jeudi 7 novembre 2024

Avançons avec les mots

L'écriture, surtout scientifique ou technique, n'est pas nécessairement difficile mais demande beaucoup de soins. Dans ces rédactions, il n'y a pas de place pour l'à-peu-près et même l'emploi de mots habituels doit nous faire réfléchir. 

Par exemple, l'expression "capacité calorifique", que j'ai apprise quand j'étais étudiant, est légitimement à remplacer par l'expression "capacité thermique", parce que le calorique est une notion ancienne, une scorie du développement de la thermodynamique. Si le concept de chaleur peut être conservé, avec une approche quantitative qui l'a bien délimité, il n'en est pas de même de la question du calorique. Et c'est à ce titre que l'on évitera le mot calorifique, périmé. 

Dans la même veine, la terminologie dioxygène pour désigner une classe de molécules formées chacune de deux atomes d'oxygène, agace un peu les scientifiques âgés, mais elle s'impose absolument parce qu'elle permet de ne pas confondre le gaz dioxygène et l'élément oxygène. 

Ce grand mouvement de clarification terminologique des sciences va de pair avec son développement théorique  : tout progrès est bienvenu même s'il impose aux plus paresseux ou  aux plus réactionnaires des efforts qu'ils n'ont pas envie de faire. 

Au fond, les choses n'ont pas changé depuis que Lavoisier a écrit dans son Traité élémentaire de chimie, à savoir que l'on ne pourra pas perfectionner les sciences sans perfectionner le langage, et vice-versa. Utilisons les bons mots pour penser bien.

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