mercredi 13 juin 2012

Dommage que ce soit un peu négatif

Il meurt lentement
celui qui ne voyage pas,
celui qui ne lit pas,
celui qui n’écoute pas de musique,
celui qui ne sait pas trouver
grâce à ses yeux.
Il meurt lentement
celui qui détruit son amour-propre,
celui qui ne se laisse jamais aider.
Il meurt lentement
celui qui devient esclave de l’habitude
refaisant tous les jours les mêmes chemins,
celui qui ne change jamais de repère,
Ne se risque jamais à changer la couleur
de ses vêtements
Ou qui ne parle jamais à un inconnu
Il meurt lentement
celui qui évite la passion
et son tourbillon d’émotions
celles qui redonnent la lumière dans les yeux
et réparent les cœurs blessés
Il meurt lentement
celui qui ne change pas de cap
lorsqu’il est malheureux
au travail ou en amour,
celui qui ne prend pas de risques
pour réaliser ses rêves,
celui qui, pas une seule fois dans sa vie,
n’a fui les conseils sensés.
Vis maintenant !
Risque-toi aujourd’hui !
Agis tout de suite !
Ne te laisse pas mourir lentement !
Ne te prive pas d’être heureux !
 
Pablo Neruda



Oui, dommage que ce soit négatif. Je propose donc plutôt ceci : 

Il est heureux
celui qui ne voyage pas, mais se satisfait du monde qu'il ne cesse d'arpenter,
celui qui ne lit pas, mais qui écrit
celui qui joue de la musique et donne du bonheur aux autres de son habileté artistique
celui qui ne sait pas trouver grâce à ses yeux.
Il est heureux
celui qui construit son amour-propre sans offenser l'autre de son égo
celui qui se laisse aider, sachant la force du lien.
Il est heureux
celui qui se forge des habitudes qu'il peut à tout moment secouer
refaisant tous les jours les mêmes chemins, quand il ne les a pas bien vu,
changeant de chemin quand il juge que c'est utile
celui qui change sans cesse de repère,
Ne perd pas de temps à changer la couleur
de ses vêtements
Il est heureux
celui qui évite la passion dévastatrices
et leur tourbillon d’émotions
sachant pourtant être humain, et s'émouvoir du soin d'autrui
Il est heureux
celui qui change de cap
lorsqu’il est malheureux
au travail ou en amour,
celui qui prend des risques
pour réaliser ses rêves.
Vis maintenant !
Risque-toi aujourd’hui !
Agis tout de suite !
Ne te laisse pas mourir lentement !
Ne te prive pas d’être heureux !
Hervé This, améliorant Pablo Neruda

 

Soyons clairs

Soyons clairs, puisque je ne cesse de rencontrer de la confusion :

1. La gastronomie moléculaire, c'est une activité scientifique, au sens des sciences de la nature. Cela ne sert à rien, sauf à produire des connaissances. Ce n'est pas de la technique, ni de l'art, ni de la technologie. Bref, RIEN à voir avec la cuisine note à note.

2. La cuisine note à note, c'est de la cuisine. Pas une activité de science, au sens des sciences de la nature.

3. Personnellement, en tant que chimiste, la cuisine note à note ne m'intéresse absolument pas, et il n'en sera pas fait dans mon laboratoire.

4. Mais en tant qu'intellectuel engagé dans la vie "politique" (pas celle des partis, mais celle de la cité), je crois important d'encourager le développement de la cuisine note à note.

Précision

Reçu hier la visite amicale d'un sociologue, qui avait fait circuler des documents sur la cuisine note à note auprès d'amis "naïfs".
Intéressant d'observer que, pour certains, ce n'était pas de la cuisine.

Pourtant, je sais lire le dictionnaire (je recommande le Trésor de la langue française informatisé, merveilleux, en ligne), qui dit bien que la cuisine est soit un lieu, soit une activité de production d'aliments.

De ce fait, très logiquement et très honnêtement, la cuisine note à note mérite bien son nom. C'est une production d'aliments.

lundi 11 juin 2012

Intolérable

Au laboratoire, je reçois un étudiant qui me dit froidement que les industriels sont malhonnêtes. Faut-il lui faire un procès pour diffamation ?
Ou pour bêtise ? La "généralisation" est , certes, une opération de l'esprit merveilleuse, quand elle conduit à des synthèses mathématiques ou scientifiques puissantes, mais c'est une faute intellectuelle quand elle est abusive. Le grand Michael Faraday avait six règles intimes, et l'une d'elle était : ne pas généraliser abusivement.
C'est ainsi que la Chimie est belle !

mardi 5 juin 2012

Ce blog va changer

Les "amis" qui lisent ces billets ont sans doute l'idée qu'ils sont politiquement engagés... et ils ont raison : il s'agit de viser la construction d'un monde meilleur.
Cela, c'est la stratégie, mais il ne faut pas négliger la tactique.
Je viens de trouver que, très clairement, il s'agit  de vivre non pas en tant que chimiste, mais en chimiste.
Autrement dit, tous les actes de la vie doivent être jugés à l'aune de la chimie, parce que cette science est merveilleuse.

En pratique ? Il s'agira de considérer les "actualités", et d'en faire une évaluation de chimiste.
Par exemple, en pleine campagne pour les élections législatives, ne devrions-nous pas demander  aux candidats ce qu'ils pensent des "produits chimiques" ? S'ils répondent que ce sont des produits contre lesquels il faut lutter, alors ne leur donnons pas nos vote, car les alliances avec un écologisme naïf et ilchimique les conduiront à des décisions fautives, qui engageront la collectivité.

Les "produits chimiques" n'existent pas ! Il y a des produits, mais ces produits ne sont pas chimiques. Il y a des produits extraits de la nature (le saccharose, ou sucre de table), et des produits de synthèse. Aucun n'est "chimique", parce que la chimie est une science, qui ne produit que des connaissances. Les "produits chimiques", ce sont des connaissances que nous pouvons utiliser, ou ne pas utiliser, en vue d'applications qui ne sont pas de la chimie, mais des applications de la chimie.
Militons, en passant, pour débaptiser les INSA, au nom fautif (il y a des applications des sciences, mais pas de sciences appliquées) pour les renommer plus justement INSAS : instituts nationaux des sciences et des applications des sciences. Allons, un "s" en plus sur l'acronyme, ce n'est pas bien compliqué, et tellement moins fautif. Je plains mes collègues qui travaillent dans ces instituts : ils "collaborent" à une entreprise de déséducation de leurs étudiants. Courage, militons !

Des "amis" ont travaillé!

Les résultats du Concours Sciences & Cuisine  du Pôle Science & Culture Alimentaire Pays de la Loire sont disponibles sur le site www.sciences-cuisine.fr à la rubrique Concours S&C  / résultats.

http://www.sciences-cuisine.fr/Concours-S-C/Resultats


-- 
Christina PÉRÉON 
Assistante 
Délégation générale de Ponan
02 40 68 28 05
www.ponan.fr
Finale du concours Sciences & Cuisine le 24 mai 2012
www.sciences-cuisine.fr





Egalité ?

Le mérite est-il condamnable ? Le travail (on a le droit d'aimer) est-il répréhensible ? Doit-on en retirer les fruits, ou bien doit-on admettre que "la vertu est sa propre récompense"?
Un ami (de gauche) me dit : "Je ne suis pas pour l'égalitarisme ; je suis pour l'équité".

A méditer : si je comprends bien la première partie (bien que le mot "égalitarisme" ait plus des 3 syllabes au-delà desquelles on fait facilement passer des vessies pour des lanternes), je ne suis pas bien sûr de comprendre la seconde.
L'équité ?

dimanche 3 juin 2012

Méfions-nous des dénominations abusives

Nous sommes bien d'accord : la cuisine moléculaire, c'est une cuisine qui emploie les classiques viandes, poissons, fruits et légumes, mais avec une technique rénovée.

D'autre part, la cuisine note à note part de composés purs, au pires de fractions obtenues par fractionnement ou craquage des viandes, poissons, fruits et légumes, par exemple. Toutefois, le projet est bien différent!

Or je viens déjà de voir, en ligne, le nom "note à note" donné à un menu qui faisait usage de viandes, poissons, fruits et légumes, à côté de composé purs. C'est donc très abusif.


La terrible question de la stratégie de la recherche scientifique


Les scientifiques doivent faire des découvertes. C'est bien d'accord. Toutefois on ignore souvent combien la question est difficile.

Une découverte ? Si l'on savait à l'avance ce que l'on doit découvrir, et comment le découvrir, la découverte n'en serait pas une.

Examinons, par exemple, la découverte de l'iode. Il aura fallu une observation d'étranges vapeurs violettes, lors du traitement des algues, pour que l'on se mette à chercher d'où venait cette vapeur, et que l'on trouve un nouvel élément.
Pour mécanique quantique, idem : alors que les physiciens étaient triomphants, qu'ils croyaient avoir atteint le maximum de connaissances sur le monde, il fallut que l'on s'intéresse à une prévision expérimentale réfutée par l'expérience... pour découvrir finalement, au terme d'un très long accouchement, que la théorie que l'on avait du comportement de la matière était parfaitement fautif.



En pratique, comment le scientifique peut-il se comporter, pour faire des découvertes ? Quelle stratégie peut-il avoir ? Bien peu nous a été transmis à ce sujet, parce que cela se saurait depuis longtemps s'il y avait une « recette » de la découverte.

Je propose la métaphore suivante : le scientifique est dans un paysage vallonné et embrumé, au point de ne pas voir à quelques pas devant lui ; il cherche les montagnes, lesquelles sont les découvertes. Comment faire ?
Comparaison n'est pas raison, mais quand même. Ce qui semble clair, tout d'abord, c'est que l'immobilité ne conduit à rien. Ce qui semble clair, aussi, c'est que tout pas fait dans une direction où ça monte semble plus favorable qu'un pas fait vers la descente... bien que cela ne soit pas une garantie. Autrement dit, le scientifique doit absolument se raccrocher aux « symptômes », aux ignorances, aux moments où ça coince, puisque les deux exemples donnés plus haut (et mille autres que je ne donne pas) indiquent que c'est ainsi que se sont faites des découvertes importantes...

