission prenaient à cette rénovation, qui a permis de faire disparaître (notamment) des erreurs terribles telles que la "cuisson par concentration" et la "cuisson par expansion" (des erreurs qui s'étaient introduites dès 1901). 

Bref, tout allait bien, nous discutions âprement, mais civilement, et nous sommes arrivés à un consensus. Lors de la dernière séance, nous étions tous soulagés d'y être parvenu... quand je me suis "mal comporté" : j'ai annoncé que, puisque la cuisine, c'est de l'amour, de l'art, de la technique, il fallait maintenant tout remettre à plat pour rénover l'enseignement, et enseigner, dans l'ordre : 
1. l'amour (lien social)
2. l'art
3. la technique

Oui, on ne lève pas des filets de poisson si on n'a pas une idée de l'oeuvre envisagée, et, surtout, si on ne les lève pas pour quelqu'un en particulier. L'art ? Les oeufs et autres lapins en chocolat minables que l'on voit chez les pâtissiers au moment de Pâques montrent bien que la question artistique n'est pas résolue, et que son enseignement laisse à désirer. Le lien social ? On cuisine, mais pour qui ? Comment, autrement qu'en faisant le geste de griller une viande, se préoccupe-t-on des convives, de leur bonheur ? 
A ce jour, je n'ai pas vu de manuel qui enseigne ces questions... qui sont d'ailleurs bien difficiles. 

Ce qui me conduit à la première réponse que je dois donner à notre ami. Le futur de l'artisanat de bouche ? 
D'abord, il y a là le mot "artisanat", que je distingue du mot "art" : je fais une différence entre le peintre en bâtiment et Rembrandt, non pas que j'en mette un plus haut que l'autre, mais simplement que l'on ne peut comparer que des choses comparables. Ce qui m'a conduit plusieurs fois à proposer que la profession fasse la distinction, et aussi les guides culinaires, d'ailleurs. J'ai proposé plusieurs fois au Michelin qu'ils fassent des catégories séparées pour les artisans et les artistes. Et, comme "client" potentiel, j'aimerais bien que, quand je vais au restaurant, on me dise à l'avance si je vais trouver de l'artisanat ou de l'art. Tout n'est pas clair, et des éclaircissements pourraient être utilement donnés. 
C'était notamment le sens de mon livre "La cuisine, c'est de l'amour, de l'art, de la technique" (Editions Odile Jacob, Paris). 

Oui, mais notre ami me parle d'artisanat. C'est là un mot compliqué, parce qu'il y a la définition légale (un individu qui travaille seul, par opposition à l'industrie) et la définition donnée ci dessus. 
Dans les deux cas, l'avenir de la profession dépend de l'enseignement. D'où la réponse implicitement donnée plus haut : j'invite tous mes amis à réclamer avec moi à l'Inspection que l'on introduise des cours explicites de lien social et d'art (autre chose que faire des roses en pâte d'amande !). 


J'arrive maintenant à la deuxième phrase de la question : notre ami n'a pas l'impression que notre société et mes travaux fassent l'apanage du lien social. 
Ici, deux aspects : la société, et mes travaux. Pour la société, j'y reviens, elle bougera si chacun d'entre nous s'y met, si nous sommes beaucoup à savoir dire quand quelque chose nous plaît et quand quelque chose nous déplaît. J'ai fait une proposition, et j'espère être suivi. En revanche, je sais que la question du lien social est une question très difficile : comment apprendre à aimer ? Comment mieux vivre en société ? Ce sont des questions essentielles, et nous aurons à combattre les marchands de peur, les autoritaires, les paresseux, les malhonnêtes... Toutes catégories qui, avec des individus parfois intelligents, donc dangereux, s'efforcent de gripper les rouages sociaux en vue de leurs intérêts opposés au bien collectif. Ne soyons pas naïf : il faudra oeuvre activement et habilement. 

Pour mes propres travaux, il est vrai que, ayant promu l'idée que la cuisine soit d'abord de l'amour, je n'ai pas beaucoup étudié la question... parce que je ne suis pas certain qu'elle relève de ma compétence. Je fais une différence entre le scientifique formé à la chimie physique, qui s'efforce de produire dans ce champ scientifique particulier, et l'intellectuel qui ne peut s'empêcher de penser les objets qu'il considère. 
D'ailleurs, cette double action brouillé malheureusement les pistes, produit de la confusion chez mes interlocuteurs. Alors que mon activité scientifique n'est que scientifique, et non technologique, je ne peux m'empêcher de souhaiter que la cuisine évolue, d'où la promotion de la cuisine moléculaire, dans le temps, et, aujourd'hui, de la cuisine note à note. 
Merci à notre ami de me donner la possibilité d'éclaircir les choses : personnellement, je ne ferai pas de cuisine note à note... parce que je ne suis pas cuisinier ! (même si je cuisine, si j'ai de bons maitres en cuisine, et si je ferai de la cuisine note à note à titre privé). Ce que je continuerai à faire, dans notre merveilleux laboratoire d'AgroParisTech (merci à l'institution qui me permet de travailler), c'est de la chimie physique, aussi soigneusement et intelligemment que je pourrai, en compagnie d'étudiants soucieux d'apprendre (ils sont là du matin au soir, en plein mois d'août, à titre volontaire), de collègues amicaux... 

