Ce blog contient: - des réflexions scientifiques - des mécanismes, des phénomènes, à partir de la cuisine - des idées sur les "études" (ce qui est fautivement nommé "enseignement" - des idées "politiques" : pour une vie en collectivité plus rationnelle et plus harmonieuse ; des relents des Lumières ! Pour me joindre par email : herve.this@inrae.fr
jeudi 9 novembre 2017
Message aux buveuses de thé
Chères Amies
Des marchands de peur viennent clamer que le thé, que vous consommez chaque jour, contient des "pesticides". Et vous vous demandez s'il est bien raisonnable de continuer à boire votre boisson favorite, vu le danger signalé.
J'en conclus que les marchands de peur ont atteint leur but, mais je crois que
nous ne devons pas laisser leurs agissements sans réponse. Il faut expliquer.
Commençons par cet extrait d'un grand journal français :
"Les scientifiques ont notamment trouvé, dans certains thés, des pesticides. La raison ? Les feuilles ne sont pas lavées pour préserver leur saveur. Ils ont également repéré certains métaux réputés nocifs pour la santé, comme l'arsenic ou le mercure. Certains sachets de thé analysés contiendraient même une molécule naturelle mais toxique: l'alcaloïde."
Tout d'abord, ce ne sont pas des scientifiques qui ont fait ce travail, car le
dosage de pesticides est un travail technique, qui ne fait en aucun cas
progresser la connaissance.
D'autre part, on ne répétera jamais assez que plus de 99 pour cent des
pesticides que nous consommons dans notre alimentation sont d'origine naturelle,
produits par les plantes, avec des composés souvent plus toxiques que les
pesticides artificiels, de synthèse.
Des métaux ? Il y en a partout, jusque dans l'eau de boisson, mais la question
n'est pas qu'il y en ait : c'est la dose ! Il faut dire et redire que tous ces
produits sont testés, retestés, que l'on determine des doses journalières
admissibles, où il n'y a aucun risque. Les règles de sécurité sont même
excessives, puisque l'on tient compte d'expositions complètement ahurissantes,
comme des consommations de thé de plusieurs dizaines de litres par jour, ou bien
les contaminations les pires. Bref, n'oublions pas l'Herbe rouge de Boris Vian :
quand on veut protéger des enfants en allant jusqu'à les mettre dans une cage,
ils finissent par s'échapper.
Surtout, l'extrait que j'ai cité est parfaitement idiot, parce que la théine,
qui est un des principaux composés qui vous fait boire votre thé est... un
alcaloïde. C'est un composé -et non pas une molécule, comme le dit le
journaliste- naturel, et c'est même celui qui donne son intérêt au thé.
Pourquoi c'est un composé et pas une molécule : parce qu'un composé, c'est une
sorte de molécules. Une molécule, c'est un objet si petit qu'il y en a des
millions de milliards de milliards dans un verre d'eau (des molécules d'eau).
Alors, allez vous vous laissez manipuler longtemps par des malhonnêtes, des
imbéciles, des ignorants ?
mercredi 8 novembre 2017
Le respect ? L'autorité ?
Surtout ne pas faire de mauvais devoir de philosophie ! Mais je viens de trouver sous la plume de Kazuo Ishiguro (Un artiste du monde flottant) :
"S'il est juste de toujours respecter les maîtres, il importe aussi de toujours remettre leur autorité en question".
Je ne sais pas si je veux discuter l'idée, qui n'est donc pas celle de l'auteur, mais de l'un de ses personnages (ne jamais confondre l'auteur et le narrateur dans une oeuvre de fiction), mais le mot "respect" m'arrête. De quoi s'agit-il ? Je me propose non pas de répondre, mais d'explorer le sens des mots.
Utilisant le seul dictionnaire auquel je veux accorder du crédit (le TLFi), même s'il est temps de le perfectionner, je trouve :
Action de prendre en considération quelque chose.
Prendre en considération ? Cela impose de savoir ce qu'est la "considération". On trouve : "Action d'examiner avec attention quelque chose ou quelqu'un. On aurait donc un "maître" (notion à examiner... avec attention), et il s'agirait de l'examiner avec attention. L'examiner ? Le respect consisterait à analyser la personne du maître, c'est-à-dire son comportement et sa production ? Ce serait donc faire un travail critique, bien éloigné de l'attachement qui se trouve inclus dans le respect.
