mercredi 28 septembre 2011

Parrain !


Parrain !


Alors que le Pôle « Science & Culture Alimentaire » de Haute Normandie vient de commencer ses travaux, il est bon de s'interroger sur la fonction de tels pôles. C'est l'objet d'un précédent billet. Ici, examinons les engagements du parrain d'un tel pôle.
Dans la religion catholique, le parrain est celui qui accepte de veiller sur l'enfant, en cas de défaillance des parents, celui qui se charge d'une responsabilité morale et religieuse, celui est, avec la marraine, est là pour être à l'écoute, sans entrer dans les relations parfais conflictuelles de l'enfant avec les parents...
Evidemment, dans une initiative telle que la constitution d'un Pôle « Science & Culture Alimentaire », il n'est pas question de religion, et l'on doit imaginer un parrainage républicain, qui, laissant tomber la question religieuse, conserve les idées d'encouragement et d'engagement moral, à la base de relations suivies. Un parrainage, c'est un engagement en vue d'une relation suivie.
D'un côté, le parrain est reconnu digne d'exercer son action, et autorisé à le faire. Dans le cas présent, c'est un honneur qu'une communauté de travail fait à... quelqu'un qui travaille, dans le secteur qui sera celui du Pôle. De l'autre, c'est la garantie que le parrain mettra tout en oeuvre pour accompagner le développement du Pôle.
Or le Pôle, on l'a vu dans un billet précédent, doit mener des travaux, en vue de la réconciliation des publics. Le parrain doit pouvoir conseiller des actions, éclairer des décisions régionales à la lueur de ce qui s'est fait ailleurs, mettre en oeuvre ses relations (scientifiques, notamment) pour joindre des personnes qui viendraient intervenir lors d'actions organisées par le pôle. En l'occurence, la position de « directeur scientifique » de la Fondation Science & Culture Alimentaire met le parrain de ce pôle Méandres culinaires en position d'assurer des relations avec le Conseil scientifique et avec le Conseil d'administration de la Fondation. Eventuellement, le parrain doit se retrousser les manches, et faire des travaux qu'on lui confierait.
Bref, il y a beaucoup à faire, de diverses manières (le mot est choisi, parce que son étymologie inclut la « main », laquelle travaille), afin que le Pôle de Haute Normandie soit actif, grandisse en sagesse et en excellence. Quelle belle perspective !

vendredi 16 septembre 2011

Un nouveau Master, à AgroParisTech

La première promotion d'étudiants du Master Erasmus Mundus "Food Innovation and Product Design" (www.fipdes.eu) sont arrivés à Paris.

Lors de la semaine d'accueil, nous avons eu le plaisir d'organiser une session, pour annoncer le module Gastronomie moléculaire.

L'événement, qui a bénéficié de la présence de chefs français (Jean-Pierre Lepeltier et David Desplanques) a été enregistré

Podcast Gastronomie Moléculaire : http://podcast.agroparistech.fr/users/gastronomiemoleculaire/weblog/452dc/Gastronomie_Moleculaire_et_FIPDes.html

Podcast général : http://podcast.agroparistech.fr/groups/agroparistech/weblog/728a7/Gastronomie_Moleculaire_et_FIPDes.html

Dailymotion : http://www.dailymotion.com/video/xl2cqc_presentation-de-la-gastronomie-moleculaire-au-master-fipdes_school

lundi 5 septembre 2011

On arrive à l'inverse de ce que l'on voulait

Reprenons ici la discussion sur les rémunérations des stages.

Je rappelle que je considère un monde "honnête", où les stages sont des stages, et pas des façons déguisées, pour les industriels, d'employer de la main d'oeuvre à faible coût. Or les lois s'appliquent aux bons élèves comme aux mauvais, et je crois qu'il faut pas punir les bons en essayant de punir les mauvais, qui, de toutes façons, essaient toujours (et réussissent plutôt bien) d'échapper aux lois qui sont faites pour eux.

Nous en étions au point où je proposais de considérer le cas des laboratoires publics, où le but est de donner de la formation, et la question était de savoir s'il fallait  payer un stagiaire pour de la formation qu'ils reçoivent lors de leur stage. Après tout, les enseignants payent-ils les étudiants pour les cours qu'ils leur préparent ?

La difficulté est plus claire, encore, quand on considère le cas de stagiaire qui travaillent dans des laboratoires publics, payés par des industriels (après tout, où les laboratoires publics peuvent-ils trouver l'argent pour payer les stagiaires?).  Dans un tel cas, la pression est double : d'une part, de l'industriel, qui paye le stagiaire ; de l'autre, du laboratoire, qui se sent  un devoir vers l'industriel qui permet à un étudiant de travailler.

Que devient la formation, étouffée sous cette double pression ?

Restons sur de sains principes : la formation, c'est la formation, et la production, c'est autre chose. Tant que les étudiants sont en formation, ils ne sont pas en production (il y aura le temps pour cela, ensuite). Or tant que les étudiants sont dans leur institution, ils sont en formation, pas en production.

Du coup, faut-il payer les stages dans les laboratoires publics?

samedi 27 août 2011

Prudence!

Amusant : relisant le Cours de physique de Berkeley, tome Mécanique quantique, je retrouve ce passage :

"Comment peut-on affirmer que l'électron est réellement (italique) élémentaire ? Ce que l'on pense être élémentaire aujourd'hui pourrait bien être considéré comme composé demain. Après tout, les atomes d'aujourd'hui étaient les particules élémentaires du dix-neuvième siècle. L'histoire ne pourrait-elle se répéter ?
Il y a de nombreux faits expérimentaux qui donnent à penser que l'histoire ne se répétera pas (italique) et que des particules comme l'électron, le proton ou le neutron ne seront jamais considérées comme composées".

Suit alors les "preuves" de cette idée... qui est parfaitement réfutée !
N'est-ce pas, une fois de plus, la... preuve que la science ne fonctionne pas par preuves, mais par réfutation ?



samedi 20 août 2011

Le thème du Cours 2012 de gastronomie moléculaire a changé

Pardon, mais je viens de comprendre que, malgré le travail déjà effectué, pour préparer le Cours 2012 de gastronomie moléculaire, le thème "devait" changer.

Ce sera donc "La Cuisine Note à Note"!!!!!!!!!!!

vendredi 19 août 2011

Un calcul amusant...

... vient d'être déposé sur http://www.agroparistech.fr/Un-calcul-amusant.html


Bonne lecture!



lundi 18 juillet 2011

Madeleine

J'y pense : a-t-on bien dit que le génie de Proust est d'avoir été un homme de lettres, et non pas un individu naïf qui aurait étalé sa vie ?
Pour preuve, la fameuse petite madeleine, qui lui remémorait sa jeunesse à Combray, était initialement une "petite biscotte grillée", dans Jean Santeuil, un roman prototype de ce qui est devenu La Recherche du temps perdu.