Oui, je n'étudie pas quotidiennement le lien social, mais c'est un de mes regrets ! Et j'invite de jeunes talents à ne pas hésiter à se lancer dans l'aventure. La cuisine vaut bien cela !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

 


Nos amis argentins continuent de travailler

Voici ce que je reçois ce matin :

Curso Intensivo de Introducción a la Gastronomía Molecular
19, 20 y 21 de Octubre 

Durante 3 jornadas intensivas desde el viernes 19 de octubre al domingo 21 de octubre del 2012, desarrollaremos los temas claves de introducción a la Gastronomía Molecular buscando la  “explicación científica de los fenómenos y transformaciones culinarios” (Nicholas Kurti y Hervé This 1988).

El curso será teórico práctico permitiendo a los participantes experimentar cada uno de los temas mediante la participación activa (manos a la obra).
 
Más información aquí
 
 
Le "séminaire de gastronomie moléculaire argentin" continue donc de se tenir. Je n'y suis jamais allé, mais je crois savoir que tout a lieu gentiment. Quel bonheur ! 

dimanche 19 août 2012

Les podcasts de gastronomie moléculaire sur le site d'AgroParisTech ont un sommaire :

Les podcasts de Gastronomie moléculaire 
sur le site d'AgroParisTech



1. Des objets de connaissance pour tous les publics

Podcasts audio
En français :

http://podcast.agroparistech.fr/users/gastronomiemoleculaire/weblog/3f6f0/Rattraper_la_mayonnaise.html
http://podcast.agroparistech.fr/users/gastronomiemoleculaire/weblog/39d22/Terrines.html
http://podcast.agroparistech.fr/users/gastronomiemoleculaire/weblog/63733/Oeufs_durs_centres.html
http://podcast.agroparistech.fr/users/gastronomiemoleculaire/weblog/36893/Lentilles.html
http://podcast.agroparistech.fr/users/gastronomiemoleculaire/weblog/ccdbb/Mayonnaise_blanche_et_ferme.html
http://podcast.agroparistech.fr/users/gastronomiemoleculaire/weblog/4505a/Femmes_et_regles_partie_2.html
http://podcast.agroparistech.fr/users/gastronomiemoleculaire/weblog/49aa3/Femmes_et_regles_partie_1.html
http://podcast.agroparistech.fr/users/gastronomiemoleculaire/weblog/f7693/Cochons_de_lait_rotis.html
http://podcast.agroparistech.fr/users/gastronomiemoleculaire/weblog/ba296/Blanc_en_neige.html
http://podcast.agroparistech.fr/users/gastronomiemoleculaire/weblog/92dfe/Le_sel_et_la_viande__une_question_ancienne.html
http://podcast.agroparistech.fr/users/gastronomiemoleculaire/weblog/35956/Griller_des_viandes.html
http://podcast.agroparistech.fr/users/gastronomiemoleculaire/weblog/552f5/_Laiolli_recette_meconnue_et_devoyee.html
http://podcast.agroparistech.fr/users/gastronomiemoleculaire/weblog/f1466/Les_frites_moins_grasses_.html
http://podcast.agroparistech.fr/users/gastronomiemoleculaire/weblog/1d440/Les_bassines_a_confiture.html
http://podcast.agroparistech.fr/users/gastronomiemoleculaire/weblog/8f904/Les_gnocchis.html
http://podcast.agroparistech.fr/users/gastronomiemoleculaire/weblog/ff0a1/Le_Bouillon.html

Podcasts vidéo :
En français :

http://podcast.agroparistech.fr/users/gastronomiemoleculaire/weblog/706a3/Cours_de_Gastronomie_Moleculaire_2012.html (2 jours complets de cours, en plusieurs parties)
http://podcast.agroparistech.fr/users/gastronomiemoleculaire/weblog/b0967/Experience_sur_la_mayonnaise_2.html
http://podcast.agroparistech.fr/users/gastronomiemoleculaire/weblog/ccdd0/Experience_sur_la_mayonnaise_1.html
http://podcast.agroparistech.fr/users/gastronomiemoleculaire/weblog/c71ff/Cours_de_Gastronomie_Moleculaire_2011.html (2 jours complets de cours, en plusieurs parties)
http://podcast.agroparistech.fr/users/gastronomiemoleculaire/weblog/675b8/Annonce_cours_Gastronomie_Moleculaire_2011.html (2 jours complets  de cours, en plusieurs podcasts)
http://podcast.agroparistech.fr/users/gastronomiemoleculaire/weblog/2546e/Cours_2010__Partie_88.html (2 jours de cours en 8 parties)
http://podcast.agroparistech.fr/users/gastronomiemoleculaire/weblog/8e049/Lart_culinaire_existetil___Partie_1.html (débat, 3 parties)
http://podcast.agroparistech.fr/users/gastronomiemoleculaire/weblog/f1ba0/Cours_2010_Partie_18.html (2 jours de cours, 8 parties)



2. Des documents pédagogiques pour les étudiants et les professionnels (science)

En français :

