Vient de paraître aujourd'hui même
Le Grand Livre de notre alimentation
par 25 membres de l’Académie d’Agriculture de France
Que faut-il manger ?
Peut-on faire confiance à la nourriture que nous achetons ?
Que penser des produits allégés, du gluten, des oméga-3, des surgelés ou des OGM ?
L’œuf est-il mauvais pour le cholestérol ?
Qui est en charge de l’authenticité de nos aliments et de notre sécurité alimentaire ?
Le guide complet de notre alimentation est composé de 100 chapitres, par 25 experts de l’Académie d’agriculture de France.
Au-delà des querelles, controverses et débats passionnés autour de la qualité de nos aliments ou des mérites comparés du bio et de l’agriculture industrielle, voici les avis informés et les meilleures recommandations des plus grands spécialistes :
Jean-Christophe Augustin, Pierre Besançon, Jean-Jacques Bimbenet, Jean-Marie Bourre, Any Castaings, Jean-Pierre Décor, Maurice-Paul Durand, Pierre Feillet, André Frouin, Ismène Giachetti, Léon Guéguen, Jacques Guilpart, Pascale Hébel, Hervé Lafforgue, Denis Lorient, Didier Majou, Dominique Parent-Massin, Gérard Pascal, Jean-Louis Rastoin, Jacques Risse, Patrice Robichon, Bernard Saugier, Hervé This, Georges Vermeersch, Jean-Michel Wal.
Ce blog contient: - des réflexions scientifiques - des mécanismes, des phénomènes, à partir de la cuisine - des idées sur les "études" (ce qui est fautivement nommé "enseignement" - des idées "politiques" : pour une vie en collectivité plus rationnelle et plus harmonieuse ; des relents des Lumières ! Pour me joindre par email : herve.this@inrae.fr
mercredi 28 août 2019
mardi 27 août 2019
La difficile question des examens
Note préliminaire : j'ai résolu de considérer les étudiants comme de jeunes collègues, ou, mieux, comme des collègues, mais pour les besoins de clarté, dasn ces billets consacrés aux études, j'utilise l'expression "jeunes collègues" pour désigner les étudiants, et professeurs pour désigner les "professeurs", sans distinction de grade.
Dans une discussion avec des jeunes collègues, il me semble que la question des examens est un point d'achoppement particulier et que, derrière un discours considérable, nos amis refusent en réalité les évaluations.
On peut aussi imaginer des innovations pour les évaluations (changer le format scolaire de certains partiels en évaluant par le biais d’un oral ou autre) ou pour inventer de nouveaux formats de cours (par exemple, mettre les étudiants dans une situation très concrète de résolution d’un problème complexe, un peu à la manière du projet 2A, mais nécessitant les connaissances de différentes domaines 2A et regroupant de fait des étudiants des différentes domaines).
Personnellement je suis très opposé à donner des diplômes à des personnes qui ne les méritent pas, de sorte que s'impose une évaluation qui ne doit pas tergiverser. Au fond, ceux qui ont bien étudié auront les connaissances nécessaires pour répondre aux questions, à condition que celles-ci correspondent à ce qui est explicitement stipulé dans les référentiels, et ceux qui n'ont pas bien étudié ne sauront pas répondre aux questions et pourront se re-présenter quand ils auront suffisamment étudié. Le diplôme sera donné quand le niveau du référentiel sera atteint point par point.
J'ai peur que, en étant si raide, je ne satisfasse pas les souhaits de mes jeunes collègues, mais, inversement, la vie est ainsi faite que le louvoiement n'est pas toujours de mise (je ne parle pas de navigation, on l'aura compris).
Des oraux plutôt que des examens écrits ? Bof : je ne vois guère l'avantage. Inventer de nouveaux formats de cours ? La question n'est pas celle des "cours", mais celle des études. La résolution de problèmes complexes : méfions-nous que cela risque d'être bien plus difficile que ce qui est proposé aujourd'hui.
Mais, au fait, si les collègues revendiquent des exercices difficiles, pour leurs évaluations, pourquoi le leur refuser... sachant que le diplôme ne doit être attribué que si les conditions d'attribution sont réunies !
Décidément, je ne devrais pas être si raide ! Vivement que des collègues, jeunes ou moins jeunes, me montrent mes erreurs de jugement !
Dans une discussion avec des jeunes collègues, il me semble que la question des examens est un point d'achoppement particulier et que, derrière un discours considérable, nos amis refusent en réalité les évaluations.
On peut aussi imaginer des innovations pour les évaluations (changer le format scolaire de certains partiels en évaluant par le biais d’un oral ou autre) ou pour inventer de nouveaux formats de cours (par exemple, mettre les étudiants dans une situation très concrète de résolution d’un problème complexe, un peu à la manière du projet 2A, mais nécessitant les connaissances de différentes domaines 2A et regroupant de fait des étudiants des différentes domaines).
Personnellement je suis très opposé à donner des diplômes à des personnes qui ne les méritent pas, de sorte que s'impose une évaluation qui ne doit pas tergiverser. Au fond, ceux qui ont bien étudié auront les connaissances nécessaires pour répondre aux questions, à condition que celles-ci correspondent à ce qui est explicitement stipulé dans les référentiels, et ceux qui n'ont pas bien étudié ne sauront pas répondre aux questions et pourront se re-présenter quand ils auront suffisamment étudié. Le diplôme sera donné quand le niveau du référentiel sera atteint point par point.
J'ai peur que, en étant si raide, je ne satisfasse pas les souhaits de mes jeunes collègues, mais, inversement, la vie est ainsi faite que le louvoiement n'est pas toujours de mise (je ne parle pas de navigation, on l'aura compris).
