Le monde bruit, ne cesse de bruire, parle, parle encore, parle parfois sans autre raison que parler, que d'établir des relations sociales qui satisfont la grégarité codée dans l'ADN humain.
Le café du commerce en est la plus évident manifestation : c'est là que l'on va pour causer. C'est là que se retrouvent les isolés, les en mal de socialité, plus qu'en mal de boissons... sauf évidemment quand, à force de fréquenter ces "débits", ils sombrent, auquel cas leur discours devient non seulement insensé, mais incohérent.
Bien sûr, il y a des cas où l'on y va pour... causer, à savoir se retrouver, mais aussi se trouver, et c'est la nouvelle pratique urbaine de l'après travail, qui déborde sur le trottoir.
Je ne juge pas, mais j'observe.
Et j'observe souvent que, quand on parle, dans ce type de circonstances, c'est rarement sur des bases solides, le plus souvent sur des opinions que sur des idées... et je ne crois à rien de ce qui m'est dit puisque l'on ne me donne pas de référence.
Oui, là plus qu'ailleurs, il y a lieu de ne pas croire ce que l'on nous dit.
D'ailleurs, j'observe aussi que, sur le comptoir, traîne le quotidien courant, qui forge les opinions, qui prétend "informer". Tout comme le poste de télévision qui s'est maintenant introduit. Là encore, on me dit des tas de choses... à propos desquelles je ne peux m'empêcher de poser la question pernicieuse suivante : avant de recevoir l'information que l'on veut me donner, pourquoi veut-on me donner cette information ? qui y a intérêt ? et quel intérêt ?
Car je n'oublie pas que la presse veut d'abord vendre de l' "information", et le plus possible. Raison pour laquelle les marchands de peur s'y intéressent, tout comme les idéologues.
D'ailleurs, j'observe que, là encore, les "références" manquent cruellement : au fond, qui me prouve que ce que la presse me dit est faux ? J'ai d'autant plus de doutes que, un jour, alors que je téléphonais à un ami, il me félicitait d'être en train de donner un interview... à un journaliste que je n'avais rencontré. Et tout cela à la télévision ! Comme je ne le croyais pas, il a mis le téléphone près du poste, et je me suis effectivement entendu répondre à des questions qu'un journaliste me posait, alors que je n'avais jamais entendu ces questions de vive voix, ou même de loin. Et mon ami, alerté, a alors bien vu que nous n'étions jamais ensemble, le journaliste et moi : il y avait un plan sur le journaliste posant, la question, puis un plan sur moi répondant, et ainsi de suite : l'interview avait été créé de toutes pièces, à partir d'archives télévisuelles.
Bref, je ne crois plus la presse, je ne crois pas le gars du bar, et je ne crois pas non plus les professeurs quand ils ne me donnent pas la preuve que ce qu'ils me disent est juste. Je ne crois pas les manuels d' "enseignement" quand ils ne sont pas assortis d'autant de références, de justifications, que d'idées qu'ils avancent.
Et c'est la raison pour laquelle, moi-même, je dois à mes jeunes amis de justifier ce que j'avance, et, mieux encore, de leur montrer qu'il y a lieu de ne jamais rien accepter sans justification, sans référence.