dimanche 5 décembre 2010

Je réponds ici à un étudiant...

Ce billet répond, d'une certaine façon, à un étudiant qui me consultait (quel honneur pour moi, quelle inconscience pour lui!) à propos du choix de l'institution où il devait entrer.

C'était en mai ou juin dernier, alors que les concours d'entrée aux Grandes Ecoles s'achevaient. Le jeune homme était admis partout, dans les écoles les plus prestigieuses.

A propos de l'une d'elles, il me disait : "Un de mes amis qui y est m'a dit que l'enseignement n'y est surfait".

Surfait, l'enseignement de la meilleure des écoles françaises ?

Il y avait de quoi s'étonner. Certes, les écoles sont des regroupements d'enseignants, et il serait naïf de croire que les enseignants de l'Ecole dont il était question serait beaucoup plus intelligents que les enseignants des écoles voisines... Vous savez que, pour moi, seul compte le travail et l'honnêteté. Toutefois, la remarque était choquante...


Parce que, à l'analyse, notre jeune ami, et surtout son camarade, n'avaient pas compris que les Ecoles sont des auberges espagnoles. Il ne s'agit pas que l'école soit "bonne", mais qu'elle donne aux étudiants le goût du travail et la possibilité de s'y livrer.

Un de nos lauréats français du prix Nobel a assez dit que, étudiant, ses enseignants étaient mauvais, de sorte qu'il allait en bibliothèque "écrire les cours" qu'il séchait, à l'aide des livres présents dans la bibliothèque. Il importait peu que les enseignants soient de "bons" ou de "mauvais" enseignants (qu'est-ce qu'un bon enseignant ? un mauvais enseignant?) ; il suffisait que notre ami puisse trouver de quoi "faire son miel".


Sachons que nos institutions sont des auberges espagnoles, de l'Ecole jusque dans les entreprises : Ne soyons pas des oies que l'on gave. Prenons notre destin en mains.

vendredi 3 décembre 2010

Questions d'enseignement

Ce n'est pas impolitiquement correct de dire qu'il y a de bons boulangers et de médiocres boulangers, de bons cuisiniers et des cuisiniers moins intéressnats, des étudiants travailleurs et d'autres qui tirent au flanc...

D'ailleurs, l'enchaînement des observations tend à faire penser que la question n'est pas d'être bon ou pas, mais de travailler ou de ne pas travailler. Cela dit, la question de ce billet n'est pas là.

Ma question du jour, c'est d'observer que, parmi les enseignants, aussi, il y a de tout. Du bon et du moins bon.

Mieux encore, la question du jour n'est pas de rester à ce constat, mais, plutôt, de poser la question de comment faire, sachant ce qui vient d'être constaté, pour que, collectivement, nous arrivions à pallier les insuffisances des uns, à les encourager (dans la mesure où ils acceptent), et de conforter les autres dans une voie laborieuse, et donc admirable ?

Cette seule question n'est pas politiquement correcte, et je m'en veux de la poser... mais n'en va-t-il pas de l'avenir de nos enfants ?

Préchi précha

On va encore m'accuser de verser dans l'évangélisme, mais peu importe.

Permettez-moi de me rectifier : j'ai longtemps propagé l'idée de Valéry "Si veux construire un navire, fait entendre aux hommes l'appel de la mer infinie"... mais c'est une idée de négrier démagogue.

Pourquoi pas plutôt : si nous voulons construire un navire, apprenons à entendre l'appel de la mer infinie"

Pour moi, c'est résolu : je retiens la seconde formule.

dimanche 21 novembre 2010

Une nouvelle question ajoutée sur mon site

Alors que les demandes d'élèves préparant des TPE se multiplient, je renvois généralement vers le site http://sites.google.com/site/travauxdehervethis/, où j'ai placé des pages Questions/Réponses (http://sites.google.com/site/travauxdehervethis/Home/pour-en-savoir-plus/questions-et-reponses), ainsi que des pages complémentaires Questions/Answers (http://sites.google.com/site/travauxdehervethis/Home/pour-en-savoir-plus/questions-et-reponses).