Collèges, lycées

http://podcast.agroparistech.fr/users/gastronomiemoleculaire/weblog/345a5/Le_choix_dun_metier.html
http://podcast.agroparistech.fr/users/gastronomiemoleculaire/weblog/a35c4/Conference_Fete_de_la_Science__Partie_13.html (3 parties)

Pour les enseignants de l'Education nationale :
http://podcast.agroparistech.fr/users/gastronomiemoleculaire/weblog/a66c5/Comment_mettre_en_oeuvre_les_ateliers_experimentaux_du_gout_.html
http://podcast.agroparistech.fr/users/gastronomiemoleculaire/weblog/8cbc1/Formation_ateliers_experimentaux_du_gout.html

Pour les étudiants d'université :
http://podcast.agroparistech.fr/users/gastronomiemoleculaire/weblog/b3e89/Calcul_sur_la_mayonnaise.html
http://podcast.agroparistech.fr/users/gastronomiemoleculaire/weblog/1c19a/Conference_Ecole_du_Cordon_Bleu__Partie_22.html (cours de gastronomie moléculaire pour les Hautes Etudes du Goût, plusieurs parties)
http://podcast.agroparistech.fr/users/gastronomiemoleculaire/weblog/69a85/La_communication_scientifique.html
http://podcast.agroparistech.fr/users/gastronomiemoleculaire/weblog/da981/Science_technologie_technique__quelles_relations_.html
http://podcast.agroparistech.fr/users/gastronomiemoleculaire/weblog/3fb6d/20_ans_de_Gastronomie_Moleculaire_.html


En anglais : 
http://podcast.agroparistech.fr/users/gastronomiemoleculaire/weblog/4fef7/How_much_mayonnaise_sauce_can_you_make_from_only_one_egg.html
http://podcast.agroparistech.fr/users/gastronomiemoleculaire/weblog/f0e13/How_much_mayonnaise_sauce_can_you_make_from_only_one_egg.html
http://podcast.agroparistech.fr/users/gastronomiemoleculaire/weblog/3a859/Gastronomie_Moleculaire_et_FIPDes_22.html
http://podcast.agroparistech.fr/users/gastronomiemoleculaire/weblog/452dc/Gastronomie_Moleculaire_et_FIPDes_12.html

samedi 18 août 2012

Des questions de loyauté

Il y a quelques années, les règlements européens ont autorisé une petite quantité de matières grasses ajoutées au beurre de cacao afin :
- d'harmoniser les réglementations nationales au sein de la Communauté européenne
- de lisser les cours du cacao.

Dont acte... mais il y a d'abord une question de loyauté. Pour des Français, du chocolat à l'huile de palme n'est pas du chocolat. Si cela l'est pour d'autres pays, il faut en conséquence :
- soit donner des noms différents aux divers produits
- soit profiter des harmonisations pour remonter le niveau de qualité et d'exigence, pas le descendre !

Je propose que l'on ouvre à nouveau le dossier et que l'on règle cette question terrible !

Tant qu'on y sera, on pourra aussi faire cesser le scandale du Codex alimentarius, qui admet qu'on puisse faire de la sauce béarnaise sans jaunes d'oeufs ni échalotes ni beurre ! Qui m'épaule dans ce combat ?

C'est Balard qui a découvert le brome.

Je préfère toujours être positif, mais ce que vient d'apprendre est terrible.

Le chimiste Justus Liebig avait fait des analyses d'eau, et il n'avait pas compris que ces eaux contenaient du brome. De fait, c'est le chimiste Balard qui découvrit cet élément.

Jaloux, Liebig forgea cette phrase méchante, qui nous est restée : "Ce n'est pas Balard qui a découvert le brome, mais le brome qui a découvert Balard".

D'une part, c'est bas. D'autre part, si le "grand" Liebig" n'a pas été capable de voir le brome, c'est la preuve que Balard était un grand homme.

On savait que Liebig était une personnalité ambiguë, mais je suis désolé de devoir conclure qu'il était méchant... ce qui n'est pas le signe d'une belle personne.

Et le fait que Liebig ait forgé cette phrase me fait penser que le cas Balard ne doit pas être balayé d'un revers de main par les historiens.

vendredi 17 août 2012

L'art n'est pas la technique !

On me demande s'il faut cuire beaucoup ou peu les crèmes pâtissières...

C'est une confusion entre la question technique, et la question artistique.
Ce que la technique peut dire, c'est que l'amidon s'empèse à chaud, dans l'eau, les grains perdant des molécules d'amylose (comme des fils microscopiques), l'eau venant s'infiltrer entre les molécules d'amylopectine restantes (des arbres microscopiques), faisant gonfler les grains. Ce que la technique peut également dire, c'est que, quand on cisaille la sauce, en la chauffant longtemps, les grains sont détruits, et la sauce se fluidifie... Et ainsi de suite, mais rien de tout cela ne dira ce qui est "meilleur", car le meilleur, c'est le plus que bon ; or le bon (et le meilleur) ne relève pas de la technique, mais de l'art.
Par exemple, ceux qui aiment les crèmes pâtissières épaisses les voudront épaisses ; d'autres les préféreront plus fluides... Chacun son goût, chacun son "meilleur" !

Ne confondons jamais la technique et l'art... sans compter que la cuisine, c'est d'abord du lien social : pour que la cuisine soit bonne, il faut certes la technique, il faut certes l'art, mais il faut surtout la façon de la faire pour nos hôtes !

