Parution de mon nouveau livre (mon meilleur) : un traité de la joie de vivre !
Le terroir à toutes les sauces !
Le terroir à toutes les sauces
Hervé This, l’inventeur de la gastronomie moléculaire, met en scène le petit théâtre des passions culinaires dans un roman pétillant –avec 100 recettes!
Ah, la cuisine de terroir !
Son « authenticité », ses racines et ses adorateurs vigilants ! Mais qu’est-ce que le terroir, la cuisine de terroir ? Derrière le marketing, quelle réalité aujourd’hui, à l’heure de l’industrialisation et de la mondialisation des productions agro-alimentaires ?
Hervé This, scientifique de renommée internationale, lève le rideau sur le petit théâtre des passions culinaires françaises dans ce
roman plein de finesse, célébration des plaisirs partagés de la table. Des gourmands débattent avec fièvre et humour des mille et une variantes de leurs plats préférés. «La cuisine, c’est d’abord du lien social, ensuite de l’art, et seulement après de la technique», dit notre chimiste-romancier.
Ses réflexions sur le terroir valent pour toutes les régions,
et s’il nous invite à des travaux pratiques gourmands avec 100 recettes de sa région d’origine, l’Alsace, c’est de l’universalité de la cuisine dont il est question. Ses recettes
à lui sont d’aujourd’hui etréinventent celles d’antan: il
rappelle les bases, présente des variantes et des trucs (avez-vous déjà cuit un foie gras dans un lave-vaisselle... ?),
dévoile des tours de main et les mystères de la technique, et incite chacun à expérimenter, à personnaliser. Les recettes, proclame notre enchanteur, ne sont pas faites pour être suivies à la lettre, elles gagnent à être pensées et interprétées, comme on interprète des partitions en musique.
Voilà donc un traité de joie de vivre et de philosophie gourmande, transformé en un pétillant roman, qui est aussi un livre de recettes.
HERVÉ THIS
Physico-chimiste Inra à AgroParisTech, membre de l’Académie d’agriculture de France, inventeur de la gastronomie moléculaire, de la cuisine moléculaire (faire des mousses au chocolat sans œuf...) et de la cuisine note à note. Auteur de nombreux ouvrages, tant pour les scientifiques que pour les gourmands.
Un livre à paraître le 5 octobre 2017
La Nuée Bleue
En coédition avec Place des Victoires
16 x 21 cm, 256 pages Broché,
25 €
Avec des dessins de Roland Perret
ISBN : 978-2-8099-1434-4
Diffusion: Interforum
Contact Presse: Mathilde Reumaux
03 88 15 77 27-06 81 35 63 56
mathilde.reumaux@editions-quotidien.fr
bonne lecture !
Ce blog contient: - des réflexions scientifiques - des mécanismes, des phénomènes, à partir de la cuisine - des idées sur les "études" (ce qui est fautivement nommé "enseignement" - des idées "politiques" : pour une vie en collectivité plus rationnelle et plus harmonieuse ; des relents des Lumières ! Pour me joindre par email : herve.this@inrae.fr
mardi 3 octobre 2017
Le moi est haissable
Mais il faut bien que je me console de ce que je n'aurai jamais le prix Nobel (sutor non supra crepidam).
Voici le discours prononcé par le Professeur Dan Vodnar, le Vice Recteur de l'Université des Sciences Agronomiques et Vétérinaires de Cluj-Napoca (Roumanie) :
Voici le discours prononcé par le Professeur Dan Vodnar, le Vice Recteur de l'Université des Sciences Agronomiques et Vétérinaires de Cluj-Napoca (Roumanie) :
Texte du Recteur
en charge de la recherche de l'Université des sciences agronomiques
et vétérinaires de Cluj-Napoca, à l'occasion de la remise d'un
Doctorat Honoris Causa à Hervé This
Monsieur le
Recteur
Messieurs les
Membres du Sénat
Mesdames et
Messieurs
Chers Collègues
Cher Professeur
Hervé This
Je suis honoré de
présenter aujourd'hui, au nom de l'Université des sciences
agronomiques et vétérinaires de Cluj-Napoca, les éléments les
plus importants de l'impressionnante carrière professionnelle du
savant professeur distingué, qui a révolutionné le domaine des
sciences des aliments et de la gastronomie, le professeur Hervé
This.
