Ce blog contient: - des réflexions scientifiques - des mécanismes, des phénomènes, à partir de la cuisine - des idées sur les "études" (ce qui est fautivement nommé "enseignement" - des idées "politiques" : pour une vie en collectivité plus rationnelle et plus harmonieuse ; des relents des Lumières ! Pour me joindre par email : herve.this@inrae.fr
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dimanche 11 janvier 2015
Evaluation, enseignement, pédagogie, exercices, entraînement, efforts et travail
La question de l'évaluation rejoint celle du travail ! Et nous devons construire rationnellement nos enseignements, et, plus généralement, nos actions pédagogiques
Ici, nous partons d'une question d'évaluation, et notre cheminement nous conduit à une rénovation d'idées pédagogiques.
Cela peut sembler étrange... mais seulement a priori : puisque l'évaluation de travaux d'étudiants ne peut porter que sur les apprentissages de ces étudiants, le mouvement est a posteriori évident, et c'est le fait que nous ayons pu être étonné qui étonne : comment est-ce possible que nous nous lancions dans des entreprises (évaluation), alors que l'objectif (apprentissage de compétences) n'est pas posé en premier ?
Au début de notre analyse, il y la question de l'évaluation des étudiants, et, plus précisément, de l'évaluation des étudiants venus en stage dans notre groupe de recherche. Dans des billets précédents, j'ai déjà discuté la question, et j'ai expliqué pourquoi nous demandons aux étudiants de notre groupe de s'évaluer eux-mêmes, pour proposer esuite au groupe leur auto-évaluation, laquelle était discutée, avant d'être éventuellement amendée, puis transmise à l'université qui la demande.
Oui, notre groupe de recherche est très idéaliste (nous cherchons à faire une réunion d'amis soudés par le but commun : apprendre), mais cela ne nous empêche pas d'essayer d'être rationnels et justes.
Observons que, avant de discuter les modalités de l'évaluation des étudiants en stage, nous devons discuter la légitimité de ces évaluations. Devons-nous les faire ? Devons-nous refuser de "collaborer" (et j'utilise le mot avec toutes ses connotations, sans préjuger de l'état d'esprit de nos interlocuteurs universitaires), en considérant que les universités ne doivent pas se défausser de leur travail pédagogique sur nous, qui dépensons énergie, temps et argent pour accueillir des gens que nous avons pour charge de former ? Ou devons-nous les laisser aux institutions universitaires qui sont responsables des étudiants ?
Reprenons les faits : c'est un fait que, à la fin de chaque stage, les institutions universitaires qui nous envoient les étudiants -par convention signée avant le stage- nous demandent de les évaluer. Et, en pratique, ils nous transmettent une "feuille d'évaluation", avec, souvent, des critères tels que "autonomie", "ponctualité", etc.
Pourquoi confier au tuteur le soin d'évaluer un stage ? Parce que les enseignants universitaires ne sont pas présents sur le lieu des stages, qu'ils ne connaissent pas les sujets spécialisés qui sont abordés par les étudiants dont ils ont la responsabilité, et que, de ce fait, ils nous demandent de les aider en faisant cette partie de l'évaluation, se réservant le soin de juger la présentation orale et la lecture des rapports de stage (raison pour laquelle je n'assiste pas aux soutenances orales, et pourquoi je ne relis pas les rapports, laissant les étudiants prendre la responsabilité de cette tâche, et les enseignants idem).
Supposons donc, pour finir, que nous acceptions donc de faire cette évaluation. Comment la faire ?
Nous pouvons considérer deux points de vue. D'une part, il y a un point de vue absolu, puis il y a un point de vue relatif.
L'absolu, cela consiste à savoir si l'étudiant a "bien" travaillé, en l'occurrence s'il a bien appris. Ici "bien" signifie bien par rapport à l'objectif fixé, lequel dépend d'un niveau universitaire et d'un diplôme que l'étudiant pourra ou non obtenir (je fais l'hypothèse que les diplômes ne doivent être donnés qu'à ceux qui ont des compétences suffisantes pour les recevoir, compétences qui doivent être clairement affichées par ailleurs, dans une sorte de "contrat pédagogique" ; de même qu'il y a des pré-requis à chaque cours, l'attribution des diplômes doit être conditionnée par une liste de compétences acquises).