PS. Ajoutons aussi que la meilleure crème pâtissière n'existe pas, même pour un individu particulier : selon les jours, on a le droit de préférer l'une ou l'autre ; selon les autres ingrédients du mets, on peut approprier la crème...

Pas d'accord!

Dans un document institutionnel, je lis "Les Français souhaitent une alimentation de proximité" et autres généralités (le public a peur, les consommateurs sont sensibles à la règle des 4S, etc) : pas d'accord !

Arrêtons avec les généralisations technocratiques, et apprenons à mieux cibler nos discours.
Une alimentation de proximité quand on vit en plein coeur de Paris ? On rigole. Le "public" : au fait, c'est qui ? Ne sommes nous pas le public ? Les consommateurs ? Des citoyens, avant d'être des consommateurs.

Il y a du pain sur la planche !

jeudi 16 août 2012

Les allégations négatives!

Une confiture "sans conservateur" ? C'est idiot, puisque c'est le sucre qui assure la conservation, et qu'il serait absurde d'ajouter des conservateurs inutiles.
Une conserve sans conservateur ? C'est imbécile, puisque l'appertisation est un procédé pour conserver les denrées.

Surtout, porter la mention "sans" (colorant, conservateur, additif, etc.), c'est entretenir des peurs, et, aussi, mépriser le travail des experts qui ont autorisé les produits dont le vendeur signale l'absence.

Luttons contre les marchands de peur !




PS. Evidemment, les divers additifs ne sont autorisés que dans des conditions particulières. Par exemple, le dioxyde de titane, si utilisé par les pâtissiers d'aujourd'hui, ne sont autorisés pour l'industrie que pour teinter en blanc une surface, par pour faire de la coloration de masse, comme je l'ai vu parfois, dans d'autres lieux que l'industrie alimentaire !


lundi 13 août 2012

Pour garder la ligne

On m'écrit :
J’aimerais connaître le pourcentage d’absorption d’huile lors de la cuisson en friture profonde des beignets.

Et voici ma réponse :

Merci de votre message. La question est en réalité difficile, parce que la friture profonde est un monde ! Selon les température, structures, etc, tout peut changer. Mais le plus éclairant, c'est quand même le résultat de l'expérience que j'avais faite dans les années 1990, de mesure de la quantité d'huile dans des frites  dont je mesurais la pression.
En cours de friture, la pression augmente isostatiquement dans le tissu végétal, mais, quand on sort les frites de l'huile, la vapeur formée se recondense, de sorte que la pression diminue, puis s'annule. De ce fait, l'huile qui colle aux parois est absorbée (ce qui explique les résultats obtenus antérieurement et qui semblaient établir que c'était la rugosité qui déterminait la quantité d'huile).
Cela étant, il y a une minute de délai, environ, pour que la recondensation se fasse (huile à 180°C, frites de 1 cm de côté, huile de tournesol, etc.). Et si l'on éponge, on évite l'absorption de... 25 g d'huile par 100 g de pomme de terre crue!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Autrement dit, selon la pratique, on peut avoir des résultats très différents... mais pour ce qui me concerne, j'éponge maintenant soigneusement toutes mes fritures, moins d'une minute après les avoir sorties du bain d'huile.

mardi 7 août 2012

Dictons, savoir et gourmandise

Bonjour

Pierre Gagnaire vient de déposer notre nouveau "travail du mois" sur son site. Il y est question de "confitures"... et de leurs dérivés modernes :
http://www.pierre-gagnaire.com/#/pg/pierre_et_herve/travail_du_mois

bonne lecture, vive la gourmandise éclairée!

mardi 24 juillet 2012

A paraître en août 2012

La cuisine note à note
En douze questions souriantes
HERVÉ THIS
« La prochaine grande tendance culinaire mondiale »
Quelle est l’origine de cette odeur merveilleuse et familière qui
caractérise de nombreux champignons et dans laquelle on
retrouve à la fois du champignon, du sous-bois, de la forêt
profonde et humide... ? Un composé au nom étrange, le 1-
octène-3-ol. Pourquoi ne pas tenter de s’en servir en cuisine,
tout comme on utilise une épice ? Et le limonène, avec sa
merveilleuse odeur fraîche, qui rappelle les citrons, les
oranges...? Et le sotolon, à l'odeur de noix, de curry, de
fenugrec, de vin jaune... ? Etc.
Ces composés et bien d’autres, que l’on sait isoler ou
synthétiser, enrichissent les étagères de la cuisine, à côté de
l'eau de fleur d'oranger, de la noix de muscade, du
gingembre... Et pourquoi ne pas se livrer à des mélanges de
deux de ces nouveaux alliés culinaires ? Puis de trois, puis de
quatre... C’est cela la “cuisine note à note”: la réalisation de
mets à partir de composés purs, mélangés habilement.
La révolution culinaire est en marche. A la clé, des mets
inédits, des goûts nouveaux et une infinité de possibles pour
des cuisiniers créatifs. Nos fruits, légumes, viandes et
poissons céderont-ils la place à des composés purs ? La
cuisine note à note prendra-t-elle le pas sur la cuisine
traditionnelle ? Le débat est lancé.

