La gélatine, sinon quoi ?
Dans un billet précédent, je discutais la question des gelées d'ananas (et d'autres fruits) qui se liquéfiaient. Cela me vaut une question :
Et si je veux faire une gelée sans gélatine ?
La question n'est pas neuve, mais je réponds quand même sans renvoyer à des billets anciens, dans l'espoir que je ferai maintenant quelque chose de mieux que naguère ou que jadis.
Bref, il s'agit de faire un gel. De quoi s'agit-il ? Selon l'International Union of Pure and Applied Chemistry, qui est l'organisme international de normalisation des termes scientifiques (surtout pour la chimie, la biochimie, un peu la physique), un gel est un système fait d'un liquide piégé dans un solide.
Comment faire ce "solide" ? Il faut un réseau continu, et, pour les gels de gélatine, ce sont des protéines obtenues par dissociation du tissu collagénique des animaux qui s'assemblent spontanément quand la température devient inférieure à 36 degrés environ.
Mais, dans les confitures, il y a les pectines, qui sont extraites des parois cellulaires lors de la cuisson des fruits ; elles ne s'assemblent toutefois qu'un milieu un peu acide, et en présence de beaucoup de sucres. Et cette fois, ces composés ne sont pas des protéines, mais des polysaccharides (des "sucres complexes"). J'ajoute qu'il y a des pectines variées.
Dans les années 1980, j'ai beaucoup milité pour que les cuisiniers puissent diversifier leurs "polymères" gélifiants, et c'est ainsi que j'ai proposé les agar-agar, gommes guar ou caroube, gomme xanthane, carraghénanes variés... comme je le détaille dans Mon histoire de cuisine.
Tout cela étant dit, il y faut quand même garder en tête que les gélifications "physiques" ne sont pas la totalité de l'histoire : on peut gélifier du lait avec des caséines, par exemple. Mais le blanc d'oeuf qui coagule subit en réalité une (thermo) gélification, par des protéines du blanc d'oeuf. Idem pour la viande (et le poisson) qui cuit, et qui gélifie en raison de la de la viande avec les protéines que sont les actines et les myosines. Idem pour la peau du lait qui résulte de la coagulation des protéines sériques...
Mais comme je pressens que mon interlocuteur veut éviter les produits animaux, il faut aussi que je signale la possibilité de thermocoagulation par des protéines végétales : de pois, de lentilles, de soja, de chanvre... Il y a l'embarras du choix, de sorte que, pour donner une vision plus globale, je signale que les assemblages des réseaux des gels se font par des forces variées : pour les gels physiques, ce sont des forces faibles (van der Waals, liaisons hydrogène), et, pour des gels chimiques, ce sont des forces plus fortes (ponts disulfures, liaisons covalentes...)
L'image à bien avoir en tête est la suivante :
La question, c'est : quel est l'objectif ?
Ce blog contient: - des réflexions scientifiques - des mécanismes, des phénomènes, à partir de la cuisine - des idées sur les "études" (ce qui est fautivement nommé "enseignement" - des idées "politiques" : pour une vie en collectivité plus rationnelle et plus harmonieuse ; des relents des Lumières ! Pour me joindre par email : herve.this@inrae.fr
dimanche 2 juin 2019
samedi 1 juin 2019
A propos de gelées qui ne prennent pas
A propos de gelée d'ananas, de papaye, de figue, de kiwi, de cassis, on me fait observer que je me suis insuffisamment expliqué, et voici mieux (j'espère).
Commençons par une expérience, à savoir mixer de l'ananas frais, puis y dissoudre de la gélatine. On met le liquide gélatiné dans un moule, et l'on attend : le gel prend.
Là, il faut expliquer sans attendre que le jus d'ananas, c'est majoritairement de l'eau; disons de l'eau qui a du goût. Et la gélatine, c'est une matière faite de protéines partiellement dégradées par leur extraction à partir du tissu collagénique.
Du collagène à la gélatine
Mais partons donc de ce dernier : il entoure les cellules animales. Plus en détail, il est fait de "fibres", à savoir des triples hélices de "collagène", chaque hélice étant un enchaînement de "maillons", ces maillons étant des résidus d'acides aminés.
Quand on chauffe du tissu végétal (viande, poisson, pattes de poule, pied de veau...), le tissu collagénique se désorganise, les triples hélices se séparent les unes des autres, et les brins des triples hélices se séparent, tandis que les brins libérés perdent des segments, sont partiellement coupés.
Bref, il y a finalement dans le liquide de cuisson une série de protéines ou de protéines dégradées, mais aussi des "peptides" (des segments détachés des protéines) ou des acides aminés libres. Tout cela est en solution dans le liquide. C'est la "gélatine".
Puis, quand le liquide refroidit, les protéines se ré-associent par leurs extrémités, par trois, ce qui forment un "réseau", une sorte d’échafaudage où sont piégées les molécules d'eau et les molécules qui étaient dissoutes dans l'eau. C'est la prise en gel.
A partir de l'ananas frais
Cela étant, quand la gelée est faite à partir de jus d'ananas qui n'a pas été chauffé, notamment quand on lui a ajouté un peu d'eau où de la gélatine a été dissoute, alors la gelée prend... mais elle se défait ensuite! Et c'est cela qui alerte souvent cuisinières et cuisiniers... et qui justifie ce billet.
Pourquoi cet échec ? Parce que le jus d'ananas frais n'est pas que de l'eau avec du gout : il contient lui-même des protéines, mais des protéines d'une autre sorte, à savoir des protéases, c'est-à-dire des protéines qui coupent les autres protéines. Et les protéases coupent donc les protéines de gélatine du réseau, de sorte que ce réseau est dégradé : le système redevient liquide.