Des oraux plutôt que des examens écrits ? Bof : je ne vois guère l'avantage. Inventer de nouveaux formats de cours ? La question n'est pas celle des "cours", mais celle des études. La résolution de problèmes complexes : méfions-nous que cela risque d'être bien plus difficile que ce qui est proposé aujourd'hui.
Mais, au fait, si les collègues revendiquent des exercices difficiles, pour leurs évaluations, pourquoi le leur refuser... sachant que le diplôme ne doit être attribué que si les conditions d'attribution sont réunies !
Décidément, je ne devrais pas être si raide ! Vivement que des collègues, jeunes ou moins jeunes, me montrent mes erreurs de jugement !
lundi 26 août 2019
Survoler
Note préliminaire : j'ai résolu de considérer les étudiants comme de jeunes collègues, ou, mieux, comme des collègues, mais pour les besoins de clarté, dasn ces billets consacrés aux études, j'utilise l'expression "jeunes collègues" pour désigner les étudiants, et professeurs pour désigner les "professeurs", sans distinction de grade.
De jeunes collègues écrivent :
Ensuite, nous pensons qu’il serait nécessaire de reconsidérer la largeur d’un sujet traité par rapport aux nombres d’heures lui étant consacré.
Nous comprenons que notre formation étant généraliste, elle a plus pour vocation à nous fournir des connaissances de base sur de nombreux sujets pour que nous soyons polyvalents et puissions apprendre rapidement lors de nos stages/métiers plutôt que de nous transformer en spécialiste d’un sujet. Cependant de trop nombreux cours traitent un sujet si vaste en quelques heures que nous n’en retenons quasiment rien.
Ailleurs, il y a le mot "survoler"... Nos amis critiquent des cours professés (voir dans un autre billet la différence entre matières étudiées et cours professés) qui "survolent les matières", comme ils disent. Toutefois un billet précédent sur la cartographie me montre, au contraire, que cela est très bien. Je reprends mon argumentation pour la tester en la refaisant.
Le cours professé, qui se distingue donc les matières étudiées, est une sorte de cadrage des études de ces matières. Par exemple, s'il y a un cours de physico-chimie, alors les étudiants devront étudier le physico-chimie. Pas la physico-chimie tout entière, mais celle qui aura été délimitée, cadrée par le professeur. Ce sera donc l'objectif de ce dernier que de bien délimiter les études qu'il propose de faire.
Dans cette délimitation, dans ce cadrage, il ne sera pas possible d'entrer dans les détails, qui seront laissés aux jeunes collègues : ils devront les étudier.
Le professeur, lui, devra se limiter à donner le contexte des études, c'est-à-dire en réalité les raisons de ces dernières, les raisons des choix du référentiel, en termes de connaissances et de compétences exigibles lors d'une évaluation. C'est cela que j'ai proposé de montrer sur une carte, une vraie carte comme une carte d'état-major, avec des reliefs, des montagnes, des vallées, des mers... Il s'agit, lors du cours professé, de situer les différentes notions, compétences et connaissances par exemple, de montrer des difficultés, des montagnes infranchissables, des fossés... Parfois, de proposer des chemins, de stipuler des guides (livres, articles, podcasts...). Puis, en route !
Mais je reviens au mot "survolé" : le territoire sera plus visible s'il est survolé, non ?
De jeunes collègues écrivent :
Ensuite, nous pensons qu’il serait nécessaire de reconsidérer la largeur d’un sujet traité par rapport aux nombres d’heures lui étant consacré.
Nous comprenons que notre formation étant généraliste, elle a plus pour vocation à nous fournir des connaissances de base sur de nombreux sujets pour que nous soyons polyvalents et puissions apprendre rapidement lors de nos stages/métiers plutôt que de nous transformer en spécialiste d’un sujet. Cependant de trop nombreux cours traitent un sujet si vaste en quelques heures que nous n’en retenons quasiment rien.
Ailleurs, il y a le mot "survoler"... Nos amis critiquent des cours professés (voir dans un autre billet la différence entre matières étudiées et cours professés) qui "survolent les matières", comme ils disent. Toutefois un billet précédent sur la cartographie me montre, au contraire, que cela est très bien. Je reprends mon argumentation pour la tester en la refaisant.
Le cours professé, qui se distingue donc les matières étudiées, est une sorte de cadrage des études de ces matières. Par exemple, s'il y a un cours de physico-chimie, alors les étudiants devront étudier le physico-chimie. Pas la physico-chimie tout entière, mais celle qui aura été délimitée, cadrée par le professeur. Ce sera donc l'objectif de ce dernier que de bien délimiter les études qu'il propose de faire.
Dans cette délimitation, dans ce cadrage, il ne sera pas possible d'entrer dans les détails, qui seront laissés aux jeunes collègues : ils devront les étudier.
Le professeur, lui, devra se limiter à donner le contexte des études, c'est-à-dire en réalité les raisons de ces dernières, les raisons des choix du référentiel, en termes de connaissances et de compétences exigibles lors d'une évaluation. C'est cela que j'ai proposé de montrer sur une carte, une vraie carte comme une carte d'état-major, avec des reliefs, des montagnes, des vallées, des mers... Il s'agit, lors du cours professé, de situer les différentes notions, compétences et connaissances par exemple, de montrer des difficultés, des montagnes infranchissables, des fossés... Parfois, de proposer des chemins, de stipuler des guides (livres, articles, podcasts...). Puis, en route !
Mais je reviens au mot "survolé" : le territoire sera plus visible s'il est survolé, non ?