Des propositions ?

samedi 26 mai 2012

Juge et partie

Est-il grave d'être juge et partie ? J'ai évoqué la question il y a quelque temps, mais il faut que j'y revienne, parce que, à la réflexion, toute la vie d'un scientifique se passe à être juge et partie ! Sans possibilité d'y échapper, pour le scientifique, comme pour la communauté.

Par exemple, les revues scientifiques demandent à certains d'entre nous d'être rapporteurs de publication. Si l'on n'est pas compétent dans le domaine, on ne pourra pas fiablement discuter le manuscrit. Et si l'on est compétent, on sera très vraisemblablement ami des auteurs, ou concurrents. De toute façon, il y aura un conflit d'intérêt, petit ou grand.
Autre exemple, le recrutement des collègues, aux postes de maîtres de conférence, professeur, chargé de recherche, directeur de recherche : même question.
Autre exemple, l'attribution de financements. Autre exemple...

La vie scientifique se passe ainsi, en réalité, à être juge et partie. C'est pourquoi le recrutement des scientifiques et des enseignants-chercheurs devrait d'abord considérer la "moralité" des candidats : ne peuvent être juges et parties que de "belles personnes".

C'est ce que disait naïvement Michael Faraday, ébloui par la science jusqu'à son dernier souffle. Mais il est vrai qu'il était une belle personne !

Conflits d'intérêt

La question des conflits d'intérêt est traitée par nos instances sanitaires de façon contestable, me semble-t-il : si l'on n'accepte pas, dans les commissions, d'experts n'ayant aucun conflit d'intérêt, on n'aura pas des experts, mais des individus le plus souvent incompétents... car le conflit d'intérêt, dans la vie scientifique, est partout !
D'ailleurs, n'est-ce pas de la discrimination qu'un expert puisse être récusé parce que sa belle soeur, son beau-frère, beau-père, belle-mère (tout ce que vous voudrez),  voire même sa soeur, son frère, son père, sa mère, son fils, sa fille... travaillent dans une entreprise qui a des intérêts dans la question traitée ?

Assez de cette bien pensance hypocrite et idiote. S'il y a des conflits d'intérêt, signalons-les, et privilégions des gens compétents pour juger des dossier. Je rappelle que, à côté de quelques malhonnêtes qui compliquent l'existence, il existe aussi beaucoup de gens honnêtes, beaucoup de belles personnes.

Subsidiaire : ne faisons pas des lois qui voudraient punir les "méchants", lesquels trouvent tous les moyens pour contourner les lois, alors que ces mêmes lois sont des fardeaux pour les "bons", qui ne doivent pas être punis, mais encouragés !

Politiquement incorrect

1. Vu récemment : des tarifs de coiffeurs plus élevés que ceux des médecins généralistes. OK pour la santé pour tous... mais aura-t-on longtemps des gens pour faire 10 ans études (je rappelle qu'il faut bien que quelqu'un paye la vie qui passe, pendant les études) pour le même salaire que si l'on s'arrêtait au CAP ?

2. Question subsidiaire : la "responsabilité", la "charge" doivent-ils êtres rémunérés ?

2. Au delà de la bien pensance naïve (pléonasme) qui voudrait tous les hommes et femmes égaux (que signifie ce terme?), le "mérite" est-il critiquable ? Et est-il fautif d'encourager certains à faire plus et mieux ? Certes, "la vertu est sa propre récompense"...
Certes, mais svp un peu de réflexion avant de répondre "non" ou "oui"...

PS. On se souviendra que les scientifiques sont payés pour poser des (bonnes) questions. Certes, ils doivent faire des découvertes, mais on se souviendra aussi que j'ai posé la question de la "stratégie (éventuelle) de la découverte", et que je n'ai eu à ce jour aucune réponse valable. Je propose la métaphore suivante : le/la scientifique est quelqu'un qui marche en aveugle sur dans un paysage où il doit trouver des montagnes. Comment doit-il guider ses pas afin de trouver les montagnes qu'il ne voit pas ? Il y a urgence à traiter explicitement la question... et à enseigner les réponses dégagées collectivement, n'est-ce pas ? 


jeudi 24 mai 2012

Du matériel est arrivé au laboratoire !


L'UFR de chimie analytique vient de s'équiper de deux appareils de chromatographie en phase gazeuse couplée à de la spectrométrie de masse (triple quadrupolaire, simple quadrupolaire). L'un de ces appareils, confié à l'UFR par le Groupe Sanofi, sera utilisé pour de l'identification structurale de composés présents dans les aliments ou dans l'environnement. L'autre appareil servira à quantifier les composés volatils dans les aliments.
Ces deux appareils viennent enrichir le parc d'outils analytiques de l'UFR, à côté des appareils de chromatographie en phase liquide, de spectroscopie de résonance magnétique nucléaire, de diverses spectroscopies (infrarouge, fluorescence, UV-vis)... Ils seront mis au service d'études du vivant et de l'environnement : gastronomie moléculaire, suivi des contaminants dans les aliments, suivi des composés odorants produits au cours des transformations des aliments... Jamais autant qu'aujourd'hui la chimie n'a été aussi centrale, pour les questions qui se posent en matière d'alimentation et d'environnement. 


mercredi 23 mai 2012

Les comptes rendus des séminaires de gastronomie moléculaire

Merci à quelques amis d'avoir réclamé les Comptes rendus des séminaires de gastronomie moléculaire. Il sont maintenant sur le site "Vive la chimie".

mardi 22 mai 2012

Les résultats des Trophée Louis Pasteur 2012

Se mêlent ici des informations "politiques" (au sens de la participation à la vie de notre collectivité), et des informations... politiques, au sens du partage.

Par exemple, ce n'est pas un sentiment personnel que je propose ci dessous, mais un émerveillement, à propos d'un concours. Faut-il des concours ? Faut-il encourager des concurrences ?

La question est difficile, mais tous ceux qui ont participé à celui-ci étaient heureux de le faire (Coubertin pas loin) :


 Les Trophées de l’Innovation Louis Pasteur 2012

Résultats



L’innovation est une composante aujourd’hui indispensable des métiers de l’agroalimentaire. Aussi pour promouvoir cette démarche auprès des étudiants, l’ISBA (Institut des Sciences, des Biotechnologies et de l’Agroalimentaire de Franche-Comté) a organisé en partenariat avec l’Académie des Sciences, la Maison Louis Pasteur (Arbois), l’INRA et Hervé THIS, les 7ème  Trophées de l’Innovation Louis Pasteur.


Ces trophées étaient ouverts à tous les étudiants constitués en équipes et inscrits dans un établissement d’enseignement. Ce concours consistait, pour chaque équipe, à présenter un produit alimentaire répondant aux spécifications du cahier des charges selon les trois consignes suivantes :

être innovant de par sa technologie ou sa composition.
être conforme à la réglementation spécifique à l’alimentation humaine en vigueur.
être transférable à une échelle industrielle.

Ce mardi 15 mai 2012, le jury professionnel composé de 6 personnalités (voir ci-dessous) a évalué la qualité des présentations et des produits dans les locaux de la Maison de la Vache Qui Rit à Lons le Saunier.
Puis en fin d’après-midi, la remise des prix a eu lieu en présence de M. Patrick Bontemps, Vice-président de la région Franche-Comté.

Les critères pris en compte dans l’évaluation des produits étaient les suivants :
structure du dossier technique :        20% de la note finale
clarté de la présentation orale :         20% de la note finale
qualité organoleptique des produits :    20% de la note finale
caractère novateur des produits :    40% de la note finale

Le concours était doté de 5 prix d’un montant total de 2 700 € et un livre d’Hervé THIS a été remis à chaque étudiant ayant participé au concours.

1er prix de 1 000 € : FIT EAT, produit santé pour sportifs et autres actifs, barre énergétique légumes et céréales en conditionnement individuel – présenté par Nolwenn Barbier et Daniel Imbs, étudiants en  Licence agronomie et agroalimentaire de l’UFR PEPS de COLMAR

2ème prix de 700 € : CAROT CHOC, dessert glacé, cône miniature en gaufrette nappé de chocolat à l’intérieur et fourré à la confiture de carotte et à la crème glacée de carotte – présenté par Chloé Meurgue, Marie Lang, Rima Ghazi et Eloise Borhoven, étudiants en BTSA STA de l’ENILBIO de Poligny.

3ème prix de 500 € : CROUSTI GALETTE, produit croustillant à base de sarrasin pour l’apéritif – présenté par Sonia Pigeault et Céline Raud, étudiants en Master Pro Innovations IAA à Quimper.

4ème prix de 300 € : BIERE BLONDE AU BISCUIT SPECULOOS, bière blonde aromatisée au biscuit « Speculoos » à base de cannelle – présenté par Bastien Cannelle, Mickael Colin, Tim Guenin et Jérémy Meister, étudiants en BTSA STA de l’ENILBIO de Poligny.

5ème prix de 200 € : CHOCOLEG’S, cubes de légume enrobé d’une fine couche de chocolat noir (70%cacao) saupoudrés d’épices (carotte, poivron, radis) - présenté par Bénédicte Locatelli, Kévin Reyes, Vincent Bouguet et Mathieu Fayard, étudiants en licence à l’Université de Haute Alsace de Colmar.

Par ailleurs, le Vice-président du Conseil Régional de Franche-Comté, Patrick Bontemps, a attribué un prix spécial au nom du Conseil Régional au projet LE PONTISAPIN. Ce projet était présenté par Julie Froissard, Gaetan Dromard, Thierry Blonde et Nicolas Deswelle. Il s’agit d’une pâte molle stabilisée en forme de sapin aromatisée à la liqueur de sapin, verte à l’intérieur et blanche en surface. Les 4 étudiants en BTSA STA de l’ENIL de Mamirolle passeront  une journée à Paris, le 02 juillet 2012, en compagnie du parrain du concours : Hervé THIS le célèbre chimiste de l’INRA à l’origine de la Gastronomie moléculaire, auteur de nombreuses publications scientifiques et d’ouvrages sur le sujet.