La solution?
La solution, pour éviter ce désastre culinaire ? Une première solution consiste à chauffer le jus d'ananas, parce que, alors, les protéases sont "dénaturées", à savoir qu'elles perdent leur capacité de couper les autres protéines. Certes, le goût du jus perd un peu en fraîcheur, mais un chauffage rapide fait l'affaire.
Sinon, on peut faire le gel avec autre chose que de la gélatine, tel l'agar-agar, qui n'est pas une protéine mais un "polysaccharide" (un "sucre"), lequel n'est pas attaqué par les protéases.
Vous trouverez des indications supplémentaires sur le site de Pierre Gagnaire (https://www.pierregagnaire.com/pierre_gagnaire/pierre_et_herve) et dans mon livre
Et quels autres végétaux ou parties de végétaux ?
L'ananas n'est pas le seul végétal à contenir des protéases gênantes pour la gélification. Il y a aussi la papaye, la figue, le kiwi, le cassis... et sans doute bien d'autres tissus végétaux. Lesquels ?
Commençons par une expérience, à savoir mixer de l'ananas frais, puis y dissoudre de la gélatine. On met le liquide gélatiné dans un moule, et l'on attend : le gel prend.
Là, il faut expliquer sans attendre que le jus d'ananas, c'est majoritairement de l'eau; disons de l'eau qui a du goût. Et la gélatine, c'est une matière faite de protéines partiellement dégradées par leur extraction à partir du tissu collagénique.
Du collagène à la gélatine
Mais partons donc de ce dernier : il entoure les cellules animales. Plus en détail, il est fait de "fibres", à savoir des triples hélices de "collagène", chaque hélice étant un enchaînement de "maillons", ces maillons étant des résidus d'acides aminés.
Quand on chauffe du tissu végétal (viande, poisson, pattes de poule, pied de veau...), le tissu collagénique se désorganise, les triples hélices se séparent les unes des autres, et les brins des triples hélices se séparent, tandis que les brins libérés perdent des segments, sont partiellement coupés.
Bref, il y a finalement dans le liquide de cuisson une série de protéines ou de protéines dégradées, mais aussi des "peptides" (des segments détachés des protéines) ou des acides aminés libres. Tout cela est en solution dans le liquide. C'est la "gélatine".
Puis, quand le liquide refroidit, les protéines se ré-associent par leurs extrémités, par trois, ce qui forment un "réseau", une sorte d’échafaudage où sont piégées les molécules d'eau et les molécules qui étaient dissoutes dans l'eau. C'est la prise en gel.
A partir de l'ananas frais
Cela étant, quand la gelée est faite à partir de jus d'ananas qui n'a pas été chauffé, notamment quand on lui a ajouté un peu d'eau où de la gélatine a été dissoute, alors la gelée prend... mais elle se défait ensuite! Et c'est cela qui alerte souvent cuisinières et cuisiniers... et qui justifie ce billet.
Pourquoi cet échec ? Parce que le jus d'ananas frais n'est pas que de l'eau avec du gout : il contient lui-même des protéines, mais des protéines d'une autre sorte, à savoir des protéases, c'est-à-dire des protéines qui coupent les autres protéines. Et les protéases coupent donc les protéines de gélatine du réseau, de sorte que ce réseau est dégradé : le système redevient liquide.
La solution?
La solution, pour éviter ce désastre culinaire ? Une première solution consiste à chauffer le jus d'ananas, parce que, alors, les protéases sont "dénaturées", à savoir qu'elles perdent leur capacité de couper les autres protéines. Certes, le goût du jus perd un peu en fraîcheur, mais un chauffage rapide fait l'affaire.
Sinon, on peut faire le gel avec autre chose que de la gélatine, tel l'agar-agar, qui n'est pas une protéine mais un "polysaccharide" (un "sucre"), lequel n'est pas attaqué par les protéases.
Vous trouverez des indications supplémentaires sur le site de Pierre Gagnaire (https://www.pierregagnaire.com/pierre_gagnaire/pierre_et_herve) et dans mon livre
Et quels autres végétaux ou parties de végétaux ?
L'ananas n'est pas le seul végétal à contenir des protéases gênantes pour la gélification. Il y a aussi la papaye, la figue, le kiwi, le cassis... et sans doute bien d'autres tissus végétaux. Lesquels ?
A propos de lait, de beurre, de crème
Je reçois ce message :
Bonsoir Monsieur This,
À quel moment peut-on utiliser le mot « lait » ou « crème » sans faire d’erreur ? Je m’y perds un peu.
J’ai lu, il y a quelque temps, un article très intéressant que vous aviez écrit à ce sujet justement.
C’était à propos du « lait » et des diverses appellations des « lait de soja », « lait d’amande » « lait de chèvre » etc.
Je vous remercie à l’avance de bien vouloir éclairer ma lanterne avec la précision que vous mettez toujours dans vos réponses.
Et voici ma réponse :
Merci du message.
Le lait de vache, c'est donc le lait de vache. Et le lait de chêvre, le lait de chêvre. La crème, c'est ce produit que l'on récupère à la surface du lait qui a reposé.
Jusque là, tout va bien.
Ce qui se complique, c'est quand il est question d'argent, de commerce. Et là, il y a des services de l'Etat pour protéger les citoyens (vous voyez que je préfère ce terme à "consommateurs"), en mettant des limites qui permettront de combattre les malhonnêtes (mais vous verrez ci dessous que ces réglementations n'ont pas que du bon).