Un symptôme conduira à une nouvelle révision
Je détecte une petite contradiction dans l'organisation de nos études supérieures, à savoir que si le professeur a pour mission de susciter beaucoup d'enthousiasme, il ne doit pas apparaître simultanément comme un Père Fouettard, qui sanctionnera les études nées de l'enthousiasme qu'il aura (peut-être) communiqué.
Pis encore, le "prof sympa" est vécu comme un hypocrite, qui sourit par devant et fait des mauvais coups par derrière, de sorte que sa crédibilité initiale est sapée, ce qui le met dans une position déplorable.
J'ajoute, enfin, que tout cela n'a lieu que parce que nous sommes dans une mauvaise dynamique générale : si les collègues plus jeunes travaillaient suffisamment, je ne doute pas que l'évaluation (imposée par l'institution pour la diplomation) serait une formalité, et non une sorte de punition. Mais on ne peut imaginer que tous les jeunes collègues soient "suffisants", de sorte que nous avons des groupes où les insuffisants font régner un état d'esprit qui conduit à la contradiction initialement énoncée (je n'oublie pas, en écrivant ces mots, qu'une bonne partie de moi-même est insuffisante).
Mais je vois qu'il faut que je m'explique un peu, pour ceux qui n'ont pas lu les dizaines de billets que je publie ces temps-ci, à raison de un par jour, à propos des études supérieures.
Au coeur du dispositif, je vois donc des étudiants, des "collègues", qui veulent étudier. Ils peuvent le faire à leur guise, mais ils peuvent aussi le faire dans le cadre d'une institution de formation, qui cadre les études, en termes de contenu et de modalités, et qui fonde les études dispensées sur des professeurs, qui se coordonnent pour proposer des contenus harmonisés. En fin d'études, il y a des "sanctions" de ces dernières, par des diplômes, qui attestent de "niveaux", à savoir des groupes de connaissances, de compétences, mais aussi de savoir vivre, de savoir être...
Aujourd'hui, la question est celle du professeur, dont je crois avoir bien analysé qu'il (ou elle) doit contextualiser les études, les cadrer, définir un référentiel (un contrat d'études, en quelque sorte), expliquer les travaux à faire pour obtenir des connaissances et des compétences... Pour faciliter le travail des jeunes collègues, les professeurs peuvent assortir leur "carte des études" d'explications et de rendez-vous d'étapes régulier.s
D'autre part, si l'on veut que les collègues plus jeunes soient responsables, il ne faut pas leur imposer une obligation de moyens, mais seulement une obligation de résultats, c'est-à-dire leur avoir contractuellement bien expliqué ce qu'ils devaient faire, et s'assurer qu'ils l'ont fait, ce qui donnera lieu à la délivrance d'un diplôme.
Pour que nos collègues se lancent avec enthousiasme dans leurs études, il est sans doute bon que les professeurs leur montrent donc initialement les beautés des sujets qui seront découverts, l'intérêt de partir à la découverte de ces sujets... Il faut donc susciter beaucoup d'enthousiasme, d'envie, donner beaucoup d'encouragements... mais nos jeunes amis ne sont pas fous, et ils savent qu'il y a l'évaluation, en fin de parcours, faite par la même personne qui les encourage. Pour caricaturer, c'est aujourd'hui la même personne qui offre un visage souriant en début de parcours, mais se présente en censeur en fin d'études. Et nos amis voient bien le Père Fouettard (en Alsace, on le nomme Hans Trapp) derrière le Père Noël débonnaire du début. Il y a une contradiction, et cette contradiction est institutionnelle.
Puisque la séquence d'enthousiasme initiale s'impose (tous nos jeunes collègues ne sont pas parfaitement autonomes, n'ayant pas terminé leurs études), et puisque l'évaluation s'impose pour la diplomation, comment alors organiser les évaluations si elles ne sont plus faites par les professeurs ?
La réponse est simple et elle dépasse même par son intérêt la question initiale. Si l'on ne veut pas que ce soit la même personne qui soit le Père Noël et le Père Fouettard, alors il n'y a qu'à confier à l'institution de formation le soin de l'évaluation et la responsabilité de cette dernière. Car au fond c'est bien elle qui attribue le diplôme, et non pas un professeur en particulier sur qui reposerait la responsabilité de l'institution, où il ne serait pas légitime.
D'autre part, le fait de rendre cette évaluation anonyme (ce serait l'institution et non la personne) permettrait de la rendre plus juste, comme l'on fait pour les rapports des publications scientifiques. Si les évaluations étaient doublement anonymes, avec des copies anonymes et des correcteurs anonymes, alors bien des conflits disparaîtraient.
Cela répondrait à une demande de nos jeunes collègues, qui revendiquent de la transparence : transparence dans le contrat, transparence dans l'évaluation.
Et l'on voit et ainsi de façon un peu amusante que l'exploration d'un symptôme particulier conduit à mettre le doigt sur une difficulté essentielle de l'organisation actuelle. J'aime beaucoup ce type de mécanismes et je propose de le généraliser à l'ensemble des remarques faites récemment par nos collègues : il s'agirait maintenant de reprendre l'ensemble de leurs déclarations pour les interpréter non pas comme je l'ai fait, mais en termes de symptômes qui conduiront -j'espère- à de nouvelles propositions de modifications.
samedi 24 août 2019
Une "efficacité" des études ?
L'efficacité des études ?
Dans des discussions avec de jeunes collègues, je trouve cette expression "efficacité des études".
Tout d'abord, mon mauvais esprit me pousse à observer qu'il n'est pas sûr que ce soit une qualité, car des études sont des études, et je ne sais pas a priori en quoi il me sera utile de connaître telle ou telle information, à l'avenir, car souvent l'utilité ne se révèle que bien plus tard, quand, précisément sur la base des informations que nous avons eues, nous faisons une synthèse, un rapprochement, un transfert d'un champ vers un autre.
