Farine 45 ou 55 ?
Hélas, les
fabricants de farine ne nous aident guère avec l'indication du
« type » : les plus courants sont T45 et T55.
Ces indications, en
effet, se rapportent au « taux de cendres », c'est-à-dire
la quantité de cendres qui résultent de la calcination (on chauffe la farine dans un petit creuset en terre réfractaire, et elle se dégrade, ne laissant que des cendres). Et il est
vrai que moins la farine est blanche, plus le taux de cendres est
élevé…
Mais je m'aperçois
que j'ai pris les choses à l'envers. Partons du grain de blé, qui
fera la farine. Il y a, de l'extérieur vers l'intérieur, le « son »
(les enveloppes, qui sont composées de beaucoup de cellulose), des
parties externes qui contiennent des protéines (notamment le
gluten), et, plus on va vers l'intérieur, plus c'est « pur »
en amidon.
Autrement dit, une
farine complète contient beaucoup de celluloses (ces fameuses
« fibres ») et de protéines, et plus de l'amidon, alors
que la farine blanche, faite surtout avec l'intérieur (on parle d'
« amande ») est moins riche en protéines.
Si l'on en restait à
cela, il est vrai que la farine la plus blanche, de type 45 par
exemple, contiendrait moins de protéines, ce qui serait bon pour des
gâteaux (où l'on ne veut pas trop de « force », afin
qu'ils puissent lever, par exemple), et la farine de type 55 serait
meilleure pour du pain (pour lequel on a besoin des protéines du
gluten). Mais le diable est caché dans les détails. Il se trouve
que, certaines années, ou parce que le blé provient d'une région
différente, des farines de type 45 peuvent contenir plus de
protéines que des farines 55 d'une autre année, d'une autre
provenance… si bien que le type est une indication insuffisante.
Evidemment, pour
certaines préparations, on n'a pas besoin de tout cela. Par exemple,
pour une pâte à choux, les protéines viendront de l'oeuf, et la
préparation reste assez liquide : le gluten n'a guère
d'utilité. Prenons y garde : il y a des cas où le gluten est
important (brioche), et d'autres où il est sans intérêt.
Un mot enfin :
les producteurs ne donnent pas d'explication sur les paquets, se
contentant de donner le type (ce qui est réglementaire), plus des
tas de baratins qui font joli et permettent de mieux vendre. Mais
enfin, au 21e siècle, pourquoi ne pas chercher plutôt
l'information en ligne ?
Vient de paraître aux Editions de la Nuée Bleue : Le terroir à toutes les sauces
(un traité de la jovialité sous forme de roman, agrémenté de recettes de
cuisine et de réflexions sur ce bonheur que nous construit la cuisine)
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