De même, Brillat-Savarin fut un remarquable auteur... parce qu'il a trompé tous les gourmands, en leur faisant croire à ce qu'il écrivait !

mercredi 13 juillet 2011

J'aime la nature... mais

Dans les plantes, les cyanures sont normalement liés à des molécules de sucre sous la forme de glycosides cyanogènes et servent aux plantes comme défense contre les herbivores. Les racines du manioc ou encore les graines de lin contiennent des glucosides cyanogènes et, souvent, il faut les traiter avant la consommation (en général par ébullition prolongée). Les noyaux de fruits, comme les cerises et les abricots, contiennent souvent des cyanures ou des glycosides cyanogènes. Les pépins de pomme en contiennent également. Les amandes amères dont on fait de l'huile d'amande contiennent aussi un glycoside cyanogène, l'amygdaline. L'ingestion de 50 amandes amères peut causer la mort d'un homme[4]. Beaucoup d'enzymes hydrogénases contiennent des ligands cyanurés sur leurs sites actifs. Les lépidoptères de la famille des Zygaenidae émettent un liquide cyanuré lorsqu'il sont attaqués.
Selon l'Agence canadienne d'inspection des aliments[5], le glycoside cyanogène contenu dans ces amandes devient toxique lorsqu'il se transforme en acide cyanhydrique dans le corps. La dose létale de cyanure se situe entre 0,5 et 3,0 mg par kg de poids corporel.

mardi 12 juillet 2011

L'eau

Cette année, le thème retenu pour l'approfondissement, par l'Education nationale, est l'eau.

L'eau? Ca tombe bien : nos aliments en sont principalement composés ! Une viande, c'est d'abord de l'eau. Un légume idem. Un vin idem. Une sauce ? Souvent, il y a de la matière grasse... mais elle est dispersée dans de l'eau.

Bien sûr, souvent, cette eau "a du goût", à savoir qu'y sont dissoutes diverses molécules sapides et odorantes, par exemple. Le vin, c'est de l'eau, au premier ordre, tout comme le bouillon, le thé, le café, le jus de fruits...

Bref, la cuisine semble être au programmes des collèges et lycées, puisque l'eau y est

jeudi 7 juillet 2011

Les réunions de l'année universitaire prochaine

Chers Amis
 Pour l'année 2011-2012,  les réunions du "Groupe d'étude des
précisions culinaires" se tiendront, comme pour la majeure partie des
dix dernières années, à l'école GREGOIRE FERRANDI de 16h à 18h
dans l'amphi Jean Rouquié (4e étage).

 Ces rencontres ont lieu le plus possible le 3e lundi de chaque mois,
soit :
 19 septembre 2011
 17 octobre
 21 novembre
 Attention : jeudi 8 décembre
 16 janvier 2012
 20 février
 19 mars
 16 avril
 21 mai
 18 juin

 Les thèmes sont déterminés d'un mois sur l'autre, et ils sont
votés par les participants présents.

 Au plaisir de vous y retrouver.
 Bon été pour ceux qui prennent des vacances (même étymologie que
"vacuité", horrosco referens).

 Travaillons à rendre la Cuisine encore plus belle!
 amicalement

dimanche 3 juillet 2011

Réponse à un étudiant en chimie

La question posée était : 
"j'adore la chimie et tout ce qui tourne autour et j'aime aussi la cuisine que se soit la faire ou la déguster! Du coup, je me dis de plus en plus que j'aimerais trouver un métier qui lierait les deux. 
Cela existe-t-il? Est-ce que dans les restaurants de gastronomie moléculaire il y a des chimistes? 


Une clé pour bien comprendre les possibilités :
il y a la technique, la technologie, la science.

La technique : c'est le cuisinier. On peut vouloir devenir cuisinier, ou bien se contenter de s'amuser à en faire même si l'on n'est pas professionnel (pensons aux peintres amateurs, aux musiciens amateurs).

La technologie : c'est le travail de l'ingénieur... pour lequel un étudiant en chimie est formé. On peut être ingénieur (technologue, procédés ou transfert technologique) dans la grosse industrie, dans la petite industrie, ou dans l'artisanat (consultant). Par exemple, plusieurs des étudiants venus en stage dans notre groupe travaillent dans l'industrie, et deux font du conseil pour les restaurants.

La science : à mon avis, une activité qui n'a rien à voir avec la cuisine, et qui est réservée à des individus qui ont une vraie envie politique.

Attention : il ne peut pas exister de "restaurants de gastronomie moléculaire", comme expliqué dans le texte "Dix ans de gastronomie moléculaire", qui vient de paraître dans la revue L'Actualité chimique.
Vive la chimie

mardi 28 juin 2011

Faut-il toujours répondre?

Récemment, la Harvard School of Applied Sciences a affiché un poste d'enseignant en "science and cooking".
Merveilleux, donc... à deux points près :
1. science et cuisine : c'est vague ! que veut-on enseigner : la science, ou bien la cuisine ? dans une école d'ingénieur, je suppose que c'est la technologie, qui serait l'objectif, mais ici ?
2. il y a quand même ce terrible nom de l'institution "applied sciences" : je ne vais pas me remettre à dire combien cette terminologie est fautive, puisque j'en ai déjà fait des tas de pages de blog, et un livre tout entier "Science, technologie, technique, quelles relations?". Oui, il n'y a pas de "sciences appliquées", il y a des sciences, d'une part, et des applications des sciences, d'autre pars. Ces applications sont de la technique, via la technologie.

Du coup, j'ai écrit au doyen de Harvard pour lui signaler les deux choses... et je n'ai pas eu de réponse à ce jour. Je sais que la lettre lui est bien parvenue. Est-ce de l'impolitesse qui s'ajouterait à son incurie intellectuelle ?

lundi 27 juin 2011

Dimanche 3 juillet à Strasbourg

Dimanche 3 juillet, à Strasbourg, à la Cité de la musique et de la danse, 17 heures : conférence "Vive la chimie, vive la cuisine" !

Et, comme dit dans le titre, Vive la gourmandise éclairée !

jeudi 23 juin 2011

mercredi 22 juin 2011

Hic sunt leones

Hinc sunt leones : ici il y a des lions. C'est ce qui était écrit sur les cartes anciennes, au delà des limites connues. L'inconnu est (peut-être) plein de dangers. Prudence.

De ce fait, alors que la "cuisine note à note" se profile, je dis moi-même : travail sans être timorés, mais avec prudence.

De même qu'un couteau, outil culinaire traditionnel, est dangereux, de l'azote liquide, outil de cuisine moléculaire, est dangereux. Et la cuisine "note à note", aussi, aura ses dangers.

J'y vais doucement : le couteau, d'abord. C'est parce qu'il est plié, dans la poche, que l'on ne s'ouvre pas l'artère fémorale, et c'est en recourbant les doigts que l'on évite de se couper quand on cisèle des oignons.

L'azote liquide ? Là encore, distinguons le danger et le risque. Si nous mettons un doigt dans l'azote liquide, il se congèle, et une pichenette le fait tomber (pensons aux alpinistes aux doigts gelés). En revanche, si nous y faisons attention, nous réduisons le risque. En tout état de cause, il faut être fou ou inconscient, ou suicidaire, pour le mettre dans une bouteille thermos fermée : son évaporation inéluctable transformera la thermos en bombe ! De même qu'il faudrait être fou, ou inconscient, ou suicidaire, pour verser une grande quantité d'eau sur de l'huile bouillante enflammée. Et il y a, semble-t-il, eu un jeune Allemand qui a perdu deux mains avec l'azote liquide mal manipulé. Ce n'est pas que l'azote liquide soit plus dangereux que les couteaux : bien plus de gens meurent avec des couteaux qu'avec de l'azote liquide.