Oui, il faut des dénominations claires, parce que la loi veut justement que les produits soient sains, loyaux, marchands. Et notamment loyaux : du lait, ce n'est pas du lait écrémé, par exemple. Mais imaginons que nous centrifugions du lait avec une machine très efficace : il ne resterait rien du gras initial, et ce lait parfaitement écrémé serait un produit différent de celui que l'on a traditionnellement nommé lait écrémé. Et puis, la crème : est-ce une crème toute fraîchement prélevée sur du lait qui a reposé, ou bien une crème maturée, fermentée ?
Bref, on comprend le besoin d'une réglementation, laquelle passe par des définitions. En l'occurrence, tous les textes réglementaires se trouvent en ligne, sur le site du ministère de l'économie et des finances, à savoir : https://www.economie.gouv.fr/daj/specification-technique-ndeg-b3-07-09-applicable-aux-laits-et-aux-produits-laitiers-date
Et vous y trouverez des choses comme :
La dénomination « lait » est réservée exclusivement au produit de la sécrétion mammaire normale, obtenu par une ou plusieurs traites, sans aucune addition ni soustraction. Toutefois, la dénomination « lait » peut être utilisée : a) pour le lait ayant subi un traitement n'entraînant aucune modification de sa composition ou pour le lait dont on a standardisé la teneur en matière grasse ; b) conjointement avec un ou plusieurs termes pour désigner le type, la classe qualitative, l'origine et/ou l'utilisation envisagée du lait, ou pour décrire le traitement physique auquel il a été soumis ou les modifications qu'il a subies dans sa composition, à condition que ces modifications soient limitées à l'addition et/ou à la soustraction de ses constituants naturels. On entend par « produits laitiers » les produits dérivés exclusivement du lait, étant entendu que des substances nécessaires pour leur fabrication peuvent être ajoutées, pourvu que ces substances ne soient pas utilisées en vue de remplacer, en tout ou partie, l'un quelconque des constituants du lait. Sont réservées uniquement aux produits laitiers les dénominations suivantes : lactosérum, crème, beurre, babeurre, butteroil, caséines, matière grasse laitière anhydre (MGLA), fromage, yaourt (ou yoghourt), kéfir, kumis, viili/fil, smetana et fil.
Je ne mets pas tous le document, car vous pourrez le télécharger facilement.
Tout cela étant dit, nous nous souvenons que nous sommes en Europe, d'abord, et que j'aurais dû vous indiquer :
https://ec.europa.eu/agriculture/publi/fact/milk/2007_en.pdf
Mais revenons à des choses simples : ayant déjà donné la définition du lait, je livre ici celle de la crème (en vous invitant quand même à regarder tout le document :
La dénomination crème est réservée au lait contenant au moins 30 g de matière grasse provenant exclusivement du lait pour 100 g de poids total. La dénomination crème légère est réservée au lait contenant entre 12g inclus et 30g non inclus de matière grasse provenant exclusivement du lait pour 100 g de poids total.
Et je termine en citant un cas terrible : celui d'un artisan crémier de Bretagne qui faisait un beurre salé excellent, en barattant lui-même. Il fut épinglé parce que son beurre contenait trop d'eau. Et en effet, la réglementation impose un maximum d'eau.
Par exemple, je trouve :
CONDITIONS GENERALES RELATIVES AU CONTRAT DE STOCKAGE
Ne peut faire l’objet d’un contrat de stockage privé que le beurre, salé ou non, produit à partir de crème pasteurisée ou de lait, fabriqué à partir du 1er février 2011 dans une usine agréée de l’Union Européenne et entré en entrepôt frigorifique préalablement au dépôt d’une demande de contrat de stockage privé.
Le dépôt des demandes de contrat est autorisé à compter du 1er mars 2011. Le contrat de stockage est conclu entre FranceAgriMer et une personne physique ou morale après réception à FranceAgriMer de la demande de contrat figurant en ANNEXE I (voir point 8 du présent cahier des charges).
La période de stockage contractuel prend effet le lendemain de la réception de la demande de contrat. Pour chaque opérateur, la première demande de contrat déposée à FranceAgriMer au titre de la présente campagne de stockage privé devra être accompagnée d’un exemplaire du présent cahier des charges dûment paraphé et signé. Le délai de conclusion du contrat est de 30 jours après réception de la demande de contrat pour le beurre français et de 60 jours pour le beurre produit dans un autre Etat membre, sous réserve de la confirmation de l’éligibilité du beurre. Si l’éligibilité du beurre n’est pas confirmée, le contrat est considéré comme nul et non avenu. La conclusion d’un contrat de stockage privé pour du beurre fabriqué dans un autre Etat membre est en plus subordonnée à la réception par FranceAgriMer d’un certificat établi par un organisme compétent de l’Etat membre de production dans les 50 jours suivant l’entrée en stock (cf point 1.7). Un contrat ne peut contenir qu’un lot. Le contrat : ♦ fixe le numéro de contrat, le début de la période de stockage contractuel ainsi que la période possible de sortie de stockage contractuel ; ♦ reprend la nature du produit à stocker (beurre ou beurre salé), la quantité contractuelle ainsi que les frais de stockage susceptibles d’être versés au contractant (frais fixes et journaliers).
