samedi 2 février 2019

Les bonnes pratiques : les chiffres significatifs

À propos de caractérisation quantitative des phénomènes, il y a lieu d'évoquer la question des chiffres significatifs.

En principe,  tout est simple : on comprend bien qu'avec une règle 20 m de long, il n'est pas possible de mesurer une distance de 3 centimètres, et l'on comprend aussi qu'avec une règle qui comporte des graduations tous les centimètres, on ne peut pas dire qu'un segment aurait une longueur de 4,44425 centimètres : les décimales sont indues.
Tout est dans cette idée,  mais le mauvais maniement des chiffres significatifs s'observe trop souvent dans les manuscrits qui sont soumis pour publication, voire qui sont publiés !
Pourquoi cela ? Parce que les auteurs sont insuffisamment attentifs ? Parce qu'ils affichent des résultats de division, sans prendre garde à l'apparition de décimales indues ? Parce qu'ils ignorent les règles - des conventions -internationales, notamment à propos de la "propagation des incertitudes" ? Je n'oserais évidemment pas évoquer le fait que  les capacités de calcul de certains puissent être insuffisantes... mais quand même, je m'interroge parfois.


Commençons par observer qu'il y a des  conventions internationales à propos de l'affichage des chiffres significatifs, et ces conventions sont quand même du bon sens, comme dans le premier exemple donné. Bien sûr, il  a aussi de la convention, comme utiliser une racine carrée de carrés ("distance euclidienne") plutôt qu'un somme de valeurs absolues ("distance de Manhattan") pour composer des incertitudes*, mais tout cela n'est guère difficile. 
Cela étant, je vois que certains sites officiels qui discutent ces questions (par exemple, http://www.chemistry.wustl.edu/~coursedev/Online%20tutorials/SigFigs.htm) sont bien insuffisants, car ils ne justifient ce qu'ils avancent par aucune référence (et pour celui-ci, il y a une confusion entre "nombre" et "chiffre" !). C'est d'ailleurs une critique que je me fais personnellement, dans ce blog, et je me promets de me corriger. En l'occurrence, le bon document est BIPM,  IEC,  IFCC,  ISO,  IUPAC,  OIML,  “Guide  to  the  expression  of  uncertainty  in   measurement”.   International   Organisation   for   Standardisation,   Geneva, Switzerland,  ISBN  92-67-10188-9,  First  Edition,  1993.

Commençons par les règles :
1. Les chiffres significatifs sont ceux qui doivent figurer dans l'expression d''une mesure ou d'une quantité calculée. Ils portent, en plus de leur valeur numérique, l'indication de la précision de la mesure exprimée.
2. Les chiffres différents de zéro sont significatifs
3. Tout zéro entre deux chiffres différents de zéro est significatif
4. Un zéro final ou des zéros successifs de la partie décimale sont significatifs
5. En cas de confusion, la notation scientifique s'impose. Par exemple, pour 4000, on hésite entre 1 et 4 chiffres significatifs. Mais si l'on écrit 4 103, alors un seul chiffre et significatif, alors que pour 4,000 103, il y a quatre chiffres significatifs.


Nous sommes bien d'accord qu'il y a là une question de convention, comme pour la composition des incertitudes, où l'on s'est résolu depuis quelques années à utiliser une formule particulière, commune pour tous,  décidée collectivement. Une convention, tout comme le port de la cravate dans certains milieux, ou le port de la casquette à l'envers dans d'autres, est une règle qu'il faut connaître et appliquer sous peine de ne pas être bien compris, bien admis dans la communauté.

 Au fond, tout cela est une question de communication : quelqu'un qui voudrait désigner un chien par le mot "chat" serait incompris.  Et il y a évidemment des relations avec l'honnêteté, car quelqu'un qui vendrait un chat pour un chien serait malhonnêtes.