Relations presse : Susan Mackie
Tel : 06 30 58 77 78
Susan.mackie@editions-belin.fr
Hervé This dirige le Groupe INRA de Gastronomie moléculaire à
AgroParisTech, et il est directeur scientifique de la Fondation
Science & Culture Alimentaire (Académie des sciences), membre
correspondant de l'Académie d'agriculture de France, conseiller
scientifique de la revue Pour la Science. Il est l'auteur de nombreux
livres sur la gastronomie moléculaire, discipline dont il est le co-
inventeur.

jeudi 19 juillet 2012

Partialité amoureuse

J'espère, chers Amis, que vous n'avez pas échappé à la lecture des Chroniques de la Montagne (coll Bouquins), d'Alexandre Vialatte. Car tout ce qui se rapporte à l'homme y trouve sa place.
Des bijoux nombreux, comme :
"Quand on ne parle pas des choses avec une partialité amoureuse, ce qu’on en dit ne vaut pas la peine d’être rapporté". (Goethe cité par A. Vialatte)

C'est traduit de l'allemand, de sorte que l'on pourrait améliorer l'énonciation de l'idée, pour la rendre plus positive : "Pour dire quelque chose qui fasse sens, disons-le avec une partialité amoureuse". 

mercredi 18 juillet 2012

Design alimentaire

Pardon, je ne me souviens plus si j'ai fait état de cela ici, mais l'expérience prouve que l'hydre de Lerne repousse ses têtes sans cesse.

Le "design", ce n'est pas quelque chose en l'air, et c'est la cacophonie si chacun y met sa propre acception.
Je propose que nous conservions l'idée fondatrice : c'est la mise en oeuvre d'idées artistiques pour la production en série (l'idée est née avec la Révolution industrielle).
De ce fait, le design alimentaire concerne... le goût, puisque, pour l'aliment, l'apparence est secondaire, et que le goût est essentiel.
Oui, en musique, le "beau", c'est le beau à entendre ; en littérature, c'est le "beau du langage", et, en cuisine ou dans l'industrie alimentaire, c'est le "beau à manger", le "bon", donc.

De ce fait, le design alimentaire, comme le design culinaire, n'est pas une affaire d'artistes plasticiens, mais de cuisiniers !
Et quand nos étoilés mettent leur talent au service de l'industrie alimentaire, ils font véritablement de design alimentaire.

lundi 16 juillet 2012

Un travail au laboratoire

Cela fait plusieurs fois que des "amis" expriment le désir de travailler dans un laboratoire scientifique et que, vu leur ignorance de la science, je suis désarmé pour leur répondre.
Il y a en réalité plusieurs questions :
1. un laboratoire de chimie, ce n'est pas une cuisine, notamment parce que les composés que nous utilisons sont dangereux
2. n'importe qui peut appuyer sur un bouton d'une machine, en suivant un protocole, mais est-ce cela, travailler dans un laboratoire de chimie, ou bien est-ce avoir une certaine autonomie ?

La première question me fait penser qu'il est important de rappeler que le danger diffère du risque : une hache, par exemple, est quelque chose de dangereux ; si elle est suspendue au dessus de notre tête, il y a un risque, mais si elle est dans un placard fermé à clé, le risque devient très faible.
Pour le travail dans un laboratoire de chimie, la question est la même : pour réduire les risques (il est exclu de s'exposer à la mort, et, surtout, d'exposer ses collègues à la mort), il faut connaître les risques et les actions à mettre en oeuvre pour les minimiser. Cela s'apprend... en commençant à savoir ce qu'est une molécule, un composé, etc.

Pour la deuxième question, c'est donc l'autonomie qui est en jeu : quelqu'un qui passerait son temps à exécuter ce qu'on lui dit serait une machine, pas une personne de laboratoire.

Evidemment, il y a aussi des compétences mathématiques... car on ne répétera pas assez que la chimie est une science, et que l'activité expérimentale ne peut être le fin mot de l'affaire. Et, de ce fait, la question est de savoir quelles sont les compétences nécessaires, a minima ?

Je compte sur mes amis qui lisent ce blog pour m'aider à répondre... pendant que je réfléchis moi-même.
De mon côté, pour l'instant, il me semble qu'il faut savoir calculer une dilution, avoir des notions de calcul différentiel ou intégral, par exemple.

ESOF 2012

De retour de Dublin, où s'est tenu le congrès ESOF 2012.
Avec David Desplanques, le chef du Crowne Plaza (Paris), nous avons été promouvoir l'innovation française : à savoir que je présentais la "cuisine note à note", tandis que David Desplanques la montrait en action, en la faisant goûter aux participants de la session.
Un "soufflé à l'orange", si l'on peut dire... selon une recette de celle qui avait été mise en oeuvre lors du Téléthon.
Beaucoup de journalistes et de participants intéressés. The proof is in the cake!!!!