La cuisine note à note ? Elle a ses dangers, et nous devons l'apprendre ! Pour autant, ses dangers ne doivent pas être une raison pour ne pas l'explorer. Au contraire !!!! Il faut travailler pour apprendre ses limites, ses dangers, ses intérêts...

Amusons nous à faire des choses passionnantes et importantes !

samedi 18 juin 2011

Coup de coeur

En juillet, mon collègue et ami Jacques Guinberteau publie  Le Petit livre des champignons des dunes, sujet totalement inédit sur lequel l'auteur travaille depuis plusieurs années.

lundi 13 juin 2011

L'exagération abat la vérité

C'est une étrange tournure d'esprit, et, je crois, une faute, que d'exagérer les vertus de la chimie pour en démontrer l'importance

Il y a quelques années, une stratégie des milieux scientifiques et technologiques, autour de la chimie et des ses applications (je propose de ne pas confondre) était de dire que "tout est chimie". Si l'on cuisine, on aurait fait de la chimie ; si l'on respire, on aurait fait de la chimie...

Je crois que cette stratégie est mauvaise : oui, des réactions ont lieux, entre les molécules de l'organisme, quand on respire, mais la personne qui respire n'est pas chimiste pour autant... sans quoi la chimie n'a plus de raison d'exister ; ce serait la vie tout entière

Or la chimie est une science, et celui qui respire n'est pas un scientifique.

Je propose donc, au contraire, de réserver le nom de chimie à la science qui explore les réarrangements d'atomes.

Et j'en profite pour signaler que la difficile question débattue ici, du nominalisme et de l'idéalisme, n'est pas neuve. Déjà Chaptal était tenté par un impérialisme chimique, comme on le voit dans la leçon inaugurale de son cours de Minéralogie et d’histoire naturelle, prononcée en novembre 1780 devant « Messeigneurs les gens des trois états de la Province de Languedoc », Chaptal rappelle les atouts de la Province :

Un commerce actif, des manufactures nombreuses, une terre qui, par le contraste le plus étonnant, offre à la fois des produits de midi et ceux du nord ; des mines riches dans les Cévennes, où la stérilité du sol rend leur exploitation nécessaire ; une abondance de vin qui en permet la distillation ; des salins que l’on peut multiplier à son gré, etc.
Il ajoute :
La plupart de ces objets sont l’ouvrage de la chimie, et tous en attendent leur perfection. 
Quoi : l'exploitation des mines serait chimie ? Et la distillation ? Et les salins ? Ce sont des industries merveilleuses, certes, mais... de la chimie ? 
Pour la distillation, c'est une technique, et pas de la science. De même pour l'exploitation des mines, même s'il est exact qu'il faille opérer des transformations pour séparer les métaux des minerais, par exemple. Pour le sel, il faut signaler que l'on se limite soit à tailler des blocs de sels, soit à injecter de l'eau, récupérer une saumure que l'on évapore... 
Au total, seule la transformation des minerais en métal relève de la "chimie", et encore : la mise en oeuvre de réactions n'est pas de la science ! Sans quoi on retombe dans la faute précédente, à savoir que respirer (la mise en oeuvre de réactions) serait de la chimie, ce qui n'est pas juste


Bref, je propose de réserver le nom de "chimie" à la science qui explore les réarrangements d'atomes, à ne pas confondre science et technologie, ou même technique (il faudra un jour que j'évoque la terminologie "technoscience", qui me semble aussi insensée que "carré rond"). Vive la chimie ! Vive les (belles) applications de la chimie ! Rassurons-nous : il n'y aura jamais de chimie dans l'assiette!

Votre avis ?

jeudi 9 juin 2011

lundi 6 juin 2011

Un paradoxe

J'y reviens : nous avons fait une erreur collective en clamant "Vive la science", ce qui a attiré vers la science une foule de jeunes qui n'ont pas l'idée politique de l'administration (au sens le plus noble, sans cette connotation du "minimis"), ni toujours la "folie" du calcul, du "y penser toujours".
Bref, nous avons crié "Vive la science", alors qu'il aurait fallu crier "Vive la technologie", afin de promouvoir des carrières d'ingénieurs. Pierre Gilles de Gennes disait d'ailleurs que peu de gens dans son équipe du Collège de France étaient capables de faire de bons ingénieurs de recherche pour l'industrie : je prends cette remarque pour bien signifier que je ne place pas la technologie au dessous de la science, ni au dessus ; plus simplement, on ne peut pas comparer des choses qui ne sont pas comparables.

Bref, nous aurions dû nationalement faire comme Louis Figuier, il y a un siècle, avec ses enthousiasmants livres "Les merveilles de l'industrie". Oui, c'est dans l'industrie qu'il y a de l'emploi, des possibilités de créer des sociétés qui créent de l'emploi, etc.

Du coup, le paradoxe, c'est que moi, scientifique ébloui par la science, je risque de me retrouver en train de crier "Vive la technologie !"... ce que j'ai déjà fait plusieurs fois.

C'est incohérent. Du coup, une proposition : la cuisine est comme une racine d'où naîssent des métiers, de techniciens, artiste, historien, géographe, technologue (ingénieur), scientifique...
Aucun métier n'est mieux qu'un autre, et chacun peut y trouver son bonheur.

Vive la gourmandise éclairée, de toute façon!

dimanche 29 mai 2011

Questions d'enseignement

Je propose d'abord de lire un texte de Michael Faraday, l'un des plus grands physico-chimistes de tous les temps.
Faraday, jeune, participait à un "club d'amélioration de l'esprit", où il s'entraînait à mettre en oeuvre les préceptes d'Isaac Watts, un clergyman anglais qui avait écrit The improvement of the mind.
Le texte qui suit a été écrit tard dans la vie de Faraday, en 1862, alors qu'il avait été sollicité par une Commission royale sur la conduite de l'éducation :

"The phrase "training of the mind" has to me a very indefinite meaning. I would like a profound scholar to indicate to me what he understans by the training of the mind; in a literary sense, including mathematics. What is their effect on the mind? What is the kind of result that is called the training of the mind? Or what does the mind learn by that training? It learns things, I have no doubt. By the very act of study it learns to be attentive, to be persevering, to be logical. But does it learn that training of the mind which enables a man to give a reason in natural things for an effect which happens from certain causes? Or why in any emergency or event he does (or should do) this, that, or the other? It does not suggest the least thing in these matters. It is the highly educated man that we find coming to us again and again, and asking the most simple question in chemistry or mechanics; and when we speak of such things as the conservation of force, the permanency of matter, and the unchangeability of the laws of nature, they are far from comprehending them, though they have relation to us in every direction of our lives. Many of the instructed persons are as far from having the power of judging these things as if their minds had never been trained."

D'où la question, un siècle et demi après : comment améliorer notre esprit ? Comment rénover, réorganiser l'enseignement, afin d'aider nos semblables à répondre décemment à la proposition des Lumières "Sapere aude" ?




J'y pense : on parle (des mots que l'on lance sans y penser) de "formation par la recherche". De quoi parle-t-on vraiment : de formation par la science ? par la technologie ? par la recherche artistique ? par la recherche de mes clés perdues ?
Assez de ces baratins. Clarifions !

Et puis, en quoi la formation par la pratique scientifique serait-elle utile pour la pratique technologique ? Qui m'en montrera jamais l'intérêt, autrement que par un argument d'autorité, ou un vague sentiment ?

samedi 28 mai 2011

Vive la technologie!