Bref, dans toute cette affaire (je reviens aux chiffres significatifs), il y a une question de probité essentielle.
Bien sûr, il peut exister des étudiants qui ignorent la règle, mais alors ils sont comme des enfants qui ne savent pas parler. Bien sûr, il y a des cas qui sont moins caricaturaux que ceux que j'ai donnés en introduction. Par exemple, quand un instrument de mesure affiche  4 décimales, la question est alors de savoir si ces quatre décimales doivent être donnés, et comment indiquer sa (relative) imprécision : les conventions l'indiquent. Tous, nous devons donc maîtriser tout cela. Ce n'est pas difficile, il faut du bon sens... mais il suffit souvent d'y passer un peu de temps.





Le bon goût du kougelhopf est dû notamment à un composé "chimique" : le sotolon

Comment faire  un merveilleux kougelhopf ?

 Mais d'abord, un kougelhopf, c'est quoi ? Ne disons pas que c'est une brioche avec des raisins, mais bien plutôt qu'une brioche est comme un kougelhopf privé de ses raisins et cuite dans un moule simplet.



Très de plaisanterie : la question, c'est d'abord le goût, et le goût de la brioche ou du kougelhopf est un goût "fermenté", très caractéristique. Bien sûr, il y a dedans le goût de l'oeuf ou du beurre, mais quand même, la fermentation fait apparaître un goût caractéristique...  que l'on retrouve dans le champagne !
Faut-il s'étonner de cette parenté ? Pas sûr : le champagne, pour devenir effervescent, est additionné de levures, dont on se débarrasse finalement, quand elles sont mortes, en tournant les bouteilles jour après jour, le col en bas, avant de congeler et de "dégorger".
Or les levures qui meurent libèrent un petit "furanone" (pour ceux qui sont intéressés, voir ci dessous), un composé qui a un fort goût de noix, curry, fenugrec, vin jaune... et qui a pour nom "sotolon". D'ailleurs, dans les tonneaux de vin jaune, les micro-organismes qui forment un épais voile à la surface du vin tombent au fond du tonneau, et libèrent ce sotolon. Et ce sotolon, à faible concentration, a un goût de brioche.

D'où une idée pour faire apparaître ce goût merveilleux : favoriser la mort des levures, et leur multiplication.

Ordinairement, la recette est la suivante : dans 500 g de farine, ajouter 200 g de beurre, 100 g de sucre, 2 œufs, ¼ de litre de lait où l'on a mis un sachet de levure, du sel.
On commence par bien mélanger tout cela, et l'on couvre d'un torchon (propre) avant de mettre sur un radiateur en hiver ou au soleil en été.
La masse fermente, gonfle. A ce stade, les recettes classiques préconisent de mettre dans le moule avec les raisins secs, d'attendre une second fermentation, et de cuire.
Mais ainsi, on n'aurait que peu de sotolon, et peu de goût. Je préfère donc, après le premier gonflement, rabattre la pâte et la remettre à fermenter.
Pendant ce temps, je mets 50  à  100 g de raisins sec à gonflé dans du kirché, en faisant bouillir une fois (à couvert), puis en laissant reposer. Puis, après la deuxième fermentation, je rabats à nouveau, et ainsi de suite quatre fois, cinq fois, six fois...
Bon, viendra bien le moment où il faut ajouter les raisins à la pâte, à mettre le tout dans le moule à kougelhopf beurré et sucré, à attendre la dernière fermentation, puis à cuire à 180 degrés pendant 50 minutes.
Moi, j'attends que le kougelhopf refroidisse à la sortie du four, je démoule et j'arrose avec un sirop que je fais à partir du liquide où j'ai fait gonfler les raisins.
Sans oublier, bien sûr, de saupoudrer au dernier moment avec du sucre de glace.


NB. Bien sûr, au vingt-et-unième siècle, pourquoi ne pas mettre directement du sotolon dans la pâte sans attendre tant de fermentations ?


PS. La formule chimique du sotolon : les atomes de carbone sont notés C, les atomes d'hydrogène H, les atomes d'oxygène O ;  tous les atomes de carbone ne sont pas indiqués : là où une barre noire s'achève, il y en a un.

vendredi 1 février 2019

Professer ?

Dans ma nouvelle vision des études (supérieures), je vois donc un continuum entre les étudiants et les professeurs, ce qui m'a conduit à prendre la décision de désigner par le terme de  "collègues plus jeunes" ceux que je nommais naguère des étudiants.