Pour mémoire, ci-dessous les dossiers retenus non primés :
Cœur de Bière : bonbon au chocolat fourré à la gelée de bière - Colorissolette : duo de pommes de terre sous forme de cubes - Gevau Yurt, yaourt à boire comprenant le mélange de 3 laits d’origines différentes - Méli Mélo Apéro, biscuit en forme de bâtonnet en pâte brisée enrobé avec du fromage fondu - Mill bénéf, yaourt à la sève de bouleau aromatisé à la violette  Les Pastrys : assortiment de pâtisseries traditionnelles salées pour l’apéro - Plat’zza, pizza mixte, côté salé, côté sucré - Tresse Mix : tresse alimentaire mixte à base de pain, de fromage fondu et de légume.

Trophées Louis Pasteur réalisés en partenariat avec :

TRIBALLAT RIANS - BEL - SEB - CHR HANSEN – ANFOPEIL (Association Nationale pour la Formation et le Perfectionnement des Personnels en Industrie Laitière et Agro-alimentaire) - VITAGORA® (pôle de compétitivité Bourgogne-France-Comté)

Les membres du jury :

Marion PIQUET et Jean Paul POIGNAND (CHR Hansen) –  Jérôme de QUILLACQ (Rians) – Jean Paul GAULIER (BEL) – Lucie ADISSON (SEB) – M. Eric BEUVIER (INRA) – Agathe PENANT (VITAGORA)

Organisateurs :

Martine LANTHOINNETTE (martine.lanthoinnette@educagri.fr) – Jean François POMMERT (jean-francois.pommert@educagri.fr)

Les photos de ces produits sont disponibles sur demande.


lundi 14 mai 2012

Demain, le 7 Trophée Louis Pasteur

ISBA de Franche-Comté
BP 49
39800 Poligny Cedex
Tél. 03 84 73 76 76
Fax 03 84 37 07 28
Internet : www.enil.fr


Trophées de l’Innovation Louis Pasteur



L’innovation est une composante indispensable aux métiers de l’agroalimentaire. Aussi pour promouvoir cette démarche auprès des étudiants, l’ISBA (Institut des Sciences, des Biotechnologies et de l’Agroalimentaire de Franche-Comté) fédérant les ENIL de Poligny et de Mamirolle, organise pour la
sixième année consécutive et en partenariat avec l’Académie des Sciences et
l’INRA, les Trophées de l’Innovation Louis Pasteur.

Ces trophées sont organisés dans le cadre du pôle régional Franc-comtois de la fondation Science & Culture alimentaires (Académie des sciences).

Les membres du jury technique se sont réunis lundi 02 avril 2012 pour évaluer la recevabilité des différents dossiers de candidature.
Le jury technique était composé de 3 membres désignés par le comité organisateur : 2 membres représentants des établissements d’enseignement et 1 membre du monde professionnel.
Après délibération, les membres du jury technique ont validé 14 dossiers :

Mill bénéf : Yaourt à la sève de bouleau, aromatisé au sirop de violette
La Colorissolette : Duo de variété de pomme de terre, chair violette et chair jaune

Gevau Yurt : Yaourt à boire aux 3 laits
Chocoleg’s : Cube de légumes enrobé d’une fine couche de chocolat noir saupoudré d’épice

Fit’eat : Barre de légumes, énergétique, pauvre en lipides et riche en fibres

Carot Choc : Cône miniature en gaufrette nappé de chocolat à l’intérieur

Crousti Galette : Croustillant à base de sarrasin pour l’apéritif

Méli mélo de l’apéro : Bâtonnet enrobé au 3⁄4 d’un nappage salé

Les Pastrys : Assortiment de pâtisseries traditionnelles salées pour l’apéritif

Plat’zza : Pizza individuelle avec un côté salé et un côté sucré

Le Pontisapin : Fromage à pâte molle aromatisé à la liqueur de sapin, croûte fleurie blanche, pâte verte

Tresse Mix : Tresse composée de trois brins (pain huile olive, fromage pate filée et saucisse de légumes)
Bière blonde au biscuit Spéculos : Bière blonde artisanale non filtrée au biscuit
Spéculos

Cœur de bière : Bonbon à la bière


Le jury professionnel se réunira le mardi 15 mai 2012, à 15h00, à la Maison de la Vache qui Rit –Lons le Saunier. Au cours de cette rencontre, les étudiants présenteront leur produit au jury.
La remise des prix aura lieu à 18h00.

Contacts :
Martine Lanthoinnette – martine.lanthoinnette@educagri.fr
Jean François Pommert – jean-francois.pommert@educagri.fr

mardi 8 mai 2012

Nucléaire et santé


Communiqué de presse
Mardi 19 juin 2012, de 19h à 21h : 4e rencontre de l’Association française pour l’information scientifique (Afis) – groupe Paris Ile de France, en partenariat avec l’institut AgroParisTech.
Le Professeur André Aurengo, spécialiste des pathologies thyroïdiennes et le Professeur Bertrand Barré, spécialiste de l’énergie nucléaire, viendront nous faire partager leurs connaissances et leur point de vue sur :
Nucléaire : enjeux & débats
L’accident à la centrale nucléaire de Fukushima a généré un très fort sentiment de peur. Dans certains pays, il a conduit à des décisions importantes en termes de politique énergétique. Les media, en valorisant plus l’émotion et le sensationnel que l’information objective, ont certainement joué un rôle important. Il serait cependant réducteur de tout ramener aux seules conséquences du traitement médiatique. Les questions énergétiques ont aussi une dimension politique et idéologique, et l’accident de Fukushima est devenu un enjeu pour des questions plus générales et de fond comme : Quelle politique énergétique ? Quels sont les risques réels du nucléaire civil ? Quel est l’état de la connaissance en termes de conséquences des irradiations ? Quelles sont les conséquences sanitaires réelles de nos choix énergétique ?
C’est à une réflexion argumentée et dépassionnée de ces questions que cette 4e rencontre Afis – groupe Paris/Ile-de-France - AgroParisTech vous invite, et bien plus encore…
Renseignements :
Entrée libre et gratuite, dans la limite des places disponibles, sous réserve d’accepter d’être filmé pour diffusion de la conférence sur Internet.
Lieu : dans l’amphithéâtre Tisserand, de l’institut AgroParisTech, au 16 rue Claude Bernard, Paris 5e (métro Censier Daubenton)
Contact :

mercredi 2 mai 2012

Ca n'arrête pas... même sans moi

Un chef du Cordon bleu, Philippe Clergue, vient de faire une présentation de ces deux superbes plats note à note :


mardi 1 mai 2012

"Bon".... "bon" ?

Ici, il faut quand même avouer que la question du "bon" (le "beau à manger", à ne pas confondre avec le beau à voir) a été largement traitée (un livre entier) dans La cuisine, c'est de l'amour, de l'art, de la technique (Ed. Odile Jacob, Paris). Toutefois, un commentaire déposé à propos de l'événement qui s'est tenu le 15 avril dernier, à Montréal, montre qu'il n'est pas inutile d'y revenir, brièvement.
Bon... De quoi s'agit-il ? Le munster que j'adore rebute certains, mais, inversement, les larves de poisson qui s'agitent dans la bouche font hésiter les moins courageux. Je mange des escargots... mais pas des limaces, et, quand je cuisine des champignons dont je ne suis pas entièrement certain de la comestibilité, je vais mal... alors même qu'ils sont parfaitement comestibles.
Cela fait des siècles que l'on prescrit de ne pas discuter des goûts (ni des couleurs), parce que la sagesse la plus élémentaire sait que les goûts sont individuels.
Le plus grand musicien du monde ? Celui que JE préfère. Le meilleur cuisinier du monde ? Celui que J'élis.
C'est une immense prétention, et même pire un impérialisme intolérable, que de vouloir prescrire ce qui est bon.
D'ailleurs, personnellement, je propose de bien reconnaître comme "un goût d'enfant" tout ce qui est "bon" (au sens de "j'aime", et pas au sens de la comestibilité, ici). Dire "j'aime", ou "je n'aime pas", n'est-ce pas être enfantin au sens le plus méprisant, à savoir ne pas avoir grandi assez pour avoir compris qu'il y a d'autres beautés que le sucré ?
Bref, "bon", de quoi s'agit-il ? Permettez-moi de vous offrir la question.

Pour en terminer avec la question dans le contexte particulier de la cuisine note à note, il faut savoir que je pousse les cuisiniers qui se lancent à faire le plus "décoiffant" possible. La cuisine note à note ne deviendra une mode pérenne (et je souhaite qu'elle le devienne) que si des jeunes s'en emparent, et cherchent à l'utiliser pour se constituer une communauté, à l'écart des plus anciens. Tout comme le jazz a été un signe de jeunesse contre les plus anciens de l'avant guerre, tout comme le rock a été un signe de jeunesse contre les plus anciens qui écoutaient du jazz, tout comme... les Modernes se sont toujours emparés d'un nouveau courant contre les Anciens, qui ont toujours hurlé du "Ce n'est pas de l'art", en peinture, en musique, en architecture, en littérature, en sculpture... et en cuisine !

mardi 24 avril 2012

Une annonce


Communiqué de presse
Samedi 2 juin 2012, de 15h à 19h : Conférence annuelle de l’Association française pour l’information scientifique (Afis), en partenariat avec l’institut AgroParisTech.
Le Professeur et prix Nobel Jean-Marie Lehn viendra nous faire partager ses connaissances et son point de vue sur :
De la Matière à la Vie : Chimie ? Chimie !
L’évolution de l’univers a généré des formes de plus en plus complexes de la matière, jusqu’à la matière vivante et pensante, par auto-organisation. La matière animée tout comme la matière inanimée, les organismes vivants ainsi que les matériaux, sont formés de molécules et d’ensembles organisés résultant de l’interaction des molécules entre elles. La chimie établit le pont entre les molécules de la matière inanimée et les systèmes moléculaires hautement complexes qui constituent les organismes vivants. La chimie moléculaire a développé un ensemble de méthodes très puissantes pour la construction de molécules toujours plus sophistiquées. La chimie supramoléculaire se fixe comme but l’édification d’assemblées de molécules au moyen des interactions entre les partenaires. La formation spontanée d’architectures organisées repose sur la mise en œuvre d’information au niveau moléculaire, en une sorte de programmation moléculaire, qui établit ainsi un lien entre chimie et science de l’information. Elle constitue la base de la capacité d’auto-organisation qui a conduit de la matière à la vie. Le champ de la chimie est l’univers de toutes les espèces moléculaires et de toutes les transformations possibles de la matière. Celles effectivement réalisées dans la nature ne forment qu’un seul monde parmi tous les mondes possibles en attente d’être créés. Des considérations conceptuelles sur la chimie et la science en général seront présentées.
Cette conférence sera introduite par le Professeur André Aurengo, membre de l’Académie de Médecine, sur le thème :
Les peurs aujourd’hui : de la chimie aux ondes, comment, pourquoi ?