D'autre part, le critère que j'avais annoncé de "relativité"est intéressant et double, car il y a la question de situer l'étudiant par rapport aux autres de son groupe, de son niveau universitaire, par exemple (et l'on voit que ce serait tordre le cou à l'idée précédente, absolue... mais on doit se souvenir que les diplômes doivent être nationaux, en France), mais aussi d'estimer la progression de l'étudiant (évaluer l'étudiant par rapport à lui-même en quelque sorte).
Quelque soit le point de vue, absolu ou relatif, puisque les stages sont une période de formation, c'est donc l'acquisition de nouvelles compétences qui semble devoir être évaluée.
La question étant difficile, ruminons-la un peu en envisageant par exemple un point de vue différent, à savoir que, très généralement, face à une tâche, on peut se donner une obligation de résultats, ou une obligation de moyens.
Nos jeunes amis gagneront à savoir la différence entre les deux, et, notamment, ils devront savoir que les médecins n'ont qu'une obligation de moyens... car nous sommes mortels, et ce serait les mettre dans une position impossible que de leur demander... l'impossible.
Obligation de moyens : là, il y a la question des règles explicites qui détaillent ces moyens. En l’occurrence, pour notre équipe de recherche, nous avons des documents explicites qui indiquent aux étudiants que leur obligation est d'apprendre beaucoup et d'apprendre à faire état de ce qu'ils ont appris. C'est donc de ce point de vue que nous devons les évaluer : il y a un contrat, et l'on doit légitimement se demander si ce contrat est rempli.
Le problème que je discute aujourd'hui est le suivant : certains de nos amis, dans le groupe, ont jugé qu'il n'était pas équitable de noter de la même façon un étudiant très faible et un étudiant "meilleur" (plus de connaissances, plus de compétences), à quantités d'efforts égales. Ce ne serait pas suffisant de bien travailler, de bien apprendre. Ils disent que l'on doit mieux noter les "meilleurs". Et ils ont des arguments, à savoir notamment qu'un étudiant qui passe son stage à se remettre à niveau ne fait pas avancer la recherche scientifique qui lui est confiée, de sorte que, du point de vue d'un stage de recherche, l'étudiant le plus faible ne fait pas ce qu'il aurait dû faire.
A quoi certains d'entre nous ont répondu que l'obligation de notre groupe était d'apprendre. A quoi ils ont répondu que oui, apprendre, mais apprendre la recherche scientifique...
La question étant difficile, et le dialogue inachevé (on ne termine jamais une discussion, avec des amis : n'est-ce pas cela l'essence de l'amitié ?), je n'ai pas dit que nos amis qui faisaient cette remarque avaient raison, ni qu'ils avaient tort, mais je dis qu'il est légitime de considérer cette observation, car, dans la vraie vie, lorsqu'on tire la charrue, le fait est que l'on ne peut pas attribuer la même "valeur" (rappelons qu'il s'agit d'évaluation, de jugement sur la valeur) à un cheval qui tire efficacement, et à un autre qui, même s'il fait des efforts sur le moment, n'a pas fait des antérieurement des efforts pour se muscler, de sorte qu'il tire moins bien.
Au total, il y a donc la question des efforts que l'on fait, et de ceux que l'on a fait.
Certes, l'indulgence, la générosité, l'humanité doit nous conduire à donner à chacun une deuxième chance, mais la question n'est pas là : donner une deuxième chance, cela signifie accepter les étudiants en stage. Cela ne signifie pas considérer que tout se vaut ! Non tout ne se vaut pas... devant la charrue, et quelqu'un qui accomplit une tâche parce qu'il en a la compétence est supérieur à celui qui ne l'accomplit pas, surtout quand il a paressé antérieurement.
J'entends mes amis lecteurs de textes religieux me dire que le père accueille l'enfant prodigue comme son autre fils, vertueux, mais pour ce qui me concerne, je dois avouer que je manque de la grandeur d'esprit qui me permettrait vraiment d'oublier que le fils prodigue a été prodigue. Je ne confonds pas l'utopie et mes envies généreuses, parce que l'utopie est... utopique... et qu'il y a la charrue à tirer !
Oui, je sais que certains d'entre nous n'ont pas eu la chance que j'ai eue personnellement (milieu aisé, parents admirables, etc.), et que la collectivité doit promouvoir ce qui est à mon avis mal nommé "ascenseur social" (je ne comprends pas pourquoi on placerait plus haut un ministre qu'un ouvrier), mais je sais aussi que c'est en promouvant l'effort, le soin, le travail, la rigueur... que nous obtiendrons un système plus juste.