Si l'on continue de reconnaître que la fonction de professer s'impose (je propose de considérer le fond plutôt que la forme, la fonction plutôt que le titre), s'impose la question de savoir ce qu'est que de professer ? 

Je me suis déjà interrogé à ce propos, et j'avais notamment proposé, conclu, que le professeur devait notamment susciter beaucoup d'envie, d'enthousiasme, donner aux "jeunes collègues" beaucoup d'énergie, pour qu'ils aillent par eux-même construire leur savoir, trouver des connaissances et transformer celles-ci en compétences. Javais aussi observé que les professeurs pouvaient discuter les pistes d'étude, et organiser l'évaluation des connaissances, compétences, savoir être..., sanctionnés par les diplômes (dont je répète que ce sont des documents attribués par l'université, et pas par les professeurs eux-mêmes).
Toutefois, avec cette proposition, je me vois en faute, parce que je me suis ainsi préoccupé d'abord de forme, au lieu de me préoccuper de contenu, comme si ce dernier était sans importantes. Pourtant, ailleurs, j'ai  quand même indiqué que, à propos de mes propres matières, je distinguais des informations (pas très intéressant), des notions et concepts, des méthodes, des anecdotes et des valeurs.

Mais je veux y revenir, en collant à la nouvelle  hypothèse d'une interaction du professeur avec les collègues plus jeunes. D'abord, malgré des critiques (que je réfute, pour l'instant), je vois que la proposition de reconnaître des "collègues plus jeunes"  semble excellente, car elle permet de laisser aux étudiants la responsabilité de ce qu'ils voudront prendre dans le discours que le professeur peut tenir.
Nous sommes bien d'accord qu'un professeur a des connaissances et des compétences particulières, qui lui ont valu sa position, mais comme il ne peut  pas "enseigner" (voir les billets qui l'expliquent), il faut se demander s'il ne ferait pas mieux de faire état de son intérêt, de sa passion, devant les "collègues plus jeunes".

Cela nous ramène invariablement aux cours du mathématicien français Emile Borel, à l'École normale supérieure,  où il exposait sa recherche, laissant le soin à quatre étudiants de prendre des notes pour faire ensuite, ensemble, de petits livres de 128 pages sur les recherches en cours.
De la sorte, alors même que le professeur soliloque, ce qui  lui permet de bien surveiller sa pensée, les étudiants sont immédiatement placés au sommet de la montagne du savoir, ce qui est l'objectif des études modernes. Car pour mettre les étudiants en position d'effectuer des transferts technologiques, ou de prolonger le corpus les connaissances, il faut les placer au point le plus haut, sans quoi ils risquent de réinventer la roue ou de ne pas faire progresser la connaissance.
Avec ma proposition, je vois disparaître la nécessité de former les professeurs à des questions que l'on que l'on pourrait dire pédagogiques ou didactiques. Ils ont seulement à s'expliquer le plus clairement possible, devant des collègues.

Et puisque vient la question de la clarté, je termine ce billet par la citation d'une idée de l'astronome François Arago : " La clarté est la politesse de ceux qui s'expriment en public."




jeudi 31 janvier 2019

Questions vraiment naïves : mes amis n'ont pas préparé la chose

Hélas, il y a des groupes d'élèves qui ne travaillent pas assez : si ceux qui m'ont posé ces questions avaient préparé, ils auraient eu toutes les réponses !




Pouvez-vous vous présenter un peu ?

Je suis chimiste : cela signifie que je pratique une science de la nature, et, plus précisément, que je suis à la recherche des mécanismes des phénomènes, par la "méthode scientifique.


Etiez-vous intéressé par les sciences quand vous étiez plus jeune ?

Plus qu'intéressé : passionné par la chimie et les sciences de la nature depuis l'âge de six ans ! Mais passionné à un point que vous n'imaginez même pas !
Et je le suis tout autant qu'avant, voire plus !


Quel genre d'élève étiez vous?