Renseignements :
Entrée libre et gratuite, dans la limite des places disponibles, sous réserve d’accepter d’être filmé pour diffusion de la conférence sur Internet.
Lieu : dans l’amphithéâtre Tisserand, de l’institut AgroParisTech, au 16 rue Claude Bernard, Paris 5e (métro Censier Daubenton)
Contact :

samedi 21 avril 2012

"Fromage analogue"

Que peut être un produit qui serait nommé "fromage analogue" ? Quelque chose de mou et de blanc ? A ce rythme, de la pâte à modeler qui ne serait pas colorée pourrait avoir ce nom. Quelque chose fait de lait fermenté ? A ce compte, le yaourt serait un fromage analogue. D'ailleurs, ce serait plutôt un analogue de fromage : sachons employer les bons mots.
Plus généralement, qu'est-ce qu'un fromage ? C'est un produit, obtenu à partir de lait, caillé. De ce point de vue, tout produit obtenu à partir de lait est "analogue" au fromage, et tout produit caillé (le boudin ?) est également analogue au fromage.
Bref, le mot "analogue" est très vague, de sorte que l'on peut presque tout mettre sous la définition.
Voici pourquoi il est juste de dire que les préparations actuellement vendues sous le nom de "fromage analogue" sont DELOYALES, c'est-à-dire malhonnêtes.
Je ne dis pas que le produit est mauvais, mais que son nom est trompeur !
Le législateur interviendra-t-il ? Aidez moi à lutter.

vendredi 20 avril 2012

Il faut ajouter

Le 16 avril 2012, une surprise : alors que la presse gastronomique québécoise avait organisée une rencontre pour parler de la cuisine note à note, au restaurant "Chez Bouffe", nous avons eu la surprise que le chef, Patrick Plouffe, avait travaillé avec un consultant culinaire, Stéphane Brennan, pour introduire des notes dans les mets qui ont été servis.
Une rencontre merveilleuse!

Et voici qui est fait !


Ca vient d'avoir lieu !


Le lundi 15 avril 2012, à l'Institut du Tourisme et de l'Hôtellerie du Québec, ITHQ, à Montréal, un groupe a produit des bouchées « note à note » pour un public composé de cuisiniers, de journalistes et de gastronomes.




Bulles:  Boisson faite â partir de saccharose, eau, éthanol, acide citrique, arôme fruité bleuet. Servi froid, à partir des siphons culinaires devant les convives. 


Tart: Ce qui a l'air d'un tartare, se révèle une composition de gluten coloré en rouge, avec fructose, acide citrique, benzaldéhyde, arôme artificiel cerise, avec la tuile d'isomalt au wintergreen.


Nuage: Protéines de poisson coloré au glacis de betterave, aromatisé à l'extrait de pastèque et saccharose (très léger).  Dans l'émulsion de gras butyrique, pigments chlorophytiques (qui donne aussi un goût similaire a certaines huiles d'olive), colorant vert et menthol. Le tout stabilisé avec de la gélatine. Servi froid


Flamme: Gluten salé cuit avec du glutamate monosodique, Frit dans une "panure" d'amylopectine, caséine, lactose et méthylcellulose.  Servi avec de l'huile imprégnée de fumée rendu en poudre avec de la maltodextrine + charbon végétal moulu et des billes d'agar agar avec de l'eau, de l'acide acétique et un extrait aqueux de poivre noir.  Cette composition est servie chaude


Ultra: Protéine de poisson, capsaïcine, sel, glutamate monosodique, colorant bleu-violet, accompagné d'une neige d'eau de concombre, sel, et arômes de pamplemousse et orange et acide citrique. La neige sera faite à l'azote liquide. Servi froid + glacé


Les bouchées ont été mises au point par Ismael Osorio, chef à Montréal, Eric Ayala-Bribiesca. Elles ont été préparées avec l'aide de :
Richard Desjardins et Aloîs Furner, professeurs à l'ITHQ, et un groupe d'élèves : Laura Cinelli, Samuel Morinville, Alice Perrault Jolicoeur, Germain Bolze, Adrien Allard, Jean-François Fournier, Jonathan Lanciault, Suzy Rainville, Ricardo Savaria Ramirez, Alejandro Viens-Vega, Vincent le Dorze, Alexandre St Amant Tremblay, José Ricardo Riemann Valenzuela, Steven Costa, Antoine Bosse, Anne Marie Lepage, Nathalie Aird

jeudi 12 avril 2012

Je me réjouis...

Le lundi 15 avril 2012, cocktail conférence à l'Institut Technique d'Hôtellerie du Québec, à Montréal : les chefs et les élèves ont travaillé, et produit des bouchées qui promettent d'être remarquables !

J'ai hâte d'en savoir le goût (mais vu les descriptions qu'ils m'ont données, je n'ai pas d'inquiétude ; surtout une immense impatience)!

Bravo de s'être ainsi lancé !

lundi 9 avril 2012

Pour avoir des experts

Les récentes affaires conduisent les agences de l'Etat à refuser, pour les expertises, toutes celles et tous ceux qui ont des "conflits d'intérêt". Ce n'est pas une position tenable !

En effet, tous les scientifiques ont, un jour au moins, écrit dans une revue où des entreprises faisaient de la publicité ; tous ont leur épargne à la banque, avec sans doute des actions dans des sociétés qui ont des activités dans leur champ d'expertise ; tous ont un parent, un ami, dans des sociétés qui exercent dans le champ où ces scientifiques travaillent.

Que faire : récuser les scientifiques pour des raisons de conflit d'intérêt ? Ce serait s'exposer à prendre comme des experts des scientifiques si extérieurs aux champs considérés... qu'ils ne seraient pas experts !

Allons, soyons raisonnable : il vaut mieux choisir les bons experts, ceux qui connaissent les dossiers correctement, et leur demander de faire publiquement état de conflits d'intérêts... dont ils auraient connaissance.

Sans quoi nous n'aurons plus d'expert!

J'y reviens

J'y reviens, parce que je suis interrogé par des étudiants dans un cursus qui conduit à l'industrie alimentaire.
Nous ne sommes pas des "consommateurs", mot détestable, mais des citoyens. Nous sommes des individus avant d'être des "vaches à lait" de l'industrie !
Luttons contre ce mot de "consommateur" ! Chaque fois que nous l'entendons, reprenons notre interlocuteur.

dimanche 8 avril 2012

Rapporteurs...

En science, la communauté admet implicitement que ses membres sont des individus remarquables, à la hauteur de ce qu'imaginait Michael Faraday ("la science rend aimable"), puisque les scientifiques sont autorisés, invités, poussés à être juges et partie.
Par exemple, les revues scientifiques demandent à des "rapporteurs" de lire les manuscrits, en vue de garantir la qualité, et, aussi, de créer des débats salutaires, sur des points méthodologiques importants, puisqu'ils garantissent la qualité de ce qui est publié.
Que demande-t-on à ces rapporteurs ? De s'assurer que les travaux ont été bien faits, que les arguments de la  preuve sont bien donnés. Autrement dit, le rapporteur doit contribuer à aider les auteurs à s'améliorer, par des questions qu'il pose. En revanche, le rapporteur n'a pas le droit de porter des jugements, et il doit rester factuel. Il ne doit pas confondre la qualité du travail, et l'intérêt de l'article pour la revue qui le sollicite.
Qu'en pensez vous ?

samedi 7 avril 2012

J'ai bien rigolé...

... quand j'ai entendu cette définition de la gastronomie : "L'harmonie entre l'être humain et les produits de la nature".
Allons, soyons sérieux : harmonie, entre l'homme et la ciguë ? Entre l'être humain et la foudre, la peste, le choléra, les canicules, les tsunamis, les séismes ?

On voulait me faire dire...

La semaine passée, visite de journalistes qui voulaient me faire dire que l'acide acétique glacial, dans les aliments, c'était à la fois très dangereux et très malhonnête de la part de l'industrie.
Et si le public (que nous sommes tous) finissait par comprendre qu'il y a, parmi la presse, autant de pourris que dans l'industrie... et autant de gens merveilleux ?
J'ai pris le temps d'expliquer à mes visiteurs que l'acide acétique glacial, c'est, comme le sucre, la forme pure d'un composé : l'acide acétique (pour le sucre blanc, c'est la forme pure du saccharose). D'ailleurs "glacial" ne signifie pas qu'il est froid, mais seulement qu'il est pur.

De même que l'on n'aurait pas idée de manger du sucre, il faudrait être fou pour boire de l'acide acétique glacial. D'ailleurs, l'odeur d'un simple vinaigre blanc, ou vinaigre cristal, lequel est fait de 90 pour cent d'eau et de 10 pour cent d'acide acétique (glacial, donc), est repoussante, et personne n'aurait l'idée d'en boire, à moins d'être alimentairement pervers.
Cela étant, de même que l'on utilise parfois du vinaigre cristal en cuisine, pour avoir de l'acidité sans avoir le goût de citron, par exemple, ni le goût du vinaigre de vin, on peut très bien utiliser une solution aqueuse d'acide acétique glacial... et c'est, du point de vue artistique, une "note" tout à fait admissible.
Dans quelles circonstances l'utiliser ? Il faut demander à un artiste, tout comme il faudrait demander dans quelles circonstances utiliser un fa dièse, en musique. Ce n'est pas une réponse technique, mais une réponse artistique.