Nous pouvons nous efforcer nous-même de donner une deuxième chance, voire une troisième, etc. (je dis "nous efforcer", parce que c'est un vrai effort que d'aider les plus faibles : cela prend sur notre temps, notre intelligence, notre énergie, notre argent... au détriment des autres, qui n'ont pas besoin de notre aide), mais nous devons aussi être capables, parce que nous en avons la responsabilité sociale, de juger que, parfois, des individus n'ont pas certaines capacités. Oui, je crois que c'est une question de courage que de dire à un étudiant, parfois, qu'il doit changer d'orientation... ou travailler bien plus qu'il ne le fait.
J'insiste en rappelant que je dis souvent que l'on n'est pas "bon en quelque chose", mais que l'on peut le devenir. Je cite ce "labor improbus omnia vincit", où improbus ne signifie pas malhonnête, mais acharné : le travail vient à bout de tout. Ce n'est d'ailleurs pas vrai, mais c'est mon idée politique. Je veux que nous disions à nos jeunes amis que le travail les portera.
Dans la même veine, je dis que je n'aime pas le mot "capacité" (on a les capacités en proportion de son travail), et certainement pas le mot "don", mais je n'oublie pas non plus que quelqu'un qui sait est quelqu'un qui a appris. A cette fin, le bistrot n'est pas l'endroit adéquat, et ce n'est pas en baillant aux corneilles que s’acquièrent les compétences et les connaissances. C'est par l'exercice, l'entraînement.
De ce fait, je dois très logiquement déduire de ce qui précède que les enseignants (j'en suis) gagneraient à proposer aux étudiants des séries d’entraînements, d'exercices, et nous devrions juger les étudiants sur le fait qu'ils ont ou non passé du temps à ces exercices. Si l'on suppose que les compétences viennent avec l'entraînement, dans la mesure où l'on a la capacité d'apprendre, laquelle est sanctionnée par le diplôme, alors une évaluation fondée selon ce critère en viendrait à juger des compétences, ce qui est finalement ce que nous recherchions !
De ce fait, il devient urgent de changer les systèmes d'enseignements, afin de proposer aux étudiants des séries ordonnées d'efforts, d'exercices, d'entraînements...
J'en profite pour signaler, par exemple, l'existence d'un livre d'enseignement exemplaire : le Calcul différentiel et intégral, de N. Piskounov (éditions Mir, Moscou, Russie). C'est un livre qui commence de façon élémentaire, qui est d'une clarté absolue, et qui comporte des exercices que n'importe qui peut faire : les premiers exercices sont très simples, puis, quand l'étudiant les a fait, on a des exercices à peine plus difficiles, et ainsi de suite. Bref, je recommande ce livre à tous, aux étudiants qui doivent savoir que, en sciences, le calcul différentiel et intégral est omniprésent, et aux collègues enseignants parce que nous pourrons discuter des systèmes pédagogiques que nous mettons en œuvre (on se souviens que je suis si iconoclaste que j'en viens même à questionner le "Le professeur est maître dans sa classe").
Jusqu'à présent, je faisais personnellement mes cours en y passant beaucoup de temps, essentiellement en cherchant à détailler les étapes des calculs, pour faciliter la compréhension des étudiants, mais je m'aperçois que cette méthode est sans doute mauvaise, et, conformément à l'analyse précédente, je vais réorganiser mes cours en une série d'exercices, d'entraînements, qui donneront lieu à autant d'évaluations ponctuelles. Finalement, les étudiants seront jugés sur le fait d'avoir ou non effectué tous les exercices proposés, tous ces entraînements.
Idem pour les stages : je vais chercher à introduire de nouvelles manières d'encadrer les étudiants, où l'initiation à la pratique scientifique sera conçue comme une série orchestrée d'entraînements, d'exercices. Cela correspond plus ou moins à ce que je faisais déjà, mais il faudra que ce soit bien plus systématique, plus explicite.
Comme toujours je compte sur mes amis pour me dire si l'analyse ci-dessus est erronnée, car on se rappelle que je suis prêt à beauccoup... d'efforts, beaucoup d’entraînements, beaucoup d'exercices, beaucoup de travail, pour améliorer les méthodes que je mets en œuvre très explicitement, en vue d'aider mes jeunes amis (et moi-même) à grandir en science et en technologie.
vendredi 8 août 2014
Il doit me manquer des gènes
Le monde s'enflamme
pour la coupe du monde (je suppose que c'est la coupe du monde) de
football... mais ce serait pour moi l'enfer que d'être obligé de
regarder un match à la télévision. Il doit me manquer le gène du
football.