1 - DEFINITION DU BEURRE
1.1 ¾Origine et nature du lait mis en œuvre - composition du beurre
Le beurre doit être produit, dans une usine agréée de la Communauté, soit à partir de lait de vache produit dans la Communauté, soit à partir de crème pasteurisée obtenue directement et exclusivement à partir de lait de vache produit dans la Communauté. FranceAgriMer – stockage– cahier des charges stockage privé beurre - campagne 2011 12
Le beurre recombiné est éligible à l’aide sous réserve que le beurre concentré fractionné ayant servi à sa fabrication ait été obtenu à partir de crème reprenant la définition précitée y compris après une éventuelle phase sous forme de beurre. Le beurre doit avoir la composition suivante :
1.1.1 ¾ une teneur minimale en poids de matière grasse butyrique de 82%, ¾ une teneur maximale en poids de 16 % d'eau, ¾ une teneur maximale en matière sèche non grasse de 2 %, ou
1.1.2 ¾ une teneur minimale en poids de matière grasse butyrique de 80%, ¾ une teneur maximale en poids de 16 % d'eau, ¾ une teneur maximale en sel de 2 %, ¾ une teneur maximale en matière sèche non grasse à l'exclusion du sel, de 2 %.
Et mon crémier n'était pas dans les clous... alors que son beurre était bon. Je lui ai bien volontiers pardonné et j'ai continué d'acheter mon beurre chez lui !
J'espère avoir répondu à la question ?
Bonsoir Monsieur This,
À quel moment peut-on utiliser le mot « lait » ou « crème » sans faire d’erreur ? Je m’y perds un peu.
J’ai lu, il y a quelque temps, un article très intéressant que vous aviez écrit à ce sujet justement.
C’était à propos du « lait » et des diverses appellations des « lait de soja », « lait d’amande » « lait de chèvre » etc.
Je vous remercie à l’avance de bien vouloir éclairer ma lanterne avec la précision que vous mettez toujours dans vos réponses.
Et voici ma réponse :
Merci du message.
Le lait de vache, c'est donc le lait de vache. Et le lait de chêvre, le lait de chêvre. La crème, c'est ce produit que l'on récupère à la surface du lait qui a reposé.
Jusque là, tout va bien.
Ce qui se complique, c'est quand il est question d'argent, de commerce. Et là, il y a des services de l'Etat pour protéger les citoyens (vous voyez que je préfère ce terme à "consommateurs"), en mettant des limites qui permettront de combattre les malhonnêtes (mais vous verrez ci dessous que ces réglementations n'ont pas que du bon).
Oui, il faut des dénominations claires, parce que la loi veut justement que les produits soient sains, loyaux, marchands. Et notamment loyaux : du lait, ce n'est pas du lait écrémé, par exemple. Mais imaginons que nous centrifugions du lait avec une machine très efficace : il ne resterait rien du gras initial, et ce lait parfaitement écrémé serait un produit différent de celui que l'on a traditionnellement nommé lait écrémé. Et puis, la crème : est-ce une crème toute fraîchement prélevée sur du lait qui a reposé, ou bien une crème maturée, fermentée ?
Bref, on comprend le besoin d'une réglementation, laquelle passe par des définitions. En l'occurrence, tous les textes réglementaires se trouvent en ligne, sur le site du ministère de l'économie et des finances, à savoir : https://www.economie.gouv.fr/daj/specification-technique-ndeg-b3-07-09-applicable-aux-laits-et-aux-produits-laitiers-date
Et vous y trouverez des choses comme :
La dénomination « lait » est réservée exclusivement au produit de la sécrétion mammaire normale, obtenu par une ou plusieurs traites, sans aucune addition ni soustraction. Toutefois, la dénomination « lait » peut être utilisée : a) pour le lait ayant subi un traitement n'entraînant aucune modification de sa composition ou pour le lait dont on a standardisé la teneur en matière grasse ; b) conjointement avec un ou plusieurs termes pour désigner le type, la classe qualitative, l'origine et/ou l'utilisation envisagée du lait, ou pour décrire le traitement physique auquel il a été soumis ou les modifications qu'il a subies dans sa composition, à condition que ces modifications soient limitées à l'addition et/ou à la soustraction de ses constituants naturels. On entend par « produits laitiers » les produits dérivés exclusivement du lait, étant entendu que des substances nécessaires pour leur fabrication peuvent être ajoutées, pourvu que ces substances ne soient pas utilisées en vue de remplacer, en tout ou partie, l'un quelconque des constituants du lait. Sont réservées uniquement aux produits laitiers les dénominations suivantes : lactosérum, crème, beurre, babeurre, butteroil, caséines, matière grasse laitière anhydre (MGLA), fromage, yaourt (ou yoghourt), kéfir, kumis, viili/fil, smetana et fil.
Je ne mets pas tous le document, car vous pourrez le télécharger facilement.
Tout cela étant dit, nous nous souvenons que nous sommes en Europe, d'abord, et que j'aurais dû vous indiquer :
https://ec.europa.eu/agriculture/publi/fact/milk/2007_en.pdf
Mais revenons à des choses simples : ayant déjà donné la définition du lait, je livre ici celle de la crème (en vous invitant quand même à regarder tout le document :
La dénomination crème est réservée au lait contenant au moins 30 g de matière grasse provenant exclusivement du lait pour 100 g de poids total. La dénomination crème légère est réservée au lait contenant entre 12g inclus et 30g non inclus de matière grasse provenant exclusivement du lait pour 100 g de poids total.
Et je termine en citant un cas terrible : celui d'un artisan crémier de Bretagne qui faisait un beurre salé excellent, en barattant lui-même. Il fut épinglé parce que son beurre contenait trop d'eau. Et en effet, la réglementation impose un maximum d'eau.
