Est-il grave d'être juge et partie ? J'ai évoqué la question il y a quelque temps, mais il faut que j'y revienne, parce que, à la réflexion, toute la vie d'un scientifique se passe à être juge et partie ! Sans possibilité d'y échapper, pour le scientifique, comme pour la communauté.
Par exemple, les revues scientifiques demandent à certains d'entre nous d'être rapporteurs de publication. Si l'on n'est pas compétent dans le domaine, on ne pourra pas fiablement discuter le manuscrit. Et si l'on est compétent, on sera très vraisemblablement ami des auteurs, ou concurrents. De toute façon, il y aura un conflit d'intérêt, petit ou grand.
Autre exemple, le recrutement des collègues, aux postes de maîtres de conférence, professeur, chargé de recherche, directeur de recherche : même question.
Autre exemple, l'attribution de financements. Autre exemple...
La vie scientifique se passe ainsi, en réalité, à être juge et partie. C'est pourquoi le recrutement des scientifiques et des enseignants-chercheurs devrait d'abord considérer la "moralité" des candidats : ne peuvent être juges et parties que de "belles personnes".
C'est ce que disait naïvement Michael Faraday, ébloui par la science jusqu'à son dernier souffle. Mais il est vrai qu'il était une belle personne !
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