dimanche 15 juillet 2012

Une orange artificielle, mieux qu'une orange naturelle

Une orange artificielle ? Une orange, c'est une peau orange, qui libère du limonène quand on la manipule (d'où une belle odeur), avec une série de petits sacs collés entre eux, en "quartiers" ; chaque sac contient une solution aqueuse faite d'eau, de "sucres" (glucose, fructose, saccharose), d'acides (malique, ascorbique, citrique...), de pigments (carotène...), de pectines...
Imaginons que nous fassions des perles d'alginate en y mettant soit une solution aqueuse que nous avons préparé avec des composés bien choisis, soit un jus d'orange bien assaisonné, puis que nous collions ces perles à coeur liquide entre elles : nous déterminons ainsi, à la mesure de notre goût, un système artificiel qui s'apparente en tout point à une orange, surtout si nous avons ajouté une "peau" faite à notre mesure, soit de cellulose gélifiée, soit de tout autre chose.
Je ne vois pas pourquoi nous ne pourrions pas faire mieux que certaines oranges !

vendredi 13 juillet 2012

Un message auquel il ne faut pas répondre

Je reçois ceci (je sais que la règle est de répondre, mais je ne crois pas que ce soit utile, dans ce cas) :

"Votre article est mensonger, vous devriez avoir honte de passer pour faux ce qui ne l'est pas, en effet la peau des pdt germées et la peau des pommes de terre vertes qui ne sont pas à maturité sont toxique et contiennent de la solanine mais les pelures de pdt non germées, brunes et bio sont excellente pour la santé et protège du cancer. Vous induisez les gens en erreurs, très grave de la part d'un sois-disant "scientifique"."

Passons sur l'orthographe approximative, et analysons la chose.
1. Si je fais un billet de blog sur la question des alcaloïdes de la pomme de terre, c'est EVIDEMMENT que j'ai des données quantitatives : l'ensemble des articles scientifiques raisonnables... et des résultats expérimentaux (confidentiels pour l'instant, désolé) obtenus par résonance magnétique nucléaire et par chromatographie liquide et spectrométrie de masse.
2. les alcaloïdes de la pomme de terre sont dans les 3 premiers millimètres sous la peau, et résistent à des températures de 285°C (données d'un autre que moi, à confirmer... mais un gros travail scientifique a été fait)
3. oui, les pommes de terre verdies ou germées contiennent plus de glycoalcaloïdes que des pomme de terre nouvelles
4. la solanine n'est pas le seul alcaloïde de la pomme de terre ; il y a aussi la chaconine
5. je me demande s'il n'est pas "imprudent" (criminel?) de proposer aux citoyens de consommer des pommes de terre germées, mais je n'ai pas de certitude
6. je m'interroge à propos du bio, mais c'est la une question politiquement incorrecte
7. je me demande si mon interlocuteur a fait des analyses, pour oser avancer ce qu'il avance (je crois imprudemment) ; je crois qu'il n'a pas d'argument... mais on ne sait jamais
8. cela ne sert à rien de discuter de tout cela : ceux qui ont "foi" dans le bio ne céderont jamais à la raison, puisque la raison et la foi ne sont pas au même niveau
9. je ne suis pas un soit-disant (on écrit soi disant, en réalité) scientifique, mais un scientifique, puisque mon métier est la recherche scientifique
10. et je fais de mon mieux... sans avoir rien à vendre, et en cherchant surtout à ce que le monde de demain soit meilleur que celui d'aujourd'hui
11. je n'ai pas la naïveté de croire que la nature soit bonne (la cigüe!!)
12. les végétaux se défendent contre leurs agresseurs par des alcaloïdes, notamment, d'où le fait que l'on trouve les alcaloïdes des tubercules de Solanum tuberosum L. dans la peau
13. si ces composés sont toxiques pour des êtres vivants, ils le sont peut être aussi pour l'être humain...
14. comme le montrent de nombreuses publications
15. que ceux qui ne veulent pas me croire ne me croient pas : j'ai ma conscience pour moi, aucune prétention de savoir, mais un vrai désir de partager des connaissances, dans des discussions où les arguments ad hominem (honteux, faibles), tels ceux de mon interlocuteur anonyme, n'ont pas de place.

Vive la connaissance sainement produite et sainement partagée !

mercredi 4 juillet 2012

Le véritable scandale alimentaire

Depuis quelques années, le "monde" bruit d'affaires alimentaires. On nous parle de pesticides (des résidus), de contamination par des dioxines, de métaux lourds, de danger des additifs, on nous annonce le pire, à chaque minute...

Je propose de penser que les "marchands de peur" sont des salauds !
Car les faits sont bien différents... et, surtout, par le beau temps d'été, je vois les jardins de banlieues ou de campagne pleins de barbecues : nos concitoyens se bourrent allègrement de benzopyrènes cancérogènes... en toute mauvaise foi, puisqu'ils savent parfaitement que ces composés sont déposés par les flammes, et qu'ils sont dangereux. D'ailleurs, ne doit-on pas rigoler (jaune?) quand on entend dire qu'il faut des acides gras très spécifique... mais que l'on ne demande pas au chocolat ce qu'il contient, ne matière de graisse ?

Oui, le véritable scandale alimentaire, ce n'est pas la contamination des aliments (la très grosse majorité sont parfaitement sains), mais la mauvaise foi du public, et la malhonnêteté des marchands de peur.

De même que nous devons revendiquer ( à l'industrie comme aux artisans) des produits sains, loyaux, marchands, nous devrions faire une loi, comme celle de 1905, pour imposer des informations justes, vérifiées, pertinentes, relativisées...

