Une méthode professionnelle, ce n'est pas un baratin tel qu'on le tient au bistrot !
Dans un jury de concours, un de mes collègues demande à un candidat quelle est sa méthode pour chercher de l'information, et nous entendons un discours très long qui nous dit finalement que, parmi les professeurs de cet étudiant, il y en a un qui est très bien et que l'on peut interroger pour obtenir de l'information.
Je résume ici ce qui a fait l'objet d'un (trop) long développement, en beaucoup de phrases qui n'ont pas convaincu (d'accord, nous sommes bêtes, mais pas au point de ne pas comprendre une réponse) et qui, en réalité, sont un peu rédhibitoires, en ce sens qu'elles voulaient nous "bourrer le mou".
Mais qu'importe, je prends surtout cette anecdote comme une occasion d'expliquer à des jeunes amis qu'une méthode professionnelle (la recherche d'informations professionnellement utiles) n'est pas une sorte de vague sentiment, et certainement pas la consultation d'une personne isolée, puisque même si cette personne est merveilleuse, elle est humaine, donc insuffisante.
La recherche d'informations se fait au minimum par croisement de plusieurs informations.
Mais il y a aussi la question du niveau d'information voulu, et c'est ainsi que, dans mes cours de Master, je m'élève périodiquement contre des dessins de vulgarisation que l'on nous propose : un cours de Master, ce n'est pas une histoire qu'on raconte aux enfants à la veillée.
En science et la technologie, il y a l'équation, le quantitatif, et c'est un minimum professionnel que la description soit en ces termes.
Un conte, c'est bon pour des enfants que l'on endort, mais ce n'est pas professionnel, parce que ce n'est pas réfutable, pas quantitatif.
Et puis, qui nous prouve que ces informations soient justes, que les descriptions données soient légitimes ?
Seule la question quantitative permet de trancher, de sorte que l'on peut déjà conclure que la recherche d'informations passe nécessairement par l'obtention d'informations quantitatives, croisées les unes aux autres, avec un objectif initialement bien fixé.
Oui, un objectif bien fixé : une question précise, une analyse terminologique de la question pour qu'elle soit bien posés et qu'elle puisse être bien explorée.
Mais, ensuite, un ensemble de sources qui ne se résume pas paresseusement à une seule.
Bref il y a une méthodologie de la recherche d'informations, qui mérite mieux qu'un paresseux "Je vais demander à un gentil professeur".
J'ajoute que l'objectif de ce billet n'est pas de dénoncer la paille dans l'oeil de candidats, mais, au contraire, de rendre service aux futurs candidats... en évitant la poutre qui pourrait venir dans notre œil à nous.