Passionné pour la chimie, les sciences, les lettres... Irrespectueux... parce que la science ne reconnaît aucune autre autorité que l'expérience et le calcul !


Qu'est ce qui vous a plu ou intéressé dans la cuisine moléculaire ?


Je l'ai proposée pour moderniser les techniques culinaires, qui étaient très périmées !


Pensez-vous que la cuisine moléculaire est la cuisine de demain? Certainement pas; c'est ringard.

Vive la cuisine note à note : cuisine pour les cuisiniers (et vive la gastronomie moléculaire pour les scientifiques).


Quels sont les chefs les plus réputés de la cuisine moléculaire ?


Je ne veux pas le savoir, et cela ne m'intéresse pas, car la cuisine moléculaire est un truc de vieux. Le futur, c'est la cuisine note à note.


Vous considérez-vous comme un chef de cuisine moléculaire ?

Mille fois non, puisque je suis chimiste, et pas cuisinier. J'ai introduit la cuisine moléculaire, mais c'est du passé. Il y a devant nous la gastronomie moléculaire (science) et la cuisine note à note, pour cuisiniers

Quel à été votre parcours scolaire ?
Voir mon CV sur mon site.


Existe-il une école de cuisine moléculaire ?
Plein, dans le monde. Plus exactement, la plupart des écoles de cuisines ont font (et enseignent donc) de la cuisine moléculaire, pour des raisons exposées ailleurs.


La cuisine moléculaire est-elle réputé parmis (sic) vos clients ?
Je suis scientifique, et je ne fais rien manger à personne, sauf le soir le repas à ma famille.


Nous avons raté toute nos tentatives de sphérification, auriez-vous des conseils ou une recette ?

Réfléchir, analyser ce que vous avez fait et le confronter aux recettes que je donne sur mon site... mais en comprenant ce que vous faites !

mercredi 30 janvier 2019

Pourquoi se mettre un pas en arrière de soi-même ?


Chaque soir, chaque membre de notre Groupe de gastronomie moléculaire fait son "cadeau du soir" aux autres membres du groupe : il envoie à tous un résumé analysé, évalué, de sa journée. Bien sûr, c'est utile en termes de communication inter-personnelle, de cohésion d'équipe, de partage des informations, mais il y a bien d'autres intérêts.
Précisons tout d'abord que ce message envoyé électroniquement a pour véritable nom "cadeau à soi-même et aux autres"... car il invite chacun à se mettre un pas en arrière de soi-même.
En pratique, nous nous posons d'abord la question de savoir si nous avons atteints nos objectifs, puis nous posons les objectifs du lendemain. Cela fait, nous cherchons à savoir ce qui a "coincé", et nous  l'analysons, avant de proposer des mesures correctrices. Puis nous examinons ce que nous avons fait en termes de travail, communication, administration, en nous astreignant à en faire une auto-évaluation, avant de terminer par identifier les "cadeaux" que nous avons reçus ou faits aux autres membres du groupe.

Tout cela est bien, je crois, et seuls de petits esprits peuvent penser à du "flicage" par le patron. Non, à la limite, je ne regarde même pas, car j'ai confiance dans les jeunes collègues, et, d'autre part, je ne suis pas payé pour être un gardien de prison. Mon rôle : faire de la recherche scientifique et faire partager la passion pour la recherche scientifique.

De sorte que j'en arrive à la question : pourquoi faire cela ? Pourquoi se mettre un pas en arrière de soi-même ? 

Pour des raisons de qualité, ou de traçabilité, certainement ; de sécurité aussi (mais ce serait trop long à expliquer). 
Surtout, je  viens de comprendre que  se mettre un pas en arrière de soi-même, le soir, lorsqu'on fait un bilan sa journée , est le meilleur moyen de faire bien, et, mieux, de faire mieux ! Et l'on rejoint la question des bonnes pratiques : je me demande si ces emails du soir ne devraient pas figurer dans les dites règles.
 En effet, les gestes routiniers, les expériences routinières, les mesures routinières...  conduisent à l'ennui. Avec l'analyse de tout cela, il y a un autre regard et une réflexion qui conduit au perfectionnement, au renouvellement des pratiques. La réflexion du soir,  le bilan,  l'analyse des travaux de la journée, c'est une occasion rêvée pour renouveler les pratiques, les actes, les pensées ; une façon merveilleuse de ne jamais plus s'ennuyer !

