dimanche 21 octobre 2012

Cuisine note à note, le 20 octobre 2012, à l'Ecole Le Cordon Bleu Paris

Le 20 octobre, nouveau diner note à note dans le cadre des enseignements des Hautes Etudes du Goût, à Paris :



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Note by Note Menu

20 OCTOBRE 2012
20 OCTOBER 2012
LES AMUSES BOUCHES 
GOMME DE LÉGUME ET PAPYRUS DE BETTERAVE
Vegetable « gum » with beet papyrus

FANTAISIE FUMÉE À L'ASPERGE
Smoked asparagus fantasy

ROYALE DE VOLAILLE JAUNE ET ROUGE
Yellow and red chicken royale

Champagne Louis Roederer "Brut Premier"

LE DÎNER

INSTANTANÉ EN NOTE INFUSE
Instant infused note

CANNELLONI DE MANGUE-LANGOUSTINE, EFFERVESCENCE DE CARCASSE
Mango-langoustine cannelloni, shell froth

Alsace Gewurztraminer 2010 Albert Mann

VIANDE « SPRAY » À MANGER
Sp“ready” to m“eat” spray

Magnum Saint-Joseph 2009 Stéphane Ogier

BABYNOTE-À-MOUSSE
Mousse-note « babybel »

TARTE AUX FRAISES ET CITRON REVISITÉE
Revisited strawberry and lemon tart

Coteaux du Layon 2010 Patrick Baudouin



Et quelques images :




samedi 13 octobre 2012

Attention : la nature n'est pas bonne !

Actu alertes

Intoxications alimentaires liées à la consommation de farine de sarrasin

12/10/2012
Dix huit cas d’intoxication alimentaire sont survenus dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur entre le 21 septembre et le 10 octobre 2012.
Une enquête a été entreprise par l’Agence régionale de Santé (ARS), et par les services de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) afin d’identifier le ou les produits à l’origine de l’intoxication.

Quelle est la cause ?

Ces investigations ont conduit à mettre en cause de la farine de sarrasin bio potentiellement contaminée par du datura, une plante sauvage connue pour sa forte teneur en alcaloïdes toxiques pour l’homme (atropine et scopolamine), qui se développe parfois aux abords des champs et peut contaminer les cultures lors des moissons.
Les boulangeries, magasins ou crêperies qui ont utilisé ou vendu cette farine de sarrasin ou les produits élaborés à partir de celle-ci (pains, crêpes, galettes…) ont été informés de cette contamination et ont cessé la commercialisation de ces produits. Des affichettes informent les consommateurs sur les lieux de vente du retrait et des mises en garde concernant ces produits.

Les symptômes

Les symptômes décrits sont ceux d’une intoxication par l’atropine (sécheresse buccale, pupilles dilatées, troubles de la vue, tachycardie, agitation confusion, désorientation spatiotemporelle, hallucinations, paroles incohérentes).
Les personnes qui auraient consommé les produits mentionnés ci-dessus et qui présenteraient ce type de symptômes sont invitées à appeler le 15 ou de consulter rapidement leur médecin traitant en signalant le fait ainsi que le lieu et la date d’achat des aliments.

Les recommandations

Si vous possédez un produit bio à base de farine de sarrasin, il est conseillé de contacter le lieu d’achat afin de savoir si le produit est concerné par cette mise en garde ou non.
En savoir plus sur le datura :

Qu’est-ce que le datura ?

12/10/2012
Le datura est une plante toxique, dont la consommation peut entraîner des troubles hépatiques, nerveux et sanguins.

lundi 8 octobre 2012

Un accident : faut-il être bête !

Ce matin, je reçois :

"Lecteur et utilisateur régulier de vos ouvrages, résidant à Rennes où vous nous avez fait souvent le plaisir de vous déplacer, je tenais à vous signaler cet article de la presse britannique, qui fait état d'un accident survenu dans un bar : http://www.dailymail.co.uk/news/article-2214268/Teenager-stomach-removed-save-life-drinking-trendy-liquid-nitrogen-cocktail.html
Continuez votre travail, pour notre plus grand intérêt."

Je suis donc allé sur le site du Daily Mail, et j'ai vu la chose. Oui, boire un liquide où subsiste de l'azote liquide, c'est comme avaler un couteau de cuisine !
Faut-il être suicidaire ou inconscient, ou bête !


Je répète la règle (minimale) d'utilisation :
- ne jamais consommer s'il reste de l'azote liquide, des bulles, de la fumée
- mettre des lunettes et des gants pour manipuler
- ne jamais stocker dans un conteneur fermé
- etc !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!


De même, pour un couteau de cuisine :
- ne pas l'enfoncer dans le ventre du voisin
- ne pas courir en le tenant la pointe en l'air
- etc.



dimanche 7 octobre 2012

Retour sur les OGM

L'étude récente sur les dangers des OGM a fait l'objet d'une expertise indépendante, qui conclut comme indiqué ci dessous. Je ne traduis que l'abstract :


ABSTRACT
Le 19 décembre 2012,  Séralini et al. on publié dans le journal Food and Chemical Toxicology le résultat d'études sur 2 ans de rat alimenté avec du maïs génétiquement modifié NK603 avec et sans Roundup WeatherMAX et Roundup GT Plus alone (tous deux sont des produits de protection des plantes qui contiennent du glyphosate). L'EFSA a été mandaté par la Commission européenne pour évaluer la publication, et identifier des précisions qui pourraient être demandées aux auteurs. L'EFSA observe que l'étude de Séralini
et al. (2012) a des objectifs peu clairs, et qu'elle est mal présentée dans la publication, de nombreuses particularités expérimentales, importantes pour la conception, la mise en oeuvre et l'analyse, étant omises. Sans ces indications, il est impossible de parvenir aux conclusions que font les auteurs. On ne peut pas tirer de conclusion sur les différence dans l'incidence des tumeurs entre les groupes d'animaux sur la base de l'analyse et des résultats données par  Séralini et al. (2012). En particulier Séralini et al. (2012) tirent des conclusions sur l'incidence de tumeurs pour 10 rats par traitement et par sex, ce qui est un nombre insuffisant d'animaux pour distinguer des effets d'un traitement spécifique et l'occurence par hasard de tumeurs chez les rats. Considérant que l'étude rapportée par la publication de Séralini et al. (2012) était inappropriée dans sa conception, son analyse et sa publication, l'EFSA juge qu'elle est de qualité scientifique insuffisante pour fonder des conclusions en terme de sécurité.
L'EFSA conclu donc que l'étude de Séralini et al. rapportée dans leur publication de 2012 ne peut pas conduire à une réévaluation du glyphosate, ni nécessiter une réouverture d'une évaluation de la sécurité du maïs NK603. L'EFSA invite les auteurs de la publication de Séralini et al. (2012) à fournir à l'EFSA des informations plus précise sur leur étude.




Voici le texte complet :


