Jean-Anthelme Brillat-Savarin nous dit en introduction de sa merveilleuse Physiologie du goût que la découverte d'un mets nouveau fait plus pour le bonheur du genre humain que la découverte d'une étoile.
Il faut le rectifier : le cuisinier, par empirisme (lequel n'exclut ni le raisonnement, ni l'observation attentive, ni l'intelligence), peut découvrir une matière dont il n'a pas connaissance, une transformation inédite (pour lui). Pour autant, une matière ou une transformation ne font pas un mets.
Pour arriver au plat que l'on sert, il faut un travail, que mon ami Pierre Gagnaire qualifierait de "mise en scène" (amusant : je vois que son expression est largement reprise par le monde de la cuisine).
Autrement dit, on ne découvre pas un mets nouveau : on l'invente !
Et il faut alors rectifier : l'invention d'un mets nouveau fait plus pour le bonheur du genre humain que la découverte d'une étoile.
Pourquoi pas ? Mais avant de gober cette idée séduisante, il faudra encore réfléchir, n'est-ce pas ?
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Il est certain que du seul point de vue des papilles, l'invention d'un nouveau plat a plus d'importance que la découverte d'une nouvelle étoile mais la découverte d'un étoile par exemple ayant tournant autour d'elle une planète habitable me bouleverserait infiniment plus qu'une merveilleuse mise en scène du meilleur des grands chefs...
RépondreSupprimerEt puis comme vous l'écrivait dans Pour la science d'Avril 2011 il y a toujours ce dilemme entre "le désir de retrouver un goût merveilleux et l'envie de la découverte que l'on peut aussi appliquer à la science en changeant retrouver un goût merveilleux par confirmer une belle théorie