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mardi 5 novembre 2024

Peser, encore peser

 Dans nos expériences, nous devons souvent peser... et ceux qui connaissent l'histoire de la chimie savent combien cela est un acte scientifique important. Antoine Laurent de Lavoisier, par exemple, utilisa des balances extrêmement précises pour ses déterminations essentielles ; il ne cessa de faire des bilans de matière ! 


 Après lui, les pesées sont devenues un art, parce que l'on chercha à minimiser les erreurs. Il y eut les améliorations techniques, les compensations, les doubles pesées... Au point que l'on parle sans exagération de "gravimétrie" comme d'une science de la pesée. 

Bien au-delà des connaissances rudimentaires de nos jeunes amis qui n'ont que quelques années de rares travaux pratiques, et qui, face à des balances électroniques, ignorent tout de... tout en ce qui les concerne. Et ce n'est pas de leur faute, si la pesée s'apprend, car une bonne pesée est tout aussi difficile que par le passé... d'autant que l'on pèse bien autant avec sa tête, en réfléchissant, qu'avec ses mains. Il faut penser à tout.

 A éviter des courants d'air qui fausseraient les mesures, que ces derniers viennent des pièces où l'on manipule, ou bien des hottes aspirantes sous lesquelles se trouvent les balances. 

A l'horizontalité des balances : on s'assure  que la balance est sur un support bien stable, sans vibration. 

A la suite de quoi on règle deux molettes qui sont à l'avant de la balance et au-dessous d'elle, afin qu'une bulle d'air dans un niveau vienne au centre de ce dernier, lequel est repéré par un cercle. 

Quand la balance est ainsi stable, on l'allume, et on commence par la contrôler, ce qui signifie que l'on pèse un étalon afin de vérifier que la balance donne des indications cohérentes. Si c'est le cas, alors on peut procéder à la pesée, avec tare et répétition de la mesure. 

Pour nombre d'étudiants qui sont gavés d'images de télévision où l'on voit des accélérateurs de particules géants, bourrés d'électronique, ces pesées semblent bien prosaïques, bien rudimentaires, et de ce fait bien en deçà des fantasmes scientifiques qu'ils avaient, de sorte que ces pesées ne sont pas toujours aussi bien faites que l'importance de leurs résultats le réclame. Faut-il brandir cette "importance" ? Ou bien, ne peut-on apprendre à "jouer avec les balances", c'est-à-dire à les utiliser au maximum de leurs possibilités ? Je ne sais pas, mais ce que je sais, c'est que nous devons redonner à la pesée toute l'aura qu'elle mérite, car "donnée mal acquise ne profite à personne"

vendredi 25 février 2011

Pesons trois fois : à l'attention de mes amis enseignants, de l'Ecole à l'Université!

Peser ? Cela semble simple, mais l'est-ce vraiment ?
La réponse est un "oui" puissant, parce que c'est un parti-pris que je propose de tout considérer comme simple a priori.
En revanche, je ne dis pas que tout s'apprend en claquant des doigts : il faut parfois de l'application, du temps.

Peser échapperait-il à la règle ? Je crois que non.
Et j'invite tous les enseignants à ne jamais laisser un étudiant peser une fois seulement, surtout si :
- la balance n'a pas été contrôlée récemment
- on n'a pas vérifié que la balance a été contrôlée
- on n'a pas vérifié l'horizontalité de l'appareil, à l'aide du niveau à bulle
- on n'a pas testé un "étalon secondaire", dont on connaît la masse

Cela étant, ces vérifications étant faites, une mesure unique n'est pas suffisante, parce que l'on sait que les instruments sont imprécis, et qu'il faut au minimum trois pesées du même objet (oui, cela peut être un liquide : les mesures de masse sont bien plus précises que les mesures de volume) pour avoir une idée de la qualité de la mesure.

Autrement dit, pesons toujours trois fois !