Et puis, cette efficacité me semble bien obscurantiste. Après tout qui pourrait me dire quelle est l'efficacité de l'art ? Comment pourrais-je mesurer les efficacités respectives des musiques de Bach ou des peintures de Rembrandt ? À quoi "servent" les poètes ? Sans que ce soit me défausser (je prône par ailleurs un solide socle), je crois qu'il y a un certain obscurantisme à se préoccuper d'efficacité quand il s'agit d'études. Et d'ailleurs les mêmes jeunes collègues qui me parlent d'efficacité demandent par ailleurs des enseignements des humanités.
Mais, je me répète un peu : qui dira l'utilité de Flaubert écrivant la Tentation de Saint-Antoine, de Rabelais ? Au fond, cette revendication d'une efficacité des études est mortifère, et le monde industriel devrait ne pas oublier qu'il ne cesse de payer des sommes formidables pour de la créativité et de l'innovation ! Le rêve de ce qui n'existe pas, la concrétisation des idées les plus folle, la négation de l'efficacité en quelque sorte.
De toute façon, il y a deux questions de principe. La première est de savoir mesurer cette efficacité pour pouvoir en parler correctement, pour pouvoir faire des choix. Deuxièmement l'efficacité des études dépendra de ceux qui s'y livrent, et pas de l'énoncé des matières qu'ils étudient. La question revient donc à nos jeunes collègues, et seulement indirectement à nous-même qui voudrions les aider.
Dans des discussions avec de jeunes collègues, je trouve cette expression "efficacité des études".
Tout d'abord, mon mauvais esprit me pousse à observer qu'il n'est pas sûr que ce soit une qualité, car des études sont des études, et je ne sais pas a priori en quoi il me sera utile de connaître telle ou telle information, à l'avenir, car souvent l'utilité ne se révèle que bien plus tard, quand, précisément sur la base des informations que nous avons eues, nous faisons une synthèse, un rapprochement, un transfert d'un champ vers un autre.
Et puis, cette efficacité me semble bien obscurantiste. Après tout qui pourrait me dire quelle est l'efficacité de l'art ? Comment pourrais-je mesurer les efficacités respectives des musiques de Bach ou des peintures de Rembrandt ? À quoi "servent" les poètes ? Sans que ce soit me défausser (je prône par ailleurs un solide socle), je crois qu'il y a un certain obscurantisme à se préoccuper d'efficacité quand il s'agit d'études. Et d'ailleurs les mêmes jeunes collègues qui me parlent d'efficacité demandent par ailleurs des enseignements des humanités.
Mais, je me répète un peu : qui dira l'utilité de Flaubert écrivant la Tentation de Saint-Antoine, de Rabelais ? Au fond, cette revendication d'une efficacité des études est mortifère, et le monde industriel devrait ne pas oublier qu'il ne cesse de payer des sommes formidables pour de la créativité et de l'innovation ! Le rêve de ce qui n'existe pas, la concrétisation des idées les plus folle, la négation de l'efficacité en quelque sorte.
De toute façon, il y a deux questions de principe. La première est de savoir mesurer cette efficacité pour pouvoir en parler correctement, pour pouvoir faire des choix. Deuxièmement l'efficacité des études dépendra de ceux qui s'y livrent, et pas de l'énoncé des matières qu'ils étudient. La question revient donc à nos jeunes collègues, et seulement indirectement à nous-même qui voudrions les aider.
vendredi 23 août 2019
Des repères ?
Note préliminaire : j'ai résolu de considérer les étudiants comme de jeunes collègues, ou, mieux, comme des collègues, mais pour les besoins de clarté, dans ces billets consacrés aux études, j'utilise l'expression "jeunes collègues" pour désigner les étudiants, et professeurs pour désigner les "professeurs", sans distinction de grade.
Des collègues plus jeunes d'une institution de formation écrivent :
Dans un contexte de changement climatique caractérisé par la nécessité de profondes transformations de nos sociétés et par une perte de repères, s’intéresser à la littérature et à la philosophie constitue sûrement un moyen pour mieux comprendre le monde qui nous entoure et pour orienter nos compétences acquises en école dans le sens de l’intérêt général.
Nos collègues voudraient que leur formation leur donne des "repères". Ils observent que notre société se transforme rapidement et que nous perdons nos repère.
Tout cela est vraiment très convenu, aussi bien l'observation d'une prétendue rapide transformation de société (on en parlait déjà du temps d'Aristophane !)que la perte de ces fameux repères... si tant est que nous en ayons eus ! La tradition aurait été un repère ? Cette tradition qui acceptait l'esclavage ? Allons, mes amis, ne supportons pas la langue de bois que les médias nous assènent, et ayons un peu de précision.
Ici je vais oublier que nous puissions avoir des "repères" et m'interroger sur les repères que nous pourrions avoir.
Un repère serait-il une tradition qui nous porte et nous empêche de penser ? Un ensemble de valeurs ? Une possibilité analytique d'évaluer le monde qui nous entoure ? Oui, les valeurs méritent d'être discutées, et cela relève d'un cours d'éthique, ce qui commence à apparaître dans les écoles d'ingénieurs. Mais, plutôt que des repères posés par d'autres, pourquoi ne chercherions pas cela par nous-même ? Au lieu d'accepter les philosophies des Stoïciens, ou des Epicuriens, etc., pourquoi ne pourrions-nous pas chercher à nous déterminer par nous-mêmes, sur la base de valeurs de nous acceptons ? Je propose, notamment, que la valeur essentielle soit exprimée par l'idée : le summum de l'intelligence est la bonté et la droiture... mais j'en ai mille à votre disposition, que je vous livre, assorties de leur auteur :
Quelques idées pour aider à se supporter quand on se voit dans un miroir
IL FAUT S’AMUSER A FAIRE DES CHOSES PASSIONNANTES
H. This
Nous sommes ce que nous faisons : quel est ton agenda ?