Par exemple, je trouve :
CONDITIONS GENERALES RELATIVES AU CONTRAT DE STOCKAGE
Ne peut faire l’objet d’un contrat de stockage privé que le beurre, salé ou non, produit à partir de crème pasteurisée ou de lait, fabriqué à partir du 1er février 2011 dans une usine agréée de l’Union Européenne et entré en entrepôt frigorifique préalablement au dépôt d’une demande de contrat de stockage privé.
Le dépôt des demandes de contrat est autorisé à compter du 1er mars 2011. Le contrat de stockage est conclu entre FranceAgriMer et une personne physique ou morale après réception à FranceAgriMer de la demande de contrat figurant en ANNEXE I (voir point 8 du présent cahier des charges).
La période de stockage contractuel prend effet le lendemain de la réception de la demande de contrat. Pour chaque opérateur, la première demande de contrat déposée à FranceAgriMer au titre de la présente campagne de stockage privé devra être accompagnée d’un exemplaire du présent cahier des charges dûment paraphé et signé. Le délai de conclusion du contrat est de 30 jours après réception de la demande de contrat pour le beurre français et de 60 jours pour le beurre produit dans un autre Etat membre, sous réserve de la confirmation de l’éligibilité du beurre. Si l’éligibilité du beurre n’est pas confirmée, le contrat est considéré comme nul et non avenu. La conclusion d’un contrat de stockage privé pour du beurre fabriqué dans un autre Etat membre est en plus subordonnée à la réception par FranceAgriMer d’un certificat établi par un organisme compétent de l’Etat membre de production dans les 50 jours suivant l’entrée en stock (cf point 1.7). Un contrat ne peut contenir qu’un lot. Le contrat : ♦ fixe le numéro de contrat, le début de la période de stockage contractuel ainsi que la période possible de sortie de stockage contractuel ; ♦ reprend la nature du produit à stocker (beurre ou beurre salé), la quantité contractuelle ainsi que les frais de stockage susceptibles d’être versés au contractant (frais fixes et journaliers).
1 - DEFINITION DU BEURRE
1.1 ¾Origine et nature du lait mis en œuvre - composition du beurre
Le beurre doit être produit, dans une usine agréée de la Communauté, soit à partir de lait de vache produit dans la Communauté, soit à partir de crème pasteurisée obtenue directement et exclusivement à partir de lait de vache produit dans la Communauté. FranceAgriMer – stockage– cahier des charges stockage privé beurre - campagne 2011 12
Le beurre recombiné est éligible à l’aide sous réserve que le beurre concentré fractionné ayant servi à sa fabrication ait été obtenu à partir de crème reprenant la définition précitée y compris après une éventuelle phase sous forme de beurre. Le beurre doit avoir la composition suivante :
1.1.1 ¾ une teneur minimale en poids de matière grasse butyrique de 82%, ¾ une teneur maximale en poids de 16 % d'eau, ¾ une teneur maximale en matière sèche non grasse de 2 %, ou
1.1.2 ¾ une teneur minimale en poids de matière grasse butyrique de 80%, ¾ une teneur maximale en poids de 16 % d'eau, ¾ une teneur maximale en sel de 2 %, ¾ une teneur maximale en matière sèche non grasse à l'exclusion du sel, de 2 %.
Et mon crémier n'était pas dans les clous... alors que son beurre était bon. Je lui ai bien volontiers pardonné et j'ai continué d'acheter mon beurre chez lui !
J'espère avoir répondu à la question ?
If you want to attend the next International Workshop on Molecular and Physical Gastronomy, it's not too late.
I receive questions about the next workshop on molecular and physical gastronomy :
Dear Mr This,
I send you this email because I would like to know if it is possible to attend to a part of the next International Workshop on Molecular and Physical Gastronomy" (depending on my agenga).
I am very interested by the questions which are going to be adressed. However it seems that the participants are confirmed scientists. Can I anyway apply, as someone very interested by this topic?
Sorry for this late application.
And here is the answer :
The "workshop" is like a friendly seminar of a lab, which means that anyone is welcome, in order to show scientific results, or to hear about the results shown by some.
All the discussions are in English, and there are colleagues of any age, country, profession... For example, the younger colleagues of the lab (https://hervethis.blogspot.com/2019/01/les-collegues-plus-jeunes.html)
will attend.
It is very friendly, and anyone comes when he/she can come.
No problem for attending, but we need an application including :
The workshop will take place Room 31, at AgroParisTech, centre Claude Bernard :
16 rue Claude Bernard, 75005 Paris, France.
International
Workshop
on Molecular and Physical Gastronomy
on Molecular and Physical Gastronomy
AgroParisTech,
16 rue Claude Bernard, 75006 Paris (France)
Tel: +33 (0)1
44 08 16 61
email :
4-7
June 2019
9
th Meeting (IWMG 09)
Organized by
the AgroParisTech-INRA
International Centre for Molecular Gastronomy
Flavour
through cooking
Director:
Hervé
This
Organization
Committee:
Pr
Roisin Burke (Dublin Institute of Technology, Dublin, Ireland), Pr
Hervé This (AgroParisTech-Inra), Pr Dan Vodnar (University of
Cluj-Napoca, Romania)
Purpose
of the Workshop
« La
gastronomie est la connaissance raisonnée de tout ce qui se
rapporte à l'homme en tant qu'il se nourrit»
(Gastronomy is the reasoned knowledge about man's nourishment)
Jean Anthelme
Brillat Savarin (1755-1826)
Writing
about the application of the chemistry to the art of cookery:
« In
what art or science could improvements be made that could more
powerfully contribute to increase the comforts and enjoyments of
mankind »
Sir Benjamin
Thompson, Count Rumford, (1753-1814)
« Molecular
gastronomy is the scientific activity consisting in looking for the
mechanisms of phenomena occurring during dishes preparation and
consumption
Hervé This
and Nicholas Kurti, (1988)
The
above quotations from the writings of two founders of culinary
science express in a nutshell the spirit and the objectives of the
Workshop: the emphasis will be on gastronomy (i.e. knowledge) rather
than nutrition, on domestic and restaurant cooking rather than
industry.