mardi 29 janvier 2019

Savez vous que l'Académie d'Alsace remet chaque année des prix ? Concourrez aux :


Chaque année, l'Académie d'Alsace récompense des travaux notoires, dans divers champs.
Ces prix sont :

Grand Prix de l'Académie des sciences, lettres et arts d'Alsace, René Spaeth
Le Grand Prix de l'Académie des sciences, lettres et arts d'Alsace est fondé en 1973 par Madame Spaetch en souvenir de son mari, connu en tant que poête sous  le nom de René d'Alsace, président fondateur de l'Académie.
Cette distinction  est décernée annuellement, de 1973 à 1997, puis tous les deux ans à partir de 1999, en alternance avec le prix Maurice Betz.
D'un montant de 1500 euros, ce prix récompense l'ensemble d'une oeuvre littéraire, historique, artistique ou scientifique consacrée à l'Alsace.
Depuis 1996, la cérémonie de remise du prix se déroule au mois de novembre, lors du Salon du livre de Colmar

Prix Maurice Betz
Le prix Maurice Betz est créé en 1958 par Madame Betz, en mémoire de son mari Maurice Betz. Homme de lettres, né à Colmar (1898-1946), il fut le traducteur de Rainer Maria Rilke, ainsi que d'oeuvres de Johann Wolfgang von Goeth, Thomas Mann, Friedrich Nietzsche.
Cette distinction est décernée tous les ans jusqu'en 1996, puis tous les deux ans à partir de 1998. D'un montant de 1500 euros, ce prix est attribué à un  écrivain d'Alsace pour une oeuvre littéraire.
La cérémonie de remise du prix se déroule au mois de novembre, lors du Salon du livre de Colmar.

Prix de la Décapole
Le prix de la Décapole est créé en 1992 à l'initiative du président d'honneur Raymond Oberlé.
Ce prix est décerné "à l'auteur d'une oeuvre littéraire, scientifique, artistique, consacrée si possible à la Décapole, son passé, son présent ou son futur, aux intérêts communs des villes décapolitaires, à leurs rapports, conformément à l'esprit qui avait animé la Décapole".
Attribué chaque année, ce prix d'un montant de 1500 euros est financé par les onze villes de la Décapole (à raison de 210 euros par ville) : Haguenau, Colmar, Sélestat, Kaysersberg, Landau, Mulhouse, Munster, Obernai, Rosheim, Turckheim, Wissembourg.
La remise du prix de la Décapole se déroule, à tour de rôle, dans chacune de ces villes.

Prix scientifique des bacheliers
Le prix scientifique des bacheliers, créé en 1962 par les professeurs M. Perny et M. Ribon, avec approbation du Recteur de l'Académie de Strasbourg, est attribué chaque année à l'élève ayant obtenu la meilleure moyenne au baccalauréat scientifique.
D'un montant de 500 euros, ce prix est financé par l'Académie des sciences, lettres et arts d'Alsace. La remise du prix se déroule généralement au lycée du récipiendaire.

Prix philosophique des bacheliers
Le prix de philosphie, créé en 2007, à l'initiative du président Bernard Pierrat, avec approbation du Recteur de l'Académie de Strasbourg, est attribué chaque année aux élèves ayant obtenu la meilleure moyenne au baccalauréat de philosophie.
D'un montant de 500 euros, ce prix est financé par l'Académie des sciences, lettres et arts d'Alsace. La remise du prix se déroule généralement au lycée du récipiendaire.

Prix Jeunes Talents
Cette distinction est décernée tous les ans à un étudiant de la Haute Ecole des Arts du Rhin pour l'originalité de ses créations. D'un montant de 500 euros, le prix Jeunes Talents, financé par l'Académie, est décerné à partir de 2003 en remplacement du prix Robert Beltz. La cérémonie de remis des prix se déroule au mois de novembre, lors du Salon du livre de Colmar.