Surnommé le "père
de la gastronomie moléculaire", Hervé This est le chercheur
qui a rénové le concept de gastronomie, avec son camarade le
physicien anglais d'origine hongroise Nicholas Kurti, en proposant le
concept de "gastronomie moléculaire".
Monsieur This est
la personne enthousiaste et chanceuse qui a trouvé le secret pour
éradiquer la faim, en proposant une solution à une possible crise
alimentaire, dans le contexte d'une croissance démographique de plus
de deux milliards de personnes jusqu'à 2050. Ce secret se cache dans
une valise en cuir marron que Monsieur This porte avec lui partout
dans le monde. Son contenu, des bouteilles de diverses poudres dont
il mélange plusieurs cuillères, avec de l'eau, de l'huile, en
chauffant un peu. Et, ainsi, il obtient, par exemple, des crèpes au
goût de viande et de pommes de terre !
Offrir le titre de
Doctor Honoris Causa, la plus haute distinction qui puisse être
décernée par l'Université des sciences agronomiques et
vétérinaires de Cluj-Napoca, représente une reconnaissance
explicite du prestige professionnel, scientifique et académique du
lauréat d'aujourd'hui, après une carrière de plus de 30 années
consacrées à l'étude de la gastronomie moléculaire, Hervé This
ayant par ailleurs commencé à faire des expériences de physique
chimique dès l'âge de 6 ans, dans son laboratoire personnel, à la
maison.
Dans ce contexte,
permettez-moi, au nom de toute la communauté universitaire, de
présenter quelques éléments saillants de la biographie de Monsieur
This.
Hervé This, vo
Kientza, est né le 5 juin 1955 à Suresnes, en Fance, de parents
médecins et psychanalystes. Hervé This est un chimico-physicien de
renommée mondiale, qui travaille à l'Institut national de la
recherche agronomique (Inra), mais il est aussi professeur à
AgroParisTech, et le directeur du Centre international de gastronomie
moléculaire.
Son domaine de
recherche scientifique est la gastronomie moléculaire, c'est-à-dire
la science qui cherche les mécanismes des phénomènes qui ont lieu
lors des transformations culinaires.
Ayant commencé ses
explorations physico-chimiques des "précisions culinaires"
en 1980, il a créé en 1988, avec Nicholas Kurti, une nouvelle
discipline scientifique : la gastronomie moléculaire. Simultanément,
à partir de 1980, il a promu une rénovation des techniques
culinairs, ce qui a engendré le courant culinaire qu'il a nommé
"cuisine moléculaire", en 1999. Entre temps, il a
identifié plusieurs autres applications de la gastronomie
moléculaire, et notamment les courants culinaires qu'il a nommé
"constructivisme culinaire", "cuisine abstraite",
et "cuisine note à note", cette dernière étant présentée
pour la première fois dans un article publié dans la revue
Scientific American en avril 1994.
En 1995, l'Académie
des sciences, en France, lui a proposé de soutenir son doctorat sous
le titre "La gastronomie moléculaire et physique, devant un
jury comprenant Jean-Marie Lehn (prix Nobel de chimie), Pierre Gilles
de Gennes (prix Nobel de physique), Pierre Potier, Nicholas Kurti et
Georges Bram, notamment.
La même année,
Jean-Marie Lehn l'invite à faire ses recherches de gastronomie
moléculaire dans le Laboratoire de Chimie des Interactions
Moléculaires, au Collège de France. Puis, en 1999, il passe son
habilitation à diriger des recherches à l'Université Paris XI,
Orsay.
En 2000, après la
publication de son livre La casserole des enfants, le ministre
français de l'Education nationale, Jack Lang, lui a demandé de
mettre au point les "Ateliers expérimentaux du goût" dans
les écoles primaires, afin de sensibiliser ces enfants à la
gastronomie et à l'alimentation. Ces programmes éducatifs ont été
testés dans l'Académie de Paris, et ont été officiellement lancés
en 2001 ; puis ces ateliers ont été suivis, en 2004, d'autres
programmes pour les collèges et les lycées.