Le monde où nous vivons est un monde d'industrie, de production... Et c'est un monde enthousiasmant, parce que les ordinateurs, les satellites, les nanomachines, les médicaments, les cosmétiques, parfums, arômes, les aliments... qui sont produits aujourd'hui sont le fruit d'une technologie moderne, merveilleuse.
Nous n'avons rien à envier aux constructeurs de la Tour Eiffel ou du canal de Panama, et nous devons nous émerveiller des productions industrielles modernes.

N'est-il pas juste de bien dire aux jeunes que la technologie est une chose merveilleuse ?

Modification

Pardon, le pseudo twitter est @Herve_This

vendredi 27 mai 2011

Ca avance!

Le 26 janvier 2011, l'équipe de Potel et Chabot servait un diner de " cuisine note à note" à des VIP réunis à Paris pour le lancement de l'année internationale de la chimie
Bis repetita, pour les Etoiles du Michelin, le 11 mai 2011, lors de l'invitation de la revue L'Hôtellerie, à l'espace Cardin.

On y vient!!!!!

Vive la gourmandise éclairée!

mercredi 25 mai 2011

Art et science

Je suis sans doute un peu (ou plus?) borné, parce que je comprends mal pourquoi on s'acharne de partout, dans tous les pays, à vouloir organiser des "rencontres art et science"?

Comme si les sciences ne se suffisaient pas à elles seules ? Après tout, elles ont des applications technologiques, certes, mais surtout, elles produisent de la connaissance, ce qui est une application "pédagogique", en quelque sorte.

Les sciences sont de la culture, et je vois mal pourquoi on cherche tant à les justifier par l'art. Elles sont elles-mêmes, et, de toute façon, la science se moque pas mal de l'art. Je ne dis pas, évidemment, que l'on n'a pas le droit d'être à la fois amateur de science et d'art, mais il n'y a pas d'obligation, et donc pas de lien particulier.

J'attends les commentaires... tels que je les ai déjà eus, notamment la semaine dernière à Limoges : un collègue s'est senti attaqué, parce qu'il organisait des rencontres Art et Science. Les millièmes, au moins...

En réalité, je comprends surtout que commme on se dit que le public (lequel? N'en sommes nous pas membres?) aime les arts et moins les sciences, on essaie de faire passer la pilule de la science avec l'art. Est-ce vraiment une bonne stratégie ?

lundi 23 mai 2011

Une question pédagogique

Partons d'un constat : les étudiants d'aujourd'hui ont un bien long chemin avant d'arriver à la science moderne, s'ils doivent suivre les traces de leurs prédécesseurs des siècles passés.

D'où la conclusion : il faut donc leur éviter des détours inutiles.

D'où la question : lesquels ? quoi, de ce qu'ils eux-même ont appris, les enseignants doivent-ils débarrasser leurs enseignements ? que devons-nous conserver ? que devons-nous introduire?

Et si l'on donnait une nouvelle définition ?

La gastronomie a été justement définie par Jean-Anthelme Brillat-Savarin dans sa merveilleuse Physiologie du goût, en 1825 :

La gastronomie est la connaissance raisonnée de tout ce qui a rapport à l'homme, en tant qu'il se nourrit.
Son but est de veiller à la conservation des hommes, au moyen de la meilleure nourriture possible.
Elle y parvient en dirigeant, par des principes certains, tous ceux qui recherchent, fournissent ou préparent les choses qui peuvent se convertir en aliments.
Ainsi, c'est elle, à vrai dire, qui fait mouvoir les cultivateurs, les vignerons, les pêcheurs, les chasseurs et la nombreuse famille des cuisiniers, quel que soit le titre ou la qualification sous laquelle ils déguisent leur emploi à la préparation des aliments.
La gastronomie tient :
A l'histoire naturelle, par la classification qu'elle fait des substances alimentaires ; A la physique, par l'examen de leurs compositions et de leurs qualités ; A la chimie, par les diverses analyses et décompositions qu'elle leur fait subir ; A la cuisine, par l'art d'apprêter les mets et de les rendre agréables au goût ; Au commerce, par la recherche des moyens d'acheter au meilleur marché possible ce qu'elle consomme, et de débiter le plus avantageusement ce qu'elle présente à vendre ; Enfin, à l'économie politique, par les ressources qu'elle présente à l'impôt, et par les moyens d'échange qu'elle établit entre les nations.
La gastronomie régit la vie tout entière ; car les pleurs du nouveau-né appellent le sein de sa nourrice ; et le mourant reçoit encore avec quelque plaisir la potion suprême qu'hélas ! il ne doit plus digérer.
Elle s'occupe aussi de tous les états de la société ; car si c'est elle qui dirige les banquets des rois rassemblés, c'est encore elle qui a calculé le nombre de minutes d'ébullition qui est nécessaire pour qu'un oeuf frais soit cuit à point.
Le sujet matériel de la gastronomie est tout ce qui peut être mangé ; son but direct, la conservation des individus, et ses moyens d'exécution, la culture qui produit, le commerce qui échange, l'industrie qui prépare, et l'expérience qui invente les moyens de tout disposer pour le meilleur usage.


Cela étant, ne pourrions nous utilement donner une définition plus moderne ? Quelque chose comme "la gastronomie est l'exploration de l'alimentation humaine" ?

mardi 17 mai 2011

Lundi dernier, Note à Note

Lors du diner qui avait précédé le lancement de l'Année internationale de la chimie, à l'UNESCO, l'équipe de Potel&Chabot avait servi un extraordinaire diner de CUISINE NOTE A NOTE. 

Elle a réitéré lundi dernier, lorsque la revue L'Hôtellerie a organisé une manifestation avec tous les nouveaux étoilés du Guide Michelin, à l'Espace Cardin, à Paris.

Jean-Pierre Biffi et son équipe ont répété l'opération, mais pour plusieurs centaines de personnes, donc.

La Cuisine note à note est lancée!

lundi 16 mai 2011

Cours 2012 et séminaire

Chers Amis


je suis heureux :

1. de vous annoncer que la date des Cours 2012 de gastronomie moléculaire AgroParisTech (deux jours de cours, gratuits, non diplomants) est maintenant fixée aux 30 et 31 janvier 2012 (amphithéâtre Tisserand).
Le thème sera donné prochainement


2. de vous inviter à la prochaine réunion du Groupe d'étude des précisions culinaires, le 3e lundi de juin (le 20, donc), à l'ESCF, 28 bis rue de l'abbé Grégoire, 75006 Paris, de 16 à 18 heures.
Le thème qui a été retenu (vote par les participants de la dernière rencontre) est :

Est-il utile de mettre de la farine dans le "blanc" où l'on cuit des artichauts?


Au plaisir de vous retrouver bientôt, vive la Gourmandise éclairée!!

lundi 2 mai 2011

Ca ne convaincra hélas que ceux qui sont déjà convaincus

Vient de paraître, le livre de Gil Rivière-Wekstein intitulé “Bio : fausses promesses et vrai marketing”, édité chez Le Publieur.
Il peut être commandé par Internet sur le site www.bio-lelivre.com, sur lequel on peut aussi consulter la revue de presse.

samedi 9 avril 2011

Déstructurer les produits ?

