À propos d'aliments, il est parfois question de leur "texture", mais, la plupart du temps, ceux qui disent ce mot le confondent avec consistance.
C'est d'ailleurs amusant qu'ils ne fassent
pas le rapprochement avec la texture visuelle qui désigne non pas une
quantité moyenne mais plutôt une variation régulière. Texture désigne d'abord la disposition et le mode d'entrecroisement des fils dans un tissage; état de ce qui est tissé. Dès 1260, tisture désigne l'action de tisser.
En réalité, un aliment a d'abord une consistance, et la texture est définie comme ce que nous en percevons, dans des conditions particulières où nous mangeons l'aliment.
Là, il faut ajouter que nous mangeons de façon très différentes selon les individus : certains mastiquent longtemps et n'avalent que quand tout l'aliment est divisé ; d'autres mastiquent et avalent progressivement ce qui est divisé à chaque instant ; et ainsi de suite.
Au-delà de ces comportements, il
y a des différences de perception de l'aliment selon que l'on est à la première mastication ou bien aux mastications suivantes, car l'aliment, réchauffé, évolue.
Ainsi, on
observera qu'un chocolat est croquant quand on le croque, mais fondant quand
on le laisse fondre. De même, quand on plonge joliment dans une piscine,
l'eau s'écarte devant nous tranquillement et sans bruit, mais elle est comme du béton en me faisant un
plat. L'eau c'est toujours de l'eau, mais sa consistance est perçu
différemment selon la façon dont on plonge.
On comprend donc la
différence entre la consistance et la texture : la consistance est constante, propre à l'aliment, mais la texture est ce que nous percevons de la consistance, selon notre approche de l'aliment.