Et l'industrie, dans tout cela ? Elle est logique, puisqu'elle utilise l'acide acétique glacial quand elle doit le faire.

mardi 3 avril 2012

Je ne l'ai pas lu

Vient de paraître :

Pour une alimentation durable, aux Editions Quae : L’Inra et le Cirad ont conduit cette synthèse de la réflexion stratégique pour une alimentation durable dans les pays développés et en développement. La réunion d’acteurs publics, privés et des chercheurs a permis de dresser un état des lieux des connaissances sur les points clefs de l’alimentation, au regard de ses impacts sur l’environnement, la santé, l’économie et la société, dans un contexte de changements globaux.


Bien sûr, je devrais le lire... mais je préfère développer la "cuisine note à note" (une vache ne boit pas de lait, disait Victor Hugo)

Qu'est-ce qu'un "bon élève" ?

J'étais récemment à un colloque, où des collègues savants ont fait des présentations ennuyeuses à mourir ! Powerpoint convenus, ton monocorde, aucun effet de manche... Nous avions devant nous de "bons élèves", propres sur eux intellectuellement... mais inefficaces ! De même qu'un poison ingurgité dans une boite étanche n'est pas un poison, une belle idée qu'on laisse dans un tiroir n'est pas une belle idée.
Et, nos "bons élèves" étaient en réalité de "mauvais élèves" !
Je propose que nos systèmes universitaires finissent par bien reconnaître ce point essentiel. Pierre-Gille de Gennes disait que la qualité d'un scientifique se mesure au nombre de kilomètres invités pour des conférences à l'étranger. On sait qu'il peut y avoir des effets de tourisme scientifique, de copinages, etc. mais l'idée est là : une belle idée, c'est une idée, d'abord, mais c'est aussi une idée qui conduit notre entourage à l'utiliser !
Et, du coup, un bon élève, c'est quelqu'un qui sait intéresser les autres !

Votre avis ?

dimanche 1 avril 2012

Réunion déplacée

Attention : la réunion du Groupe d'étude des précisions culinaires, en avril, n'aura pas lieu le 16, mais le 23 !

samedi 31 mars 2012

Amusant... quoi que

Hier, dans un colloque plein de "beaux esprits", j'ai été surpris d'entendre ces derniers discuter des dangers terribles des pesticides, de la consommation de lait (!), etc. par des personnes qui -je m'en suis assuré publiquement par des questions que je leur ai posées- ne savaient pas ce qu'était un composé, un "produit chimique", quelle était la différence entre un composé et une molécule !
Comment prendre une décision citoyenne, responsable, dans ces conditions ?

Mon intervention a été vigoureuse, et je crois que seule la rhétorique de cette prise de parole a conduit à ce que ces mêmes personnes en viennent ensuite (succès!)  à venir, avec moins d'assurance qu'initialement, dire : "Mais où trouver de l'information ?".
Oui, c'est bien la question : où trouver de l'information pour sortir de l' "ilchimisme", cette ignorance de la chimie (de même que l'illettrisme est l'ignorance de la langue écrite) ?
Un texte que j'avais publié dans la revue Pour la Science, déjà, avait montré la difficulté : alors que les experts de l'European Food Security Agency faisaient état -factuellement- des accidents résultant de la consommation de plantes, des sites (les plus consultés, quand on tape le nom de ces plantes) en conseillent l'utilisation pour plein de raisons (mauvaises, évidemment) !
La Toile n'est pas une source d'information pour les citoyens, non pas que l'information ne s'y trouve pas, mais surtout parce que la "bonne monnaie" est mêlée indistinctement à la mauvaise ! Il faut donc non pas légiférer, mais plutôt bâtir des sources d'informations fiables, réputée telle, progressivement. L'Etat ne peut plus faire l'impasse sur ce type de sites, car c'est de la bonne prise de décision en matière d'alimentation, notamment, dont il est question.

Bref, il est urgent de créer un site destiné aux citoyens (tous, surtout ceux qui ne savent pas la différence entre un composé et une molécule, entre un corps pur et un élément, entre un composé de synthèse et un composé artificiel) afin de les aider à ce que nous prenions collectivement des décisions éclairées. La "qualité" du monde que nous laissons à nos enfants en dépend ; ne laissons pas des "marchands de peur" leur ménager une vie angoissée... alors qu'elle est de plus en plus sûre !

jeudi 29 mars 2012

Hier, l'Académie d'agriculture de France faisait une séance publique sur le thème : Qualité et sécurité des aliments : des exigences sources d’innovation

Patrice Robichon, Correspondant national de l'Académie et Conseiller scientifiquePernod-Ricard en faisait la conclusion :


"L’introduction de cette séance et les présentations qui l’ont suivie ont montré comment la mise en place du « Paquet Hygiène », depuis le 1er janvier 2006, contribue à renforcer la qualité et la sécurité microbiologique des aliments en accentuant les exigences vis-à-vis des producteurs et des metteurs en marché. Ceux-ci doivent appliquer une démarche préventive, l’HACCP, qui consiste en l’analyse détaillée et validée des dangers, et en des actions pour la maîtrise de ces dangers en certains points critiques de contrôle.
Ces exigences ont été sources d’innovation en recherche-développement au niveau national, dotant les opérateurs de la filière alimentaire de différents outils d’expertise et de démarches (test de croissance, microbiologie prévisionnelle, analyse quantitative des risques) ; leur permettant d’être précurseur en Europe et de répondre sur justification scientifique à la législation.
Le résultat de ces démarches convergentes permet aux industriels de garantir la sécurité sanitaire des denrées alimentaires qu’ils fabriquent et mettent sur le marché, tout en préservant les qualités sensorielles et nutritionnelles des produits, de mieux répondre aux attentes des consommateurs pour des produits sains et naturels, exempts de conservateurs, et donc de renforcer leur compétitivité.
Une écoute attentive des intervenants, qu’il faut remercier pour la qualité de leurs présentations, amène à tirer les conclusions suivantes:
Il s’agit d’obtenir un niveau élevé de protection du consommateur tout en tenant compte des enjeux économiques et culturels.
Tous les exploitants de la chaîne alimentaire sont concernés dans l’objectif de maîtriser chacun des maillons de la chaîne alimentaire, des agriculteurs jusqu’aux consommateurs auxquels il faudra rappeler, voire inculquer les bonnes pratiques d’hygiène domestique.
Le « Paquet Hygiène » harmonisé est suffisamment flexible pour s’adapter à tous les types de production qu’elle soit industrielle ou artisanales. Ce point est fondamental pour la préservation de notre patrimoine culinaire.
La méthode HACCP est actuellement une pratique plutôt empirique et surtout centrée sur les dangers. C’est une approche qualitative de la sécurité microbiologique des aliments. Cela entraîne que les mesures de maîtrise retenues ne sont pas optimales. L’expérience plutôt qu’une démarche scientifique reste souvent la base des décisions prises par les exploitants du secteur alimentaire.
Le projet Quant’HACCP, soutenu par l’ANR, a permis de faire évoluer cette pratique vers une démarche quantitative utilisable par les entreprises, fondée sur la modélisation des risques pour la santé publique : l’HACCP quantitative permet de relier les objectifs de sécurité sanitaire au moment de la consommation (FSO) avec les valeurs limites opérationnelles en usine, et de modéliser l‘évolution des propriétés physiques et microbiologiques des produits en cours de procédé et pendant leur durée de vie pour estimer l’efficacité de chaque mesure de maîtrise.
Les exemples qui ont été présentés illustrent la capacité des nouveaux outils à s’adapter à différentes exigences et à aider les gestionnaires du risque comme les professionnels à choisir sur des bases plus objectives parmi les différentes options qui se présentent à eux pour la maîtrise de la sécurité microbiologique des aliments.
Les outils de microbiologie prévisionnelle, couplés à une connaissance fine des étapes du procédé de fabrication du produit et du comportement du germe d’intérêt dans celui-ci, sont employés pour prévoir la concentration du germe étudié et ce, à diverses étapes de la vie du produit. En tant que président du GIS Sym’Previus, je m’en réjouis.
La détermination de la durée de vie microbiologique doit intégrer de nombreux facteurs. En effet, l’aliment est une matrice complexe dans laquelle le comportement des micro-organismes doit être évalué en prenant en compte un ensemble de sources de variabilités de terrain, variabilités liées aux micro-organismes, à la composition de l’aliment, à son environnement de production, aux procédés d’élaboration, de stabilisation et de conditionnement, et aux conditions raisonnablement prévisibles de stockage, de distribution et de consommation.
Les modélisations doivent tenir compte de cette complexité.
Il convient de continuer à développer notamment la modélisation de l’impact des procédés (contamination par les surfaces, par l’air…), l’impact de l’atmosphère contrôlé des emballages (projet ANR en cours), l’effet du potentiel d’oxydo-réduction (projet ANR en cours),et d’une manière générale, de mieux caractériser l’environnement de aliment (procédé /atelier), l’impact de l’aliment (caractéristiques physico-chimiques au niveau micro-local) dans un objectif de mieux modéliser les modes de contamination et le comportement des pathogènes dans l’aliment.
Finalement, même si des progrès sont toujours possibles et même souhaitables, jamais le système de production et de commercialisation des aliments n’a été aussi sûr.
Il reste à en convaincre les consommateurs car nombreux sont ceux (60%) qui estiment que l’alimentation est de moins en moins sûre. Les scientifiques se doivent d’y contribuer. Ils n’ont pas plus raison que leurs concitoyens, mais il est de leur responsabilité de faire partager leur connaissances, les faits, ce qui est vrai, ce qui est faux, ce qui est douteux ou encore inconnu. Puisse cette noble institution les y encourager !

vendredi 23 mars 2012

Pizzas et autres

Un correspondant, ce matin, me pose des questions auxquelles je réponds.
Cependant, la personne étant pizzaiolo, je lui donne cette idée : des pizzas à la farine torréfiée.
J'ai publié l'idée il y a des années, notamment sur le site de mon ami Pierre Gagnaire : il s'agit de griller de la farine à sec... pour qu'elle soit cuite.
Puis, on l'incorpore dans des pâtes... qui se trouvent cuites avant de l'être, si l'on peut dire ;-)

Et selon le degré de cuisson, on a un goût de champignon, de chocolat, etc.