"Déstructurer les produits" : l'expression est sous toutes les plumes, dans les chroniques culinaires. Mais, en réalité, de quoi s'agit-il ? Prenons une choucroute : c'est du chou qui a été découpé en lanières, lesquelles ont été fermentées dans une saumure. Il y a une consistance (les lanières), un goût (lactique, acide...), des propriétés nutritives... C'est cela, la choucroute. Certains la jugent répétitive, lourde, vulgaire, et ils veulent en conserver des vertus, et éliminer ce qu'ils voient comme des défauts. Ils feront donc une infusion de choucroute, ou bien une choucroute en poudre, voire en odeur. Pourquoi pas ?

Ont-ils pour autant "déstructuré" la choucroute ? Non, ils l'ont transformée, et ont obtenu des produits différents, dérivés de la choucroute, tout comme la sauce Choron est un dérivé de la sauce béarnaise (un exemple parmi mille : après tout, on a bien les sauces mères -espagnole, allemande...- et toutes les sauces dérivées).
Pas de déstructuration, mais une dérivation, simplement.

Pour déstructurer, il faudrait faire perdre la structure. Qu'est-ce que la structure ? Un mot bien compliqué que je voudrais que l'on m'explique, à propos de choucroute, par exemple (pardonnez-moi : j'ai besoin de concret pour comprendre.. et je crois que vous aussi, êtes dans ce cas!). Oui, qu'est-ce que la structure d'une choucroute ? Un tas de chou avec par dessus de la viande ? Piètre structure ! Je crois surtout que l'on a entassé, et pas structuré ! Structurer, cela serait tresser les lanières de chou, ou bien les aligner en couches alternées, ou bien organiser la viande et le chou... Bref, pas empiler ni entasser !

D'autre part, j'y reviens, le mot "déstructurer" est péjoratif. Nous sommes arrivés, précédemment, au mot "dériver". Pourquoi n'utiliserions pas le mot "améliorer"? Après tout, à partir de ce produit très rudimentaire qu'est la choucroute, il y a mille améliorations à proposer, à condition de ne pas être paresseux, à condition de ne pas se contenter de la choucroute d'antan. Là le bat blesse, parce que nous ne voulons souvent manger que ce que l'on nous a donné à manger quand nous étions enfants, et que notre immense mauvaise foi nous fera trouver toutes les raisons du monde pour justifier que seul ce que nous avons mangé enfant soit "bon".

mercredi 6 avril 2011

Retour du Liban

Chers Amis

De retour du Liban, je suis heureux de vous annoncer que quelques collègues, devenus des amis, ont créé là-bas une "Unité de gastronomie moléculaire, à l'Université Saint-Esprit de Kaslik.

Cette Unité est chargée d'enseignements de gastronomie moléculaire (licence, maîtrise), mais aussi d'un projet de recherche, de l'introduction des Ateliers expérimentaux du goût dans les écoles, et d'un Séminaire de gastronomie moléculaire (le premier s'est tenu lundi dernier, et le prochain se tient bientôt).

Il faut évidemment se réjouir de tout cela !

dimanche 13 mars 2011

Aphorisme

Jean-Anthelme Brillat-Savarin nous dit en introduction de sa merveilleuse Physiologie du goût que la découverte d'un mets nouveau fait plus pour le bonheur du genre humain que la découverte d'une étoile.

Il faut le rectifier : le cuisinier, par empirisme (lequel n'exclut ni le raisonnement, ni l'observation attentive, ni l'intelligence), peut découvrir une matière dont il n'a pas connaissance, une transformation inédite (pour lui). Pour autant, une matière ou une transformation ne font pas un mets.
Pour arriver au plat que l'on sert, il faut un travail, que mon ami Pierre Gagnaire qualifierait de "mise en scène" (amusant : je vois que son expression est largement reprise par le monde de la cuisine).
Autrement dit, on ne découvre pas un mets nouveau : on l'invente !

Et il faut alors rectifier : l'invention d'un mets nouveau fait plus pour le bonheur du genre humain que la découverte d'une étoile.

Pourquoi pas ? Mais avant de gober cette idée séduisante, il faudra encore réfléchir, n'est-ce pas ?

dimanche 6 mars 2011

Deux commentaires : merci !

Suite à mon billet d'hier, relatif à la formation et à la rémunération des stages, j'ai eu le bonheur d'avoir deux commentaires... que j'ai publiés aussitôt : je vous invite à les lire, et à lire mes réponses, dans les commentaires (2 réponses).

Pour mes réponses, je n'ai pas considéré tous les points que nos amis ont soulevé, et, quand je ne répondais pas, c'est parce que j'ai considéré que l'argument qui m'était opposé n'était pas suffisant, ou bien qu'il ne tenait pas compte de l'idée initialement proposée.

Par exemple, quand JRF dit qu'en économie il ne faut pas raisonner par principes, mais de façon pragmatique, je suis tout à fait opposé, parce que je crois que de sains principes guident mieux les raisonnements que des "arrangements avec le diable".
Ou encore quand on m'oppose que des stages "raisonnables" (de mon point de vue ;-)) risquent de créer des problèmes et de gêner l'insertion : je crois utile de répéter ici que j'ai quand même distingué l'entreprise industrielle et le laboratoire de science publics.

Après ces témoignages amicaux, donc, je crois devoir maintenir ce que j'ai écrit.

N'oubliez pas que mon point de vue est surtout fondé sur l'objectif suivant : les stages doivent conduire les étudiants à se former, en vue de trouver du travail (faut-il d'ailleurs qu'ils fassent des stages dans la science publique, puisque la grande majorité doit aller travailler dans l'industrie ?

Et je rappelle mon présupposé absolu : le summum de l'intelligence, c'est la bonté et la droiture.

samedi 5 mars 2011

Une bien difficile question : faut-il rémunérer les stages dans les laboratoires publics ? Je crois que non... mais il faut des bourses d'Etat !

Chers Amis

Permettez-moi d'invoquer d'emblée votre indulgence, de solliciter une lecture bienveillante de votre part. N'hésitez pas, d'autre part, si vous pensez que je me trompe, à laisser un commentaire qui, s'il n'est pas injurieux, sera évidemment publié (cela me donne l'occasion de signaler que certains commentaires qui sont déposés ne sont pas publiés, parce que leur ton est excessif : on peut tout dire, mais avec mesure, intelligence... et même humour).

Ce préalable étant posé, il faut donc que j'annonce la couleur : la question que je veux discuter est ici difficile, parce que politiquement terrible.

Il s'agit de la formation des étudiants, et de la rémunération des stages que leurs universités, grandes écoles, IUT, et autres établissements scientifique, technologique ou technique leur demande de faire.


Je propose de poser d'abord un principe, aussi simple que juste

Si un stage s'inscrit dans le cadre d'une formation, ce n'est pas de la production, mais de la formation.


Il en découle que le stage DOIT être un moment de formation


D'où je déduis que :
1. un stage où un étudiant produit, au lieu d'apprendre, ne devrait pas avoir lieu. De ce fait, l'étudiant DOIT signaler ce fait à son responsable de stage "dans l'entreprise", ou bien à son tuteur académique, afin que des mesures soient prises immédiatement pour corriger l'anomalie.

2. le stage ne DOIT PAS être rémunéré : ce serait un comble (inadmissible, je crois) de payer quelqu'un que l'on forme ! Imaginons-nous que des enseignants payent pour faire cours ?