EFSA Journal 2012;10(10):2910
STATEMENT OF EFSA
Review of the Séralini et al. (2012) publication on a 2-year rodent feeding
study with glyphosate formulations and GM maize NK603 as published
online on 19 September 2012 in Food and Chemical Toxicology 1
European Food Safety Authority2, 3
European Food Safety Authority (EFSA), Parma, Italy
ABSTRACT
On 19 September 2012, Séralini et al. published online in the scientific journal Food and Chemical Toxicology a
publication describing a 2-year feeding study in rats investigating the health effects of genetically modified
®
®
(GM) maize NK603 with and without Roundup WeatherMAX and Roundup GT Plus alone (both are
glyphosate-containing plant protection products). EFSA was requested by the European Commission to review
this publication and to identify whether clarifications are needed from the authors. EFSA notes that the Séralini
et al. (2012) study has unclear objectives and is inadequately reported in the publication, with many key details
of the design, conduct and analysis being omitted. Without such details it is impossible to give weight to the
results. Conclusions cannot be drawn on the difference in tumour incidence between the treatment groups on the
basis of the design, the analysis and the results as reported in the Séralini et al. (2012) publication. In particular,
Séralini et al. (2012) draw conclusions on the incidence of tumours based on 10 rats per treatment per sex which
is an insufficient number of animals to distinguish between specific treatment effects and chance occurrences of
tumours in rats. Considering that the study as reported in the Séralini et al. (2012) publication is of inadequate
design, analysis and reporting, EFSA finds that it is of insufficient scientific quality for safety assessment.
Therefore EFSA, concludes that the Séralini et al. study as reported in the 2012 publication does not impact the
ongoing re-evaluation of glyphosate, and does not see a need to reopen the existing safety evaluation of maize
NK603 and its related stacks. EFSA will give the authors of the Séralini et al. (2012) publication the opportunity
to provide further information on their study to EFSA.
© European Food Safety Authority, 2012
Key words
Maize NK603, Roundup, glyphosate, experimental design, rat/rodent feeding study, toxicity, carcinogenicity
1
2
3
On request from European Commission Question No EFSA-Q-2012-00841, approved on 3 October 2012.
Correspondence: sas@efsa.europa.eu
Acknowledgement: EFSA wishes to thank the following EFSA staff: Saghir Bashir, Per Bergman, Danièle Court Marques,
Claudia Paoletti, Manuela Tiramani, Didier Verloo and Elisabeth Waigmann for the support provided to this scientific
output. EFSA also thanks the peer reviewers of this statement Andrew Chesson (member of the GMO Panel) and Alberto
Mantovani (member of the PPR panel).
Suggested citation: European Food Safety Authority; Review of the Séralini et al. (2012) publication on a 2-year rodent
feeding study with glyphosate formulations and GM maize NK603 as published online on 19 September 2012 in Food and
Chemical Toxicology. EFSA Journal 2012; 10(10):2910. [9 pp.] doi:10.2903/j.efsa.2012.2910. Available online:
www.efsa.europa.eu/efsajournal
© European Food Safety Authority, 2012
Review of the Séralini et al. (2012) publication
TABLE OF CONTENTS
Abstract .................................................................................................................................................... 1
Table of contents ...................................................................................................................................... 2
Background as provided by the European Commission........................................................................... 3
Terms of reference as provided by the European Commission ................................................................ 3
EFSA’s approach to address the terms of reference ................................................................................. 3
1. Introduction ..................................................................................................................................... 4
2. Overview of the study as reported in the Séralini et al. (2012) ....................................................... 4
3. Review of the Séralini et al.(2012) publication ............................................................................... 5
3.1.
Study objectives ...................................................................................................................... 5
3.2.
Study Design ........................................................................................................................... 5
3.3.
Feed and Treatment Formulation ............................................................................................ 6
3.4.
Statistical Methods .................................................................................................................. 7
3.5.
Endpoint Reporting ................................................................................................................. 7
Conclusions .............................................................................................................................................. 8
Next steps ................................................................................................................................................. 8
References ................................................................................................................................................ 8
EFSA Journal 2012;10(10):2910
2
Review of the Séralini et al. (2012) publication
BACKGROUND AS PROVIDED BY THE EUROPEAN COMMISSION
On 19 September 2012, an article4 was published online in the scientific journal Food and Chemical
Toxicology that described a 2-year rat feeding study investigating the health effects of genetically
modified (GM) maize NK603 sprayed during growth with or without a Roundup® (glyphosate-
containing plant protection product) and of Roundup® alone. The authors of the study conclude that
low levels of glyphosate herbicide formulations, at concentrations well below officially set safe limits,
induce severe hormone-dependent mammary, hepatic and kidney disturbances in rats. Similarly, they
report disruption of biosynthetic pathways that may result from overexpression of the EPSPS
transgene in the maize NK603. The authors suggest that such disruptions may have given rise to
comparable pathologies that may be linked to abnormal or unbalanced phenolic acid metabolites or
related compounds.
TERMS OF REFERENCE AS PROVIDED BY THE EUROPEAN COMMISSION
EFSA received a mandate from DG SANCO on 26/09/2012 requesting to address the following terms
of reference as a matter of urgency.
(A) Review the scientific publication
(B) Ask any clarification needed to the authors
(C) Advise whether the publication contains new scientific elements that could lead EFSA to
reconsider the outcome of its opinion on maize NK603 and its related stacks
(D) Take into consideration the assessment of Member States
(E) Take into consideration the assessment of the German authorities responsible for the
evaluation of glyphosate
EFSA’S APPROACH TO ADDRESS THE TERMS OF REFERENCE
EFSA decided to address the terms of reference (ToR) in phases. This first EFSA statement addresses
ToR A, B and C solely based on the study information available through the Séralini et al. (2012)
publication.
A second EFSA output will cover all the ToRs and will take into account any information received
from the authors, the assessment activities from the Member States and the assessment of the German
authorities responsible for the evaluation of glyphosate.
Following the publication of Séralini et al. (2012), EFSA set up an internal task force chaired by the
Director of Regulated Products (REPRO) and composed of staff scientists with expertise in
biostatistics, experimental design, mammalian toxicology, biotechnology, biochemistry, pesticide
safety assessments and GMO safety assessments.
The task force was mandated to draft this EFSA statement which has been peer reviewed by two
experts from EFSA’s scientific panels.
4
Gilles-Eric Séralini, Emilie Clair, Robin Mesnage, Steeve Gress, Nicolas Defarge, Manuela Malatesta, Didier Hennequin,
Joël Spiroux de Vendômois (2012) Long term toxicity of a Roundup herbicide and a Roundup-tolerant genetically modified
maize. Food and Chemical Toxicology, http://dx.doi.org/10.1016/j.fct.2012.08.005
EFSA Journal 2012;10(10):2910
3
Review of the Séralini et al. (2012) publication
1.
Introduction
The review presented in this statement is based solely on the details provided in the Séralini et al.
(2012) publication since the complete study documentation is currently not available to EFSA. The
Séralini et al. (2012) publication was reviewed taking into account good scientific practices such as
internationally accepted reporting guidelines (Kilkenny 2010) and internationally agreed study
guidelines (e.g. OECD guidelines for testing of chemicals5).
The Kilkenny et al. (2010) ARRIVE (Animals in Research: Reporting In Vivo Experiments)
Guidelines for Reporting Animal Research detail how to report animal experiments covering the
following areas: abstract, background, ethical statement, study design, experimental procedures,
experimental animals, housing and husbandry, sample size, allocating animals to experimental groups,
experimental outcomes, statistical methods, baseline data, number (of animals) analysed, outcome
estimation, adverse events, interpretation/scientific implications, generalisability/translation and
funding.
2.
Overview of the study as reported in Séralini et al. (2012)
Séralini et al. (2012) report that the study followed 200 five-week old Virgin albino Sprague-Dawley
rats over a period of two years. In total there were 100 female and 100 male rats used in this study.
The rats were acclimatized for 20 days before they were randomly assigned on a weight basis into
groups of 10 animals. Two rats of the same sex were housed together in a cage with a temperature of
22 3°C and humidity of 45-65%. The rats had free access to feed and water, and litter was replaced
twice weekly. Animals were monitored twice weekly with regard to general observation and palpation
of animals, recording of clinical signs, occurrence of tumours, food and water consumption, and
individual body weights.
Forty-seven biochemical parameters (from blood and urine) were measured on 11 occasions. The first
measurement was taken before the administration of treatment (baseline) and the following
measurements were taken at months 1, 2, 3, 6, 9, 12, 15, 18, 21 and 24. Anatomopathology parameters
were collected from 36 organs. Animals were sacrificed during the study due to suffering or for ethical
reasons, otherwise pathology examination was performed at the end of the study. Histological
examination was performed on nine organs (brain, colon, heart, kidneys, liver, lungs, ovaries, spleen,
testes).
The treatments studied are three levels of glyphosate tolerant maize NK603 (GMO in the diet at 11%,
22% and 33%) treated and untreated with Roundup WeatherMAX® during its cultivation, its closest
isogenic non-GM maize (Control in the diet at 33%) and Roundup® GT Plus (glyphosate based
formulation referred as Roundup (R) in Séralini et al. (2012) at three increasing doses in drinking
water. For each sex there were 10 treatment groups, each consisting of 10 rats, as follows:
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
9.
5
Listed
at
effects_20745788
Control 33% maize
GMO 11% maize
GMO 22% maize
GMO 33% maize
GMO 11% maize +R
GMO 22% maize +R
GMO 33% maize +R
R (A) (1.1 x 10-8% of R)
R (B) (0.09% of R)
http://www.oecd-ilibrary.org/environment/oecd-guidelines-for-the-testing-of-chemicals-section-4-health-
EFSA Journal 2012;10(10):2910
4
Review of the Séralini et al. (2012) publication
10. R (C) (0.5% of R)
Séralini et al. (2012) report pathological effects, in particular an increased tumour incidence linked to
treatment with maize NK603 and R in both sexes.
3.
Review of the Séralini et al. (2012) publication
In this section EFSA assesses the Séralini et al. (2012) publication, and highlights open issues that are