The
object of this workshop will be to bring together a group of
scientists to discuss collectively the science behind the practices
carried out in the kitchen, what was called “molecular and physical
gastronomy” in 1988.
Previous
workshops have been held on the role of emulsions, the effects of
cooking methods on food quality and the management of food flavours.
The 9th IWMG will focus on “Flavour through cooking”.
May
we also point out that, as the name IWMG indicates, this is a
workshop and that participants are encouraged to make use of the
laboratory (near the lecture room) which is reasonably well provided
with both culinary and scientific equipment.
In
memoriam Nicholas Kurti (1908-1998)
Nicholas
Kurti was born in Budapest (Hungary), 14 May 1908, and educated
there in the same Gymnasium as Edward Teller and other famous
scientists... Typical of his early years in Budapest was his
desire to study music. But as a result of anti-Jewish laws, he had
to study in Paris first and then in Berlin. There he worked for a
doctorate under Franz Eugen Simon. The two men became close
collaborators, but -both being Jewish- they prudently decamped
upon the rise of Hitler, finding refuge at the Clarendon
Laboratory in Oxford (1933-1940).
There
they followed their research in magnetism and low temperature
physics, but, at the outbreak of war, they worked on the atomic
bomb project (they were not regarded as sufficiently secure to
participate to radar studies). Back at the Clarendon in 1945,
Nicholas Kurti and Simon used magnetism to obtain the lowest
possible temperatures. They invented the nuclear adiabatic
demagnetization method in 1956.
Nicholas
Kurti did not stand at that point. As he was rising to
professorship of physics in Oxford, to fellowship of Brasenose
College (he was also visiting professor in many universities all
around the world, member or head of more than 20 scientific
committees or organization, where he brought his clear point of
view), he worked on history of science, science policy,
applications of thermodynamics to energy. Obviously he received
many honours appropriate to such a tremendous amount of work and
care: he was member of a dozen academies and he got prizes as the
Holweck Prize (British and French Physical Societies), the Fritz
London Award, the Hughes Medal...
Then,
after the 1970’s, he became interested in what Hervé This and
himself called Molecular Gastronomy (1988).
He
never gave explicit advices. Except one : « Let
us have simple experiments ».
« It
is a sad reflection that we know better the temperature inside the
stars than inside a soufflé ».
(Nicholas
Kurti)
|
Schedule
Tuesday
June 4th
Arrival
in Paris by 18.00h at the latest (if possible).
Cremant
gathering at AgroParisTech (Hervé This office)
Possibility
of dinner together near AgroParisTech.
Wednesday
June 5th
Welcome
coffee/tea 9.00h, Room 30, AgroParisTech, 16 rue Claude Bernard,
75005 Paris
9.30h:
Opening session
In
memoriam Nicholas Kurti, Introduction, by Hervé This
Roisin
Burke: The workshop: how, when, who...
Dan
Vodnar : Recording and dissemination of outcomes
10.00-11.00h:
Session 1
11.00-12.00
: Session 2
Additions
of flavours to ingredients, question of bioactivity II
12.00-14.00h:
Participants continue their discussions during lunch nearby.
14.00h-15.00h:
Session 3
Loss
of compounds, creation new flavours, trapping, inclusions, complexes
I
15.00-15.30
: Coffee/tea break
15.30-17.00h:
Session 4
Loss
of compounds, creation new flavours, trapping, inclusions, complexes
II
19.30h:
All together dinner
Thursday
June 6th
09.00h
: Welcome Tea/Coffee
09.30h-10.30h:
Session 5
Changes
in flavour through processing conditions I
10.30-11.00h:
Coffee break
11.00-13.00h:
Session 6
Changes
in flavour through processing conditions II
13.00-14.00h:
Participants continue their discussions during lunch nearby.
14.00h-15.00h:
Session 7
Applications to cooking: why,
how?
15.00h-15.30h
Coffee/Tea
15.30h-17.00h
: Session 8
Processes
for application (3D, 4D, Increased sensory experiences, NbN)
19.30h:
All together dinner,
Friday
June 7th
09.15h-10.30h:
Session 8
Application
of molecular and physical gastronomy to education
10.30h-11.00h
: Coffee break
11.00h-12.00h:
Conclusion and perspectives
12.00h-14.00h
: Participants continue their discussions during lunch nearby.
The
Final Event of the 7th International Contest for Note by Note Cooking
will take place in the afternoon, from 14.00h to 17.00h, in
Amphitheater Risler, at AgroParisTech.
A
list of hotels nearby
https://www.tripadvisor.ie/HotelsNear-g187147-d7887423-AgroParisTechParis_Ile_de_France.
S'inscrire au 9e International Workshop on Molecular and Physical Gastronomy ?
On m'interroge à propos de notre prochain atelier de gastronomie moléculaire :
Cher monsieur This,
Je me permets de vous adresser ce courriel afin de vous
demander s'il serait possible d'assister à une partie des sessions de
"l'International Workshop on Molecular and Physical Gastronomy" (en
fonction de mes occupations pendant la semaine).
Je suis en effet
très intéressé par les questions soulevées.