En 2004, le
ministre français de Petites et Moyennes Entreprises lui a demandé
de contribuer à la création de l'Institut des Hautes Etudes du
Goût, de la Gastronomie et des Arts de la Table, en relation avec
l'Université de Reims Champagne Ardennes, dont il a été nommé
président du Comité pédagogique. En avril 2006, alors qu'il
transférait son laboratoire à AgroParisTech, où il a été nommé
professeur associé, l'Académie des sciences l'a invité à
constituer la Fondation Sciences & Culture Alimentaires, dont il
a été nommé directeur scientifique.
En 2014, il a
contribué à créer le Centre international de gastronomie
moléculaire AgroParisTech-Inra, dont il a été nommé directeur. Le
même jour, il a annoncé la création du Free Open International
Journal of Molecular Gastronomy. Depuis 2012, il organise les
Concours internationaux de Cuisine Note à Note.
Il a également
créé les Cours de gastronomie moléculaire d'AgroParisTech, des
cours gratuits, non dipômants, qui restituent les travaux annuels,
sur un thème nouveau chaque année.
Membre d'honneur de
diverses académies culinaires, président de la Section alimentation
humaine de l'Académie d'agriculture de France, membre de l'Académie
de Stanislas, membre de l'Académie européenne des sciences, des
arts et des lettres, Membre de l'Académie royale des sciences, des
arts et des lettres de Belgique, il a reçu de nombreux prix et
distinctions. Hervé This est officier dans l'Ordre des arts et
lettres, officier dans l'Ordre du mérite agricole, officier dans
l'ordre des palmes académiques et chevalier dans l'Ordre de la
légion d'honneur.
Une grande partie
de son activité d'enseignement et de recherche a conduit à la
publication de 17 livres, dont beaucoup ont été traduits dans les
principales langues du monde. Il a publié plus de 140 articles
scientifiques en tant que premier auteur.
Aujourd'hui, alors
que sa passion et sa principale activité restent la gastronomie
moléculaire, il promeut activement la "cuisine note à note",
qui est une forme de cuisine où les mets sont produits à partir de
composés
purs au lieu
d'utiliser des fruits, légumes, viandes ou poissons... On s'attend à
ce que cette forme de cuisine s'impose dans le monde entier.
La collaboration
avec notre université est récente, mais Hervé This est aussi
éditeur associé du Bulletin de l'USAMV, récemment indexé dans le
Web of science. Son esprit novateur et la passion débordante qui
anime Monsieur Hervé This nous a conduits à introduire des cours de
gastronomie moléculaire dans le programme de Master de Gastronomie,
nutrition et diététique, de la Faculté des sciences et
technologies des aliments.
Et parce que... "il
faut s'amuser à faire des choses passionnantes", comme Hervé
This dit, nous devons ces idées novatrices et révolutionnaires
d'utiliser des composés dans la confection des aliments, au lieu
d'ingrédients auxquels nous sommes habitués, tout en conservation
une valeur nutritionnelle, dans une perspective durable, avec moins
de toxicité, et duquel dépend la survie à long terme d'une
population mondiale croissante.
Par conséquent,
cela nous est un devoir d'honneur et une occasion de reconnaissance
que, aujourd'hui, à l'occasion du 25e anniversaire de la Faculté
des sciences et technologies alimentaires de l'USAMV Cluj, d'offrir à
Monsieur le Professeur Hervé This la distinction de Doctor Honoris
Causa de l'Université des sciences agronomiques et vétérinaires de
Cluj-Napoca, comme signe de reconnaissance de ses grands mérites
dans les activités scientifiques et académiques, notamment dans la
perspective d'initier de nouvelles orientations dans l'avenir d'une
alimentation durable. J'espère, Monsieur le Profeseur, avoir
dorénavant de futures collaborations fructueuses, et, pourquoi pas,
le plaisir de développer, dans notre université, un nouveau pôle
de gastronomie moléculaire.
dimanche 1 octobre 2017
Boris Vian
Le livre de Thieri Foulc et Paul Gayot sur Boris Vian et la 'Pataphysique (le livre de poche) me fait souvenir que, jeune adolescent, j'avais adoré les textes de Boris Vian : L'écume des jours, l'Automne à Pékin, mais aussi ces "Vernon Sullivan" qui était écrit sous un nom d'emprunt, et jusqu'aux textes présentés dans Les vies parallèles de Boris Vian.