usually addressed in a properly conducted, analysed and reported study.
3.1.
Study objectives
Assessment
The study objectives are unclear in the Séralini et al. (2012) publication.
The objectives are the questions that the study is designed to answer. These questions must be pre-
specified as the design of the study, sample size calculation, statistical analysis, study conduct and
reporting are dependent on these. Depending on the objectives of the study different weight is given to
the results in the context of a safety assessment. Without clearly stating the study objectives it is
difficult to determine whether the study design and sample size used are fit for purpose or indeed what
that purpose is.
International study guidelines are designed to meet specific objectives (e.g. OECD guidelines for
chemical testing). If a specific guideline is chosen and followed then the objectives are inherently
defined in the guideline.
Open Issues
The study objectives need to be clearly stated a priori in the study protocol.
3.2.
Study Design
Assessment
Séralini et al. (2012) did not follow the internationally accepted protocols for sub-chronic, chronic
toxicity and carcinogenicity studies (e.g. OECD 408, OECD 451, OECD 452 and OECD 453)
currently recommended in the EU for food and feed safety assessment. Given that Séralini et al.
(2012) conducted a two-year study, it is unclear why an OECD guideline suitable for a two-year
chronic toxicity or carcinogenicity study (i.e. OECD 451, OECD 452 or OECD 453) was not adhered
to.
The strain of rats chosen is known to be prone to development of tumours over their life (Dinse
(2010), Brix (2005), Kaspareit (1999)). By conducting the experiment on this strain of rats over two
years, which is approximately their life expectancy, the observed frequency of tumours is influenced
by the natural occurence of tumours typical of this strain, regardless of any treatment. This is neither
taken into account nor discussed in the Séralini et al. (2012) publication.
The study design includes only one control group which is not suitable to serve as control for all the
treatment groups. In particular, Séralini et al. (2012) claimed effects on the GMO 11%, GMO 11%
+R, GMO 22% and GMO 22% +R without appropriate controls.
Séralini et al. (2012) draw conclusions on carcinogenicity by reporting on the incidence of tumours
based on 10 rats per treatment per sex. There is a high probability that the Séralini et al. (2012)
findings in relation to the tumour incidence are due to chance, given the low number of animals and
the spontaneous occurrence of tumours in Sprague-Dawley rats. This is why relevant guidelines on
EFSA Journal 2012;10(10):2910
5
Review of the Séralini et al. (2012) publication
carcinogenicity testing (i.e. OECD 451 and OECD 453) recommend using at least 50 rats per
treatment per sex. Given the limited number of animals and the chosen study design, no conclusions
on the relationship between treatment and tumour incidence can be drawn from the Séralini et al.
(2012) publication.
There is no mention of any measures taken to reduce the risk of bias such as blinding.
Open Issues
The biological relevance of the rat strain used should be justified with respect to the design
choices.
Suitable controls for all treatment groups are not present.
The sample size (power) calculation is not presented hence it is not possible to assess if the
study was sufficiently powered to meet the unclear objectives.
Measures taken to reduce the risk of bias (e.g. blinding) are not reported.
3.3.
Feed and Treatment Formulation
Assessment
The publication states that “all feed formulations consisted in balanced diets, chemically measured as
substantially equivalent except for the transgene”. However, no detailed information on either the
composition of the various diets used in the experiment or the storage conditions of the feeds over the
course of the two years is provided. The publication does not give any details regarding the possible
presence of harmful substances such as mycotoxins in the feeds used in the study.
Séralini et al. (2012) report only the application rate of the Roundup WeatherMAX® used to spray the
plants and the concentration of the Roundup® GT Plus added to the rats’ drinking water. They state
that the consumption was measured though it is not reported. Without this information it is not
possible to estimate the exposure level. Furthermore, the level of residues of glyphosate and its
metabolites on treated maize are not specified. Hence, their contribution to the reported findings
cannot be assessed. In addition, information on other chemical contaminants e.g. other pesticides
applied on the GM maize as well as on the isogenic non-GM control maize, is not provided.
Open Issues
The appropriateness and comparability of the diets cannot be assessed as critical information
about their composition is not reported.
The stability of the diets cannot be assessed as details of their storage conditions are not
provided.
It is impossible to evaluate whether or not there was any contamination of the diets, e.g. by
mycotoxins, as it is not reported.
The amount of residues of glyphosate and its metabolites in treated maize NK603 is not
reported.
The exposure to GMO, GMO +R and R cannot be evaluated since the food and water intakes
of the GM- and R-treated groups, respectively, are not clearly reported.
EFSA Journal 2012;10(10):2910
6
Review of the Séralini et al. (2012) publication
Suitability of the control cannot be determined because information on the possible exposure
to other chemicals.
3.4.
Statistical Methods
Assessment
It is not reported if the statistical analyses were pre-specified in the protocol (i.e. prior to the start of
the study) or in a statistical analysis plan prior to any access to the data.
Summary statistics for all measured parameters (including biochemical and tumour related) by
treatment group and sex are not presented.
Séralini et al. (2012) have chosen an unconventional statistical methodology to analyse the
biochemical parameters instead of commonly used methods (e.g. analysis of variance). The
methodology chosen does not allow for the estimation of the (unbiased) treatment effects and their
associated variations.
Séralini et al. (2012) only present percentages and graphical summaries of the tumour incidences.
There is no modelling-based analysis (e.g. time to event analysis) to estimate the (unbiased) treatment
effects and their associated variations. For both types of analysis the issue of missing data and
multiplicity should also be addressed.
Open Issues
It is not clear if the analysis presented is consistent with any pre-planned analyses.
The reported analysis does not provide the following information needed to draw conclusions:
o o Summary statistics for all measured parameters by treatment group (and sex).
o
3.5.
A summary of drop outs and censoring (e.g. euthanised animals).
Unbiased treatment effect estimates (with confidence intervals) derived from an
appropriate statistical analyses for the chosen design and endpoint. The issues of
handling missing data and multiple testing (multiplicity) should be addressed.
Endpoint Reporting
Assessment
Far more endpoints (and measurement points thereof) than those reported in the publication were
collected by Séralini et al. (2012). It is unclear why the publication does not report the complete set of
samples collected and endpoints measured.
Clinical observations other than tumours are selectively reported: in Table 2 of Séralini et al. (2012), a
summary of the most frequent anatomical pathologies observed is presented; however a clear
presentation of all the specific lesions occurring in the different organs, for each treatment group, is
not provided.
As for the carcinogenicity assessment, attention was mainly focused on the “largest palpable growths”
with only mammary and pituitary tumours being mentioned for females and kidney and skin tumours
for males. A detailed list of all tumour types per sex per group and notation of all histopathological
lesions (including hyperplastic, pre-neoplastic and non-neoplastic) would be needed.
EFSA Journal 2012;10(10):2910
7
Review of the Séralini et al. (2012) publication
Open Issues
All collected endpoints should be reported openly and transparently.
CONCLUSIONS
EFSA notes that the study, as described in the Séralini et al. (2012) publication, is inadequately
reported with many key details of the design, conduct, analysis and reporting being omitted. Without
such details it is impossible to give weight to the subsequent results.
Conclusions cannot be drawn on the difference in tumour incidence between the treatment groups on
the basis of the design, the analysis and the results as reported in the Séralini et al. (2012) publication.
In particular, Séralini et al. (2012) draw conclusions on the incidence of tumours based on 10 rats per
treatment per sex. This falls considerably short of the 50 rats per treatment per sex as recommended in
the relevant international guidelines on carcinogenicity testing (i.e. OECD 451 and OECD 453). Given
the spontaneous occurrence of tumours in Sprague-Dawley rats, the low number of rats reported in the
Séralini et al. (2012) publication is insufficient to distinguish between specific treatment effects and
chance occurrences of tumours in rats.
Considering that the study as reported in the Séralini et al. (2012) publication has unclear study
objectives and given its inadequate design, analysis and reporting, EFSA finds that it is of insufficient
scientific quality for safety assessments. Therefore EFSA, concludes that the Séralini et al. study as
reported in the 2012 publication does not impact the ongoing re-evaluation of glyphosate, and does not
see a need to reopen the existing safety evaluation of maize NK603 and its related stacks.
NEXT STEPS
To review the study in more detail, beyond what is reported in the Séralini et al. (2012) publication,
access would need to be given to the study documentation and procedures followed, including the
original study protocol, along with documentation on any planned or unplanned changes to it, the
statistical analysis plan, the statistical report/analyses and the final full study report. Therefore, the
authors will be made aware of the content of this EFSA statement and will be given the opportunity to
submit information to EFSA.
A second EFSA output will cover all the ToR and will take into account any information received
from the authors, the already ongoing assessment activities from the Member States (such as Belgium,
France, Germany6 and The Netherlands7) and the assessment of the German authorities responsible for
the evaluation of glyphosate.
REFERENCES
Brix, A. E. et al. (2005). Incidences of selected lesions in control female Harlan Sprague-Dawley rats
from two-year studies performed by the National Toxicology Program. Toxi-cologic Pathology 33
(4), 477-483.
Dinse, D. E. et al. (2010). Comparison of NTP historical control tumor incidence rates in female
Harlan Sprague Dawley and Fischer 344/N rats. Toxicologic Pathology 38 (5), 765-775.
Gilles-Eric Séralini, Emilie Clair, Robin Mesnage, Steeve Gress, Nicolas Defarge, Manuela Malatesta,
Didier Hennequin, Joël Spiroux de Vendômois (2012) Long term toxicity of a Roundup herbicide
6
http://www.bfr.bund.de/cm/343/veroeffentlichung-von-seralini-et-al-zu-einer-fuetterungsstudie-an-ratten-mit-
gentechnischveraendertem-mais-nk603-sowie-einer-glyphosathaltigen-formulierung.pdf
7
http://www.rijksoverheid.nl/bestanden/documenten-en-publicaties/notas/2012/10/03/advies-vwa-bij-onderzoek-naar-
gezondheidsgevolgen-ggo-mais-en-roundup/advies-vwa-bij-onderzoek-naar-gezondheidsgevolgen-ggo-mais-en-roundup.pdf
EFSA Journal 2012;10(10):2910
8
Review of the Séralini et al. (2012) publication
and a Roundup-tolerant genetically modified maize. Food and Chemical Toxicology
http://dxdoi.org/10.1016.j.fct.2012.08.00– Pre-release version dated 19th September 2012.
Kaspareit, J. and Rittinghausen, S (1999) Spontaneous neoplastic lesions in Harlan Sprague-Dawley
rats. Exp Toxic Pathol 51: 105-107.
Kilkenny C, Browne WJ, Cuthill IC, Emerson M, Altman DG (2010) Improving Bioscience Research
Reporting: The ARRIVE Guidelines for Reporting Animal Research. PLoS Biol 8(6): e1000412.
doi:10.1371/journal.pbio.1000412.
EFSA Journal 2012;10(10):2910
9

