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dimanche 22 août 2021

L'honnête homme, au 21e siècle ?



Ici, nous partirons d'une question anodine, pour arriver à un questionnement politique, donc essentiel.

1. Un jeune ami me demande si la lumière est réfléchie par les liquides, et je lui réponds en lui indiquant des expériences : d'une part, on voit les arbres se refléter sur l'eau quand on est  près d'un lac ; d'autre part, on est parfois ébloui quand on regarde la mer agitée en direction du soleil, parce qu'il y a des réflexions de la lumières solaire sur chaque vaguelette.

2. Cela dit il y a la question de réfléchir "de la lumière", une partie donc, ou de réfléchir "la lumière", c'est-à-dire toute la lumière. A préciser, donc.

3. Surtout il y a lieu de se demander mieux que vaguement ce qu'est ce phénomène de réflexion, et il y a notamment lieu de le distinguer du phénomène de réfraction... que mon jeune ami ne connait pas non plus. 

 



4. Evitons le cours d'optique pour dire simplement que c'est un fait d'expérience que certaines lumières, caractérisé par exemple par leur longueur d'onde, sont généralement réfléchies par les surfaces  des liquides, à des degrés divers.
Par exemple, un liquide noir absorbera fortement la lumière, alors qu'un liquide métallique, tel le mercure, sera beaucoup plus réfléchissant. Pour chaque cas, la quantité de lumière peut-être mesureée, dans une direction différente de celle où la lumière a été mise.

5. Mais, plus généralement, si l'on émet de la lumière vers un liquide, alors il y aura une partie réfléchie par la surface, et une partie transmise dans le liquide, dans une direction qui est d'ailleurs différente, le plus souvent, de celle de la lumière émise. C'est là le phénomène de réfraction, qui a été notamment étudié par le Néerlandais Willebrord Snell et par René Descartes, lesquels ont introduit une merveilleuse équation qui fait intervenir le sinus de l'angle de réflexion et de l'angle de réfraction.

6. Je crois savoir ça de toute éternité ou plus exactement je ne me souviens pas du moment où, enfant, j'ai découvert cette merveilleuse loi de Snell-Descartes.

7. Mais, de toute façon, c'était indépendamment de ma scolarité, parce que j'ai eu la chance d'avoir des parents qui m'ont toujours encouragé dans mes lectures de vulgarisation scientifique, quand j'étais enfant.

8. La vraie question, générale, est de savoir si cette loi de la réfraction est enseignée avant le brevet des collèges ou après. Car avant le brevet, pendant la scolarité obligatoire, cela signifie que l'on a jugé que les citoyens avaient besoin de cette notion. Si elle apparaît après, c'est donc qu'on a jugé qu'elle était superflue à l'ensemble des citoyens.

9. La question est en quelques sorte celle de la formation de l'honnête homme du 21e siècle.

10. "Honnête homme" ? Il ne s'agit pas de l'homme ou de la femme honnêtes, mais de ceux qui vivent en bon citoyens, intelligemment... au sens de l'intelligence du monde où nous vivons, de sa compréhension.

11.  C'est un fait que nous sommes dans une société très technique, avec des voitures, des ordinateurs, des vaccins, les médicaments, etc. Et on peut vouloir se comporter en conducteur de voiture ou en mécanicien, vis à vis de tous ces artefacts... mais il faut quand même observer que le conducteur de voiture ne peut pas se contenter de savoir appuyer sur les pédales et tourner le volant  : il doit savoir qu'il y a lieu de mettre de l'essence dans la voiture, il doit savoir qu'il y a lieu de mettre de l'huile sans quoi il coulera une bielle. De même, le mangeur doit savoir manger, sans quoi son "véhicule" (son corps) risque de tomber en panne.

12. Bref, il y a lieu d'avoir une connaissance minimale du monde où nous vivons,  pour ne pas être démuni faces aux circonstances variées que nous rencontrons.

13. D'autant qu'il y a de l'imprévu : pensons, par exemple, à cette pandémie de covid qui nous est tombée dessus. Pour survivre, au sens littéral du terme, il faut avoir des connaissances sur les virus, la physiologie humaine, la prophylaxie...

14. Bien sûr, on ne peut pas tout connaître, mais tout ce temps passé "au bistrot" (une métaphore qui regroupe tous les moments où nous cédons à la poussière du monde) pourrait, tellement plus utilement, être employé à découvrir les phénomènes de notre environnement.

