Je commence à avoir l'habitude de ne pas être politiquement correct,
mais si je supporte ainsi les critiques, c'est parce que j'ai un
objectif supérieur : le bien des étudiants!
Et puis, le dogme est quelque chose d'assez ennuyeux, et stérile, une façon paresseuse de ne pas penser, non?
Dans
nos cercles universitaires, il y a ainsi l'expression "sauver la
recherche" : je me suis exprimé précédemment sur la différence entre
"recherche" et "recherche scientifique", ou encore "recherche
technologique". Sauver la recherche : laquelle? La recherche artistique?
La recherche technologique?
La recherche artistique
ne relevant pas du champ de la science, je crois qu'il faut laisser aux
artistes le soin de s'en préoccuper. Pour nos champs "scientifiques", la
seule qui nous concerne est la recherche... scientifique : normal, non?
La recherche technologique? Puisque la technologie
est (relisons le mot, cherchons son étymologie, au lieu de projeter nos
acceptions très idiosyncratiques) le perfectionnement de la technique,
laissons à l'industrie le soin de faire son travail, et consacrons-nous,
dans les laboratoires scientifiques, à produire des connaissances qui
seront utiles pour l'innovation technologique, le transfert
technologique. Sans ces connaissances nouvelles, les ingénieurs ne
pourront transférer que de vieilles choses, et leur sacro-sainte
innovation sera très périmée.
Donc la recherche? Non, la science. Abandonnons le mot "recherche", qui est un fourre-tout confus, et parlons de science.
Faut-il
"sauver la science"? Aux échecs, la défense sait bien qu'elle est
désavantagée. Donc ne sauvons pas la science, mais développons la très
positivement, en n'oubliant pas de penser que c'est la production
scientifique qui fera l'innovation, laquelle devra être, ensuite, le
travail de l'industrie, des ingénieurs.
Alors, la
"formation par la recherche", dans ce contexte? Veut-on dire "formation
par la science"? Pourquoi pas, mais qui pourra démontrer que la
formation par la science est une bonne formation pour des élèves
ingénieurs? Pourquoi l'entraînement à la recherche des mécanismes des
phénomènes (la science expérimentale) serait-il utile à l'exercice du
métier d'ingénieur?
Après tout, l'ingénieur doit savoir chercher
des connaissances, et les transférer. Je ne vois pas que, dans ces
tâches, la pratique scientifique intervienne.
A ce stade, j'ai bien peur d'être gravement dans l'erreur. Qui aura la gentillesse de réfuter l'argumentation précédente?
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