Grand Prix scientifique Albert et Valentine Wallach
A l'initiative du chancelier d'honneur Jacques Streith, et grâce au soutien du docteur Fernand Hessel, le conseil d'administration de la Fondation Alfred et Valentine Wallach, réuni le 6 avril 2013, a créé le Grand Prix Scientifique Alfred et Valentine Wallach, doté de 3000 euros. C'est un prix renouvelable annuellement ou bisannuellement. Il est destiné à de jeunes personnalités scientifiques.

Prix des bacheliers Raymond Matzen
Ce prix, parallèle au Prix de philosophie et au Prix scientifique des bacheliers, est attribué selon les modalités suivantes : 1500 candidats présentent tous les ans l'option Langue régionale d'Alsace (LRA) au baccalauréat. Ils sont interrogés oralement sur un document parmi la quinzaine étudiée tout au long de l'année (économie, histoire, géographie, arts, sociologie, littérature, langue...). Environ 10 pour cent présentent cette option en langue régionale (la moitié en Hochdeutsch, l'autre moitié en alsacien). Cette épreuve a lieu, en mai, dans une dizaine de centres d'examen de l'Académie de Strasbourg. Dans chaque centre est sélectionné le candidat ou la candidate qui aura obtenu la meilleure note parmi ceux qui ont présenté l'épreuve en alsacien. Début juillet, les coordonnateurs du centre d'examen sélectionnent celui ou celle qui, à la fois, a eu la meilleure note et s'est le mieux exprimé en alsacien.
Le prix consiste en des bons d'achat Fnac et en des ouvrages d'académiciens. La remise peut être organisée dans l'établissement du candidat ou de la candidate, en présence de membres du Comité de l'Académie, de représentants du rectorat et de la famille de R. Matzen.

Prix Beatus Rhenanus
Le prix Beatus Rhenanus est décerné par l'Académie des sciences, lettres et arts d'Alsace, en partenariat avec les Amis de la Bibliothèque humaniste de Sélestat.
Il a pour objectif le rayonnement culturel de l'Alsace, à travers l'affirmation d'une identité française, rhénane et européenne. Inscrit dans une démarche résolument transfrontalière, au sein de l'Oberrhein (Regio Basiliensis, Pays de Bade, Alsace), il distingue une personne ou une oeuvre littéraire, scientifique ou artistique  du Rhin supérieur. Sa dénomination fait référence à la personnalité exceptionunelle de Beatus Rhenanus, humaniste sélestadien (1485-1547), ami et collaborateur d'Erasme, à Bâle, qui avait étudié à Paris, au Collège du Cardinal Lemoine, auprès de l'érudit Lefèvre d'Etaples, et rédigé, notamment, une histoire de l'Allemagne qui fit autorité de son temps. Ce digne représentant de la République des Lettres, qui ne connaissait pas de frontière, a légué à sa ville natale une des plus belles bibliothèques individuelles d'Europe, inscrite au registre Mémoire du monde de l'Unesco, en 2011.
Doté d'un montant de 1500 euros, ce prix est remis tous les deux ans,  à tour de rôle, dans un des trois pays du Rhin supérieur.


Prix de la ville de Schongau

lundi 28 janvier 2019

Là, je réponds immédiatement !

Aristophane disait qu'enseigner, ce n'est pas emplir des cruches, mais allumer des brasiers. Quoi de mieux, donc, qu'un tel message, reçu à l'instant même :


Bonjour Monsieur,

Il y a environ deux ans vous avez donné une conférence exposant la gastronomie moléculaire et la cuisine note à note à des classes de lycée à Paris, cette dernière m'a laissé une forte impression.


Aujourd'hui je suis en Terminale S et vos recherches, alliant sciences et gastronomie, m'ont grandement intéressé, j'aimerais pouvoir étudier la cuisine note à note.
 

Je me retrouve alors cette année à devoir choisir des études supérieures mais vos recherches étant récentes, il n'a pas à ma connaissance de master spécialisé dans cette matière.
 