H. This
Une colonne vertébrale !
H. This
Tout fait d'expérience gagne à être considéré comme l'émanation de généralités que nous devons inventer (abstraire et généraliser)
H. This
Quels sont les mécanismes ?
La science en général
Les mathématiques nous sauvent toujours : « que nul ne séjourne ici s’il n’est
géomètre »
Platon
Ne pas oublier de donner du bonheur.
H. This
Tu fais quelque chose ? Quelle est ta méthode ? Fais le, et, en plus, fais-en la théorisation.
H. This
Surtout ne pas manquer le moindre symptôme
H. This
Je ne sais pas, mais je cherche !
H. This
De quoi s’agit-il ?
Henri Cartier-Bresson
Puisque tout est toujours perfectible, que vais-je améliorer aujourd’hui ?
H. This
« Dois-je croire au probable ? ».
H. This ?
A rapprocher de :« En doutant, nous nous mettons en recherche, et en cherchant nous trouvons la vérité ».
Abélard
Et de :
"Douter de tout ou tout croire, ce sont deux solutions également commodes, qui l'une et l'autre nous dispensent de réfléchir".
Poincaré
Combien ?
La science en général
D’r Schaffe het sussi Wurzel un Frucht
Proverbe alsacien modifié par H. This
Ni dieu ni maître
La devise des anarchistes
Tout ce qui mérite d’être fait mérite d’être bien fait
?
La vie est trop courte pour mettre les brouillons au net : faisons des brouillons nets !
Jean Claude Risset
Se mettre un pas en arrière de soi même
?
Le summum de l’intelligence, c’est la bonté (et la droiture)
Jorge Borgès
Regarder avec les yeux de l’esprit
H. This
Vérifier ce que l’on nous dit
Ne pas généraliser hâtivement
Ayez des collaborations
Y penser toujours
Entretenez des correspondances
Avoir toujours sur vous un calepin pour noter les idées
Ne pas participer à des controverses
Michael Faraday et Isaac Watts
Penser avec humour des sujets sérieux (un sourire de la pensée)
H. This
« Et c’est ainsi que la chimie est belle »
H. This d’après Alexandre Vialatte
Morgen Stund het Gold a Mund
Proverbe alsacien
Y penser toujours
Louis Pasteur
Ne pas confondre les faits et les interprétations
Elémentaire
Quand les lois sont mauvaises, il faut les changer
H. This
Ne pas faire de lois qui punissent les bons élèves, et ne pas faire des lois pour punir les mauvais si on ne les applique pas.
Un conseil de H. This aux prétentieux qui font des lois pour faire des lois
Un homme qui ne connaît que sa génération est un enfant
Cicéron
Dieu vomit les tièdes
La Bible
Il n’est pas vrai que « La tête guide la main », ce qui est prétendu par une
poutre du Musée du compagnonnage, à Tours : la tête et la main sont
indissociables
H. This
Les calculs !!!!
Tous les scientifiques dignes de ce nom
Tout changer à chaque instant (vers du mieux !)
H. This
Chercher des cercles vertueux
H. This
Comme le poète, le chimiste et le physicien doivent maîtriser les métaphores
H. This
Le moi est haïssable
Blaise Pascal
Quels mécanismes ?
La science en général
N’oublions pas que nos études (scientifiques) doivent être JOVIALES
Hervé This
L’enthousiasme est une maladie qui se gagne
Voltaire
Clarifions (Mehr Licht)
Goethe
Tu viens avec une question, mais quelle est la réponse (utilise la méthode du soliloque)
H. This
Pardon, je suis insuffisant, mais je me soigne
H. This
Comment faire d’un petit mal un grand bien ?
H. This
Le diable est caché derrière chaque geste expérimental, et derrière chaque calcul
H. This
Les questions sont des promesses de réponse (faut-il tenir ces promesses). Vive les questions étincelles
H. This
La méditation est si douce et l’expérience si fatigante que je ne suis point étonné que celui qui pense soit rarement celui qui expérimente
Diderot
Comment pourrais-je gouverner autruy, moi qui ne me gouverne pas moi- même
François Rabelais
Prouvons le mouvement en marchant !
Hervé This
Comment passer du bon au très bon ? Comment donner à nos travaux un supplément d’esprit ?
Hervé This
Il faut des TABLEAUX : les cases vides sont une invitation à les remplir, donc à travailler!
Hervé This
Quelqu'un qui sait, c'est quelqu'un qui a appris.
Marcel Fétyzon
Il n'est pas nécessaire d'être lugubre pour être sérieux (le paraître n'est pas l'être).
H. This
Si le résultat d'une expérience est ce que l'on attendait, on a fait une mesure. Sinon on a fait une découverte.
Franck Westheimer
Il faut tendre avec efforts vers la perfection sans y prétendre.
Michel-Eugène Chevreul
Tu vois une régularité du monde ? Il devient urgent de s'interroger sur sa cause.
H. This
Une idée dans un tiroir n'est pas une idée
H. This
Voulez-vous en discuter avec moi ?
Cela étant dit, je ne doute pas que des collègues intéressés sauront trouver mieux, s'ils savent chercher... car je suis en réalité très opposé à l'idée qu'on les donne à des amis des idées qu'ils prendront sans les discuter.
Donc d'accord pour que les études correspondent à l'apprentissage de méthodes, à commencer par des méthodes qui permettent d'obtenir des informations justes. Il me semble que précisément la méthode scientifique convient pour cela, mais pas seulement, car il y en a d'autres : le temps passé, le soin, la rigueur...