15. Et cette connaissance nous permet de mieux vivre, et de mieux vivre en citoyen, car on ne doit pas oublier que nos sociétés ne fonctionnent bien que si chacun d'entre nous a un comportement raisonnable, rationnel... en pljus d'être honnête, juste, social.



mercredi 30 janvier 2019

Pourquoi se mettre un pas en arrière de soi-même ?


Chaque soir, chaque membre de notre Groupe de gastronomie moléculaire fait son "cadeau du soir" aux autres membres du groupe : il envoie à tous un résumé analysé, évalué, de sa journée. Bien sûr, c'est utile en termes de communication inter-personnelle, de cohésion d'équipe, de partage des informations, mais il y a bien d'autres intérêts.
Précisons tout d'abord que ce message envoyé électroniquement a pour véritable nom "cadeau à soi-même et aux autres"... car il invite chacun à se mettre un pas en arrière de soi-même.
En pratique, nous nous posons d'abord la question de savoir si nous avons atteints nos objectifs, puis nous posons les objectifs du lendemain. Cela fait, nous cherchons à savoir ce qui a "coincé", et nous  l'analysons, avant de proposer des mesures correctrices. Puis nous examinons ce que nous avons fait en termes de travail, communication, administration, en nous astreignant à en faire une auto-évaluation, avant de terminer par identifier les "cadeaux" que nous avons reçus ou faits aux autres membres du groupe.

Tout cela est bien, je crois, et seuls de petits esprits peuvent penser à du "flicage" par le patron. Non, à la limite, je ne regarde même pas, car j'ai confiance dans les jeunes collègues, et, d'autre part, je ne suis pas payé pour être un gardien de prison. Mon rôle : faire de la recherche scientifique et faire partager la passion pour la recherche scientifique.

De sorte que j'en arrive à la question : pourquoi faire cela ? Pourquoi se mettre un pas en arrière de soi-même ? 

Pour des raisons de qualité, ou de traçabilité, certainement ; de sécurité aussi (mais ce serait trop long à expliquer). 
Surtout, je  viens de comprendre que  se mettre un pas en arrière de soi-même, le soir, lorsqu'on fait un bilan sa journée , est le meilleur moyen de faire bien, et, mieux, de faire mieux ! Et l'on rejoint la question des bonnes pratiques : je me demande si ces emails du soir ne devraient pas figurer dans les dites règles.
 En effet, les gestes routiniers, les expériences routinières, les mesures routinières...  conduisent à l'ennui. Avec l'analyse de tout cela, il y a un autre regard et une réflexion qui conduit au perfectionnement, au renouvellement des pratiques. La réflexion du soir,  le bilan,  l'analyse des travaux de la journée, c'est une occasion rêvée pour renouveler les pratiques, les actes, les pensées ; une façon merveilleuse de ne jamais plus s'ennuyer !

samedi 10 septembre 2016

Se mettre un pas en arrière de soi-même.


Notre enthousiasme naturel, notre fougue d'enfant, nous conduisent souvent à des erreurs, par manque de réflexion. Se mettre à en arrière soi-même, c'est donc se donner la possibilité de juger par avance ce que nous faisons, la possibilité de trouver un cadre plus large, et, surtout la possibilité d'y penser une seconde fois. Un peu comme quand on disait qu'il fallait tourner la langue sept fois dans sa bouche avant de parler.
Là, on risque  le mauvais devoir de philosophie,  avec la discussion entre ceux qui veulent de l'action et ceux qui veulent de la réflexion, mais un bon mélange des deux est sans doute nécessaire. Evidemment,  si on se met un pas en arrière de soi-même, on est donc amené à réfléchir à ce qu'on fait. Mais on est aussi conduit à se mettre un pas en arrière de cette réflexion, et ainsi de suite, de sorte qu'à force de se mettre en arrière, on ne fait plus rien.
Il y a  cette image amusante du « je sais que je ne sais rien donc je ne fais rien » et du « je ne sais pas je ne sais rien, donc je fonce »...  les yeux fermés dans un trou placé devant moi.
 Reste toutefois que réfléchir n'est  généralement pas mauvais et que nous avons  bien intérêt à évaluer ce que nous faisons. C'est là l'idée qui est donnée dans cette phrase.