Nous sommes bien d'accord : si j'annonce, le lundi, le programme de la semaine, ce n'est pas parce que je "reprends" le travail ce jour-là. De mon côté, rien ne s'est arrêté, et c'est seulement le "monde" qui refait son apparition au laboratoire après deux jours d'absence.
Cela étant, pourquoi ne pas, effectivement, se demander le lundi ce qui fera l'objet des travaux dans les prochains jours ? La périodicité de la journée est intéressante, puis celle de la semaine (un ordre de grandeur au-dessus), puis le mois, puis le trimestre, puis l'année.
Evidemment, comme nous en discutons avec les étudiants actuellement au laboratoire, ces rendez vous sont l'occasion d'évaluations... car on ne dira pas assez qu'une évaluation ne doit pas être une sanction, mais plutôt l'occasion de se mettre un pas en arrière de soi-même, et d'évaluer, donc, les actions entreprises. Autrement dit, il faudrait, le lundi, ne pas se contenter de voir ce que l'on va faire, mais surtout de voir ce qui a été fait, et quels ont été les résultats.
La semaine passé, nous avons discuté de "projets". Ah, les projets... Sur "toutes les ondes", il y a eu "effectivement » à toutes les sauces, puis il y « voilà », et il y a aussi, partout, les mots « excellence » et « projet ». Il suffit d'écouter la radio : il y a quelques années le mot « effectivement» apparaissait presque à toutes les phrases dans les bouches qui s'ouvraient, hélas, de façon excessive ou inutile, sur les ondes radio. Aujourd'hui, c'est le mot « voilà », ou "du coup". Il est partout, il n'ont guère de sens, et une fois qu'on les repérés, ils deviennent extrêmement pénibles.
Ces temps-ci, les étudiants en sciences quantitatives arrivent avec un tic du même tabac : il y a ce mot « projet » qui sort à jet continu.
Un projet ? C'est quelque chose que l'on envisage de faire, et non pas quelque chose que l'on fait !
De la part d'un étudiant, je suis heureux de recevoir un projet avant que le travail se fasse, mais je préfère de beaucoup qu'il me parle ensuite d'un travail, d'un programme qu'il met en oeuvre, des tâches qu'il planifie...
Ah, le mot travail ! Au risque de paraître pétainiste, il nous faut quand même reconnaître que, par ces temps de plomb où le mot « loisir » est partout, ce mot « travail » n'est plus aussi bien considéré qu'il le devrait. Pourtant, quel bonheur que de faire un travail que l'on aime !
Les systèmes d'enseignement doivent le dire, le redire. Il pourront assortir leur monitions de cette phrase merveilleuse : nous sommes ce que nous faisons.
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