Ces principes étant posés, il y a des questions à régler.
Imaginons un étudiant qui change de ville parce qu'il veut aller découvrir une activité qui ne s'exerce pas dans sa ville. Il lui faudra payer un loyer, des transports, etc. Avec quel argent ?
Observons tout d'abord que ce choix est le sien, et qu'il pourrait sans doute rester dans sa ville, et éviter ces dépenses.
Supposons donc maintenant que les possibilités de stage n'existent pas dans sa ville : il DOIT alors changer, mais n'a peut-être pas les moyens. Là, une certaine solidarité nationale (n'oublions pas alors que l'on fait appel à cette solidarité) peut conduire à aider l'étudiant financièrement, d'accord.

Mais qui doit payer ? L'entreprise qui ne forme ? Ce serait quand même bien anormal. L'université ? Pourquoi pas... à condition qu'elle reçoive de l'Etat les moyens (des lignes budgétaires spécifiques, bien déterminées) pour le faire. L'Etat ? J'ai bien parlé de solidarité nationale.?

Vient alors la question de la distinction public/privé. Oui, il y a des entreprises qui utilisent des stagiaires comme main d'oeuvre non rémunérée, mais, en y pensant un peu, n'est-ce pas aux universités et aux étudiants de refuser cet état de fait?

Car la rémunération de stage a l'inconvénient majeur que, même si cette rémunération est faible, l'entreprise a le sentiment qu'elle est en droit d'attendre de l'aide de l'étudiant qu'elle paye.
Ce qui me fait conclure qu'il est sans doute (peut-être ?) pernicieux de donner des rémunérations de stage (qu'elles se nomment "indemnisations", ou autre).

Pour les laboratoires publics, la question de principe est peu différence, mais je crois que l'Etat est l'Etat, et que la solidarité que j'évoquais doit rester sous le contrôle de l'Etat, et non pas de chaque laboratoire. C'est à l'Etat (nation, région, département, ville...) de décider des bourses qu'il attribue, et plutôt à ceux qui les méritent d'ailleurs (pourquoi aider quelqu'un qui ne fait pas bon usage des deniers publics?).
En tout cas, on le voit, je crois être bien opposé à la rémunération des stages dans les laboratoires publics, non pas parce que ceux-ci ne pourraient pas trouver les moyens de payer les stagiaires, mais pour une question de sain principe.

Je le répète : ce serait marcher sur la tête que de payer pour faire cours, que de payer pour aider quelqu'un.

Et je le répète aussi : accepter un étudiant en stage, c'est un engagement très fort, une immense responsabilité, à savoir que c'est la décision automatique de lui donner de la formation.

Où mon raisonnement est-il fautif ?

vendredi 25 février 2011

Juges et parties

Pardonnez-moi d'être un esprit lent, mais je viens de comprendre que le fameux "jugement par les pairs", qui semble être une règle intouchable en science (n'ayons pourtant pas peur de questionner les règles, sans quoi nous ferons des mesures, et pas de la science!) met les scientifiques en position difficile : ils sont juges et parties !

D'autre part, il semble bien difficile de faire évaluer des travaux par des non spécialistes, qui risquent de passer à côté de l'intérêt des travaux proposés.

Alors, que doit-on changer ?

- abandonner le principe selon lequel on ne doit pas être juge et partie ?
- abandonner le jugement par les pairs ?

Depuis que je pose la question, on m'oppose souvent la question "mais comment voudrais-tu faire autrement?"

Une question que je déteste, parce qu'elle voudrait bloquer toute réflexion, inventivité, en vue de résoudre le problème.

Ne soyons pas paresseux intellectuellement : passons un peu de temps à chercher des solutions admissibles!

Pesons trois fois : à l'attention de mes amis enseignants, de l'Ecole à l'Université!

Peser ? Cela semble simple, mais l'est-ce vraiment ?
La réponse est un "oui" puissant, parce que c'est un parti-pris que je propose de tout considérer comme simple a priori.
En revanche, je ne dis pas que tout s'apprend en claquant des doigts : il faut parfois de l'application, du temps.

Peser échapperait-il à la règle ? Je crois que non.
Et j'invite tous les enseignants à ne jamais laisser un étudiant peser une fois seulement, surtout si :
- la balance n'a pas été contrôlée récemment
- on n'a pas vérifié que la balance a été contrôlée
- on n'a pas vérifié l'horizontalité de l'appareil, à l'aide du niveau à bulle
- on n'a pas testé un "étalon secondaire", dont on connaît la masse

Cela étant, ces vérifications étant faites, une mesure unique n'est pas suffisante, parce que l'on sait que les instruments sont imprécis, et qu'il faut au minimum trois pesées du même objet (oui, cela peut être un liquide : les mesures de masse sont bien plus précises que les mesures de volume) pour avoir une idée de la qualité de la mesure.

Autrement dit, pesons toujours trois fois !

lundi 21 février 2011

L'Année internationale de la chimie


2011 est l'Année internationale de la chimie... et nos Ateliers Expérimentaux du Goût ont reçu le label de cette année :

Vive la chimie!

jeudi 17 février 2011

Il y a des choses trop sérieuses pour qu'on n'en rie pas!

J'emprunte le titre de ce billet à Niels Bohr, l'un des plus grands physiciens du XXe siècle.

Et, dans la même veine joyeuse, je vous invite à lire, relire, distribuer autour de vous (surtout dans les agences de financement de la recherche), ce merveilleux texte de Leo Szilard (que je traduis bien maladroitement : pardon)





"I have earned a very large sum of money," said Mr. Gable, turning to me," with very little work. An now I'm thinking of setting up a trust fund. I want to do something that will really contribute to the happiness of manking; but it's very difficult to know what to do with money. When Mr. Rosenblatt told me that you'd be here tonight I asked the mayor to invite me. I certainly would value your advice."
"Would you intend to do anything for the advancement of science?" I asked.
"No," Mark Gable said. "I believe scientific progress is too fast as it is.".
"I share your feeling about this point," I said with the fervor of conviction, "but then why not do something about the retardation of scientific progress?"
"That I would do very much like to do," Mark Gable said, "but how do I go about it?"
"Well," I said, "I think that shouldn't be very difficult. As a matter of fact, I think it would be quite easy. You could set up a foundation, with an annual endowment of thirty million dollars. Research workers in need of funds could apply for grants, if they could make out a convincing case. Have ten committes, each composed of twelve scientists, appointed to pass on these applications. Take the most active scientists out of the laboratory and make them members of these committees. And the very best men in the field should be appointed as chairmen at salaries of fifty thousand dollars each for the best scientific papiers of the year. This is just about all you would have to do. Your lawyers could easily prepare a charter for the foundation. As a matter of fact, any of the National Science Foundation bills which were introduced in the Seventy-ninth and Eightieth Congresses could perfectly well serve as a model."
"I think you had better explain to Mr. Gable why this foundation would in fact retard the progress of science," said the bespectacled young man sitting at the far end of the table, whose name I didn't get at the time of introduction.
"It should be obvious," I said. "First of all, the best scientists would be removed from their laboratories and kept busy on committes passing on applications for funds. Secondly, the scientific workers in need of funds would concentrate on problems which were considered promising and were pretty certain to lead to publishable results. For a few years there might be a great increase in scientific output; but by going after the obvious, pretty soon science would dry out. Science would become something like a parlor game. Some things would be considered interesting, others not. There would be fashions. Those who followed the fashion would get grants. Those who wouldn't would not, and pretty soon they would learn to follow the fashion, too."