Puis j'ai grandi et je suis devenu snob. L'humour un peu potache de Boris Vian m'a fait penser que c'était de la "petite littérature", qui ne valait pas Flaubert, et encore moins Rabelais.
Aujourd'hui, alors que je relis Vian, je le vois rapide, certes, mais frais, vif, rapide, inventif, intelligent...
Tiens, dans ses Chroniques de Jazz, je trouve, par exemple :
Au fond, les hypocrites finissent toujours par emmerder les autres.
Ou bien :
Et ça n'empêche sûrement pas les assassins de dormir. Dans tous les pays du monde, les assassins ont le sommeil lourd.
Et encore :
Je suis simplement prétentiophobe.
Voilà, pas de quoi avoir le prix Nobel de littérature, mais du texte rapide et rafraîchissant de vivacité. Je relis Boris Vian avec plaisir.
Puis j'ai grandi et je suis devenu snob. L'humour un peu potache de Boris Vian m'a fait penser que c'était de la "petite littérature", qui ne valait pas Flaubert, et encore moins Rabelais.
Aujourd'hui, alors que je relis Vian, je le vois rapide, certes, mais frais, vif, rapide, inventif, intelligent...
Tiens, dans ses Chroniques de Jazz, je trouve, par exemple :
Au fond, les hypocrites finissent toujours par emmerder les autres.
Ou bien :
Et ça n'empêche sûrement pas les assassins de dormir. Dans tous les pays du monde, les assassins ont le sommeil lourd.
Et encore :
Je suis simplement prétentiophobe.
Voilà, pas de quoi avoir le prix Nobel de littérature, mais du texte rapide et rafraîchissant de vivacité. Je relis Boris Vian avec plaisir.
samedi 30 septembre 2017
En substance...
De retour de l'Université des sciences agronomiques et vétérinaires, où j'ai eu l'honneur de recevoir un doctorat honoris causa, je suis heureux de vous livrer ce que mes collègues ont utilisé :
Merci à mes collègues roumains pour leur accueil !
Hervé
This, vo Kientza (Kientza, born 5th
June 1955), chemical physicist at INRA and Professor at
AgroParisTech, is now (mainly) the Director of the AgroParisTech-INRA
International Centre for Molecular Gastronomy, in Paris.
After
studying at the Ecole Supérieure de Physique et de Chimie de Paris
(ESPCI ParisTech, 1976-1980) but also at University Paris IV (modern
litterature), he began his career in 1980 at the scientific journal
Pour
la Science,
the French Edition of Scientific
American,
as an editor of the journal and of scientific books at the Belin
Publishing Company.
At
about the same time (16 March 1980), he began his research in
Molecular Gastronomy
in the personal laboratory that he had at home since the age of 6.
As
early as 1980, he also proposed also a modernization of culinary
activities (after 1999, this was called “Molecular Cooking” and
“Molecular Cuisine” respectively for the technique and the
style).
For
years, he did his research alone while pursuing is scientific
communication activity, as a deputy editor, then the editor
of Pour
la Science.
For all these years, he was also collaborating to the radio channel
France
Culture,
and was Scientific Director of the scientific TV series Archimedes
(Arte)
and Pi=3.14
(France 5).
In
1986 he met the English Hungarian-born physicist Nicholas Kurti
(1908-1998), with which he created the scientific discipline called
Molecular Gastronomy in 1988.
Together, they created the International Workshops on Molecular and
Physical Gastronomy in the Ettore Majorana Centre (Erice, Sicily).
He
began giving invited seminars of Molecular Gastronomy, the first
being in the physics department of the Ecole normale supérieure de
Paris, France.
In
1995, he was asked by
the French Academy of Sciences,to
defend a PhD on La
gastronomie moléculaire et physique,
which he did in front of a jury including Jean-Marie Lehn (Nobel
Prize 1987), Pierre Gilles de Gennes (Nobel Prize 1999), Pierre
Potier and others.
In
1996, he
was invited by Jean-Marie Lehn to conduct his research at the
Laboratoire de Chimie des Interactions Moléculaires, of the Collège
de France.
