Le brunissement des aliments ? Ne soyons pas simpliste.
Il y
a une expérience à faire absolument pour ceux qui veulent parler de
brunissement des aliments, qui veulent l'explorer, le comprendre : il s'agit de mettre dans
une poêle chauffée un peu de fécule, un peu de farine, un peu de sucre,
un peu de gélatine. On fait des petits tas distincts et l'on voit alors, dans l'ordre,
le sucre fondre et brunir très rapidement, la gélatine brunir aussi, un
peu moins vite, puis c'est le tour de la farine, tandis que l'amidon
reste parfaitement blanc.
Pour compléter l'expérience, il faut
faire un mélange d'un sucre réducteur et d'un acide aminé, par exemple
du glucose et de la glycine, et l'on observerait également un
brunissement très rapide.
Pour le sucre, la réaction est nommée
caramélisation.
Pour les protéines, le brunissement résulte de réactions
de pyrolyse.
Pour le mélange de glucose et de glycine, par exemple
la réaction est nommée "amino carbonyle".
Dans un aliment, ces
trois réactions, ainsi que d'autres (oxydation, etc.), contribuent au brunissement et la question à
laquelle la chimie ne sait pas répondre aujourd'hui est de savoir dans
quelle proportions ces diverses réactions ont lieu.
En tout cas, il serait simpliste et faux de parler de
réaction de Maillard parce que d'une part, un travail historique
approfondi que j'ai fait a démontrer que Maillard n'est pas le
découvreur des réactions amino-carbonyle, de sorte que ces réactions ne
doivent pas être nommées d'après Maillard ; et, d'autre part, les réactions amino-carbonyle ne se confondent pas avec les réactions de pyrolyse ou de caramélisation.
C'est faire preuve d'une très
grande insuffisance en chimie que de tout mélanger si l'on veut être
juste, on parlera de réactions - au pluriel- qui contribuent au brunissement
de l'aliment .