Estime, égards que l'on témoigne à quelqu'un après avoir pu apprécier sa valeur.
Cette fois, nous arrivons à "estime", qui va avec l'attachement dont il était question. Estime ? "Jugement par lequel on détermine, on marque la valeur que l'on attribue ou doit attribuer à telle personne ou à telle chose abstraite." Là, il y aurait non pas une façon de se comporter par rapport à ces fameux maîtres, mais une idée que l'on aurait d'eux. Et puis, la "valeur"... doit être évaluée. Le Maître est-il bon ? Mauvais ? On conviendra qu'il y aurait quelque incohérence à accorder de l'estime à un mauvais Maître. Pour un bon ? Vaut-il mieux de l'estime ou de la reconnaissance ?
Pour "estime", d'ailleurs, on trouve aussi "Opinion avantageuse mais limitée que l'on témoigne à quelqu'un ou à quelque chose en raison de ses qualités moyennes, normalement attendues, et généralement appréciées." Là, il y a lieu de manquer de... respect au dictionnaire : qui a produit cette définition ? Et en vertu de quoi ? Qui s'invite ainsi à nous faire penser que l'estime est ce qui est dit ici?
Revenons au "respect" :
Sentiment de vénération, attitude de révérence envers le sacré.
Vénération ? On trouve "Sentiment, culte religieux rempli de respect et d'adoration" ou "Attachement profond et admiratif". Avec le premier, on tourne en rond pour le "respect", mais il y a l'adoration : "Culte rendu à une divinité, à des objets sacrés en relation avec la divinité". D'où "culte" : Hommage religieux rendu à quelque divinité". D'où "hommage" : Promesse de fidélité et de dévouement absolu d'un vassal envers son seigneur. Le respect irait avec un dévouement. Mais on conviendra que seul un bon maître mérite cela. D'où la question : comment savoir si notre "Maître" est bon ?
Mais nous avions la "révérence", en travers de la gorge : "Respect profond mêlé de crainte, grande considération". Le respect, ce serait le respect. Avec la crainte. La crainte ? Pourquoi aurions-nous peur d'un Maître ? Considération : nous en avons parlé.
D'ailleurs, cette révérence doit nous faire penser à la "déférence", qui n'est pas apparue dans notre promenade linguistique : "Considération respectueuse à l'égard d'une personne, et qui porte à se conformer à ses désirs et à sa volonté." Quoi : il faudrait se conformer aux désirs et à la volonté des Maîtres. Et pourquoi ? On n'oublie pas le "Sapere aude" (aie le courage de penser par toi même) de Denis Diderot, et le "Ni dieu ni maître" des anarchistes.
Dieu ? Nous avons rencontré le "sacré", dont il faut se demander ce que c'est : "Qui appartient à un domaine séparé, inviolable, privilégié par son contact avec la divinité et inspirant crainte et respect." J'ai bien du mal !
"Relatif au culte, à la liturgie."
Mais culte ? "Attitude de réserve, de piété envers une chose considérée pour sa valeur morale."
D'où "piété" : "Attachement fervent à Dieu; respect des croyances et des devoirs de la religion." On arrive au respect. On tourne en rond : il faut être respectueux parce qu'il faut être respectueux.
Tient, je n'oublie pas un des sens du respect : "Fait de prendre en considération la dignité de la personne humaine". Mais... dignité ?
"Sentiment de la valeur intrinsèque d'une personne ou d'une chose, et qui commande le respect d'autrui." Il faut être respectueux, donc considérer la dignité, mais cette dernière commande le respect. Encore une circularité. A moins que l'on considère la dignité comme "Prérogative (charge, fonction ou titre) acquise par une personne (un groupe de personnes), entraînant le respect et lui conférant un rang éminent dans la société." Décidément non, encore la circularité
Fait de considérer une chose comme juste ou bonne et ne pas y porter atteinte, ne pas l'enfreindre; fait d'y être fidèle.
Ne pas porter atteinte. Pourquoi porterions-nous atteinte aux Maîtres ? Et, j'y reviens, pourquoi ne porterions-nous pas atteinte aux mauvais "Maîtres".