Leo Szilard, The voice of dolphins, p. 99
Simon and Schuster, New York, 1961



"J'ai gagné beaucoup d'argent, dit Mr Gable, en travaillant très peu. Et je pense à créer une fondation. Je veux faire quelque chose qui contribuerait au bonheur de l'humanité ; mais cest très difficile de savoir quoi faire avec l'argent. Quand Mr Rosenblatt m'a dit que vous seriez ici ce soir, j'ai demandé au maire de m'inviter. J'aimerai avoir votre avis."
" Vous voulez faire quelque chose pour l'avancement des sciences ?", demandai-je.
"Non, dit Mark Gable, je pense que les sciences progressvent trop vite."
"Je suis d'accord avec vous, dis-je d'un ton convaincu. Alors pourquoi ne pas faire quelque chose pour ralentir le progrès scientifique ?
"Ca, j'aimerait beaucoup, dit Mark Gable, mais comment faire ?
- Cela ne devrait pas être très difficile. Ou plutôt, je crois que c'est trsè simple. Vous feriez une fondation, avec une dotation annuelle de 30 millions de dollars. Les scientifiques ayant besoin d'argent pour leur travaux pourraient faire des demandes, acceptées à condition qu'elles soient suffisamment argumentées. Créez dix comités, chacun composés de douze scientifiques, et qui seraient payés pour évaluer les demandes. Sortez ainsi les scientifiques les plus actifs de leur laboratoire, et nommez-les à ces comités. Et les meilleurs seraient présidents, avec des salaires de cinquante mille dollars, attribués aux meilleurs articles de l'année. C'est tout. Vos avocats n'auront pas de difficulté à créer la chose. D'ailleurs, le travail est fait, puisque les documents du Fond américain pour la science des années soixante-dix et quatre vingt pourraient facilement servir de modèle.
- Et pourquoi cette fondation ralentirait-elle le progrès des sciences, demandaa un jeune homme à lunettes assis au bout de la table et dont le nom m'avait échappé, quand on me l'avait présenté?
- C'est évident, dis-je. Tout d'abord, les meilleurs scientifiques seraient sortis de leur laboratoire, et occupés à examiner les dossiers. Ensuite les scientifiques en mal de fonds se concentreraient sur des questions qui seraient considérées comme prometteuses, et certaines de conduire à des résultats publiables. Pendant quelques années, la production scientifique augmenterait, mais après l'épuisement des questions évidentes, la science s'assécherait. Elle deviendrait une sorte de café du commerce. Certaines questions seraient considérées comme intéressantes, et d'autres non. Il y aurait des modes. Ceux qui suivraient la mode obtiendraient des financements. Les autres non, de sorte que rapidement, ils se mettraient également à suivre la mode."

mercredi 16 février 2011

Pardonnez mon sourire

Avis médical :
Enfin un bon médecin !


Question: Docteur, j'ai entendu dire que les exercices cardiovasculaires pouvaient prolonger la vie, est-ce vrai ?
Réponse: Votre cœur est bon pour un nombre donné de battements, c'est tout ... Ne les gaspillez pas en exercices ! Tout s'arrête un jour. Faire battre votre cœur plus vite n'allongera pas votre vie ; c'est comme dire que l'on pourrait allonger la vie d'une auto en la conduisant plus vite ! Vous voulez vivre plus longtemps ? Faites une sieste !


Q: Doit-on restreindre la viande et manger plus de fruits et de légumes ?
R: Vous devez vous en tenir à la logique ! Que mange une vache ? Du foin et du maïs ! Que sont-ils ? Des végétaux ! Donc, un steak, n'est rien de plus qu'un mécanisme efficace de transfert de végétaux à votre organisme ! Vous voulez des grains de céréales ? Mangez du poulet ! Une côtelette de porc vous donnera l'équivalent de 100 % de la dose quotidienne recommandée de légumes !


Q: Devrais-je réduire ma consommation d'alcool ?
R: Non, pas du tout. Les vins et la plupart des alcools sont faits à partir de fruits. Le brandy est du vin distillé, c'est-à-dire qu'il y a moins d'au que dans la baie de raisin, donc vous en retirerez encore plus de bienfait. La bière est également fabriquée à partie de grains. Ne vous en privez pas !


Q: Comment calcule-t-on le ratio de graisse dans le corps ?
R: Bien, vous avez un corps et de la graisse, le ratio est de un pour un. Si vous avez l'équivalent de deux corps, le ratio est de deux pour un, etc.


Q: Quels sont les intérêts des programmes réguliers d'exercices physiques ?
R: Je n'en vois aucun, désolé.. Ma philosophie est : Pas de douleur .... Quel bonheur !


Q: Les fritures ne sont-elles pas mauvaises pour nous ?
R: VOUS N'ÉCOUTEZ PAS !!! ... Aujourd'hui, les aliments sont frits dans l'huile végétale. Ils en sont donc imprégnés, alors comment voulez-vous qu'absorber plus de végétaux soit dommageable pour vous ?


Q: Est-ce que les abdos peuvent aider à prévenir contre un éventuel épaississement du tour de taille ?
R: Définitivement pas ! Quand vous exercez un muscle, il devient plus gros. Vous ne devriez donc faire des abdominaux que si vous voulez un plus gros tour de taille !


Q: Est-ce que le chocolat est mauvais pour moi ?
R: Êtes-vous fou ? Les fèves de cacao : un autre végétal !!! De plus, c'est l'aliment anti-déprime par excellence !


Q: Est-ce que la natation est bonne pour la silhouette?
R: Si la natation était bonne pour la silhouette, expliquez-moi la taille des baleines ?


Q: Est-ce qu'être en forme est important pour ma santé ?
R: Bien sur ! Et 'rond' est une forme comme une autre !



Pour tous ceux qui surveillent ce qu'ils mangent, voici le mot de la fin sur la nutrition et la santé ! Quel soulagement de connaître enfin la vérité après toutes ces études contradictoires :

1. Les Japonnais mangent peu de gras, boivent du saké et souffrent moins d'attaques cardiaques que les Américains !

2. Les Mexicains mangent beaucoup de gras, boivent de la Téquila et souffrent moins d'attaques cardiaques que les Américains !

3. Les Chinois boivent très peu de vin rouge (on ne sait pas ce qu'ils mangent) et souffrent moins d'attaques cardiaques que les Américains !

4. Les Italiens boivent beaucoup de vin rouge, mangent des pâtes aux œufs et souffrent moins d'attaques cardiaques que les Américains !

5. Les Allemands boivent beaucoup de bière, mangent beaucoup de saucisses et de gras et souffrent moins d'attaques cardiaques que les Américains !

6. Les Hollandais mangent beaucoup de beurre et de fromage gras et souffrent moins d'attaque cardiaques que les Américains

7. Les Belges mangent plein de frites à la mayonnaise en buvant du Moselle-cassis et souffrent moins d'attaques cardiaques que les Américains.

8. Les Espagnols mangent beaucoup de mouton bien gras et des tapas à l'huile et souffrent moins d'attaques cardiaques que les Américains.

9. Les Polonais boivent beaucoup plus, mangent beaucoup moins et souffrent moins d'attaques cardiaques que les Américains.

10. Les Français mangent et boivent un cumul de tout ce qui précède et souffrent moins d'attaques cardiaques que les Américains.