Sans trop vouloir vous déranger, pourrais-je vous demander quel serait le chemin universitaire à suivre afin de déboucher sur vos recherches, serait il possible que vous me recommandiez une ou plusieurs universités dans lesquelles je pourrais formuler mes vœux?


Je réponds donc sans tarder, même si notre jeune ami a un peu de temps devant lui.
Mais, pour répondre, j'analyse :

1. Oui, je fais souvent des conférences devant des collégiens ou des lycéens, et l'objectif est faire valoir les beautés de la science, de la technologie (le métier d'ingénieur) et de la technique, mais il est vrai que, également, je cherche à montrer les beautés de l'art (culinaire).
Plus généralement, mes conférences pourraient être résumées par un vigoureux "Vive la connaissance produite et partagée", même s'il y a en écho un puissant "Vive la chimie, plus hier et bien moins que demain".

2. Le but de mes conférences n'est pas de transmettre des connaissances, mais de faire une forte impression, qui permettra à nos amis d'avoir un élan.

3. Notre ami est en classe de Terminale S et il est intéressé par la gastronomie moléculaire et la cuisine note à note ? Il est donc bien parti plutôt pour les sciences et technologies, de sorte que, s'il travaille, je ne doute pas qu'il puisse passer des concours des grandes écoles, et viser l'ESPCI Paris, ou l'Ecole normale supérieure, ou l'Ecole Polytechnique, par exemple.
En effet, notre ami a face à lui des universités, au niveau très hétérogène, et des grandes écoles, où il s'agira de faire ses preuves initialement, une sélection dont il pourra se prévaloir toute sa vie. J'ajoute que, pour moi, les classes de Mathématiques supérieures et de Mathématiques spéciales furent un grand bonheur, puisque j'ai pu, enfin !, me consacrer à ce que j'aimais : les mathématiques, la chimie, la physique.  Et, d'autre part, il n'est pas vrai que l'on y travaille beaucoup : je travaille bien plus aujourd'hui !
Enfin, certains critiquent l'esprit "concours"... mais pour quelqu'un qui se contente de travailler, cela n'existe pas : seul compte le bonheur d'apprendre !

4. A l'issue d'études de type Grandes Ecoles, ou Universités scientifiques (chimie, ou physique, ou physico-chimie, par exemple, pour notre ami), il y aura le choix entre la recherche scientifique (la gastronomie moléculaire, par exemple), ou la "cuisine note à note"... Mais il faut observer que notre ami, s'il est scientifique ou ingénieur, ne fera pas de cuisine note à note, car il ne sera pas cuisinier, donc artiste. En revanche, je le vois bien ingénieur et capable d'orchestrer des développements technologiques autour de la cuisine note à note, par exemple.
D'ailleurs, soucieux de l'orienter plutôt vers une carrière industrielle, je le vois bien aussi avec de la gastronomie moléculaire pendant ses études pour une formation d'ingénieur dans l'industrie alimentaire, par exemple.

5. Mais la cuisine note à note, ou l'aliment en général, peut s' "étudier" de mille façons : chimique, physique, biologique, rhéologique, microbiologique, nutritionnelle, économique, réglementaire, analytique, symbolique, sociale, historique... De sorte que l'on voit une foule de métiers se dessiner devant notre ami... qui devra plutôt s'interroger sur son quotidien. Et je renvoie vers des  billets plus anciens : https://hervethis.blogspot.com/search?q=m%C3%A9tier
Dans l'un d'entre eux, je parle du travail pratique que l'on fait, minute par minute.

6. Des masters spécialisés en gastronomie moléculaire ? Pour les études supérieures, il y a plusieurs choses :
- un module de gastronomie moléculaire dans le Master Erasmus Mundus Plus "Food innovation and Product Design" (http://www.fipdes.eu/)
- des cours de gastronomie moléculaire dans le Master IPP d'AgroParisTech
- des cours de Licence "Biochimie alimentaire et gastronomie moléculaire" de l'Université Paris 6.

Mais mon conseil : toujours viser haut, et se donner les moyens de réussir en travaillant avec bonheur !