Cependant, il m'a semblé que le public concerné est essentiellement
celui de scientifiques confirmés. Puis-je malgré tout envisager de
m'inscrire en tant que passionné ?
Veuillez également m'excuser pour cette demande un peu tardive.
Et voici ma réponse :
Le "workshop" est comme un séminaire de laboratoire, à savoir que
chacun peut venir y présenter des résultats scientifiques ou pédagogiques.
C'est en anglais, et il y a
des collègues de tous âges. Par exemples, les "collègues plus jeunes" (https://hervethis.blogspot.com/2019/01/les-collegues-plus-jeunes.html) de mon laboratoire y assisteront.
C'est très amical, et chacun vient quand il peut.
Donc pas de pb pour vous inscrire, mais il me faut des coordonnées comme :
A noter que le workshop se tiendra avec le programme suivant en salle 31 d'AgroParisTech, centre Claude Bernard, à l'adresse :
16 rue Claude Bernard, 75005 Paris, France.
Bonne journée
Le programme :
Le programme :
International
Workshop
on Molecular and Physical Gastronomy
on Molecular and Physical Gastronomy
AgroParisTech,
16 rue Claude Bernard, 75006 Paris (France)
Tel: +33 (0)1
44 08 16 61
email :
4-7
June 2019
9
th Meeting (IWMG 09)
Organized by
the AgroParisTech-INRA
International Centre for Molecular Gastronomy
Flavour
through cooking
Director:
Hervé
This
Organization
Committee:
Pr
Roisin Burke (Dublin Institute of Technology, Dublin, Ireland), Pr
Hervé This (AgroParisTech-Inra), Pr Dan Vodnar (University of
Cluj-Napoca, Romania)
Purpose
of the Workshop
« La
gastronomie est la connaissance raisonnée de tout ce qui se
rapporte à l'homme en tant qu'il se nourrit»
(Gastronomy is the reasoned knowledge about man's nourishment)
Jean Anthelme
Brillat Savarin (1755-1826)
Writing
about the application of the chemistry to the art of cookery:
« In
what art or science could improvements be made that could more
powerfully contribute to increase the comforts and enjoyments of
mankind »
Sir Benjamin
Thompson, Count Rumford, (1753-1814)
« Molecular
gastronomy is the scientific activity consisting in looking for the
mechanisms of phenomena occurring during dishes preparation and
consumption
Hervé This
and Nicholas Kurti, (1988)
The
above quotations from the writings of two founders of culinary
science express in a nutshell the spirit and the objectives of the
Workshop: the emphasis will be on gastronomy (i.e. knowledge) rather
than nutrition, on domestic and restaurant cooking rather than
industry.
The
object of this workshop will be to bring together a group of
scientists to discuss collectively the science behind the practices
carried out in the kitchen, what was called “molecular and physical
gastronomy” in 1988.
Previous
workshops have been held on the role of emulsions, the effects of
cooking methods on food quality and the management of food flavours.
The 9th IWMG will focus on “Flavour through cooking”.
May
we also point out that, as the name IWMG indicates, this is a
workshop and that participants are encouraged to make use of the
laboratory (near the lecture room) which is reasonably well provided
with both culinary and scientific equipment.
In
memoriam Nicholas Kurti (1908-1998)
Nicholas
Kurti was born in Budapest (Hungary), 14 May 1908, and educated
there in the same Gymnasium as Edward Teller and other famous
scientists... Typical of his early years in Budapest was his
desire to study music. But as a result of anti-Jewish laws, he had
to study in Paris first and then in Berlin. There he worked for a
doctorate under Franz Eugen Simon. The two men became close
collaborators, but -both being Jewish- they prudently decamped
upon the rise of Hitler, finding refuge at the Clarendon
Laboratory in Oxford (1933-1940).
There
they followed their research in magnetism and low temperature
physics, but, at the outbreak of war, they worked on the atomic
bomb project (they were not regarded as sufficiently secure to
participate to radar studies). Back at the Clarendon in 1945,
Nicholas Kurti and Simon used magnetism to obtain the lowest
possible temperatures. They invented the nuclear adiabatic
demagnetization method in 1956.
Nicholas
Kurti did not stand at that point. As he was rising to
professorship of physics in Oxford, to fellowship of Brasenose
College (he was also visiting professor in many universities all
around the world, member or head of more than 20 scientific
committees or organization, where he brought his clear point of
view), he worked on history of science, science policy,
applications of thermodynamics to energy. Obviously he received
many honours appropriate to such a tremendous amount of work and
care: he was member of a dozen academies and he got prizes as the
Holweck Prize (British and French Physical Societies), the Fritz
London Award, the Hughes Medal...
Then,
after the 1970’s, he became interested in what Hervé This and
himself called Molecular Gastronomy (1988).
He
never gave explicit advices. Except one : « Let
us have simple experiments ».
« It
is a sad reflection that we know better the temperature inside the
stars than inside a soufflé ».
(Nicholas
Kurti)
|
Schedule
Tuesday
June 4th
Arrival
in Paris by 18.00h at the latest (if possible).
Cremant
gathering at AgroParisTech (Hervé This office)
Possibility
of dinner together near AgroParisTech.
Wednesday
June 5th
Welcome
coffee/tea 9.00h, Room 30, AgroParisTech, 16 rue Claude Bernard,
75005 Paris
9.30h:
Opening session
In
memoriam Nicholas Kurti, Introduction, by Hervé This
Roisin
Burke: The workshop: how, when, who...