Une question fréquente

Des étudiants nombreux posent (en substance) la même question : 

"Passionné(e) de chimie et de cuisine, je souhaite orienter mes futurs travaux  vers un domaine qui me permettra d'allier ces deux passions."



Comment répondre ? 

Analysons d'abord du point de vue de l'emploi, car il serait irresponsable de ne pas envisager que les études conduisent à un travail (et l'on sait combien j'aime le mot "travail", qui donne le mot "travaux" figurant dans la question posée).

Il y a l'industrie, qui produit des biens et des services, et l'administration, qui ne devrait être qu'un "appui" à l'industrie : si l'on fait des routes, c'est pour que la nation -qui les paye- les utilise, pas seulement pour que ceux qui les font -qui reçoivent leur financement de la nation-, non ?

Donc il semble légitime d'inviter les étudiants à penser qu'ils doivent plutôt viser un travail dans l'industrie... en se souvenant que les Canadiens ont raison de nommer "industrie" le secteur de la restauration commerciale, les restaurants en un mot : pas de différence de nature entre un cuisiniers avec quelques employés, dans un restaurant, et une petite entreprise de quelques personnes.

Un travail dans l'industrie ? S'ils sont intéressés par la "cuisine", il faut donc inviter nos jeunes amis à viser l'industrie alimentaire... dans toute sa diversité : cela va de la boulangerie, au restaurant, au fournisseurs de denrées pour le restaurant, au producteur de spécialités, jusqu'à la multinationale qui produit ou distribue des produits alimentaires.
Il y a donc du choix, des possibilités d'emploi !


Cela dit, une personne qui travaille dans ces secteurs fera-t-elle de la "chimie" et de la "cuisine" ? 

Analysons les termes :

La cuisine, d'abord : il s'agit d'une activité qui allie lien social, art, technique, mais dans des proportions qui varient, de la baraque à frites (technique) au restaurant de haute cuisine (art). Pour faire de la bonne cuisine technique, il faut être un bon technicien. Pour faire de la belle cuisine artistique, il faut être un artiste.

La chimie, ensuite : le terme est aujourd'hui confus, mais il ne tient qu'à nous qu'il le devienne demain moins.
Historiquement la chimie était un "art chimique", c'est-à-dire une activité technique : fabrication de savons, métaux, cosmétiques, aliments, etc. Puis lentement, une composante technologique s'est ajoutée, puis une composante scientifique.
De quoi parle notre jeune ami : de technique ? Produire des aliments ? Dans l'acception ancienne, produire un aliment ou orchestrer des réarrangements d'atomes ("réactions chimiques"), c'est pareil. De technologie : améliorer la technique par la connaissance des réarrangements d'atomes, c'est bien la mission des ingénieurs de l'industrie alimentaire. Science ? Là, il s'agit de "faire des découvertes", et la cuisine est bien éloignée, parce que la science n'a pas vocation de produire à manger.

A ce jour, le mot "chimie" pose donc problème, parce que l'on confond la science chimique et ses applications. Or la chimie a si mauvaise presse que l'industrie chimique voudrait ne plus être nommée ainsi, alors que la science chimique voudrait conserver le nom.
C'est peut-être l'occasion de réserver le nom de "chimie" à la science des réarrangements d'atomes (voir mon livre La Sagesse du Chimiste, Ed JC Béhar), ce qui conduirait à répondre à notre jeune ami qu'il n'y aura jamais de chimie en cuisine !

Finalement, notre jeune ami veut-il être scientifique, technologue (ingénieur), technicien ou artiste ?

J'ai l'espoir que cette analyse, qui conduit inévitablement à la dernière question, l'aidera à dépasser les fantasmes que nous avons tous, notamment de croire que l'on peut mêler la science chimique et l'art culinaire. Répétons qu'il n'existera jamais de carré rond !


samedi 6 octobre 2012

Les savanturiers

Fabienne Chauvière me fait l'amitié de me recevoir sur France Inter : http://www.franceinter.fr/emission-les-savanturiers-herve-this-physico-chimiste

mercredi 3 octobre 2012

Voulez-vous tchater avec moi ?

Un tchat organisé par le site Futura Sciences, qui tournera autour de la cuisine note à note, le 10 octobre à 11 heures :
http://www.canalchat.com/chat-herv-this-dialoguez-en-direct-avec-1274.html

mardi 2 octobre 2012

Un nouveau trophée Louis Pasteur, pour le Pôle régional Franche Comté de la Fondation Science & Culture Alimentaire

Pour la huitième année consécutive, l'ISBA (Institut des Sciences, des
Biotechnologies et de l'Agroalimentaire de Franche Comté) fédérant les
2 ENIL (Ecole Nationale d'Industrie Laitière) de Poligny et de Mamirolle,
organise les Trophées de l'Innovation Louis Pasteur.