In
2000, he was asked by Guy Ourisson, then president of the Academy of
sciences, to defend his habilitation to head research, which he did
at the University Paris Sud -Orsay, in front of Etienne Guyon, then
head of the Ecole Normale Supérieure, Xavier Chapuisat, the
president of the university, Guy Ourisson, Alain Fuchs (now president
of CNRS) and the French chef Pierre Gagnaire.
He
moved to this lab at the Collège de France full time in 2000, being
appointed by INRA.
In
April 2006, while he was moving his lab to AgroParisTech, he was
given a professorship at the University, and the French Academy of
Sciences asked him to create Fondation
Science & Culture Alimentaire,
of which he was appointed the
Scientific Director.
And
in 2014, he was asked by Inra and AgroParisTech to create the
AgroParisTech-Inra International Centre for Molecular Gastronomy.
Since
2000, Hervé This has been frequently requested by French Ministries
to develop projects: new curricula for teaching culinary practices,
new ways of teaching science in schools and in colleges, creating an
Advanced
Studies Institute for Gastronomy…
Member of many committes, he runs monthly
Seminars
of molecular gastronomy
and
Courses
on Molecular Gastronomy,
delivering many lectures all around the world. He
writes regular columns in journals, and he is the author of many
books.
Since
2016, he is the creator and editor of the scientific journal N3AF
of the French Academy of Agriculture.
Honorary
member of various culinary Academies, president of the Food Section
of the Académie d’Agriculture de France; Member of the Académie
de Stanislas; Member of the Royal Academy of Sciences, Arts and
Letters of Belgium; Member of the European Academy of Science, Arts
and Letters, he is the recipient of many awards such as the Franqui
professorship (University of Liège), the Grand Prix des Sciences de
l’Aliment by the International
Association of Gastronomy, and his was received as Doctor Honoris
Causa of the University of agronomical and veterinary sciences of
Cluj-Napoca (Roumania) in 2017. Hervé
This is Officer in the Ordre des Arts et Lettres, Officer in the
Ordre du Mérite Agricole, Officer in the Ordre des Palmes
Académiques, and Knight in the Order of the Légion d’Honneur. He
wrote 18 books, many of them being translated in all the major
language of the world.
Right
now, while
his passion and main activity is still molecular gastronomy, he
is also actively involved in the promotion of Note by Note Cuisine,
as the next big global culinary trend.
Merci à mes collègues roumains pour leur accueil !
Dans la famille "politiquement incorrect"
Je n'oublie pas ce qui a été écrit à propos des infatigables, mais quand même, je ne peux m'empêcher de vous livrer ce petit calcul :
Soit une personne qui travaille 35 heures par semaine, 47 semaines par an, pendant une carrière de 40 ans. Le nombre total d'heures de travail dans un vie serait 65800.
Cette personne (qui n'aime pas beaucoup son travail puisqu'elle fait le minimum) passe du temps à ne pas l'exercer (tâches administratives, pauses, discussions avec des collègues, arrêts de travail...), ce qui réduit son temps effectif d'un facteur deux (en réalité, j'ai fait des statistiques, et ce serait plutôt 3, mais soyons charitable) : 32900 heures.
Comparons avec quelqu'un qui aime beaucoup son travail, et fait donc 105 heures par semaines, pendant 52 semaines par an, toujours sur 40 ans de carrière. Cette fois, le nombre maximal d'heures serait 218400.
Le rapport entre les deux valeurs trouvées est 312/4, soit une avance de 225.5319149 années.
Oui, plus de deux siècles d'avance !
Un tel calcul (juste) est politiquement incorrect, mais il explique quand même pourquoi certains étudiants sont en avance par rapport à d'autres : si l'on compare les capacités mathématiques de deux étudiants d'égale intelligence, on voit que, de la Sixième à la Terminale, soit sept ans d'études, on
peut avoir soit sept ans d'études, soit pour certains, un avance de presque un demi siècle : pas étonnant que quelques uns semblent "géniaux" !
Décidément, le génie est un long travail !
Soit une personne qui travaille 35 heures par semaine, 47 semaines par an, pendant une carrière de 40 ans. Le nombre total d'heures de travail dans un vie serait 65800.