Quant à "fidèle" : "Qui a le souci de la foi donnée, qui est respectueux de sa parole, de ses engagements." Mais qui a jamais dit que nous avons donné notre parole à notre Maître ? Et si nous nous sommes trompés, n'avons-nous pas lieu de changer ?
Et je trouve encore "Crainte du jugement des hommes, attitude qui conduit à adopter des comportements conformistes dans la crainte de choquer, de déplaire, du qu'en-dira-t-on." Là, que l'on me pardonne de ne pas m'apesantir sur ces histoires de conformisme qui m'ennuyent.
Bref, je reviens à la question du respect que l'on doit ou non aux Maîtres. Elle présuppose la notion de Maître, qui aurait dû venir avant celle du respect. Nous faut-il des Maîtres ? Des "personnes qui ont un pouvoir de domination" ?
Je ne vais quand même pas poursuivre plus longtemps, car je me suis déjà beaucoup expliqué. Disons que je suis heureux d'attribuer honnêtement la paternité d'une belle idée à celui qui me l'a donnée.... avec cette réticence constante que je veux être bien sûr que celui qui l'a transmise est celui qui en est à l'origine.
Par exemple, ce matin, dans une master class, le musicien Benjamin Zander discutait le jeu d'un contrebassiste, et il lui demandait "Quel sera le niveau supérieur suivant ?". Il observait que tout ce qui est humain est imparfait (ce que j'ai publié mille fois), et s'interrogeait sur les possibilités d'amélioration. Oui, quel sera le niveau supérieur ?
"S'il est juste de toujours respecter les maîtres, il importe aussi de toujours remettre leur autorité en question".
Je ne sais pas si je veux discuter l'idée, qui n'est donc pas celle de l'auteur, mais de l'un de ses personnages (ne jamais confondre l'auteur et le narrateur dans une oeuvre de fiction), mais le mot "respect" m'arrête. De quoi s'agit-il ? Je me propose non pas de répondre, mais d'explorer le sens des mots.
Utilisant le seul dictionnaire auquel je veux accorder du crédit (le TLFi), même s'il est temps de le perfectionner, je trouve :
Action de prendre en considération quelque chose.
Prendre en considération ? Cela impose de savoir ce qu'est la "considération". On trouve : "Action d'examiner avec attention quelque chose ou quelqu'un. On aurait donc un "maître" (notion à examiner... avec attention), et il s'agirait de l'examiner avec attention. L'examiner ? Le respect consisterait à analyser la personne du maître, c'est-à-dire son comportement et sa production ? Ce serait donc faire un travail critique, bien éloigné de l'attachement qui se trouve inclus dans le respect.
Estime, égards que l'on témoigne à quelqu'un après avoir pu apprécier sa valeur.
Cette fois, nous arrivons à "estime", qui va avec l'attachement dont il était question. Estime ? "Jugement par lequel on détermine, on marque la valeur que l'on attribue ou doit attribuer à telle personne ou à telle chose abstraite." Là, il y aurait non pas une façon de se comporter par rapport à ces fameux maîtres, mais une idée que l'on aurait d'eux. Et puis, la "valeur"... doit être évaluée. Le Maître est-il bon ? Mauvais ? On conviendra qu'il y aurait quelque incohérence à accorder de l'estime à un mauvais Maître. Pour un bon ? Vaut-il mieux de l'estime ou de la reconnaissance ?
Pour "estime", d'ailleurs, on trouve aussi "Opinion avantageuse mais limitée que l'on témoigne à quelqu'un ou à quelque chose en raison de ses qualités moyennes, normalement attendues, et généralement appréciées." Là, il y a lieu de manquer de... respect au dictionnaire : qui a produit cette définition ? Et en vertu de quoi ? Qui s'invite ainsi à nous faire penser que l'estime est ce qui est dit ici?
Revenons au "respect" :
Sentiment de vénération, attitude de révérence envers le sacré.
Vénération ? On trouve "Sentiment, culte religieux rempli de respect et d'adoration" ou "Attachement profond et admiratif". Avec le premier, on tourne en rond pour le "respect", mais il y a l'adoration : "Culte rendu à une divinité, à des objets sacrés en relation avec la divinité". D'où "culte" : Hommage religieux rendu à quelque divinité". D'où "hommage" : Promesse de fidélité et de dévouement absolu d'un vassal envers son seigneur. Le respect irait avec un dévouement. Mais on conviendra que seul un bon maître mérite cela. D'où la question : comment savoir si notre "Maître" est bon ?