Et je dois ajouter que tout cela s'apprend individuellement, et pas au bistrot. Bien sûr des travaux de groupe permettront de colliger plus facilement ou plus rapidement des méthodes ou des informations utiles, mais l'apprentissage de ces méthodes imposera quand même un apprentissage et du temps passé, individuellement, à les mettre en œuvre ces méthodes : pour apprendre, il faut... apprendre.
Des collègues plus jeunes d'une institution de formation écrivent :
Dans un contexte de changement climatique caractérisé par la nécessité de profondes transformations de nos sociétés et par une perte de repères, s’intéresser à la littérature et à la philosophie constitue sûrement un moyen pour mieux comprendre le monde qui nous entoure et pour orienter nos compétences acquises en école dans le sens de l’intérêt général.
Nos collègues voudraient que leur formation leur donne des "repères". Ils observent que notre société se transforme rapidement et que nous perdons nos repère.
Tout cela est vraiment très convenu, aussi bien l'observation d'une prétendue rapide transformation de société (on en parlait déjà du temps d'Aristophane !)que la perte de ces fameux repères... si tant est que nous en ayons eus ! La tradition aurait été un repère ? Cette tradition qui acceptait l'esclavage ? Allons, mes amis, ne supportons pas la langue de bois que les médias nous assènent, et ayons un peu de précision.
Ici je vais oublier que nous puissions avoir des "repères" et m'interroger sur les repères que nous pourrions avoir.
Un repère serait-il une tradition qui nous porte et nous empêche de penser ? Un ensemble de valeurs ? Une possibilité analytique d'évaluer le monde qui nous entoure ? Oui, les valeurs méritent d'être discutées, et cela relève d'un cours d'éthique, ce qui commence à apparaître dans les écoles d'ingénieurs. Mais, plutôt que des repères posés par d'autres, pourquoi ne chercherions pas cela par nous-même ? Au lieu d'accepter les philosophies des Stoïciens, ou des Epicuriens, etc., pourquoi ne pourrions-nous pas chercher à nous déterminer par nous-mêmes, sur la base de valeurs de nous acceptons ? Je propose, notamment, que la valeur essentielle soit exprimée par l'idée : le summum de l'intelligence est la bonté et la droiture... mais j'en ai mille à votre disposition, que je vous livre, assorties de leur auteur :
Quelques idées pour aider à se supporter quand on se voit dans un miroir
IL FAUT S’AMUSER A FAIRE DES CHOSES PASSIONNANTES
H. This
Nous sommes ce que nous faisons : quel est ton agenda ?
H. This
Une colonne vertébrale !
H. This
Tout fait d'expérience gagne à être considéré comme l'émanation de généralités que nous devons inventer (abstraire et généraliser)
H. This
Quels sont les mécanismes ?
La science en général
Les mathématiques nous sauvent toujours : « que nul ne séjourne ici s’il n’est
géomètre »
Platon
Ne pas oublier de donner du bonheur.
H. This
Tu fais quelque chose ? Quelle est ta méthode ? Fais le, et, en plus, fais-en la théorisation.
H. This
Surtout ne pas manquer le moindre symptôme
H. This
Je ne sais pas, mais je cherche !
H. This
De quoi s’agit-il ?
Henri Cartier-Bresson
Puisque tout est toujours perfectible, que vais-je améliorer aujourd’hui ?
H. This
« Dois-je croire au probable ? ».
H. This ?
A rapprocher de :« En doutant, nous nous mettons en recherche, et en cherchant nous trouvons la vérité ».
Abélard
Et de :
"Douter de tout ou tout croire, ce sont deux solutions également commodes, qui l'une et l'autre nous dispensent de réfléchir".
Poincaré
Combien ?
La science en général
D’r Schaffe het sussi Wurzel un Frucht
Proverbe alsacien modifié par H. This
Ni dieu ni maître
La devise des anarchistes
Tout ce qui mérite d’être fait mérite d’être bien fait
?
La vie est trop courte pour mettre les brouillons au net : faisons des brouillons nets !
Jean Claude Risset
Se mettre un pas en arrière de soi même
?
Le summum de l’intelligence, c’est la bonté (et la droiture)
Jorge Borgès
Regarder avec les yeux de l’esprit
H. This
Vérifier ce que l’on nous dit
Ne pas généraliser hâtivement
Ayez des collaborations
Y penser toujours
Entretenez des correspondances
Avoir toujours sur vous un calepin pour noter les idées
Ne pas participer à des controverses
Michael Faraday et Isaac Watts
Penser avec humour des sujets sérieux (un sourire de la pensée)
H. This
« Et c’est ainsi que la chimie est belle »
H. This d’après Alexandre Vialatte
Morgen Stund het Gold a Mund
Proverbe alsacien
Y penser toujours
Louis Pasteur
Ne pas confondre les faits et les interprétations
Elémentaire
Quand les lois sont mauvaises, il faut les changer
H. This
Ne pas faire de lois qui punissent les bons élèves, et ne pas faire des lois pour punir les mauvais si on ne les applique pas.
Un conseil de H. This aux prétentieux qui font des lois pour faire des lois
Un homme qui ne connaît que sa génération est un enfant
Cicéron
Dieu vomit les tièdes
La Bible
Il n’est pas vrai que « La tête guide la main », ce qui est prétendu par une
poutre du Musée du compagnonnage, à Tours : la tête et la main sont
indissociables
H. This
Les calculs !!!!
Tous les scientifiques dignes de ce nom
Tout changer à chaque instant (vers du mieux !)