Cet événement s'inscrit dans le cadre du pôle régional Franc-Comtois
de la fondation nationale "Science et Culture Alimentaires".
Il permet de sensibiliser de nombreux étudiants, à l'échelle nationale,
aux problématiques de l'innovation dans les métiers de l'agroalimentaire
et à la prise en compte de la dimension nutritionnelle des produits
développés, garante d'une offre alimentaire française de qualité.

Il est parrainé par Hervé This et est organisé en partenariat avec
l'Académie des Sciences, la Maison Louis Pasteur (Arbois) et l'INRA.
Le Conseil Régional de Franche Comté ainsi que la Direction Régionale
de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Forêt (via le Programme
Régional de l'Alimentation) apportent leur soutien financier à cette
initiative.

Après le succès de la 7ème édition dont la remise des prix (15 mai
2012) a été effectuée dans les locaux de la Maison de la Vache Qui Rit,
à Lons le Saunier, et les nombreux retours positifs reçus (industriels,
monde scientifique, étudiants, formateurs...), il est déjà temps de
penser à l'édition 2013 ! La remise des prix aura lieu le 04 avril 2013.
Cette première annonce vise à assurer la participation la plus large de
groupes d'étudiants.


le règlement 2013 sur demande.

Cordialement,

AgroParisTech participe à la semaine du goût


Jamais la cuisine n’a autant été à la mode. Cocooning et grands chefs emplissent les écrans. Il était temps qu’ AgroParisTech apporte son éclairage, d’autant que l’établissement a abrité de 1989 à 2000 le premier Musée de la gastronomie, inauguré par Jack Lang, Henri Nallet, Joël Robuchon ou Alain Sendrens. Désormais, le Musée du Vivant montre une partie de ses splendides collections sur ce sujet, à la fois sur les murs de la rue Claude Bernard et dans une exposition de circulation gratuite en partenariat avec la Ligue de l’Enseignement. Un film est en préparation sur l’histoire de la gastronomie, qui accompagnera, dans une vision historique, l’émergence de toutes les initiatives temporaires dans ce domaine liées au classement au patrimoine mondial du repas gastronomique français et la création d’une Cité de la gastronomie. Bien sûr, le site de Massy sur l’agroalimentaire a été associé, comme des chercheurs tels Hervé This, Marc Dufumier (et d’autres pour ce travail en cours d’élaboration).
A signaler :
- à partir du jeudi 11 octobre, en liaison avec le colloque mondial Patrimoine de l’écologie et écologie du patrimoine, lancement pour plusieurs mois de l’exposition MANGER. Alimentation, gastronomie, santé sur les murs de la rue Claude Bernard. En parallèle, le Musée du vivant et la Ligue de l’Enseignement (www.decryptimages.net) offrent une version complète en 41 panneaux, téléchargeable gratuitement en ligne, de diffusion massive pour toutes les institutions en France et à l’étranger, même disposant peu de moyens.
- Hervé This fera le jeudi 11 octobre à partir de 17h quelques animations sur la gastronomie moléculaire et la cuisine note à note rue Claude Bernard.
- le mardi 16 octobre à 18h en amphithéâtre rue Claude Bernard, projection de Se nourrir (Laos) en présence de Marc Dufumier et du cinéaste Jean-Hugues Berrou.
-  le jeudi 18 octobre à 17h en amphithéâtre rue Claude Bernard, projection de Se nourrir (France) en présence de Gilles Trystram et du cinéaste Jean-Hugues Berrou.

OMG, encore

La cuisine est souvent traitée de façons franchouillarde et réactionnaire dans Marianne, mais :

Pour information: 51  scientifiques français et étrangers viennent d' écrire un article dans Marianne pour révéler leurs doutes profonds sur la fiabilité de l’étude sur le maïs transgénique NK603 réalisée par l’équipe de Gilles–Eric Seralini et financée par le CRIIGEN.

Ces chercheurs de l’ INRA, CNRS, INSERM, universités, (France, Belgique, Canada, Italie, USA, Australie, Brésil, Suisse, Angleterre)  sont les suivants:

Yannick Andréol, Dominique Anxolabehere, Francine Casse, Bruce Chassy, Gérard Corthier, Yvette Dattée, Alain Deshayes, Michel Dron, Dusco Ehrlich, Marc Fellous, Christian Ferault, Claude Gaillardin, Patrick Gaudray, Pascal Genschik, Nicole Grignon, Rosine Haguenauer-Tsapis, Danièle Hernandez-Verdun, Klaus-D Jany, Dominique Job, Philippe Joudrier, Claudine Junien, David Klatzmann, Hubert Laude, Chris Leaver, Olivier Lemaire, Pierro Marandini, Bernard Mauchamp, Claude Mawas, Alan McHugan, Piero Morandini, Jean-François Morot-Gaudry, Vovian Moses, C.S Prakash, Wayne Parrott, Gérard Pascal, Alain Pavé, Georges Pelletier, Georges Periquet, Jean-Claude Pernollet, Dominique Planchenault, Ingo Potrykus, Francis Quetier, Catherine Rameau, Hubert de Rochambeau, Pascal Simonet, Lucia de Souza, Maxime Schwartz, David Tribe, Daniel Vaiman, Marc Van Montagu, Robert Wager.




Dans cette liste, toute les personnes que je connais personnellement sont droites (au sens de l'honnêteté intellectuelle et financière)

dimanche 30 septembre 2012

La technologie !

Nouvelles technologies, haute technologie... Trop souvent, le mot "technologie" est utilisé à la place de technique, comme si les techniciens avaient honte de leur pratique technique, et voulaient s'élever ! Pourtant, un bon technicien est mieux qu'un mauvais technologue, et, sans technicien, pas de production, technologue ou pas !

En réalité, l'ordinateur n'est pas un objet de "haute technologie" : c'est un objet technique moderne. Complexe, parfois.

La technologie, il faut le répéter, c'est l'activité d'étude (logos) de la technique (techne, faire) en vue de l'amélioration de la production technique.
Les ingénieurs sont des technologues.


Toutes ces généralités pour introduire une question que je reçois par email :


"Je suis un français amateur de cuisine et de sciences (j'ai fait des études de mathématiques) je réside en Australie pour un an au moins.
L'objet de ce courriel est le suivant: en absence de fouet électrique et autres artifices,  j'ai monté des oeufs en neige à la main en vu de préparer une crème au caramel pour nous échapper de la gastronomie locale (avec succès!). Alors qu'en France il me fallait en mon souvenir plus de dix minutes, ici seules quelques unes suffisent.
Je pensais que peut être une pression atmosphérique plus basse peut justifier ce phénomène, à moins que le soleil m'ait fait perdre mes repères culinaires."





Ma réponse est la suivante :  Rassurez vous, les blancs montent de la même façon dans tous les pays... mais le fouet peut changer quelque chose : si vous prenez deux fouets à la fois, le nombre de fils qui poussent l'air est doublé, et l'efficacité aussi ! 
Utiliser un fouet avec beaucoup de fils, ou bien utiliser deux fouets en même temps au lieu d'un seul, c'est faire une technique améliorée par une réflexion technologique !

Encore, à propos d'un article récent

C'est amusant (si l'on peut dire), mais les bons scientifiques que je côtoie semblent d'accord.
Le lien suivant est éclairant.

Pour bien comprendre, il faut savoir que quand on lance une pièce de monnaie non truquée, elle tombe effectivement une fois sur deux en moyenne sur pile, ou sur face.
Toutefois, il est parfaitement possible d'avoir 1000 fois pile de suite.

L'analyse statistique est un bon moyen de savoir quelle est la probabilité que ce dernier "événement" se produise. Et un travail scientifique quel qu'il soit doit tenir compte de la variabilité du monde.

Autrement dit, un travail scientifique qui ne fait pas bien l'analyse statistique est minable.