Mais nous avions la "révérence", en travers de la gorge : "Respect profond mêlé de crainte, grande considération". Le respect, ce serait le respect. Avec la crainte. La crainte ? Pourquoi aurions-nous peur d'un Maître ? Considération : nous en avons parlé.
D'ailleurs, cette révérence doit nous faire penser à la "déférence", qui n'est pas apparue dans notre promenade linguistique : "Considération respectueuse à l'égard d'une personne, et qui porte à se conformer à ses désirs et à sa volonté." Quoi : il faudrait se conformer aux désirs et à la volonté des Maîtres. Et pourquoi ? On n'oublie pas le "Sapere aude" (aie le courage de penser par toi même) de Denis Diderot, et le "Ni dieu ni maître" des anarchistes.
Dieu ? Nous avons rencontré le "sacré", dont il faut se demander ce que c'est : "Qui appartient à un domaine séparé, inviolable, privilégié par son contact avec la divinité et inspirant crainte et respect." J'ai bien du mal !
"Relatif au culte, à la liturgie."
Mais culte ? "Attitude de réserve, de piété envers une chose considérée pour sa valeur morale."
D'où "piété" : "Attachement fervent à Dieu; respect des croyances et des devoirs de la religion." On arrive au respect. On tourne en rond : il faut être respectueux parce qu'il faut être respectueux.
Tient, je n'oublie pas un des sens du respect : "Fait de prendre en considération la dignité de la personne humaine". Mais... dignité ?
"Sentiment de la valeur intrinsèque d'une personne ou d'une chose, et qui commande le respect d'autrui." Il faut être respectueux, donc considérer la dignité, mais cette dernière commande le respect. Encore une circularité. A moins que l'on considère la dignité comme "Prérogative (charge, fonction ou titre) acquise par une personne (un groupe de personnes), entraînant le respect et lui conférant un rang éminent dans la société." Décidément non, encore la circularité
Fait de considérer une chose comme juste ou bonne et ne pas y porter atteinte, ne pas l'enfreindre; fait d'y être fidèle.
Ne pas porter atteinte. Pourquoi porterions-nous atteinte aux Maîtres ? Et, j'y reviens, pourquoi ne porterions-nous pas atteinte aux mauvais "Maîtres".
Quant à "fidèle" : "Qui a le souci de la foi donnée, qui est respectueux de sa parole, de ses engagements." Mais qui a jamais dit que nous avons donné notre parole à notre Maître ? Et si nous nous sommes trompés, n'avons-nous pas lieu de changer ?
Et je trouve encore "Crainte du jugement des hommes, attitude qui conduit à adopter des comportements conformistes dans la crainte de choquer, de déplaire, du qu'en-dira-t-on." Là, que l'on me pardonne de ne pas m'apesantir sur ces histoires de conformisme qui m'ennuyent.
Bref, je reviens à la question du respect que l'on doit ou non aux Maîtres. Elle présuppose la notion de Maître, qui aurait dû venir avant celle du respect. Nous faut-il des Maîtres ? Des "personnes qui ont un pouvoir de domination" ?
Je ne vais quand même pas poursuivre plus longtemps, car je me suis déjà beaucoup expliqué. Disons que je suis heureux d'attribuer honnêtement la paternité d'une belle idée à celui qui me l'a donnée.... avec cette réticence constante que je veux être bien sûr que celui qui l'a transmise est celui qui en est à l'origine.
Par exemple, ce matin, dans une master class, le musicien Benjamin Zander discutait le jeu d'un contrebassiste, et il lui demandait "Quel sera le niveau supérieur suivant ?". Il observait que tout ce qui est humain est imparfait (ce que j'ai publié mille fois), et s'interrogeait sur les possibilités d'amélioration. Oui, quel sera le niveau supérieur ?
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lundi 6 novembre 2017
Rayonner ?
Un de mes amis (de belle qualité intellectuelle) est modeste, calme, discret... Il ne se met jamais en avant, ne s'impose pas, n'empiète pas sur la vie des autres. C'est donc louable, mais...