Donc, pour les pizzas, pas de problème. Il reste à faire la croûte.

dimanche 18 mars 2012

Défenseur ? Non, elle n'est pas attaquée...

Je fais feu de tout bois. Cet après midi, m'arrive une autre belle question, que voici :

J'aimerais vous poser une question au sujet de la cuisine note à note, dont vous êtes devenu un fervent défenseur pour l'après cuisine moléculaire.
Pourquoi pensez-vous qu'elle pourrait être la cuisine de demain? Quels sont ses avantages?
Connaissez-vous des chefs qui appliquent déjà cette cuisine?
Et voici ma réponse : il est donc question de "cuisine note à note". Très bien. 
En suis je un ardent défenseur ? Ardent, oui. Défenseur, non, parce qu'elle n'est pas attaquée. J'espère être un ardent propagateur, pour l'instant, et c'est de toute façon une très mauvaise stratégie que la défense ! Les cavaliers sont plus intelligents : agir, céder, résister, et l'on recommence, avec beaucoup d'énergie (donnée les jambes). 

D'autre part, mon ami Pierre Gagnaire m'a fait observer que la transition technique qu'est la cuisine moléculaire n'était pas terminée, et que je ne devais pas passer trop vite à la suite. Il a sans doute raison : il faut continuer à proposer la modernisation de la cuisine classique, tout en développant progressivement la cuisine note à note. 

Pourquoi la cuisine note à note sera-t-elle la cuisine de demain ? Parce qu'il y aura bientôt neuf milliards d'êtres humains sur la Terre, et qu'il faudra les nourrir. Dans les podcasts du Cours 2012 de gastronomie moléculaire, on voit bien, sur les courbes présentées par mon collègue Pierre Combris, remarquable économiste, que le modèle classique sera intenable pour tous les êtres humains. 
D'autre part, la crise de l'énergie qui commence (le litre d'essence à deux euros fait aujourd'hui une bonne partie des débats électoraux et des manchettes de journaux : 
Or transporter des fruits, des légumes, des viandes... quand ces ingrédients culinaires sont principalement faits d'eau, et que cette eau les rend propres à la détérioration, n'est-ce pas un handicap terrible ? Et puis, réduire un bouillon pour faire un fond, en chauffant, en gaspillant l'énergie alors que des méthodes modernes de filtration sont bien plus économiques ? 

Enfin, il y a la question de la praticité et de la nouveauté artistique ! La tendance vers la cuisine note à note est là depuis longtemps : quand on utilise du sucre plutôt que du miel, quand on utilise de la gélatine en feuilles ou en poudre plutôt que du pied de veau, quand on utilise du sel plutôt que de l'eau salée, quand on utilise des colorants (le vert d'épinard, qui, rappelons-le, date du Moyen Âge) pour colorer, quand on utilise de l'eau de fleur d'oranger ou de l'aromatisant amande... 
La cuisine note à note se présente ainsi comme une évolution évidente, en quelque sorte.

Des chefs qui pratiquent cette cuisine ? J'ai publié ici des travaux de chefs qui ont fait cette cuisine. J'espère qu'il y en aura de plus en plus.

samedi 17 mars 2012

L'iode colore l'amidon en bleu


Jean-Jacques Colin (1784-1865)
« En mars 1814, Colin, démonstrateur à Polytechnique, soumit à la Première Classe de l’Institut un mémoire sur certains composés nouveaux de l’iode (Annnales de chimie, 91, 1814, 252-272). Le mois de mars suivant, Colin et Gaultier de Claubry étudièrent les réactions entre l’iode et plusieurs substances organiques (Annnales de chimie, 90, 1814, 87-100). C’est au cours de cette recherche qu’ils découvrirent la couleur bleue produite par l’amidon et l’iode, réaction qui, depuis, sert à révéler la présence de l’amidon ou de l’iode. » (Gay-Lussac, savant et bourgeois, Maurice Crosland, Editions Belin, Paris, 1991, p. 127).

jeudi 15 mars 2012

Cadeau du matin, entrain

Ce matin, une élève de 1ere me demande  :

La cuisine moléculaire "risque"-t-elle de "détrôner" la cuisine "traditionnelle" ?

Merveilleuse question, qui me permet de donner des explications utiles.

D'abord, il y a la "cuisine moléculaire" : sa définition est, en gros, cuisiner avec des outils modernes, des outils rénovés, de notre temps, au lieu de cuisiner péniblement avec des casseroles vieilles de plusieurs siècles, lourds au point que seuls des colosses peuvent travailler en cuisine (avez vous déjà serré la main d'un cuisinier professionnel?)

De cette définition, je conclus que... risque ? Ce serait plutôt une chance, si l'on peut faire les mêmes plats facilement, non ? Donc pas de "risque", mais une opportunité. De sorte que l'on pourrait maintenant poser à nouveau la question :
La cuisine moléculaire pourrait-elle, par chance, détrôner la cuisine traditionnelle?

Mais là encore, puisque tout tient dans les outils, de quoi parle-t-on ? De l'acte de cuisiner, ou bien des mets, des plats ? Si ce sont les actes, oui, on a vu qu'il fallait absolument que le remplacement se fasse. C'est la modernisation technique visée, depuis le début.
Pour les résultats, on peut utiliser un nouvel outil pour faire la même chose que par le passé, donc pas de risque : et cela est expliqué dans mon livre "Cours de gastronomie moléculaire N°1". Pour faire de nouvelles choses ?

C'est là le sens réel de la question de notre jeune amie : avec de nouveaux outils, ferons-nous des choses qui remplaceront les mets traditionnels.

Détrôner ? Oui notre cuisine traditionnelle est souvent sur un trône. Mais de quel bord sommes nous : de Louis XVI et d'une aristocratie qui n'a parfois eu que la peine de naître avec une cuiller en argent dans la bouche, ou bien de ceux qui ont construit la démocratie (qui a quand même des inconvénients) ?
Et puis, pourquoi toujours vouloir mettre l'un au-dessus de l'autre ? Ne pourrait-il pas y avoir la cuisine traditionnelle et la cuisine moléculaire ?

Ce qui nous conduit à "traditionnelle" : j'ai souvent expliqué que la tradition n'est pas une garantie de qualité. L'esclavage fut longtemps traditionnel ! Et les plats "traditionnels" ne sont pas toujours bon : un bon cassoulet est bon mais un mauvais cassoulet, c'est mauvais.
Ce qui est terrible, dans toute cette histoire, c'est que, primates équipés de la "néophobie alimentaire", nous ne pouvons que très difficilement aimer ce que nous n'avons pas connu petits. Souvent, la cuisine traditionnelle, c'est celle de notre enfance. De notre propre enfance, idiosyncratique, illégitime au regard de l'ensemble de la collectivité.
Si notre grand-mère (par exemple) nous a fait manger des viandes trop cuites, elles sont (peut-être) devenues ce que nous préférons.


Bref, une belle question, qui méritait (je crois) d'être bien décodée. Manger, c'est quoi, au juste ?

samedi 10 mars 2012

La cuisine note à note et les questions qu'elle pose !

ACADÉMIE ROYALE
des sciences, des lettres & des beaux-arts
DE BELGIQUE
COLLEGE BELGIQUE
La cuisine note à note, et les questions qu’elle
pose
Par Hervé This, membre de l’Académie royale de
Belgique
Le Collège Belgique
Le Collège Belgique, mis en place en janvier 2009 à l’initiative de l’Académie royale des
Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, organise des cycles de cours-
conférences de haut niveau, adressés à un large public éclairé, entre autres et en priorité
aux doctorants.
Les enseignements, sélectionnés parmi de nombreuses propositions, portent sur des sujets
peu explorés, aux confins de différentes disciplines, et peu ou pas traités par le programme
des universités et écoles doctorales.
L’accès aux conférences est gratuit et sans inscription ; il donne droit à des crédits pour les
doctorants.
La cuisine note à note, et les questions qu’elle pose
ARGUMENT GENERAL
L'activité culinaire oublie souvent un présupposé important, qui se résume par la belle phrase
de Jean de la Fontaine : « En toutes choses, il faut considérer la fin ».
Dans ce cours, on reprend l'analyse de l'activité culinaire, non plus selon la grille du lien
social, de l'art et de la technique, mais en examinant les caractéristiques des cuisines du
passé, à travers la loupe des la chimie physique. Des recettes essentielles du passé sont
analysées, afin de communiquer une perspective nouvelle de cette activité.
Au passage, on explique le maniement du « formalisme des systèmes dispersés », et l'on
dégage des idées essentielles. On évoque la « cuisine note à note », appelée à remplacer la
« cuisine moléculaire ».
Palais des Académies, Rue Ducale 1, B-1000 Bruxelles
ACADÉMIE ROYALE
des sciences, des lettres & des beaux-arts
DE BELGIQUE
PROGRAMME
Mercredi 25 avril 2012, de 17 à 19 heures
Adresse :
Bruxelles, Palais des Académies
Rue Ducale 1, B-1000 Bruxelles
Accès gratuit et sans inscription
préalable
De plus amples informations sont
disponibles sur le site Internet de
l’Académie
à
l’adresse
www.academieroyale.be.
Si des modifications devaient
intervenir dans le programme, elles
seraient également publiées sur ce site, comme toute autre actualité.
Avec le soutien de la Présidence du Gouvernement wallon
Palais des Académies, Rue Ducale 1, B-1000 Bruxelles

Une liste (peut-être) à jour :

Le site de l’INRA comporte une section consacrée à la gastronomie moléculaire, avec des liens vers de nombreux sites où figurent des travaux :
http://www.agroparistech.fr/Les-con…
http://www.inra.fr/la_science_et_vo…

On y trouve notamment la liste des conférences prévues (presque à jour) avec des contacts :

13 mars 2012 : Formation Agreenium
Contact : Stéphane Guilbert, mireille.mourzelas@agreenium.org

14 mars 2012 : Festival de cinéma scientifique, Liège, Belgique
Contact : présidence de Gembloux AgroBioTech

16 mars 2012 : Conférence à Limours
contact : Etienne Guyon, parizot.lycee@gmail.com