Cette personne (qui n'aime pas beaucoup son travail puisqu'elle fait le minimum) passe du temps à ne pas l'exercer (tâches administratives, pauses, discussions avec des collègues, arrêts de travail...), ce qui réduit son temps effectif d'un facteur deux (en réalité, j'ai fait des statistiques, et ce serait plutôt 3, mais soyons charitable) : 32900 heures.
Comparons avec quelqu'un qui aime beaucoup son travail, et fait donc 105 heures par semaines, pendant 52 semaines par an, toujours sur 40 ans de carrière. Cette fois, le nombre maximal d'heures serait 218400.
Le rapport entre les deux valeurs trouvées est 312/4, soit une avance de 225.5319149 années.
Oui, plus de deux siècles d'avance !
Un tel calcul (juste) est politiquement incorrect, mais il explique quand même pourquoi certains étudiants sont en avance par rapport à d'autres : si l'on compare les capacités mathématiques de deux étudiants d'égale intelligence, on voit que, de la Sixième à la Terminale, soit sept ans d'études, on
peut avoir soit sept ans d'études, soit pour certains, un avance de presque un demi siècle : pas étonnant que quelques uns semblent "géniaux" !
Décidément, le génie est un long travail !
Enfin !
Et voici ce que je diffuse aujourd'hui : http://gastronomie-moleculaire.blogspot.fr/2017/09/nous-y-sommes.html
Si je compte bien, il m'aura donc fallu 23 ans pour y arriver !
Si je compte bien, il m'aura donc fallu 23 ans pour y arriver !
dimanche 24 septembre 2017
Evaluations numériques
Un journaliste écrit "J'étais chez une pote prof d'anglais qui corrigeait des DM. Je l'ai aidée à trouver les url des copier-coller. Avalanche de zéros. On a ri."
Il a ri, cet homme ? Et pourquoi ? Parce que, au fond, que demandait le devoir ? Des choses justes. Qu'ont fait les élèves ? Produit des choses (possiblement) justes, en utilisant des sources. Or qu'ont fait les universitaires depuis toujours ? La même chose. Les élèves auraient-il dû mélanger des sources pour faire quelque chose de "personnel" ? Et pourquoi, si le mélange arrive à moins bien ?
Tout cela me rappelle des réunions pédagogiques où étaient discutés des logiciels anti-plagiat : j'avais alors dit bien clairement que je ne voulais certainement pas de personnel, pour des travaux scientifiques autres qu'expérimentaux : je voulais des phrases tirées d'articles récents, de bonne qualité, assorties de références. De sorte que j'aurais plutôt utilisé les logiciels anti-plagiat... pour l'inverse de leur nom : plus un document aurait été plagié, moins il y aurait eu de personnel, et plus l'évaluation aurait été bonne.
Et puis, "personnel"... Croit-on vraiment que cela ait beaucoup d'intérêt ? Assez avec ce culte de la petite personne ignorante qui étale ses certitudes avec une complaisance veule. Nous ferions mieux de revendiquer que les élèves se donnent la peine aillent chercher des informations de bonne qualité, qu'ils apprennent à citer leurs sources avant toute chose, qu'ils apprennent à évaluer ces sources, puisque chacun écrit n'importe quoi sur internet (mais nous sommes d'accord, il y a également toujours eu de mauvais écrits, des auteurs minables et des éditeurs pourris, à côté d'auteurs remarquables et d'éditeurs responsables).
Prenons un peu de recul. Que peuvent chercher des élèves ?
Des informations : sans beaucoup d'intérêt, puisqu'on les trouve dès qu'on les cherche.
Des notions et des concepts : ce sont des outils de la pensée, et il me semble que les études doivent conduire à les découvrir, à en connaître l'existence à défaut d'en donner le maniement, puisque ce sera difficile de les chercher si on ne sait pas qu'ils existent.
Des méthodes : elles sont essentielles, comme je l'ai répété dans d'innombrables billets. Et j'appelle de mes voeux la création d'une "base de méthodes", notamment pour la science (cela se distingue un peu des "bonnes pratiques" que je discute régulièrement sur http://www.agroparistech.fr/-Les-bonnes-pratiques-scientifiques-.html).
Des anecdotes : un peu de chair autour des os, cela met de la joie.