Et voilà pourquoi le lien suivant est important :

http://www.math.u-psud.fr/~lavielle/NK603A_lavielle.html

bonne lecture

samedi 29 septembre 2012

Le concours de cuisine note à note 1. Les consistances

Voici l'annonce CORRIGEE du Concours de cuisine note à note :


https://sites.google.com/site/travauxdehervethis/Home/actualites/concours-de-cuisine-note-a-note-1-les-consistances


Jeu-Concours
de
Cuisine Note à Note N°1
















1Les consistances



Organisateurs :
Odile Renaudin (www.sciencesetgastronomie.com) , Yolanda Rigault (yolanda.rigault@wanadoo.fr), Hervé This (herve.this@paris.inra.fr)





Introduction : la « Cuisine Note à Note »

La « cuisine note à note » est une cuisine qui n'utilise plus de fruits, légumes, viandes ou poissons, mais plutôt des composés purs, pour construire des aliments.
Toutefois, on comprend que, pour parvenir pratiquement à produire des oeuvres en un temps raisonnable, des « raccourcis » puissent être empruntés : il est admis que l'on puisse notamment employer des « fractions », mélanges de composés formés par fractionnement des produits végétaux ou animaux.
Pour en savoir plus, voir  annexe ci dessous.


L'objet du concours :

Pour cette première édition des Cours de Cuisine Note à Note, il est proposé de réaliser de un  à trois aliments qui devront avoir au minimum, pour chacun  :
deux parties (ou plus) de consistances différentes, dont une dure (craquant, croustillant, cassant...) et une molle
chaque partie devra être structurée ; par « structuré », on entend que la partie considérée ne doit pas avoir une microstructure homogène, mais, au contraire, être faite de différentes phases, de consistances différentes (par exemple, la « conglomèle » représentée ci-dessous est faite de « perles » à coeur liquide collées les unes autres autres ; par exemple, un nougat est structuré, puisqu'il comprend des pistaches dans la masse blanche... qui n'est pas « note à note » ; par exemple, les surimi sont des protéines de poisson filées)












Pour ces productions, l'emploi de tissus végétaux (fruits, légumes) ou animaux (viande, oeufs, poissons) est interdit. En revanche, on pourra utiliser :
des composés purs (eau, éthanol, saccharose, amylopectine...)
des fractions obtenues par fractionnement ou craquage de tissus végétaux ou animaux (on privilégiera toutefois des fractions non classiques)


Chaque aliment préparé  (maximum 3) devra être :
1. décrit par une recette (maximum deux pages en Romain corps 12, voir document joint) précisant
1. les ingrédients utilisés, avec les quantités
2. le mode opératoire
2. photographié (cinq photographies maximum, si l'on veut représenter des étapes de la réalisation), car c'est notamment sur ce critère que le jury devra trancher



Critères d'évaluation :
Faisabilité, reproductibilité
L'utilisation de composés purs sera préférée à l'utilisation de fractions.2
Evidemment, les réalisations ne devront pas être toxiques
La complexité gustative sera privilégiée : on notera mieux un aliment qui aura, saveur, odeur, couleur, consistance, forme, stimulations trigéminales...


Qui participe ?
Ce concours est gratuit, ouvert à tous.


Dates :
Inscriptions ouvertes jusqu'au 15 janvier 2013
Dernier envoi des dossier : 30 mars 2013


Evaluation par le jury :
30 mars 2013-15 avril 2013


Remise des prix :
Vendredi 26 avril 2013 après midi, AgroParisTech, Paris.


Les prix seront offerts par les partenaires.
Les meilleurs réalisations seront affichées sur plusieurs sites (Scienceetgastronomie.com, Forum Note à Note d'AgroParisTech...). Elles feront l'objet d'expositions itinérantes.  Jeu-Concours
de
Cuisine Note à Note N°1
















1Les consistances



Organisateurs :
Odile Renaudin (www.sciencesetgastronomie.com) , Yolanda Rigault (yolanda.rigault@wanadoo.fr), Hervé This (herve.this@paris.inra.fr)





Introduction : la « Cuisine Note à Note »

La « cuisine note à note » est une cuisine qui n'utilise plus de fruits, légumes, viandes ou poissons, mais plutôt des composés purs, pour construire des aliments.
Toutefois, on comprend que, pour parvenir pratiquement à produire des oeuvres en un temps raisonnable, des « raccourcis » puissent être empruntés : il est admis que l'on puisse notamment employer des « fractions », mélanges de composés formés par fractionnement des produits végétaux ou animaux.
Pour en savoir plus, voir  annexe ci dessous.


L'objet du concours :

Pour cette première édition des Cours de Cuisine Note à Note, il est proposé de réaliser de un  à trois aliments qui devront avoir au minimum, pour chacun  :
deux parties (ou plus) de consistances différentes, dont une dure (craquant, croustillant, cassant...) et une molle
chaque partie devra être structurée ; par « structuré », on entend que la partie considérée ne doit pas avoir une microstructure homogène, mais, au contraire, être faite de différentes phases, de consistances différentes (par exemple, la « conglomèle » représentée ci-dessous est faite de « perles » à coeur liquide collées les unes autres autres ; par exemple, un nougat est structuré, puisqu'il comprend des pistaches dans la masse blanche... qui n'est pas « note à note » ; par exemple, les surimi sont des protéines de poisson filées)












Pour ces productions, l'emploi de tissus végétaux (fruits, légumes) ou animaux (viande, oeufs, poissons) est interdit. En revanche, on pourra utiliser :
des composés purs (eau, éthanol, saccharose, amylopectine...)
des fractions obtenues par fractionnement ou craquage de tissus végétaux ou animaux (on privilégiera toutefois des fractions non classiques)


Chaque aliment préparé  (maximum 3) devra être :
1. décrit par une recette (maximum deux pages en Romain corps 12, voir document joint) précisant
1. les ingrédients utilisés, avec les quantités
2. le mode opératoire
2. photographié (cinq photographies maximum, si l'on veut représenter des étapes de la réalisation), car c'est notamment sur ce critère que le jury devra trancher



Critères d'évaluation :
Faisabilité, reproductibilité
L'utilisation de composés purs sera préférée à l'utilisation de fractions.2
Evidemment, les réalisations ne devront pas être toxiques
La complexité gustative sera privilégiée : on notera mieux un aliment qui aura, saveur, odeur, couleur, consistance, forme, stimulations trigéminales...


Qui participe ?
Ce concours est gratuit, ouvert à tous.


Dates :
Inscriptions ouvertes jusqu'au 15 janvier 2013
Dernier envoi des dossier : 30 mars 2013


Evaluation par le jury :
30 mars 2013-15 avril 2013


Remise des prix :
Vendredi 26 avril 2013 après midi, AgroParisTech, Paris.


Les prix seront offerts par les partenaires.
Les meilleurs réalisations seront affichées sur plusieurs sites (Scienceetgastronomie.com, Forum Note à Note d'AgroParisTech...). Elles feront l'objet d'expositions itinérantes.





mercredi 26 septembre 2012

On me demande des explications

Un ami m'interroge sur une de mes déclarations, à savoir que j'ai compris que la cuisine note à note permet de doubler la production agricole !

Je m'explique : l'un de mes intérêts, dans le développement de la cuisine note à note, c'est d'enrichir les agriculteurs, en leur proposant de fractionner ou de craquer les produits de l'agriculture, à la ferme (on peut pousser la division au point que l'on veut, mais c'est une autre question). L'idée est à la fois d'échapper à certains quotas, et aussi de faire de la valeur ajoutée, raison pour laquelle j'avais organisé une démonstration de l'osmose inverse et aussi pour laquelle j'avais invité Jean-Louis Escudier pour présenter le craquage du raisin et du vin.

Bref, si l'on élimine l'eau des produits agricoles dans les exploitations :
1. on évite le pourrissement lors du transport
2. on évite de transporter de l'eau



Eviter de transporter de l'eau ? C'est une question d'énergie.
Eviter le pourrissement ? Le chiffre terrible à savoir est le suivant : jusqu'à 45 % des denrées agricoles sont perdues, entre la ferme et la table. En enlevant l'eau, on évite cette perte.