De même pour les
voitures : je ne vois que de la mauvaise foi (je n'ai pas dit de
la malhonnêteté : seulement des justifications très
personnelles qu'ils donnent) dans le discours de mes amis qui en sont
amateurs. Là encore, un gène doit me manquer.
Mais il y a pire :
au jardin du Luxembourg, des groupes assis dans l'herbe au soleil.
Que peuvent-ils donc bien faire, pendant tout ce temps ? Il doit
encore me manquer le gène du groupe au soleil.
J'en vois qui sont
étudiants, et qui ont un polycopié à la main, de sorte qu'ils
pourraient être en train d'apprendre des cours, mais, quand je
m'approche, je les entends parler d'une soirée qui s'est tenue la
veille. Est ce vraiment une méthode efficace pour apprendre ?
Là, quel est le gène ?
Sur un banc, au
soleil, je vois une jeune femme très bronzée, allongée, qui ne
fait rien. Elle n'a pas l'air fatiguée, de sorte qu'il est douteux
qu'elle ait besoin de se reposer, et elle n'a sans doute pas pu
éviter les messages des dermatologues signalant que le soleil est
mauvais pour la peau. Pourquoi son comportement ?
Je passe maintenant
devant la terrasse d'un bistrot, sans soleil cette fois, mais en
plein air, juste devant la rue. Il y a à peine de quoi s'asseoir,
les clients se gênent et les voitures sont bruyantes. Quel plaisir
ont-ils ?
Un autre jardin
public, un homme qui semble en parfaite santé est assis, sans lire,
sans écrire, sans rien faire, à l'ombre. Que fait-il ?
Plus loin, une dame
plus âgée fait des mots croisés. A quoi bon ? Ce type de
questions me vaudra évidemment la rancune de mes amis
cruciverbistes, mais je répète : à quoi bon ? Il s'agit
d'une occupation, au sens d'occuper un vide, et la question n'est pas
de savoir si elle élève l'esprit ou non, mais de se demander à
quoi bon ? L'être humain revendique à chaque seconde de
changer de condition, mais le fait est que beaucoup se contentent
d'occuper leur temps, et leurs revendications ne sont donc guère que
des gesticulations.
Une étudiante qui
ne réussit pas particulièrement ses études me dit que, en réalité,
elle est moins intéressée par la chimie physique que par
« écrire ». A-t-elle déjà écrit ? Non. A-t-elle
déjà pris du temps pour apprendre à écrire ? Non : ses
compétences se limitent à celles qu'elle a eues lors de ses cours
de français du collège ou du lycée... Cours où, m'avoue-t-elle,
ses notes étaient médiocres. Comment peut-elle croire qu'elle
gagnera sa vie alors que lui manquent, au minimum, des compétences,
lesquelles ne s'obtiennent pas par des claquements de doigts ?
Mon incompréhension d'une telle... naïveté (inconséquence ?
Inconscience ?).
Un étudiant me dit
avoir deux heures de transport en commun, touts les jours, pendant
lesquelles il écoute de la musique ? Pourquoi ne fait-il rien ?
Ses réponses sont toutes de mauvaise foi (et, à nouveau, j'ai
beaucoup de sollicitude). Ce qui est avéré, c'est que son seul
profit est du « plaisir ».
Je passe devant un
petit jardin, et je vois une personne que je connais, directeur de
société, qui cultive des tomates, carottes, choux... Je l'interroge
sur son activité, et il me répond qu'il produit ainsi assez pour
produire sa famille. Dont acte, mais l'efficacité de cette culture ?
Au temps passé, elle est nulle, et la qualité de ses produits reste
inférieure à celle des plus beaux fruits et légumes de la place.
Financièrement, c'est nul. De sorte qu'il faut conclure que seul son
« plaisir », son « envie », sa
compulsion le guident. Pourquoi ce plaisir ? Cette envie ?
Pourquoi rester cassé en deux au soleil, dans le froid, sous la
pluie ?
Dans la rue, une femme marche difficilement perchée sur des talons aiguilles immense. A quoi bon ?
Dans la rue, une femme marche difficilement perchée sur des talons aiguilles immense. A quoi bon ?