18 mars 2012 : Ouverture du Salon Egast, Strasbourg
Contact: Maurice Roeckel

19 mars 2012 : Groupe d'étude des précisions culinaires, Ecole supérieure de cuisine française, Centre Jean Ferrandi de la Chambre de commerce de Paris, 16 à 18 heures.
Contact : herve.this@paris.inra.fr

22 mars 2012 : Congrès des sciences séparatives
contact : Didier Thiébaut, didier.thiebaut@espci.fr

24 mars 2012 : Cité des sciences, Paris
Contact : Julie.Biron@rmngp.fr

30 mars 2012 : Colloque Sceaux
contact ; Pr Jean-Paul Branlard

5 avril 2012 : Ajaccio
Contact : François Casabianca, fca@corse.inra.fr

15 avril 2012 : Conférences Anniversaire de l'Université McGill, Montréal, Canada.
contact : 25years.foodscience@mcgill.ca

16 avril 2012 : Conférence et cocktail Note à note à l'Institut technique d'hôtellerie du Québec, Montréal
Contact : Paul Caccia, caccia-paul@ithq.qc.ca

19 avril 2012 : Conférence au CRDA de Saint-Hyacinthe
contact : Véronique Fournier, veronique@initia.org

25 avril 2012 : Cours au Collège Belgique, Bruxelles
Contact : Collège Belgique,

12 mai 2012 : Conférence à l'Université populaire,  avec Pierre Gagnaire
Contact : MIchel Onfray

15 mai 2012 : Conférence Université de Montpellier
contact : Isabelle Lefebvre-Tournier, tournier@univ-montp2.fr

21 mai 2012 : Groupe d'étude des précisions culinaires, Ecole supérieure de cuisine française, Centre Jean Ferrandi de la Chambre de commerce de Paris, 16 à 18 heures.
Contact : herve.this@paris.inra.fr

24 mai 2012 : Concours Science & Cuisine, Nantes
Contact : Ponan

29 mai 2012 : Conférence CRPP Bordeaux
Contact : Patrick Snabre, snabre@crpp-bordeaux.cnrs.fr

31 mai 2012 : Conférence Opera des sciences, Centre INRA Paris, 147 rue de l'Université, 75007
contact : Patricia Watenberg

18 juin 2012 : Groupe d'étude des précisions culinaires, Ecole supérieure de cuisine française, Centre Jean Ferrandi de la Chambre de commerce de Paris, 16 à 18 heures.
Contact : herve.this@paris.inra.fr

11 juillet 2012 : EOF Dublin, la Cuisine Note à Note
Contact : Claude Detrez, ambassade de France.

10 octobre 2012 : Conférence pour les enseignants : Ateliers expérimentaux du goût et Ateliers science & cuisine, AgroParisTech, Paris (fête de la science 2012)
contact : Marie Claude Mombet, marie-claude.mombet@ac-paris.fr

11 octobre 2012 : Conférence pour les élèves "Fête de la science",   AgroParisTech, Paris
contact : Marie Claude Mombet, marie-claude.mombet@ac-paris.fr

12 octobre 2012 : Année de la gastronomie, Bruxelles, Belgique
Contact : nteughel@vub.ac.be

15 octobre 2012 :
Groupe d'étude des précisions culinaires, Ecole supérieure de cuisine française, Centre Jean Ferrandi de la Chambre de commerce de Paris, 16 à 18 heures.
Contact : herve.this@paris.inra.fr

16 octobre 2012 : Cours de gastronomie moléculaire, Hautes Etudes du Goût
Contact : Edwige Sibille

19 novembre 2012 : Groupe d'étude des précisions culinaires, Ecole supérieure de cuisine française, Centre Jean Ferrandi de la Chambre de commerce de Paris, 16 à 18 heures.
Contact : herve.this@paris.inra.fr

17 décembre 2012 : Groupe d'étude des précisions culinaires, Ecole supérieure de cuisine française, Centre Jean Ferrandi de la Chambre de commerce de Paris, 16 à 18 heures.
Contact : herve.this@paris.inra.fr

jeudi 8 mars 2012

Quel livre pour qui ?




Pardonnez-moi de ne jamais faire de « tome 2 », de ne pas vouloir surfer opportunistement sur la vague d'un succès, de ne pas faire de feuilletons...
Ayant de l'estime pour mes amis qui me lisent, je ne me résous pas à leur livrer des textes conçus comme des savonettes, en série ; je vois chaque livre nouveau comme un petit travail d'orfévrerie, qui touche une fibre particulière de nous-même.


► Le premier de mes livres, Les Secrets de la casserole (Editions Pour la Science), était une volonté de montrer aimablement qu'il y a lieu de se préoccuper de science, en vue de comprendre l'activité culinaire, dans sa composante technique.
Oui, un soufflé qui ne gonfle pas n'est pas un soufflé, mais un gâteau, ou une crêpe... et il y a lieu de se demander pourquoi un soufflé gonfle ou ne gonfle pas.
Sachant que la science répond à la question « comment ça marche ? », le livre est structuré par des questions, avec des réponses aussi courtes que possibles, sans concession à la rigueur scientifique. Enfin, rigueur... Le mot est mal choisi : j'aurais dû dire « justesse », « précisions », mais pas « rigueur », car la Gourmandise s'accomode mal de rigueur...



► Le deuxième livre, Révélations gastronomiques (Editions Belin), était une réponse (à ma manière) à la demande de « recettes ».
Sachant que j'ai le plus grand mépris pour des recettes données sous la forme de protocoles qui condamnent l'exécutant au rôle de machine, il s'agissait de donner des recettes... mais en explicitant le détail de chaque geste. Il y a donc des recettes, dans ce livre, mais des recettes qui font grandir, et, en réalité, le livre est plus une discussion à propos de recettes que de recettes proprement dites.





►  Le troisième livre, La casserole des enfants, aux Editions Belin, visait... les enfant que nous sommes tous, que nous le soyons vraiment ou que nous le soyons resté. J'avais en arrière-plan deux livres que je juge importants : le Tour de France par deux enfants, et les Aventures du Petit Nicolas. Le Tour de France par deux enfants est un ancien manuel de l'Education nationale, du temps où les instituteurs étaient des hussards noirs de la République, du temps où l'Alsace et la Lorraine venaient d'être prises par les Allemands, du temps où la Révolution industrielle faisait rage. L'histoire est celle de deux enfants, orphelins de mère, qui partent de Phalsbourg à la recherche de leur père, engagé dans l'armée française. Le lieu de départ est à la limite de l'Alsace et de la Lorraine, et, en faisant ainsi le Tour de France, à la recherche de leur père, les deux enfants, deux « bons petits gars courageux », découvrent de l'histoire naturelle, de la géographie, de l'histoire, de la science, de la technologie, de la technique... Chaque épisode est une occasion de découverte, et, n'était le racisme qui fait dire à l'auteur qu'il existerait des races humaines inférieures, l'ouvrage serait à mettre entre toutes les mains. Moral, mais quel bel outil pédagogique, dans le principe !
Pour les Aventures du Petit Nicolas, c'est un petit garçon qui raconte sa vie quotidienne, avec son langage, ses mots, ses idées. Amusant, cocasse...
Et la Casserole des enfants sa été voulue comme un mélange des deux : deux enfants sont laissés seuls le soir, pendant que leurs parents sortent, et ils doivent faire la cuisine. Leurs expériences les conduisent à faire des tas de découvertes... mais aussi à remettre en question des gestes classiques. Quel bonheur quand j'ai rencontré des enfants qui avaient « vécu », vibré avec mes deux héros ! Quel bonheur quand j'ai appris qu'un groupe de professionnels des métiers de bouche avaient acquis le livre, non pas pour leurs enfants, mais pour eux-mêmes. On le voit, la jubilation de la connaissance n'a pas d'âge.



► Puis est venu le Traité élémentaire de cuisine, aux éditions Belin, qui était la mise en livre d'une « théorie du goût » que je faisais circuler, en l'augmentant régulièrement, parmi mes amis cuisiniers ou gastronomes. Ce livre est arrivé au moment où j'ai contribué à réformer l'enseignement culinaire des lycées hôteliers, au moment où j'ai contribué à débarrasser cet enseignement de scories qui dataient d'un siècle environ, quand on avait commencé à rationnaliser la cuisine... en oubliant que, à cette fin, il fallait des explorations chimiques et physiques des phénomènes. Des « éducateurs » avaient progressivement ajouté des intuitions fausses, qui avaient fait école, et des notions fausses telles que la « concentration » ou l'  « expansion » des viandes étaient invoquées lors des examens. On confondait mousses et émulsions, on croyait à des idées introduites au hasard de l'empirisme culinaire. Le livre fut le livre de la réforme de l'enseignement culinaire, tout comme le Traité élémentaire de chimie, d'Antoine-Laurent de Lavoisier, avait été, à la fin du XVIIIe siècle, le livre de réforme de la chimie.



► Peu après, la revue Pour la Science me proposa de réunir sous la forme d'un livre les chroniques mensuelles que je rédigeais dans la revue : « Science et gastronomie ».
Le livre, intitulé Casseroles et éprouvettes (Editions Pour la Science), fut l'occasion d'une organisation, et, surtout, d'une bonne définition de la gastronomie moléculaire, la science qui cherche les mécanismes des phénomènes qui surviennent lors de la préparation et de la consommation des mets.


►  Un de mes livres est peu connu... parce qu'il est excessivement cher. J'espère qu'aucun de mes amis ne croira que j'ai voulu m'enrichir en faisant un tel livre ! Il s'agissait d'une proposition par un éditeur de livres d'art, Jane Otmezguine, qui avait voulu faire un « objet » : le livre avait l'apparence d'un très gros livre, tiré en nombre limité, pour des collectionneurs, et il contenait des objets et des lettres écrites à mon ami Pierre Gagnaire. Six lettres gourmandes : c'était d'ailleurs le titre.



►  Puis est venu mon livre préféré, La cuisine, c'est de l'amour, de l'art, de la technique (Editions Odile Jacob) :
Le premier traité d'esthétique culinaire, à ma connaissance, dans l'histoire de la cuisine. Par « esthétique », on entend non pas l'apparence visuelle, mais le goût. En cuisine, le beau à manger, ce n'est pas le beau à voir, comme en peinture ou en sculpture, mais le bon !
Et comme un traité risquait d'être austère, je l'ai transformé en roman d'amour/policier, en l'agrémentant de « recettes » de Pierre Gagnaire. Je maintiens que ce livre, insuffisant d'un point de vue littéraire, un peu difficile (parce que l'esthétique est une branche de la philosophie), est un livre important, utile.