H. This
Chercher des cercles vertueux
H. This
Comme le poète, le chimiste et le physicien doivent maîtriser les métaphores
H. This
Le moi est haïssable
Blaise Pascal
Quels mécanismes ?
La science en général
N’oublions pas que nos études (scientifiques) doivent être JOVIALES
Hervé This
L’enthousiasme est une maladie qui se gagne
Voltaire
Clarifions (Mehr Licht)
Goethe
Tu viens avec une question, mais quelle est la réponse (utilise la méthode du soliloque)
H. This
Pardon, je suis insuffisant, mais je me soigne
H. This
Comment faire d’un petit mal un grand bien ?
H. This
Le diable est caché derrière chaque geste expérimental, et derrière chaque calcul
H. This
Les questions sont des promesses de réponse (faut-il tenir ces promesses). Vive les questions étincelles
H. This
La méditation est si douce et l’expérience si fatigante que je ne suis point étonné que celui qui pense soit rarement celui qui expérimente
Diderot
Comment pourrais-je gouverner autruy, moi qui ne me gouverne pas moi- même
François Rabelais
Prouvons le mouvement en marchant !
Hervé This
Comment passer du bon au très bon ? Comment donner à nos travaux un supplément d’esprit ?
Hervé This
Il faut des TABLEAUX : les cases vides sont une invitation à les remplir, donc à travailler!
Hervé This
Quelqu'un qui sait, c'est quelqu'un qui a appris.
Marcel Fétyzon
Il n'est pas nécessaire d'être lugubre pour être sérieux (le paraître n'est pas l'être).
H. This
Si le résultat d'une expérience est ce que l'on attendait, on a fait une mesure. Sinon on a fait une découverte.
Franck Westheimer
Il faut tendre avec efforts vers la perfection sans y prétendre.
Michel-Eugène Chevreul
Tu vois une régularité du monde ? Il devient urgent de s'interroger sur sa cause.
H. This
Une idée dans un tiroir n'est pas une idée
H. This
Voulez-vous en discuter avec moi ?
Cela étant dit, je ne doute pas que des collègues intéressés sauront trouver mieux, s'ils savent chercher... car je suis en réalité très opposé à l'idée qu'on les donne à des amis des idées qu'ils prendront sans les discuter.
Donc d'accord pour que les études correspondent à l'apprentissage de méthodes, à commencer par des méthodes qui permettent d'obtenir des informations justes. Il me semble que précisément la méthode scientifique convient pour cela, mais pas seulement, car il y en a d'autres : le temps passé, le soin, la rigueur...
Et je dois ajouter que tout cela s'apprend individuellement, et pas au bistrot. Bien sûr des travaux de groupe permettront de colliger plus facilement ou plus rapidement des méthodes ou des informations utiles, mais l'apprentissage de ces méthodes imposera quand même un apprentissage et du temps passé, individuellement, à les mettre en œuvre ces méthodes : pour apprendre, il faut... apprendre.
jeudi 22 août 2019
Distribuer des supports de cours
Note préliminaire : j'ai résolu de considérer les étudiants comme de jeunes collègues, ou, mieux, comme des collègues, mais pour les besoins de clarté, dans ces billets consacrés aux études, j'utilise l'expression "jeunes collègues" pour désigner les étudiants, et professeurs pour désigner les "professeurs", sans distinction de grade.
De jeunes collègues écrivent :
Fournir de vrais cours tapés plutôt que des diapos imprimées pourrait être également une piste très prometteuse comme évoqué plus haut. En effet, un cours écrit permet de se replonger facilement dans le sujet même longtemps après avoir suivi le cours en question (en stage voire plus tard encore).
De plus, cela permettrait de gommer l’impression de superficialité des enseignements reçus car même s’il n’est pas possible pour le professeur de traiter tout le poly dans le temps qui lui est imparti, cela permettrait d’avoir une source d’informations sûre à portée de main, consultable à tout moment et qui contient beaucoup plus d’informations qu’un trop court amphi d’1h30.
De plus, rendre accessible ces supports de cours à tous les étudiants, même ceux n’ayant pas suivi le cours en question, permettrait à chacun d’avoir une base de connaissances rédigée de manière pédagogique à disposition, ce qui pourrait se révéler fort utile.
Nous savons que certains enseignants sont opposés au partage des supports de cours. L’argument évoqué est qu’un support de cours ne peut s’interpréter sans le cours lui-même. Cela est vrai dans la mesure où le support de cours consiste seulement en un support de présentation mais la situation est différente s’il s’agit d’un cours tapé et rédigé.
Que penser de tout cela ?
Nous savons que "certains enseignants sont opposés au partage du support de cours"... Oui, mais j'ai un peu peur de cette phrase qui en réalité n'ont pas beaucoup d'intérêt, car si certains enseignants sont opposés au partage de supports de cours, c'est qu'ils ont des raison de le faire. Pourquoi ne pourrions-nous leur demander leurs raisons ? Après tout, puisque les jeunes collègues veulent des discussions avec les collègues plus âgés, pourquoi ne les ont-ils pas ?
Ensuite, si les raisons des jeunes collègues sont bonnes, pourquoi ne pas intervenir de façon institutionnelle non pas personnelle, comme le veut la réglementation ou un minimum le règlement intérieur ?
Et si les raisons des jeunes collègues sont mauvaises, alors je ne doute pas que les collègues plus âgés changeront leurs pratiques !
Bien sûr, on m'a déjà signalé le cas de professeurs qui ont puni -par l'évaluation- des étudiants qui se seraient plaints... Mais est-ce vrai ?