Mais cela lui nuit : ne répondant pas rapidement aux questions posées, il donne à ses interlocuteurs le temps de penser qu'il est lent, hésitant, ignorant ; sans éclats de passion, il peut paraître froid, pas intéressé. Et je suis bien sûr que, face à certains Américains qui sont tout feu, tout enthousiasme (exagérés), il paraîtrait glacial, morne, terne, sans intérêt. Bien sûr, l'opinion des autres peut ne pas l'intéresser, mais la vie en société risque de ne pas lui être aussi favorable que s'il avait plus enthousiasme. Disons plutôt : s'il montrait plus d'enthousiasme, car il y a une différence essentielle entre l'être et le paraître.
Pour nos amis, je propose de faire l'effort d'offrir le meilleur de soi-même, la moindre étincelle d'intelligence. Et l'on n'oubliera pas que l'enthousiasme est une bonne maladie que l'on peut transmettre à ses interlocuteurs !
Mais cela lui nuit : ne répondant pas rapidement aux questions posées, il donne à ses interlocuteurs le temps de penser qu'il est lent, hésitant, ignorant ; sans éclats de passion, il peut paraître froid, pas intéressé. Et je suis bien sûr que, face à certains Américains qui sont tout feu, tout enthousiasme (exagérés), il paraîtrait glacial, morne, terne, sans intérêt. Bien sûr, l'opinion des autres peut ne pas l'intéresser, mais la vie en société risque de ne pas lui être aussi favorable que s'il avait plus enthousiasme. Disons plutôt : s'il montrait plus d'enthousiasme, car il y a une différence essentielle entre l'être et le paraître.
Pour nos amis, je propose de faire l'effort d'offrir le meilleur de soi-même, la moindre étincelle d'intelligence. Et l'on n'oubliera pas que l'enthousiasme est une bonne maladie que l'on peut transmettre à ses interlocuteurs !
dimanche 5 novembre 2017
Le 7 novembre...
Le 7 novembre, je discute à nouveau la différence entre le "point de vue moléculaire" et le "point de vue chimique".
Je le fais sur le blog https://gastronomie-moleculaire.blogspot.fr/.
Mais comme la répétition est lassante, je le fais à propos de la chitine et de l'octénol, deux composés présents dans les champignons.
Je le fais sur le blog https://gastronomie-moleculaire.blogspot.fr/.
Mais comme la répétition est lassante, je le fais à propos de la chitine et de l'octénol, deux composés présents dans les champignons.
samedi 4 novembre 2017
Synthèse : chimique ou moléculaire ?
Comment se fait-il que l'idée ne me vienne que maintenant ????? On le voit au nombre de points d'interrogation : je m'étonne d'être si lent à comprendre, ou, plutôt, je le déplore.
Mais passons sur l'analyse de ma lenteur, qui n'est que le constant de mes insuffisances, et arrivons à l'idée elle même : je viens de comprendre que la "synthèse chimique" diffère de la "synthèse moléculaire".
Commençons par la synthèse. Quand le mot est utilisé dans un contexte de molécules, il désigne l'action qui correspond à des réarrangements d'atomes, en molécules. Au départ, il y a des composés nommés réactifs, et à l'arrivée il y a les produits. Rien ne se perd ni ne se crée : les atomes présents au début sont réorganisés, s'échangent, formant des molécules différentes de celles du départ.
Par exemple, quand on réunit des molécules de dioxygène, faites chacune de deux atomes d'oxygène, et des molécules de dihydrogène, faites chacune de deux atomes d'hydrogène, et que l'on fait passer une étincelle dans le mélange, alors les atomes se réorganisent pour former des molécules d'eau, avec un atome d'oxygène et deux atomes d'hydrogène... plus beaucoup d'énergie libérée, ce qui conduit à une explosion si l'on s'y prend mal.
Cette "synthèse" des molécules d'eau -ce n'est qu'un exemple- est-elle chimique ?
Je propose de penser que la "chimie" est une activité humaine, qui consiste précisement à obtenir des composés nouveaux : de sorte que si une ou un chimiste orchestre la synthèse, c'est bien une synthèse chimique.