CONCLUSION :
Mangez et buvez tout ce que vous avez envie.

ET SOUVENEZ-VOUS :
"La vie ne devrait pas être un long voyage vers la tombe avec l'intention d'y arriver en toute sécurité dans un corps beau et préservé. La vie devrait plutôt constamment déraper - un Chardonnay dans une main - du chocolat dans l'autre -
On devrait toujours en profiter pleinement et finalement arriver au bout du voyage, le corps usé jusqu'à la corde, et pouvoir s'écrier dans un dernier souffle : 'Ah! C'était une belle aventure, un beau voyage !"



Moralité : Le vin d'ici est meilleur que l' eau-delà.

dimanche 13 février 2011

Une idée qui vient de loin

J'en ai assez d'être mis par les circonstances en position négative, même si j'espère toujours que du positif en naîtra.
Allons, ne boudons pas le plaisir de la citation suivante de Tacite, dans sa Germania : la réconciliation des ennemis, l'alliance des familles, la paix se traitent dans des festins ; "Sans doute, parce qu'il n'est pas de moment où les esprits soient plus ouverts aux inspirations de la franchise et à l'enthousiasme de la gloire".

Des causes et des effets

On m'interroge sur l' "engouement croissant des Français pour la cuisine".

Engouement croissant, vraiment ? Il y a une dizaine d'années, les femmes, dans les trains de banlieue que je fréquente, lisaient -c'est une impression- plus de recettes de cuisine qu'aujourd'hui. Et le nombre de magazines culinaires a diminué.
Parallèlement, la télévision s'est emparée de la chose, mais ne s'est-elle pas emparé de toute nos vies, depuis qu'il y a des chaines spécialisées sur le voyage, le sport, la mode, la cuisine (mais pas la science, sauf de façon confidentielle!)... Bref, y-a-t-il vraiment l'engouement pour la cuisine est-il nouveau ?

Je propose de retenir deux citations essentielles :

1. Cicéron : "Tout homme qui ne connaît que sa génération est un enfant".

2. Fontenelle : "Assurons-nous bien du fait avant que de nous inquiéter de la cause. Il est vrai que cette méthode est bien lente pour la plupart des gens qui courent naturellement à la cause, et passent par-dessus la vérité du fait ; mais enfin nous éviterons le ridicule d'avoir trouvé la cause de ce qui n'est point". (Dissertation1, chap 4)

jeudi 10 février 2011

Pas d'accord et parfaitement d'accord

Ce livre, La cuisine au pays de Brillat-Savarin, contient un chapitre intitulé "La science culinaire", où l'on retrouve la citation du président à la Cour de cassation Henrion de Pansey :

"je ne regarderai point les sciences comme suffisamment honorées, ni convenablement représentées, tant qu'un cuisinier ne siégera pas à la première classe de l'Institut".


Pardonnez moi : je suis très opposé à cette idée !
En effet, en 1795, la Constitution du 22 août et la loi du 25 octobre sur l’organisation de l’instruction publique mettent en place un Institut national des sciences et des arts, qui regroupe les anciennes académies, sans lien organique entre elles sous l'Ancien Régime.

L’Institut national comprend trois classes : Sciences physiques et mathématiques ; Sciences morales et politiques ; Littérature et beaux-arts. Les scientifiques sont les plus nombreux (60 sur 144 membres).

La première classe est divisée en dix sections (mathématiques, arts mécaniques, astronomie, physique expérimentale, chimie, histoire naturelle et minéralogie, botanique et zoologie, médecine et chirurgie, économie rurale et art vétérinaire).

On voit mal ce que la cuisine vient faire avec les sciences exactes. Mettons-la plutôt avec les arts, où elle a sa place.

Comme quoi on peut être gourmand, spirituel, et penser faux!

mercredi 2 février 2011

samedi 29 janvier 2011

vendredi 28 janvier 2011

La cuisine note à note en images


Je vous ai parlé de la cuisine note à note. Voici un plat réalité par les chefs du Cordon bleu Paris.

dimanche 16 janvier 2011

J'ai besoin d'aide!

Un ami m'a "confié" cette merveilleuse phrase :

Quelle est la question à laquelle je ne pense pas?


Il l'attribuait au philosophe Alain, mais je n'en ai pas trouvé trace dans les oeuvres de ce dernier.
Qui retrouvera l'origine de la phrase ?

vendredi 7 janvier 2011

La cuisine note à note : un état!

La cuisine moléculaire est à la mode, donc elle est morte pour les vrais créateurs.
La "Cuisine Note à Note" (voir les billets précédents), c'est bien mieux, et je me décarcasse pour qu'elle s'impose, comme s'est introduite la cuisine moléculaire il y a 20 ans.

Nous en sommes à :



1. J'ai proposé l'idée en 1994

2. J'ai retiré l'idée en 1999

3. J'ai réintroduit l'idée en 2005

4. J'ai eu le plaisir que Pierre Gagnaire soit le premier à faire un plat entièrement note à note en 2008, à Hong Kong

5. Depuis, j'en parle à mes 250 conférences par an, dans le monde entier

6. Hubert Maetz et Aline Kuentz ont montré une belle réalisation en mai 2010 lors du Colloque Franco-Allemand Japonais des Alumni JSTS

7. Les professeurs de l'Ecole du Cordon bleu Paris ont fait un repas note à note remarquable en 2010 (octobre)

8. Jean-Pierre Biffi et son équipe de Potel et Chabot font un repas note à note pour le lancement de l'Année internationale de la chimie le 26 janvier 2011.

9. Depuis, je ne compte plus les avancées, parfois aussi essentielles que la participation du Prince du Danemark à un repas note à note. Mais j'en arrive au tout récent :

10. Avril 2017 : création d'une société pour vendre spécifiquement des produits pour la cuisine note à note : la société Iqemusu (www.iqemusu.com)

11. Avril 2017 : le restaurant Senses, du chef Andrea Camastra, à Varsovie, Pologne, bascule entièrement note à note !
A noter que, si vous êtes cuisinier professionnel et que vous voulez faire des essais, je vous aiderai!

La cuisine note à note : un état!

La cuisine moléculaire est à la mode, donc elle est morte pour les vrais créateurs. La "Cuisine Note à Note" (voir les billets précédents), c'est bien mieux, et je me décarcasse pour qu'elle s'impose, comme s'est introduite la cuisine moléculaire il y a 20 ans.

Nous en sommes à :



1. J'ai proposé l'idée en 1994

2. J'ai retiré l'idée en 1999

3. J'ai réintroduit l'idée en 2005

4. J'ai eu le plaisir que Pierre Gagnaire soit le premier à faire un plat entièrement note à note en 2008, à Hong Kong

5. Depuis, j'en parle à mes 250 conférences par an, dans le monde entier

6. Hubert Maetz et Aline Kuentz ont montré une belle réalisation en mai 2010 lors du Colloque Franco-Allemand Japonais des Alumni JSTS

7. Les professeurs de l'Ecole du Cordon bleu Paris ont fait un repas note à note remarquable en 2010 (octobre)

8. Jean-Pierre Biffi et son équipe de Potel et Chabot font un repas note à note pour le lancement de l'Année internationale de la chimie le 26 janvier 2011.


A noter que, si vous êtes cuisinier professionnel et que vous voulez faire des essais, je vous aiderai!