Mais, en revanche, du côté des citoyens, il faudra apprendre à cuisiner avec les nouvelles fractions. D'accord, si ce sont des polyphénols totaux, ou des pigments hydrophobes totaux, par exemple, ce ne sera pas de la "cuisine note à note" pure, mais qu'importe : ce qui compte, c'est que la cuisine évolue dans un sens qui me semble utile.

Des liens !

Voici les liens pour la vidéo de la présentation du livre "la cuisine Note à Note":

Podcast général AgroParisTech : http://podcast.agroparistech.fr/groups/agroparistech/weblog/f4494/La_cuisine_Note_a_Note.html

Podcast Gastronomie Moléculaire : http://podcast.agroparistech.fr/users/gastronomiemoleculaire/weblog/d1c19/La_cuisine_Note_a_Note.html

il y a des liens pour télécharger au format MP4

dimanche 23 septembre 2012

Des images des bouchées note à note préparées par les chefs des Toques Blanches Internationales le 20 septembre 2012


Cocktail « This-Potter »
réalisé par Marie Soyer

Boisson alcoolisée, à base de polyphénols et d’arômes artificiels de fruits (citron, orange, cassis)
3 litres d’eau
550 g de vodka neutre à 40°
9 g de polyphénol
3 g de sel
130 g de sucre
50 g de glucose perlé
2 g d’acide tartrique
25 g de « vanille artificielle » (solution de vanilline
4 gouttes d'arôme artificiel orange
10 gouittes d’arôme artificiel citron
9 gouttes d'arôme artificiel cassis






« Gâteau d'amylopectine »
Réalisé par Lucile Bouche


Pas loin du pain, pour faire des bases, etc…

500 g de fécule de pomme de terre : torréfier
10 g de poudre de blanc d’œuf avec environ 350 g d’eau, sel ; fouetter un peu
Mélanger les deux
Cuire à 180° pendant 14 mn.
Pour crouter, on peut aussi essayer le cookal, toaster, saisir à la poêle ou plancha



Rouge, vert, blanc
réalisé par Mickael Foubert



Appareil liquide rouge :
40 g de poudre de tomate, 200 g d’eau, 10 g de glucose atomisé , 1 g de sel , 5 g de monoglutamate de sodium , arome artificiel cassis

Appareil boule blanche :
10 g depoudre de lait , 4 g de carraghénanes iota , 2 g d’agar agar , 1 g de sel, , 10 g de poudre de yaourt , 200 g d’eau, , 100 g de petit lait

Tuile verte :
50g de isomalt , 4g de sel, arome basilic, colorant vert








« Steak haché » ou « jambonnette »
Réalisé par Julien Lasry

Produit dont la texture s'apparente à celle de viande hachée

100 g de surimi rincé à l’eau
8 g de bouillon artificiel : en imbiber le surimi
hacher pour faire une purée
Ajouter :
5 g de lécithine de soja
2 g de fécule de pomme de terre
10 g de poudre de blanc d'oeuf
eau pour ajuster la consistance
Cuire à la poêle ou plancha ou frire…
(le résultat s'apparente à du steack haché ; parfois le goût peut-être très proche du foie….)

Possibilité de panner :
Passer à la poudre de blanc d’œuf puis à la fécule de maïs torréfiée ; répéter avant friture.

Voir le « pain de fécule » et « payonnaise » tomatée pour faire de petits «burgers »

 
«  Emulsion du 20 septembre »,
réalisée par Jean-Pierre Lepeltier


0.57 g de protéine délayée dans une cuillère à café de vodka (ou eau)
½ litre d’huile
Aromatiser par du glacis de tomate (au goût) pour le « burgger » ou selon utilisation…





 
Boules d’orange en feu,
réalisées par Laurent Renouf



Pour 30 sphères diamètre 3 ou 4 cm

45 g de blancs d'oeuf en poudre
1 g de sel
600 g d’eau
200 g de sucre semoule (saccharose)
14 g d’arôme orange artificiel
25 g de solution d'anéthole (ou de ricard)
1 g de colorant orange ou de bêta carotène
Monter dans une sphère en plastique transparante, cuire en four vapeur à 80° pendant 5 mn. Au service, sucre et arome artificiel violette (ou alpha ionone)


 



vendredi 21 septembre 2012

Suite d'un précédent

OGM : "Le protocole d'étude de M. Séralini présente des lacunes rédhibitoires"
Le Monde.fr | 20.09.2012 à 15h37 • Mis à jour le 21.09.2012 à 09h42
Par Audrey Garric (propos recueillis par)

L'étude choc sur les effets des OGM sur les rats, conduite par le biologiste Gilles-Eric Séralini, a déclenché, mercredi 19 septembre, une tempête médiatique. Au point de pousser le ministre de l'agriculture, Stéphane Le Foll, à déclarer vouloir revoir les procédures d'homologation des organismes génétiquement modifiés au sein de l'Union européenne. Néanmoins, une partie de la communauté scientifique, qui ne cache pas son scepticisme, appelle à la prudence.
Pour Gérard Pascal, ancien toxicologue spécialiste des OGM à l'Institut national de la recherche agronomique (INRA), aujourd'hui consultant pour des entreprises agroalimentaires, cette étude, qui suggère des effets délétères sur le rat liés à la consommation de maïs NK603 (tumeurs mammaires, troubles hépatiques et rénaux, espérance de vie réduite) présente de "très sérieuses lacunes, qui invalident ses résultats".
Lire : Un maïs OGM de Monsanto soupçonné de toxicité

Quelles sont les critiques qui peuvent être portées contre le protocole d'expérimentation mené par le Pr Séralini ?
Gérard Pascal : L'étude présente tout d'abord des faiblesses statistiques majeures. Selon les normes établies par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), les études de cancérogénèse, c'est-à-dire le suivi du développement éventuel de tumeurs après l'exposition à une substance, doivent se baser sur des groupes d'au moins cinquante animaux de chaque sexe pour pouvoir établir une analyse statistique représentative. Or, l'étude de Gilles-Eric Séralini se fonde sur neuf groupes de vingt rats et un groupe témoin de la même taille. Au lieu de deux cents rongeurs au total, il en aurait fallu un millier. Pour se défendre, M. Séralini argue que ses travaux ne sont pas une étude de cancérogénèse ; mais en réalité, l'essentiel de ses résultats tourne autour des formations de tumeurs. Il est dommage qu'il ne se soit pas donné les moyens d'établir de vraies statistiques. Au lieu de cela, il doit y avoir des écarts-types énormes dans cette étude.
Deuxième biais de taille : l'équipe de chercheurs a choisi, pour les expérimentations, une espèce de rats qui développent spontanément des tumeurs. Il s'agit de la souche dite de Sprague-Dawley, connue pour contracter des cancers de manière fréquente. Une étude publiée dans la revue Cancer Research en 1973 avait notamment montré une incidence de 45 % de cette pathologie chez ces rongeurs, sans la moindre intervention. C'est pourquoi cette souche n'est jamais utilisée pour des études de cancérogénèse.

Vous dénoncez par ailleurs des insuffisances dans la présentation des résultats...
L'étude ne fournit aucune indication sur le régime alimentaire des rats, en dehors des doses de maïs transgénique délivrées. Or, avec la souche de rats utilisée, l'on sait que les paramètres environnementaux, et notamment l'alimentation, jouent un rôle important. Les travaux ne présentent par ailleurs pas d'analyse poussée des constituants du maïs, sur lequel on aurait pu trouver des résidus de mycotoxines, c'est-à-dire des contaminants produits par certains champignons. Enfin, la publication scientifique manque de données chiffrées sur la fréquence des pathologies observées et sur les analyses biochimiques, comme la glycémie ou la cholestérolémie.
Toutes ces lacunes sont rédhibitoires pour une étude scientifique. C'est pourquoi je ne comprends pas que ces travaux aient été publiés dans la Food and Chemical Toxicology, une revue très sérieuse qui rend obligatoire la relecture par les pairs.