Quel dommage que quelques uns préfèrent "vendre du papier" au lieu de distribuer une information qui fasse grandir les citoyens.

Tiens, une idée positive : et si l'on demandait à toute personne évoquant des "dangers chimiques" (d'ailleurs, danger, ou risque ?) si elle connaît la différence entre composé, produit, molécule ?

C'est cela, le vrai scandale alimentaire : que des individus effraient leurs concitoyens avec des informations qu'ils ne comprennent pas !

jeudi 28 juin 2012

L'évaluation des étudiants

On me demande régulièrement d'évaluer des étudiants qui viennent en stage.
C'est légitime, car les universités ou écoles qui ont l'audace de me confier de jeunes âmes (simples et naïves ;-) ) doivent aussi s'assurer que tout se passe bien : il en va de leur responsabilité, et, sous ma plume, ce n'est pas un vain mot.

Donc les étudiants viennent, travaillent (j'espère, je crois), apprennent (beaucoup, j'espère), et vient la fin du stage.
Les fiches d'évaluation demandent généralement d'évaluer le travail effectué, la conduite, le comportement, les capacités, etc.

Dans notre Groupe, les amis se comportent nécessairement bien (sinon ils sont virés dans la seconde ;-)), donc la question n'est pas là.
Dans notre groupe, le travail est acharné, assidu. Donc la question ne se pose pas.

En revanche, à la réflexion, je trouve que la question posée par mes amis tuteurs n'est pas juste... parce que je me souviens quand j'étais petit.

En cours de gym, on nous mettait en rang, sur une ligne, et on nous faisait courir le 100 mètres. Le premier avait 20, et le dernier 0.

C'est injuste !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Les enseignants sont là pour enseigner, pas pour juger des capacités des élèves.
Conclusion : il faut donc noter SEULEMENT la progression.

Et c'est là que ça se corse : la progression de l'élève dépend notablement de la capacité de l'enseignant à faire progresser l'élève.
Autrement dit, l'évaluateur devrait s'évaluer lui-même.

Qui d'entre nous le fera honnêtement ?

mercredi 27 juin 2012

Je crois que j'en ai déjà parlé, mais j'ai affiné la réflexion


La terrible question de la stratégie de la recherche scientifique

Hervé This


14 juin 2012




Les scientifiques sont en quête de « découvertes ». C'est bien d'accord. Toutefois on ignore trop souvent combien la question est difficile.

Une découverte ? Si l'on savait à l'avance ce que l'on doit découvrir, et comment le découvrir, la découverte n'en serait pas une. Si l'on avait une méthode, une stratégie, une tactique simplement, voire une recette, les choses seraient si simples !
A l'analyse de l'histoire des sciences, je crois au contraire que nous n'avons pas cela, et il semble utile de le dire publiquement, notamment aux jeunes qui s'engagent dans la voie des sciences (si par hasard vous avez quelque chose à proposer, n'hésitez pas à me le faire partager!).




Examinons, par exemple, la découverte de l'iode, par Bernard Courtois (1777-1838) : c'est en préparant du salpêtre pour l'armée qu'il est conduit à utiliser des cendres de varech, et que, chauffant ces dernières, il est étonné par l'apparition d'étranges vapeurs violettes, qu'il découvre un nouvel élément, l'iode.
Pour la mécanique quantique, idem : alors que les physiciens étaient triomphants, qu'ils croyaient avoir atteint le maximum de connaissances sur le monde, il fallut que l'on s'intéresse à une prévision expérimentale réfutée par l'expérience (en gros, comment un fer à cheval chauffé dans une forge émet de la lumière)... pour découvrir finalement, au terme d'un très long accouchement, que la théorie que l'on avait du comportement de la matière était parfaitement fautif.
Faisons bref, et renvoyons ceux qui le souhaitent au merveilleux livre de Jean Jacques : L'imprévu, ou la science des objets trouvés (Le seuil, 1999), ou encore aux oeuvres complètes de Louis Pasteur, pour qui la chance ne sourit qu'aux esprits bien préparés.


En pratique, comment le scientifique peut-il se comporter, pour faire des découvertes ? Quelle stratégie peut-il avoir ? Bien peu nous a été transmis à ce sujet, parce que cela se saurait depuis longtemps s'il y avait une « recette » de la découverte.
En discutant avec quelques scientifiques reconnus pour leur « réussite » (en termes de découverte, pas en terme de « carrière »;- ) ), je crois que la quasi seule monition soit de traquer le symptome, le modèle qui ne colle pas à la théorie en vigueur, ou encore la généralisation d'un cas particulier (voir le Cours de gastronomie moléculaire N°1, où cela est abondamment discuté).

Au total, il faut donc surtout constater que nous sommes bien démunis, stratégiquement, et que bien prétentieux serait celui qui dirait avoir une autre recette qu'une activité soutenue, attentive.
(mais je me trompe peut être)



Je propose la métaphore suivante :
Le scientifique est dans un paysage vallonné.
Derrière lui, tout est clair, et l'on voit des montagnes qui, dans notre comparaison, représentent les découvertes.
En revanche, devant lui, tout est embrumé, au point de ne pas voir à quelques pas devant soi.

