mardi 9 décembre 2025

Les formalismes : nécessairement incomplets, parce qu'un modèle réduit de la réalité n'est pas la réalité

Dans un formalisme il y a tout... sauf ce qui ne s'y trouve pas.

Il y a quelques années, j'avais proposé un formalisme intitulé Let's have an egg, pour décrire les transformations  de l'oeuf.
Il s'agissait de numéroter les parties de l'œuf (la coquille, le jaune, le blanc, etc.), puis de  donner des numéros aux transformations qu'on leur faisait subir : ajouter un gaz, de l'huile, chauffer, etc.

Je renvoie à mon Cours de gastronomie moléculaire numéro 1 où j'avais présenté ce formalisme.




Oui, il s'agissait bien d'un formalisme puisque un numéro, un code fait de plusieurs nombres successifs correspondait à une série de transformations.

On obtenait ainsi un tableau illimité, ce qui correspondait un nombre illimité de possibilités.

Puis est venu ce jour où j'ai découvert l'oeuf mi-cuit,  parce que je n'avais pas assez d'eau pour cuire un œuf dur et que seule la moitié inférieure était cuite : on obtenait un œuf cru dans un œuf dur.

Ce qui est surtout intéressant avec ce résultat, c'est qu'il échappait à la classification préalable, à la codification, au formalisme Let's have an egg.

Bien sûr, cet œuf ayant été identifié, il devenait possible d'ajouter au formalisme précédent un nouveau numéro, correspondant au procédé particulier qui avait été mis en œuvre, mais en tout cas, il faut retenir que ce nouveau résultat échappait à la codification.

On peut trouver un analogue de cela en considérant les nombres réels, qui forment d'une droite : on peut trouver des nombres dits complexes, extérieurs à la droite des nombres réels.

En tout cas, la leçon est claire : chaque fois que nous disposons d'un formalisme, il y a lieu de s'interroger sur ses limites et de chercher à ne pas y rester enfermé.

Ainsi je m'interroge à propos du NDSF, le formalisme des systèmes dispersés ou colloïdux. Où trouver d'autres systèmes qui ne seraient pas décrits par le NDSF ? Quelles caractéristiques peuvent-ils avoir ?

Bien sûr, on peut augmenter le nombre de phases et ne pas se limiter à des solutions aqueuses ou des phases huile, solides ou gaz.
On peut aussi considérer des dimensions fractales, qui ne sont donc pas entières, et ainsi de suite. Mais on se méfiera de cette pratique qui consiste à alambiquer un formalisme : la question de l'utilisation d'un formalisme est essentiellement de comprendre à quoi il va servir, et c'est en fonction de l'objectif que l'on cherchera d'éventuelles modifications... Ou pas.





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