On aura compris que
la liste de mes incompréhension est longue. Souvent, quand
j'interroge ceux et celles dont je ne comprends pas le comportement,
je ne reçois que la réponse « j'aime ». Je n'ai
évidemment aucun droit à discuter leur goût, mais quelle étrange
chose que ce « plaisir », qui conduit à des
comportements extraordinaires, souvent irrationnels !
jeudi 25 avril 2013
L'évaluation ?
Cette fois, je mets un point d'interrogation, parce que comment saurais-je organiser des évaluations, moi qui ne sait pas m'évaluer moi-même, doit-on dire en paraphrasant Frères Jean des Entommeures.
Dans un précédent billet, je discutais la possibilité pour les étudiants de faire leur propre évaluation. Comment ?
Par exemple, en proposant une liste de ce qu'ils ont appris (connaissances), pendant un stage, et une liste des compétences qu'ils ont eues.
Par exemple, en faisant la liste de tous les "symptômes", de l'analyse de ces derniers, et des propositions de résolution, plus une estimation de comment les corrections ont été efficaces.
Par exemple en faisant la liste de toutes les tâches d'administration qui ont été effectuées.
Par exemple en faisant la liste de toutes les "communications" qui ont été faites (pas des discussions de bistrot où l'on considère la " poussière du monde", mais des discussions de "travail", où l'on se dirige vers l'objectif visé, que celui-ci soit l'apprentissage ou la découverte).
Par exemple en faisant la liste de tous les travaux qui ont été faits.
Plutôt que l'éternel et convenu rapport de stage "en 10 pages annexes comprises", je propose 10 pages, plus autant d'annexes que nécessaire. Et, personnellement, je sais que, si la quantité ne vaut pas la qualité (comme disent certains, qui citent généralement la thèse, très réduite en volume, de Louis de Broglie), la quantité est quand même la garantie d'un gros travail : cela ne se fait généralement pas en claquant des doigts.
Décidément, d'r Schaffe het sussi Wurzel un Frucht, dit-on en Alsace : le travail a des racines et des fruits délicieux !
Dans un précédent billet, je discutais la possibilité pour les étudiants de faire leur propre évaluation. Comment ?
Par exemple, en proposant une liste de ce qu'ils ont appris (connaissances), pendant un stage, et une liste des compétences qu'ils ont eues.
Par exemple, en faisant la liste de tous les "symptômes", de l'analyse de ces derniers, et des propositions de résolution, plus une estimation de comment les corrections ont été efficaces.
Par exemple en faisant la liste de toutes les tâches d'administration qui ont été effectuées.
Par exemple en faisant la liste de toutes les "communications" qui ont été faites (pas des discussions de bistrot où l'on considère la " poussière du monde", mais des discussions de "travail", où l'on se dirige vers l'objectif visé, que celui-ci soit l'apprentissage ou la découverte).
Par exemple en faisant la liste de tous les travaux qui ont été faits.
Plutôt que l'éternel et convenu rapport de stage "en 10 pages annexes comprises", je propose 10 pages, plus autant d'annexes que nécessaire. Et, personnellement, je sais que, si la quantité ne vaut pas la qualité (comme disent certains, qui citent généralement la thèse, très réduite en volume, de Louis de Broglie), la quantité est quand même la garantie d'un gros travail : cela ne se fait généralement pas en claquant des doigts.
Décidément, d'r Schaffe het sussi Wurzel un Frucht, dit-on en Alsace : le travail a des racines et des fruits délicieux !
samedi 16 mars 2013
Etre utile aux hommes
De Diderot à Voltaire :
"Il faut travailler, il faut être utile, on doit compte de ses talents".
Faut-il ajouter quoi que ce soit ?
"Il faut travailler, il faut être utile, on doit compte de ses talents".
Faut-il ajouter quoi que ce soit ?
vendredi 15 février 2013
Un devoir d'optimisme
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Cela étant, soyons positifs... puisque la belle énergie que nous rayonnerons éclairera nos proches. Comment vivre, dans ce monde maussade ? En apprenant à voir la bouteille à moitié pleine. Oui, je sais qu'elle n'est ni pleine ni vide, mais je crois que c'est une affaire de politesse que de la voir publiquement pleine. Et puis, si nous l'avouons pleine, nous la verrons ainsi.
Un devoir d'optimisme
Le pessimisme est une
étrange maladie, et je la crains contagieuse. Luttons !
Tout fout le camp, ma bonne dame !
Le niveau baisse ! La vie chère ! On nous en veut !
Les nantis sont des salauds ! C'est un scandale !