Dan
Vodnar : Recording and dissemination of outcomes
10.00-11.00h:
Session 1
11.00-12.00
: Session 2
Additions
of flavours to ingredients, question of bioactivity II
12.00-14.00h:
Participants continue their discussions during lunch nearby.
14.00h-15.00h:
Session 3
Loss
of compounds, creation new flavours, trapping, inclusions, complexes
I
15.00-15.30
: Coffee/tea break
15.30-17.00h:
Session 4
Loss
of compounds, creation new flavours, trapping, inclusions, complexes
II
19.30h:
All together dinner
Thursday
June 6th
09.00h
: Welcome Tea/Coffee
09.30h-10.30h:
Session 5
Changes
in flavour through processing conditions I
10.30-11.00h:
Coffee break
11.00-13.00h:
Session 6
Changes
in flavour through processing conditions II
13.00-14.00h:
Participants continue their discussions during lunch nearby.
14.00h-15.00h:
Session 7
Applications to cooking: why,
how?
15.00h-15.30h
Coffee/Tea
15.30h-17.00h
: Session 8
Processes
for application (3D, 4D, Increased sensory experiences, NbN)
19.30h:
All together dinner,
Friday
June 7th
09.15h-10.30h:
Session 8
Application
of molecular and physical gastronomy to education
10.30h-11.00h
: Coffee break
11.00h-12.00h:
Conclusion and perspectives
12.00h-14.00h
: Participants continue their discussions during lunch nearby.
The
Final Event of the 7th International Contest for Note by Note Cooking
will take place in the afternoon, from 14.00h to 17.00h, in
Amphitheater Risler, at AgroParisTech.
A
list of hotels nearby
https://www.tripadvisor.ie/HotelsNear-g187147-d7887423-AgroParisTechParis_Ile_de_France.
vendredi 31 mai 2019
Des composés odorants
Dans le cadre de cette cuisine note à note qui déplaît tant à quelques activistes réactionnaires, il y a la question des goûts, et de leur reproduction par des composés.J'allais écrire "composés chimiques", mais un composé est un composé, et, puisque la chimie est une science, ce serait aussi fautif d'utiliser cette expression que de parler d'animaux biologiques, par exemple.
Bref, il y a, dans les aliments classiques, des composés qui contribuent au goût, et leur contribution peut être :
- par la consistance
- par la saveur
- par l'odeur (rétronasale : quand on mastique, des composés remontent par les fosses rétronasales vers le nez)
- par le nerf trijumeau (piquants, frais)
- par la couleur
- par d'autres modalités sensorielles (pour les ions calcium, pour les acides gras insaturés à longue chaîne, etc.)
Pour les composés odorants, c'est leur ensemble qui détermine l'odeur des aliments classiques, et il faut souvent entre 5 et 20 composés différents, savamment dosés, pour reproduire une odeur classique, comme le font les parfumeurs ou les "aromaticiens" (un mot que je conteste, puisque l'arôme est, en bon français pas gauchi par une législation à réviser, l'odeur d'une plante aromatique).
Cela étant, certains composés, tout seuls, font déjà l'affaire. Par exemple :
- 1-octen-3-ol a une merveilleuse odeur de champignon
- la vanilline a l'odeur de vanile
- l'aldéhyde cinnamique a une odeur de cannelle
- le benzaldehyde a l'odeur d'amande amère
- le méthional donne une odeur de pomme de terre cuite
- le méthyl thioburyrate donne l'odeur de camembert
- l'heptanone 2 a une odeur de roquefort
- le 2-acetylthiazole sent le popcorn
- la gamma nanolactone donne l'odeur de la noix de coco
-le caproate d'allyle donne l'odeur d'ananas
Pourquoi ne pas les utiliser en cuisine ?
jeudi 30 mai 2019
La question des références
Pour les publications scientifiques, il y a cette particularité que toute affirmation doit être justifiée. Et la justification doit être une autre publication, ou bien une étude expérimentale.
Mais, d'autre part, les scientifiques gaspilleraient l'argent qui leur est alloué s'ils refaisaient sans raison des travaux déjà faits. Il faut avoir de vraies raison, pour refaire un travail déjà fait et publié : par exemple, douter du résultat, ou bien voir dans la reproduction de ce travail une possibilité d'obtenir des compétences que l'on n'a pas... Mais je le redis: en général, on ne répète pas un travail déjà fait, et l'on se limite à le citer.
Bien sûr, cela, c'est pour un monde idéal, où toutes les publications seraient de bonne qualité, et je râle quand je vois des travaux mal faits : non seulement parce que des revues n'ont pas fait correctement leur travail d'évaluation, mais aussi parce que l'on a alors des résultats auxquels on ne peut pas vraiment croire. Et aussi parce que cela donne de mauvais exemples, que cela affaiblit la science, que cela retarde la collectivité scientifique, et, parfois même, parce que le même travail bien fait ne peut plus être publié.
Mais revenons à la question : oui, quand on affirme quelque chose en science, on doit le justifier, par une référence ou par des expériences validées.
Pour les expériences validées, il suffit de faire de la bonne science, mais c'est la question des références que je veux discuter ici. Pour dire que donner des références est un début, mais seulement un début : donner de mauvaises références, c'est aussi nul que ne pas donner de référénces. De sorte que nous devons faire savoir ce point à nos jeunes collègues : nous ne jouons pas à un jeu formel qui consiste à barder nos textes de références, mais nous devons justifier nos affirmations par de bonnes références, par de bons articles qui décrivent des résultats expérimentaux bien faits !
La belle science, c'est une sorte d'artisanat d'art, n'est-ce pas ? Le souci du détail, le soin, la volonté de bien faire...
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