► Peu après, mon amie Marie-Odile Monchicourt m'interrogeais sur « ma vie, mon oeuvre »... mais peut-on imaginer que quelqu'un qui soutient que « le moi est haïssable » se laisse aller à raconter, page après page, de quelle couleur est sa brosse à dent, et autres poussières du monde ? Cette fois,  dans Construisons un repas (Edition Odile Jacob), je décidais de tout récrire, pour gommer cet aspect personnel sans intérêt, et, plutôt, pour poursuivre la discussion esthétique, mais de façon très simple, pratique. La cuisine, en effet, c'est une construction. Une construction des matières, une construction des mets, par assemblage de matières, et une construction/enchaînement des mets en repas.
Pour rester dans l'idée de Marie-Odile Monchicourt, je me suis efforcé de tout dire très simplement. Oui, ce livre, Construisons un repas, est une sorte de manifeste du « constructivisme culinaire », mais un manifeste à l'attention de tous.



► Pendant l'écriture des deux derniers livres, nous avions des rendez-vous reguliers avec mon ami Pierre Gagnaire, face à Jacques Merles, qui était équipé d'un magnétophone. Nous discutions, séance après séance, le merveilleux traité de cuisine de Nicolas de Bonnefons, cuisinier du roi Louis XIV, et ces discussions conduisirent au livre Alchimistes aux fourneaux (Edition Flammarion). Un « beau livre », un gros livre, avec d'extraordinaires photographies d'un photographe aussi « allumé » que Pierre Gagnaire ou que moi. Un livre où l'on trouve, de façon un peu baroque (une marque de fabrique H. This), le texte de Bonnefons, les commentaires de Pierre, mes observations, les photographies de Rip Hopkins.



►  Le mot « fourneaux », d'ailleurs, semble avoir été dans l'air, puisque la revue Pour la Science voulut publier de nouveaux textes de ma chronique Science et gastronomie, sous le titre De la science aux fourneaux :
Cette fois, le risque du tome 2 était grand ! Comment l'éviter ? Je décidais alors de construire un livre bien différent de Casseroles et éprouvettes, un livre qui doive tout à son organisation, et où les chroniques publiées dans la revue viendraient tenir leur partie dans une partition d'orchestre construite sans se fonder sur elles a priori.



► Un jeune éditeur, L'oeil Neuf,  avait alors publié un très beau livre, la Sagesse du bibliothécaire, et le succès de ce livre intelligent lui avait fait penser qu'une collection pouvait naître. Quelle belle idée que de rechercher à dégager la sagesse des métiers ! La sagesse du potier, du médecin, de l'archéologue... L'éditeur m'invita à préparer La Sagesse du chimiste. Et je me suis beaucoup amusé à écrire un tel livre. D'abord, parce que je n'ai en réalité aucune sagesse personnelle, mais, ensuite, parce que la chimie est une science si belle qu'elle méritait une sorte d'ode !
Ce qui est également merveilleux, c'est que, lors de l'écriture de ce livre, j'ai fini par comprendre que la chimie était aujourd'hui partagée -j'espère que cela ne durera pas- entre la science et la technologie. La science : lproduction de connaissance, recherche des mécanismes des phénomènes par la méthode « scientifique ». La technologie : amélioration des techniques par l'utilisation des résultats de la science.
Et puis, ce fut l'occasion de montrer qu'il n'y aura jamais de chimie en cuisine, que l'on ne mettra pas des « produits chimiques » dans les aliments, que nos sociétés souffrent d'une sorte d' « ilchemise », pendant chimique de l'illétrisme.



► D'ailleurs, ces idées, et bien d'autres, furent utiles pour la rédaction du Cours de gastronomie moléculaire N°1 : Science, technologie, technique (culinaires), quelles relations ?  (Editions Quae/Belin) :
Pour ce livre, il fallait faire bien davantage que ce qui avait été fait dans la Sagesse du chimiste. L'idée fut de présenter les quelque 150 inventions que j'avais offertes à mon ami Pierre Gagnaire, chaque mois depuis dix ans, sur son site, et d'expliquer comment, comprenant bien la différence entre science et technologie, on pouvait facilement faire autant d'inventions.
Notre monde bruit de « créativité », d' « innovation », maîtres mots de l'industrie, qui permettent à des gourous auto-proclamés de vendre des recettes, des formations... Je maintiens dans ce livre que tout est question de travail, de soin, et de méthode. Le livre est un manuel de technologie générale, tel que je rêve qu'il soit utilisé dans toutes les écoles d'ingénieurs, dans tous les instituts de technologie.



► Rapidement, est alors paru le Cours de gastronomie moléculaire N°2 : Les précisions culinaires (éditions Quae/Belin).
Je suis bien certain qu'aucun de mes amis ne me fera l'injure de penser que ce livre a été bâclé... parce que, en réalité, il réunit des précisions culinaires (dictons, adages, proverbes, tours de main...) réunis depuis le 16 mars 1980 ! Cela fait plus de 30 ans, donc, que je collectionne ces objets de culture, que je les teste, que je les discute, que j'y pense... Le Cours de gastronomie moléculaire que je donne annuellement à AgroParisTech a été une merveilleuse occasion de mettre de l'ordre dans tout cela, de chercher des méthodes pour explorer ce corpus unique dont je dispose, et que je voulais mettre à la disposition de tous. Pour autant, je ne me suis pas résolu à livrer des fleurs en vrac : j'ai voulu faire un bouquet !

On va finir par croire que je radote...

Oui, on va finir par croire que je radote, car la question de la comparaison resurgit souvent, trop souvent. Je réponds... mais en questionnant.

Tout est venu d'une question, arrivée par email   :


"Bonjour, je suis actuellement étudiant ingénieur à XXX. Je travaille sur un projet consistant à noter différentes recettes les unes par rapport aux autres.
N'ayant que peu d'experience dans ce domaine, je ne sais pas si des critères rudimentaires comme les quatre saveurs de base, la saveur umami, doux ou épicé,  peuvent suffire à élaborer une notation. Par notation je veux dire en fonction des goûts d'une personne en particulier.
Lors de mes recherches j'ai souvent vu apparaitre certains de vos ouvrages. Me recommanderiez vous un ouvrage en particulier pour orienter mes recherches?


Ma réponse n'étonnera pas ceux qui lisent parfois ce blog : 

Noter des recettes ? il faut d'abord un critère de notation. La théorie des quatre saveurs est complètement fausse, comme je l'explique dans plusieurs de mes livres, notamment Casseroles et éprouvettes ou De la science aux fourneaux.
Attention : le goût est multifactoriel, de sorte qu'il ne se mesure pas. Pire, il change avec l'état de satiété, en vertu du réflexion d'alliesthésie négative.
La recherche d'une notation semble bien difficile ! 

D'ailleurs, pourquoi noter des recettes les unes par rapport aux autres ? Prenons, par exemple, la choucroute. Elle n'existe pas, ou, plus justement, toutes les choucroutes particulières sont différentes. Alors laquelle noter ? Celle qui est trop salée, ou celle qui l'est moins? Celle qui est un peu acide, ou celle qui est plus douce ?

Bref, il vaut sans doute mieux s'intéresser à la question en amont de la demande qui était faite : pourquoi noter ?

Ah, j'allais oublier : il y a des jours où je préfère Bach, et d'autres où je préfère Mozart. 
Enfin, les goûts sont parfois intransitifs... ce qui rend les notations bien difficiles ;-)

vendredi 24 février 2012

Le forum Note à Note se développe

Le forum consacré à la cuisine note à note comporte autant de sections que de types de questions :

http://www.agroparistech.fr/forums/categories/la-cuisine-note-%C3%A0-note

Le forum Note à Note se développe

Le forum consacré à la cuisine note à note comporte autant de sections que de types de questions :

http://www.agroparistech.fr/forums/categories/la-cuisine-note-%C3%A0-note

Je me demande bien...

... pourquoi tout le monde n'est pas chimiste!

Oui, je ne comprends pas pourquoi certains d'entre nous résistent à l'appel de cette science merveilleuse qu'est la Chimie !
Certains d'entre nous sont attirés par ce qui est "sensuel" : c'est bien le cas, avec la chimie, qui explore (aussi) les changements de couleur, de saveur, de consistance, d'odeur...
Certains d'entre nous préfèrent un monde plus "conceptuel", et ils sont servis, avec la chimie, puisque cette dernière ne cesse de considérer l'existence des atomes, molécules, en vue de déterminer leurs "relations". Comme toute science, la chimie se fonde sur l'expérience, mais une expérience théorisée, encadrée par le calcul.
Certains d'entre nous veulent transformer la matière... et quoi de mieux que la chimie, à cette fin?
Certains d'entre nous veulent...

Bref, la chimie répond à toutes les attentes. Comment se fait-il que certaines personnes ne soient pas chimistes ?

Vive la Chimie !

Je me demande bien...

... pourquoi tout le monde n'est pas chimiste!

Oui, je ne comprends pas pourquoi certains d'entre nous résistent à l'appel de cette science merveilleuse qu'est la Chimie !
Certains d'entre nous sont attirés par ce qui est "sensuel" : c'est bien le cas, avec la chimie, qui explore (aussi) les changements de couleur, de saveur, de consistance, d'odeur...
Certains d'entre nous préfèrent un monde plus "conceptuel", et ils sont servis, avec la chimie, puisque cette dernière ne cesse de considérer l'existence des atomes, molécules, en vue de déterminer leurs "relations". Comme toute science, la chimie se fonde sur l'expérience, mais une expérience théorisée, encadrée par le calcul.
Certains d'entre nous veulent transformer la matière... et quoi de mieux que la chimie, à cette fin?
Certains d'entre nous veulent...

Bref, la chimie répond à toutes les attentes. Comment se fait-il que certaines personnes ne soient pas chimistes ?

Vive la Chimie !