Un tel enchaînement est nommé
litanie, et une certaine presse voudrait nous faire croire que la
bouteille est à moitié vide. Tiens, livrons-nous à un petit
exercice : je vais prendre les actualités Google du
jour :
Viande de cheval : l'inquiétude
de 360 salariés de Spanghero
De nombreux blessés après la pluie
de météorites en Russie
Affaire Pistorius
L'astéroïde va frôler la Terre
La vente de logements neufs en chute
Meutre de Chokri Belaïd
Etats Unis : les Républicains
bloquent la nomination de Chuck Hagel
Islamisme. Manuel Valls et les
« dizaines de Merah »
Le PS et l'UMP vont aux municipales
à reculons
Valenciennes : un bébé dans
un état critique, le père écroué
Mouvements sociaux
Croissance zéro
Déprimant, non ? Ne devrions-nous
pas faire des procès aux journalistes qui se répandent ainsi en
jérémiades (j'utilise le mot « répandent »
volontairement) ?
Nous connaissons tous leurs
« raisons » : il faudrait que la presse soit un
contre-pouvoir (ah, ce goût terrible du pouvoir, qu'ont les
imbéciles), et le journalisme rendrait service à la collectivité ;
il aurait une « mission »... en remuant la vase (y penser
un peu avant d'accepter l'idée).
Cela étant, réfléchissons. On dit de
la presse qu'elle a une fonction d'information. Information ?
Ce n'est pas nécessairement le plus nauséeux du monde, et l'on est
en droit de se demander si faire le bonheur de son entourage n'est
pas une nécessité plus impérieuse ?
Oui, le journaliste qui dénonce un
scandale (un de plus, un chien écrasé...) n'est-il pas coupable
d'entretenir la morosité ? Ne pourrions pas proposer un code
déontologique inspiré de l'écrivain français Boris Vian, dont un
personnage, le professeur Mangemanche, n'est poursuivi par la police
que lorsque le nombre de gens qu'il tue devient supérieur au nombre
de gens qu'il sauve ? De même, les journalistes ne
devraient-ils pas avoir une sorte de table à deux colonnes, avec
l'obligation (légale, j'insiste, avec des pénalités si la loi est
enfreinte) d'avoir au moins autant de bon que de mauvais ?
Je me console :
- en évitant soigneusement de lire ces torchons de mauvais augure
- en pensant que les responsables de ces agissements s'aigrissent eux-mêmes, et qu'ils se confisent dans le vinaigre qu'ils pissent ensuite (merveilleuse notion de « pisse vinaigre », que nous devons à notre bon Rabelais).
Cela étant, soyons positifs... puisque la belle énergie que nous rayonnerons éclairera nos proches. Comment vivre, dans ce monde maussade ? En apprenant à voir la bouteille à moitié pleine. Oui, je sais qu'elle n'est ni pleine ni vide, mais je crois que c'est une affaire de politesse que de la voir publiquement pleine. Et puis, si nous l'avouons pleine, nous la verrons ainsi.
Nous avons un devoir d'apprendre
l'optimisme ! Contrairement à une idée répandue, il ne s'agit
pas d'être bon en mathématiques ou mauvais : il s'agit
d'apprendre. Il ne s'agit pas de faire ou non des fautes
d'orthographe, mais il s'agit d'apprendre à les éviter (si l'on a
envie). Il ne s'agit pas...
Non, il ne s'agit pas d'être optimiste
ou pessimiste, car cette attitude est paresseuse, coupablement
fainéante. On est optimiste ? Tant mieux : on vit plus
heureux. On est pessimiste ? Alors il faut faire l'effort
d'apprendre, lentement, patiemment, laborieusement (étymologie :
le travail).
Oui, nous ne « sommes »
pas : à nous de travailler pour « devenir ».
Devenis optimiste ? Pour nos amis,
pour nos proches, pour nos familles, pour nos collègues, il me
semble que c'est à la fois un devoir (politesse) et un avantage :
nos relations viendront-elles plus à nous si nous sourions ou si
nous faisons la grimace ? La réponse est connue, et c'est donc
notre avantage « matériel » d'être souriant, de faire
bonne figure, d'être heureux. A nouveau, il ne s'agit pas d'être
heureux, mais d'apprendre à l'être.
Ici, je m'arrête, car je risque de
tomber dans la morale... qui ennuie. Une conclusion, lancinante comme
vous voyez : nous avons un devoir d'optimisme !
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