Mais il y a aussi la possibilité que des plantes, par exemple, puissent provoquer cette même synthèse, par exemple à l'aide d'enzymes, dans des cellules. Alors, cette fois, la synthèse n'est pas chimique. Il y a bien une synthèse de molécules, disons une synthèse moléculaire, mais pas de synthèse chimique.
Mais passons sur l'analyse de ma lenteur, qui n'est que le constant de mes insuffisances, et arrivons à l'idée elle même : je viens de comprendre que la "synthèse chimique" diffère de la "synthèse moléculaire".
Commençons par la synthèse. Quand le mot est utilisé dans un contexte de molécules, il désigne l'action qui correspond à des réarrangements d'atomes, en molécules. Au départ, il y a des composés nommés réactifs, et à l'arrivée il y a les produits. Rien ne se perd ni ne se crée : les atomes présents au début sont réorganisés, s'échangent, formant des molécules différentes de celles du départ.
Par exemple, quand on réunit des molécules de dioxygène, faites chacune de deux atomes d'oxygène, et des molécules de dihydrogène, faites chacune de deux atomes d'hydrogène, et que l'on fait passer une étincelle dans le mélange, alors les atomes se réorganisent pour former des molécules d'eau, avec un atome d'oxygène et deux atomes d'hydrogène... plus beaucoup d'énergie libérée, ce qui conduit à une explosion si l'on s'y prend mal.
Cette "synthèse" des molécules d'eau -ce n'est qu'un exemple- est-elle chimique ?
Je propose de penser que la "chimie" est une activité humaine, qui consiste précisement à obtenir des composés nouveaux : de sorte que si une ou un chimiste orchestre la synthèse, c'est bien une synthèse chimique.
Mais il y a aussi la possibilité que des plantes, par exemple, puissent provoquer cette même synthèse, par exemple à l'aide d'enzymes, dans des cellules. Alors, cette fois, la synthèse n'est pas chimique. Il y a bien une synthèse de molécules, disons une synthèse moléculaire, mais pas de synthèse chimique.
jeudi 2 novembre 2017
Le point de Dieu, le point du diable !
Attention : celui-ci est séditieux, et il y a des sourires derrière toutes les phrases !
Dans les discussions les plus chaudes, vient parfois un moment où l'un des protagonistes compare la position de l'autre à du nazisme. C'est le point Goodwin. Mais comment faisaient nos aïeux, quand Hitler n'avait pas encore sévi ? On a oublié que, au moins pour l'Occident dans les vingt derniers siècles, les églises chrétiennes étaient toutes puissantes, et que l'on vivait, au moins dans l'affichage public, entre Dieu et le diable.
Il y avait donc le point du diable : et malheur à qui était dit hérétique, car le bucher n'était pas loin. Souvent, d'ailleurs, on accusait ainsi les gens dont on voulait voler les biens. Plus tard, lors de la révolution de 1789, il y eut le même type de système désolant : dans mon village d'Alsace, les "représentants du peuple" étaient des malhonnêtes qui avaient des dettes, et qui en ont profiter pour s'enrichir.
Inversement, on peut utiliser un autre mauvais argument, en sa propre faveur, sa savoir le point de Dieu, l'évocation de ses préceptes que l'on disait suivre.
Mais revenons à aujourd'hui : que nous soyons croyants ou pas, le diable est tellement passé dans notre culture que le point du diable pourrait subsister. Mais que serait le point de Dieu, pour des athées ? Le "Collectif" ? Le "Participatif" ? Le "Solidaire" ? Le "Durable" ? L'"Equité" ?
Dans les discussions les plus chaudes, vient parfois un moment où l'un des protagonistes compare la position de l'autre à du nazisme. C'est le point Goodwin. Mais comment faisaient nos aïeux, quand Hitler n'avait pas encore sévi ? On a oublié que, au moins pour l'Occident dans les vingt derniers siècles, les églises chrétiennes étaient toutes puissantes, et que l'on vivait, au moins dans l'affichage public, entre Dieu et le diable.
Il y avait donc le point du diable : et malheur à qui était dit hérétique, car le bucher n'était pas loin. Souvent, d'ailleurs, on accusait ainsi les gens dont on voulait voler les biens. Plus tard, lors de la révolution de 1789, il y eut le même type de système désolant : dans mon village d'Alsace, les "représentants du peuple" étaient des malhonnêtes qui avaient des dettes, et qui en ont profiter pour s'enrichir.