Le scientifique est à la recherche de montagnes qu'il ne voit pas, donc. Comment peut-il faire ?

Comparaison n'est pas raison, mais quand même. Ce qui semble...clair, tout d'abord, c'est que l'immobilité ne conduit à rien. Il faut avancer, pour avoir quelque chance de rencontrer une montagne.
Ce qui semble clair, aussi, c'est que tout pas fait dans une direction où ça monte semble plus favorable qu'un pas fait vers la descente... bien que cela ne soit pas une garantie : il se pourrait qu'une petite montée (minimum local) soit suivie d'une grand descente.
Si l'on admet qu'il y a quelque espoir dans le début d'une montée, si l'on admet que « Dieu n'est pas malicieux » au point de mettre des descentes derrière toute montée, le scientifique doit absolument se raccrocher aux « symptômes », aux ignorances, aux moments où ça coince, puisque les deux exemples donnés plus haut (et mille autres que je ne donne pas) indiquent que c'est ainsi que se sont faites des découvertes importantes...

Evidemment, à côté des découvertes de l'iode et des autres particularités de notre monde, il y a aussi la découverte de formalismes, de cadres théoriques (la chimie supramoléculaires, la matière molle...), mais c'est là un autre type de découvertes (à ne pas négliger bien sûr, mais dont la discussion stratégique doit se faire différemment).



Des propositions ?

dimanche 24 juin 2012

Qu'aurons-nous fait ?

Vendredi soir, en saluant mes jeunes amis du laboratoire, je leur ai demandé ce qu'ils allaient faire, durant les deux jours qu'ils avaient devant eux et que la majorité chôment. La question était : que ferez-vous qui ne soit pas de la "consommation"? que ferez-vous pour faire que le monde de demain soit meilleur que celui d'aujourd'hui ? que ferez-vous pour vous améliorer l'esprit ?
On l'a peu raconté, mais le grand Michael Faraday, qui n'était pas né avec un cuiller en argent dans la bouche, se réunissait, le mercredi soir, avec d'autres Londoniens pour un club "d'amélioration de l'esprit".
Oui, cela existe ! D'ailleurs, à l'époque, il y avait des livres portant ce titre, et le but ultime n'était pas de regarder des matchs de football à la télévision... ce qui permet aux "puissants" de gouverner le monde sans craindre de révolution : du pain et des jeux, la recette n'est pas nouvelle... et il faut prévoir qu'elle continuera d'être utilisée longtemps.
J'ignore si mes jeunes amis auront su éviter d'être des "oies que l'on gave" (des "consommateurs" : mot détestable qu'un certain monde du commerce et du marketing a réussi à faire adopter sans que nous hurlions de rage), s'ils auront dépassé une façon paresseuse de vivre. Je saurai lundi s'ils ont grandi.
Je l'espère.
A quand, dans les écoles, les collèges, les lycées, des "clubs d'amélioration de l'esprit", à côté de clubs de chimie, de mathématiques... à côté des seuls clubs que nous ayons aujourd'hui : ceux de football, de rugby ou de hand ball ?

Conflit de quoi, au juste ?

Notre monde ne cesse de parler de "conflits d'intérêts", et j'ai déjà proposé ici de considérer qu'un "expert" qui n'aurait pas de conflit d'intérêt n'était sans doute pas un expert : toute personne connaissant un sujet doit nécessairement connaître à la fois la question technique (pensons à la médecine, par exemple), la question technologique, la question scientifique, et aussi la question industrielle (une idée cachée dans un tiroir n'est pas une idée : elle n'est rien).
Bref, à vouloir des experts sans conflit d'intérêt, nous aurons soit des médiocres, soit des incompétents, soit rien.

Je me ravise... car, écoutons les mots : "conflit d'intérêts"? Les intérêts n'ont pas de conflits ! Quelle est alors la vraie nature de ce que l'on veut discuter, ce sur quoi on veut éventuellement légiférer ?

jeudi 14 juin 2012

La physique quantique au quotidien

A l'heure où les nanosystèmes sont à la mode, chacun y met sa propre sauce. Et des craintes apparaissent.
Pourtant, le fait principal ne doit pas être oublié. La question posée par ces systèmes (pensons à une centaine d'atomes de cuivre, par exemple, assemblés en un nanoagrégat), ce n'est pas la surface considérablement augmentée par la très fine division, mais, surtout, le fait que des propriétés physiques et chimiques nouvelles apparaissent lors de la division.
Un exemple pour mieux comprendre : quand on prend un anneau de cuivre de 1 centimètre de diamètre, rien ne se passe de particulier; en revanche, quand on dépose une boucle de cuivre très petite (un milliardième de mètre) sur un support inerte (mica, silice...), alors un courant électrique circule spontanément dans la boucle, sans aucune résistance électrique (supraconduction).
Ces propriétés sont dites "émergentes", et c'est cela, l'espoir de la nanotechnologie.
D'ailleurs, ce mot doit nous arrêter : il y a la nanoscience, qui explore les phénomènes tels que dits plus haut, et la nanotechnologie, qui cherche, à partir des résultats des nanosciences, à concevoir des objets nanoscopiques utiles ; et enfin, les nanotechniques, qui réalisent ces objets.