Et ceux qui ont eu des mauvaises notes aux évaluations méritaient-ils vraiment des notes meilleures ? Par expérience, j'ai souvent observé que les revendications des jeunes collègues étaient inversement proportionnelles à leur sens de l'effort, à leur opiniâtreté dans les études. Plus précisément, mes propres cours n'ont pour l'instant été mal évalués que par les jeunes collègues les plus médiocres (et le mot est faible).
Bien sûr, ce n'est pas une règle générale, et l'on voit aussi, parfois, des jeunes collègues remarquables, soucieux du bien collectif, discuter leur formation (et cela est à encourager absolument, parce qu'il en va alors d'une co-construction des études)
Quant aux raisons de ne pas partager les supports de cours, je n'en vois pas. Parfois, des collègues ont évoqué l'emploi d'images qui ne sont pas libres de droits, mais cet argument me semble mauvais : nous n'utilisons pas ces documents à des fins commerciales, et, de toute façon, nous nous devons de montrer l'exemple en citant nos sources, non ? Et puis, n'y a-t-il pas la possibilité de remplacer des images qui ne sont pas libres de droit par des images libres de droit ? Ou ne pouvons-nous pas, si cela se présente, redessiner des images ?
Bref, je ne comprends pas les raisons qui seraient données par des professeurs, d'une part, et, d'autre part, je ne vois pas pourquoi les étudiants ne pourraient pas non plus exprimer leur incompréhension.
Quant à faire des cours professé qui ne se suffisent pas à eux-mêmes, mes billets par ailleurs, dans cette ligne de textes consacrés à la rénovation des études supérieures, montrent la raison.
D'autant qu'il suffit alors de prévenir que le cours professé ne se suffit pas par lui-même et qu'il doit être assorti d'un travail d'approfondissement, n'est-ce pas ?
De jeunes collègues écrivent :
Fournir de vrais cours tapés plutôt que des diapos imprimées pourrait être également une piste très prometteuse comme évoqué plus haut. En effet, un cours écrit permet de se replonger facilement dans le sujet même longtemps après avoir suivi le cours en question (en stage voire plus tard encore).
De plus, cela permettrait de gommer l’impression de superficialité des enseignements reçus car même s’il n’est pas possible pour le professeur de traiter tout le poly dans le temps qui lui est imparti, cela permettrait d’avoir une source d’informations sûre à portée de main, consultable à tout moment et qui contient beaucoup plus d’informations qu’un trop court amphi d’1h30.
De plus, rendre accessible ces supports de cours à tous les étudiants, même ceux n’ayant pas suivi le cours en question, permettrait à chacun d’avoir une base de connaissances rédigée de manière pédagogique à disposition, ce qui pourrait se révéler fort utile.
Nous savons que certains enseignants sont opposés au partage des supports de cours. L’argument évoqué est qu’un support de cours ne peut s’interpréter sans le cours lui-même. Cela est vrai dans la mesure où le support de cours consiste seulement en un support de présentation mais la situation est différente s’il s’agit d’un cours tapé et rédigé.
Que penser de tout cela ?
Nous savons que "certains enseignants sont opposés au partage du support de cours"... Oui, mais j'ai un peu peur de cette phrase qui en réalité n'ont pas beaucoup d'intérêt, car si certains enseignants sont opposés au partage de supports de cours, c'est qu'ils ont des raison de le faire. Pourquoi ne pourrions-nous leur demander leurs raisons ? Après tout, puisque les jeunes collègues veulent des discussions avec les collègues plus âgés, pourquoi ne les ont-ils pas ?
Ensuite, si les raisons des jeunes collègues sont bonnes, pourquoi ne pas intervenir de façon institutionnelle non pas personnelle, comme le veut la réglementation ou un minimum le règlement intérieur ?
Et si les raisons des jeunes collègues sont mauvaises, alors je ne doute pas que les collègues plus âgés changeront leurs pratiques !
Bien sûr, on m'a déjà signalé le cas de professeurs qui ont puni -par l'évaluation- des étudiants qui se seraient plaints... Mais est-ce vrai ?
Et ceux qui ont eu des mauvaises notes aux évaluations méritaient-ils vraiment des notes meilleures ? Par expérience, j'ai souvent observé que les revendications des jeunes collègues étaient inversement proportionnelles à leur sens de l'effort, à leur opiniâtreté dans les études. Plus précisément, mes propres cours n'ont pour l'instant été mal évalués que par les jeunes collègues les plus médiocres (et le mot est faible).
Bien sûr, ce n'est pas une règle générale, et l'on voit aussi, parfois, des jeunes collègues remarquables, soucieux du bien collectif, discuter leur formation (et cela est à encourager absolument, parce qu'il en va alors d'une co-construction des études)
Quant aux raisons de ne pas partager les supports de cours, je n'en vois pas. Parfois, des collègues ont évoqué l'emploi d'images qui ne sont pas libres de droits, mais cet argument me semble mauvais : nous n'utilisons pas ces documents à des fins commerciales, et, de toute façon, nous nous devons de montrer l'exemple en citant nos sources, non ? Et puis, n'y a-t-il pas la possibilité de remplacer des images qui ne sont pas libres de droit par des images libres de droit ? Ou ne pouvons-nous pas, si cela se présente, redessiner des images ?
Bref, je ne comprends pas les raisons qui seraient données par des professeurs, d'une part, et, d'autre part, je ne vois pas pourquoi les étudiants ne pourraient pas non plus exprimer leur incompréhension.
Quant à faire des cours professé qui ne se suffisent pas à eux-mêmes, mes billets par ailleurs, dans cette ligne de textes consacrés à la rénovation des études supérieures, montrent la raison.
D'autant qu'il suffit alors de prévenir que le cours professé ne se suffit pas par lui-même et qu'il doit être assorti d'un travail d'approfondissement, n'est-ce pas ?
Inscription à :
Articles (Atom)