Cela étant, je reçois ce soir une question qui n'a pas sa réponse :

Sachant que la "gastronomie française" est candidate au Patrimoine Mondial de l' UNESCO, pensez-vous qu'on peut y inclure la cuisine moléculaire ?


La réponse proposée est : L'UNESCO a classé "le repas gastronomique des Français". Il n'a pas stipulé que le repas devait être classique, donc les repas moléculaires semblent devoir faire partie du lot.


Vive la gourmandise éclairée, et la gastronomie bien considérée.

samedi 20 novembre 2010

Coup de coeur

L'émerveillement du jour?

Le livre de Bender et Orszag (Advanced mathematical methods for scientists and engineers. Asymptotic methods and perturbation theory) est vraiment merveilleux, pour mille raisons. Permettez-moi d'exposer le type de belles choses que l'on y trouve, en présentant l'une des plus simple.
A propos d'équations différentielles linéaires, j'y ai retrouvé un petit développement sur le "wronskien", un déterminant que l'on calcule à partir de solutions de l'équation et de leurs dérivées. Ce wronskien s'annule si les solutions utilisées pour le calculer sont linéairement indépendantes. Grâce à la formule d'Abel, on peut calculer le wronskien.. même quand on ne connaît pas les solutions de l'équations !

Je ne donne là qu'un exemple, mais l'émerveillement est à toutes les pages ! N'hésitez pas une seconde. Le livre est publié chez Springer.

mercredi 17 novembre 2010

On va finir par croire que je suis rationaliste!

Mais je vous invite très vivement à regarder la revue Science et Pseudo-sciences, de l'Association française pour l'information scientifique (AFIS : http://www.pseudo-sciences.org/), et notamment le N°292, octobre décembre 2010.

Il y est sainement question de Nature!

dimanche 14 novembre 2010

L'aliment... naturel ?

Un ami me faisait récemment remarquer qu'il ne fallait pas "effrayer" le "public".

Effrayer le public ?

Effraie-t-on le public, quand on dénonce la mode naturaliste actuelle, qui demande des aliments exempts de produits... chimiques ? J'ai bien dit ailleurs (La Sagesse du chimiste, Editions L'oeil neuf) que les "produits chimiques" n'existaient pas, mais admettons ici que le public pense aux composés de synthèse (pesticides, additifs, auxiliaires technologiques...). Il oublie, ignore ou veut ignorer que le sucre, le sel, sont "embellis" d'auxiliaires technologiques, purifiés par des opérations variées. Il oublie de croire que nombre d'additifs ne sont pas "de synthèse", mais seulement extraits de produits naturels (pensons aux gélifiants extraits des algues, par exemple). Il oublie, ignore ou veut ignorer que des produits "traditionnels" sont bien plus mauvais que des produits nouveaux.

Effraie-t-on le public quand on lui signale qu'il serait naïf de croire que l'on puisse manger des produits naturels ? Il ne faut pas oublier ou ignorer que les fruits, légumes, viandes, oeufs... ont été largement remaniés par des générations d'agronomes.

N'est-ce pas plutôt en expliquant bien ce que l'on mange que le public pourra prendre des décisions citoyennes ou individuelles ?
Il lui faudra supporter l'insupportable, à savoir que la science n'a pas aujourd'hui la réponse à des question simples, de nutrition, de toxicologie, sans parler de cuisine.

Effrayer le public ? Pauvre public : n'ayons pas peur, au contraire, d'éclairer les débats citoyens en expliquant ce qu'est vraiment un OGM, un pesticide, un engrais, en faisant état des chiffres de la production et de la consommation, en montrant les enjeux des décisions alimentaires en termes d'emploi, de richesse des foyers, d'environnement...


Mais cela est peut-être subservif ?

Vive la connaissance !