A-t-on, au final, réagi trop vite par rapport à cette étude ?
La médiatisation de cette étude est démesurée et la façon dont elle a été dévoilée très inhabituelle : les journalistes qui l'ont lue avant sa présentation ont dû signer une clause de confidentialité et elle a été dévoilée lors d'une conférence de presse sur invitation, avant sa parution dans la Food and Chemical Toxicology, de sorte que tous les scientifiques n'y ont pas eu accès pour l'analyser. Cela ressemblait totalement à une opération de promotion pour le livre de Gilles-Eric Séralini [Tous cobayes !, éd. Flammarion] sorti dans le même temps.
J'ai par ailleurs été scandalisé par la réaction du gouvernement, qui a appelé à un examen plus strict des OGM, avant même l'avis scientifique des autorités compétentes. L'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), en France, et l'Autorité européenne de sécurité des aliments (AESA), dans l'Union européenne, doivent en effet examiner les travaux et demander toutes les données aux chercheurs.

M. Séralini réfute les avis de l'Anses et l'AESA, au motif que leurs experts ne seraient pas indépendants de l'industrie...
Gilles-Eric Séralini et son équipe ne sont pas non plus totalement indépendants : leurs travaux ont, entre autres, été financés par l'association Ceres, qui rassemble notamment des entreprises de la grande distribution. Or, Auchan ou Carrefour ont basé une partie de leur stratégie marketing sur la promotion des produits sans-OGM.
Au final, l'étude donne l'impression que ses auteurs ont trouvé seulement ce qu'ils souhaitaient trouver. Sans compter qu'ils n'en sont pas à leur coup d'essai : Séralini a déjà publié plusieurs études dont le protocole et les résultats ont été désavoués par la communauté scientifique.
Malgré tout, cette étude est-elle vraiment la seule à avoir examiné les effets à long terme des OGM sur des animaux ?
Effectivement, il n'y a jamais eu d'étude de cancérogénèse liée aux OGM ni d'étude toxicologique à long terme. La plupart des travaux sur le sujet, rassemblés dans une analyse publiée en mars-avril dans la Food and Chemical Toxicology, ont été menés sur des durées de trois mois. Si certains ont bel et bien duré plus longtemps, jusqu'à un an, ils ne portent pas sur des espèces de rongeurs, mais sur des animaux plus gros. Or, si une étude de deux ans est significative sur un rat car elle couvre les deux-tiers de son espérance de vie, travailler un an sur un chien n'est pas suffisant car cela représente à peine 10 % de sa durée de vie. L'ampleur des travaux du professeur Séralini est donc sans précédent.
Audrey Garric (propos recueillis par)

L'ambition...

Oui, l'ambition est mauvaise, quand elle conduit à marcher sur les autres... mais l'ambition de bien faire ?

Prochain séminaire de gastronomie moléculaire

Chers Amis

lors du dernier séminaire, les participants ont voté le thème de notre prochaine rencontre.

Il a donc été décidé d'explorer si, comme le disent d'anciens  livre de cuisine, le farinage des échantillons de pomme de terre avant la friture change quelque chose (à part sans doute noircir davantage l'huile).

Au plaisir de vous y retrouver.

Faut-il vraiment avoir peur des OGM ?

L'étude sur les OGM fortement contestée

Mots clés : OGM
De nombreux scientifiques mettent en avant des problèmes méthodologiques et statistiques dans l'étude affirmant la toxicité des OGM sur des rats.
Echantillons non representatifs, souche de rats fortement prédisposée au développement de tumeurs, manque d'informations sur le dispositif expérimental: l'étude française qui a défrayé la chronique mercredi en montrant une hausse du nombre de cancers et de la mortalité des rats nourris avec un maïs génétiquement modifié de Monsanto est aujourd'hui sous le feu des critiques tant en France qu'à l'étranger.
Ce décalage de 24 heures provient du fait que la communauté scientifique n'a pu avoir accès à l'étude à paraître dans la revue Food and Chemical Toxicology que mercredi à 15 heures. Soit bien après les médias, comme le Nouvel Observateur, qui ont révélé ce «scoop» moyennant «la signature d'une clause de confidentialité». C'est du moins, ce qu'expliquait le matin même au Figaro, l'assistante de Gilles-Eric Séralini, professeur de biologie moléculaire à l'université de Caen et principal auteur de l'étude. Résultat: des images chocs de rats déformés par des tumeurs monstrueuses, et des propos définitifs sur la dangerosité des OGM, «enfin avérée», ont circulé toute la journée sans qu'il soit possible pour d'autres scientifiques d'apporter la moindre contradiction.

«Un échantillon bien trop faible»

«Cela ne vaut pas un clou, confiait ce matin au Figaro, le toxicologue Gérard Pascal après avoir pu enfin procéder à une lecture approfondie du travail de ses collègues. Pour faire une étude de cancérologie sérieuse sur deux ans, il faut des groupes d'au moins 50 rats. Or ici, ils n'en comptent que dix. Du fait des décès spontanés qui surviennnent pendant l'expérience, l'échantillon est bien trop faible pour tirer la moindre conclusion. Enfin, la souche de rats utilisée est réputée pour développer spontanément des cancers mammaires.» La littérature scientifique montre en effet qu'au bout de deux ans, 90 % de ces rongeurs attrapent un cancer. Qu'ils aient mangé ou non des OGM.
De son côté, le Pr Marc Fellous, ancien président de la Commission du génie biomoléculaire, pointe le manque d'information sur le régime alimentaire des rats. «A part le maïs OGM, on ne sait pas ce qu'ils ont mangé. De plus, le maïs renferme des mycotoxines, des substances naturelles fortement cancérigènes. A-t-on mesuré leur concentration? La publication ne le dit pas».

«Hypermédiatisation»

«Pour bien faire, il faudrait que l'Agence française de sécurité sanitaire et le Haut conseil des biotechnologies (mandatés hier par le gouvernement pour donner un avis sur cette étude choc, NDLR) ne se limitent pas un examen des dossiers individuels des rats mais conduisent une enquête de terrain afin, notamment, de consulter les carnets de laboratoire ou les coupes histologiques» renchérit Gérard Pascal.
Pressé par le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, de rendre ses résultats «le plus vite possible», le Pr Frédéric Pagès, qui préside le comité scientifique du Haut conseil des biotechnologies, a déclaré ce matin qu'il prendra avec ses collègues «le temps nécessaire pour produire une analyse consistante sans impératif de calendrier». Mais il s'est d'ores et déjà insurgé contre «l'exploitation tout sauf scientifique des photos» de rats malades et «l'hypermédiatisation» de ces travaux.

«Un coup médiatique soigneusement préparé»

A l'étranger, les médias ont accordé eux aussi une large place à l'information, particulièrement en Californie, où l'État envisage de rendre obligatoire l'étiquetage des aliments contenant des éléments transgéniques. Ce projet de loi qui va être soumis à référendum en novembre est une première aux États-Unis, où les OGM sont considérés comme des aliments comme les autres.
«Ce n'est pas une publication scientifique innocente, mais un coup médiatique soigneusement préparé», critique dans le New York Times, Bruce Chassy, professeur émérite des sciences de l'alimentation à l'université de l'Illinois. Contrairement à beaucoup de leurs homologues français, les médias américians n'ont pas omis de préciser que le Pr Séralini est ouvertement opposé aux OGM et que ses travaux ont été financés par le Criigen, une association militant contre les biotechnologies, et par deux géants de la grande distribution, Auchan et Carrefour, en pointe sur la vente de produits «bio» ou garantis sans OGM…

Américains et britannique très critiques

Les scientifiques américains ou britanniques se montrent eux aussi très critiques sur les résultats et la méthodologie des travaux de l'équipe française. Pour Anthony Trewavas, de l'université d'Edimbourg, il aurait dû y avoir autant de rats testés avec OGM que de rats dans le groupe témoin (alimentation sans OGM), ce qui n'était pas le cas, rapporte le New Scientist.
Le Los Angeles Times, comme d'autres titres, s'étonne que la gravité des symptômes observés n'augmente pas avec la dose d'OGM et d'herbicides donnés aux rats. Les rongeurs mâles nourris avec 33 % d'OGM vivent ainsi plus longtemps que ceux qui n'en avaient que 11 % dans leur alimentation et même que ceux qui n'en mangent pas du tout. «On observe probablement les variations d'un risque normal de développement de tumeurs au sein d'une petite population de rats», estime dans le même journal, Kevin Folta, biologiste de l'université de Floride, à Gainsville.