Des valeurs : essentiel, n'est-ce pas ? C'est le sens de tout ce travail des études, la raison d'être des professeurs qui ne se réduisent pas à ces "enseignants" dont je ne veux pas entendre parler.
Terminons sur une note très positive : l'avènement du numérique est un espoir extraordinaire, parce que nous avons la possibilité de changer des méthodes pédagogiques pour le mieux. Nous avons la possibilité de faire disparaître ces tableaux noirs qui conduisent le professeur à tourner le dos aux élèves; nous avons la possibilité d'aider nos jeunes amis à apprendre par eux-mêmes ; nous avons la possibilité de migrer vers des relations différentes, entre les professeurs et les étudiants, centrées sur le but essentiel de toute cette affaire : la question n'est pas pour des enseignants d'enseigner leur savoir toujours insuffisant, mais bien plutôt d'aider les étudiants à apprendre.
#
Il a ri, cet homme ? Et pourquoi ? Parce que, au fond, que demandait le devoir ? Des choses justes. Qu'ont fait les élèves ? Produit des choses (possiblement) justes, en utilisant des sources. Or qu'ont fait les universitaires depuis toujours ? La même chose. Les élèves auraient-il dû mélanger des sources pour faire quelque chose de "personnel" ? Et pourquoi, si le mélange arrive à moins bien ?
Tout cela me rappelle des réunions pédagogiques où étaient discutés des logiciels anti-plagiat : j'avais alors dit bien clairement que je ne voulais certainement pas de personnel, pour des travaux scientifiques autres qu'expérimentaux : je voulais des phrases tirées d'articles récents, de bonne qualité, assorties de références. De sorte que j'aurais plutôt utilisé les logiciels anti-plagiat... pour l'inverse de leur nom : plus un document aurait été plagié, moins il y aurait eu de personnel, et plus l'évaluation aurait été bonne.
Et puis, "personnel"... Croit-on vraiment que cela ait beaucoup d'intérêt ? Assez avec ce culte de la petite personne ignorante qui étale ses certitudes avec une complaisance veule. Nous ferions mieux de revendiquer que les élèves se donnent la peine aillent chercher des informations de bonne qualité, qu'ils apprennent à citer leurs sources avant toute chose, qu'ils apprennent à évaluer ces sources, puisque chacun écrit n'importe quoi sur internet (mais nous sommes d'accord, il y a également toujours eu de mauvais écrits, des auteurs minables et des éditeurs pourris, à côté d'auteurs remarquables et d'éditeurs responsables).
Prenons un peu de recul. Que peuvent chercher des élèves ?
Des informations : sans beaucoup d'intérêt, puisqu'on les trouve dès qu'on les cherche.
Des notions et des concepts : ce sont des outils de la pensée, et il me semble que les études doivent conduire à les découvrir, à en connaître l'existence à défaut d'en donner le maniement, puisque ce sera difficile de les chercher si on ne sait pas qu'ils existent.
Des méthodes : elles sont essentielles, comme je l'ai répété dans d'innombrables billets. Et j'appelle de mes voeux la création d'une "base de méthodes", notamment pour la science (cela se distingue un peu des "bonnes pratiques" que je discute régulièrement sur http://www.agroparistech.fr/-Les-bonnes-pratiques-scientifiques-.html).
Des anecdotes : un peu de chair autour des os, cela met de la joie.
Des valeurs : essentiel, n'est-ce pas ? C'est le sens de tout ce travail des études, la raison d'être des professeurs qui ne se réduisent pas à ces "enseignants" dont je ne veux pas entendre parler.
Terminons sur une note très positive : l'avènement du numérique est un espoir extraordinaire, parce que nous avons la possibilité de changer des méthodes pédagogiques pour le mieux. Nous avons la possibilité de faire disparaître ces tableaux noirs qui conduisent le professeur à tourner le dos aux élèves; nous avons la possibilité d'aider nos jeunes amis à apprendre par eux-mêmes ; nous avons la possibilité de migrer vers des relations différentes, entre les professeurs et les étudiants, centrées sur le but essentiel de toute cette affaire : la question n'est pas pour des enseignants d'enseigner leur savoir toujours insuffisant, mais bien plutôt d'aider les étudiants à apprendre.
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