Inversement, on peut utiliser un autre mauvais argument, en sa propre faveur, sa savoir le point de Dieu, l'évocation de ses préceptes que l'on disait suivre.
Mais revenons à aujourd'hui : que nous soyons croyants ou pas, le diable est tellement passé dans notre culture que le point du diable pourrait subsister. Mais que serait le point de Dieu, pour des athées ? Le "Collectif" ? Le "Participatif" ? Le "Solidaire" ? Le "Durable" ? L'"Equité" ?
mercredi 1 novembre 2017
A propos du concept de cuisine note à note
C'est amusant, mais il y a des individus qui ont le chic pour chercher à ennuyer les autres, au lieu de vouloir les aider. Jalousie ? Méchanceté ? Je ne sais pas bien, et je ne vais pas passer beaucoup de temps à le chercher, mais seulement discuter ce que l'un d'entre eux m'envoie. Il faut préciser que cette personnalité est de celles qui ont dit que la cuisine note à note était impossible, puis elle a dit que c'était déjà connu... avant, donc, de m'envoyer cet extrait de Sciences et avenir, 1953 :
"Les aliments naturels sont pour la plupart assez mal adaptés à la nutrition humaine. Les excipients qu'ils contiennent sont répartis plus ou moins au hasard. C'est ainsi que certains repas sont exagérérment "bourratifs" et peu nourrissants, d'autres trop riches parce que composés presqu'exclusivement de nutriments. L'appareil digestif est, de ce fait, soumis à des véritables douches écossaises.
"Conséquence : il est infiniment probable que bientôt l'aliment naturel cédera la place à des aliments combinés où des nutriments purs auront été prélevés dans diverses matières premières (céréales, viandes, poissons, etc.) pour être incorporés à des excipients dont la structure physique et la composition chimique auront été scientifiquement établies".
Le message d'envoi était évidemment assorti d'un "tu le connaissais ?", et d'un commentaire qui visait à dire que la cuisine note à note n'était pas mon invention.
Mais notre homme aurait dû mieux lire ce qui est écrit : il est seulement proposé d'ajouter des nutriments dans des "excipients". Ce n'est donc pas ce qui est proposé ! Le but de la cuisine note à note ne se limite pas à ce type de "compléments alimentaires", et l'on lira largement que la cuisine note à note a des objectifs bien supérieurs :
- construire un art nouveau
- enrichir les agriculteurs
- proposer un réaménagement de territoires
- nourrir l'humanité
- lutter contre les gaspillages de matière et d'énergie
- résoudre des problèmes d'allergie ou d'intolérance
- etc.
La vision de nutriments dans des excipients n'est pas la vision proposée, d'autre part !
"Les aliments naturels sont pour la plupart assez mal adaptés à la nutrition humaine. Les excipients qu'ils contiennent sont répartis plus ou moins au hasard. C'est ainsi que certains repas sont exagérérment "bourratifs" et peu nourrissants, d'autres trop riches parce que composés presqu'exclusivement de nutriments. L'appareil digestif est, de ce fait, soumis à des véritables douches écossaises.
"Conséquence : il est infiniment probable que bientôt l'aliment naturel cédera la place à des aliments combinés où des nutriments purs auront été prélevés dans diverses matières premières (céréales, viandes, poissons, etc.) pour être incorporés à des excipients dont la structure physique et la composition chimique auront été scientifiquement établies".
Le message d'envoi était évidemment assorti d'un "tu le connaissais ?", et d'un commentaire qui visait à dire que la cuisine note à note n'était pas mon invention.
Mais notre homme aurait dû mieux lire ce qui est écrit : il est seulement proposé d'ajouter des nutriments dans des "excipients". Ce n'est donc pas ce qui est proposé ! Le but de la cuisine note à note ne se limite pas à ce type de "compléments alimentaires", et l'on lira largement que la cuisine note à note a des objectifs bien supérieurs :
- construire un art nouveau
- enrichir les agriculteurs
- proposer un réaménagement de territoires
- nourrir l'humanité
- lutter contre les gaspillages de matière et d'énergie
- résoudre des problèmes d'allergie ou d'intolérance
- etc.
La vision de nutriments dans des excipients n'est pas la vision proposée, d'autre part !
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