Depuis quelques décennies, les filières
agricoles ne cessent d’être malmenées par des campagnes
de désinformation, quand elles ne sont pas victimes
d’actes de vandalisme en bandes organisées. Les controverses
succèdent aux controverses : sélection variétale, OGM, abeilles,
pesticides, étiquetage, taille des fermes d’élevage, etc.
L’AFIS a réussi à se faire entendre quand il
s’est agi, par exemple, de dénoncer l’absence de
fondement scientifique au moratoire sur la culture du
maïs MON810, ou encore de démonter le discours mensonger
de Cash Investigation sur les pesticides. Mais ce ne sont que des
gouttes d’eau dans l’océan d’une communication trop souvent
hostile.
Pourtant les preuves sont régulièrement
apportées qu’une agriculture fondée sur les meilleures
pratiques agronomiques vérifiées quantitativement apporte
de meilleurs résultats que les modèles alternatifs à la
mode. Et ce que ce soit en matière de traitement des sols,
d’apport de nutriments, d’émissions de gaz à effet de serre ou de
conservation de la biodiversité.
Restaurer l’intégrité scientifique dans le
débat public ne pourra pas se faire sans l’engagement
concret des acteurs des filières agricoles, agrochimiques
et agroalimentaires. L’AFIS est un bon outil pour cela.
C’est le sens donné à l’initiative du comité
national agricole de l’AFIS. Pour fédérer celles et ceux
qui sont déjà membres de l’AFIS. Pour constituer un pôle de regroupement
pour celles et ceux qui n’y sont pas encore et nous
rejoindront à cette occasion.
Si vous êtes agriculteur/agricultrice, si
vous êtes impliqué dans une des filières en amont ou en
aval de l’agriculture, et ce que vous œuvriez à votre
compte, ou dans des entre- prises privées ou encore dans
des organismes publics, ou encore que vous soyez en
retraite de ces activités, et si cette perspective vous motive,
contacter par mail : agriculture@pseudo-sciences.org
Ce blog contient: - des réflexions scientifiques - des mécanismes, des phénomènes, à partir de la cuisine - des idées sur les "études" (ce qui est fautivement nommé "enseignement" - des idées "politiques" : pour une vie en collectivité plus rationnelle et plus harmonieuse ; des relents des Lumières ! Pour me joindre par email : herve.this@inrae.fr
jeudi 10 novembre 2016
A propos de viande rouge et de charcuterie
Faut-il
s’inquiéter lorsqu’un aliment se trouve soudain classé parmi
les cancérogènes par le Centre international de recherche sur le
cancer (CIRC) ? Oui, mais raisonnablement.
L’annonce
du CIRC avait fait grand bruit en octobre 2015. Comment la
charcuterie pouvait-elle se retrouver au même niveau que l’ennemi
numéro 1 de la santé publique qu’est le tabac ? Incompréhensible
pour qui ne connaît pas les méthodes d’évaluation du
CIRC.
Trois
jours après cette annonce controversée, l’OMS précisait dans un
communiqué de presse que le classement du CIRC ne signifiait pas
qu’il ne fallait plus manger de viande, mais simplement «que
réduire la consommation de ces produits pouvait réduire le risque
de cancer colorectal».
Pourtant,
le mal était fait : un sondage Odoxa effectué pour Le Figaro
quatre jours après l’annonce du CIRC révélait que 86% des
Français en avaient entendu parler et que 13% envisageaient même de
réduire leur consommation.
«Nos
classements (groupe 1, 2a, 2b, 3...) n’indiquent pas le niveau de
risque associé à un agent carcinogène, mais le niveau de preuve
scientifique montrant qu’il est carcinogène»,
s’est
défendu le Pr Dana Loomis, l’un des auteurs de la fameuse
évaluation.
Le
fait que le tabac ou la viande rouge se retrouvent tout en haut de
l’échelle du CIRC (groupe 1) signifie simplement que le lien de
causalité entre ces produits et le risque de cancer est
scientifiquement des plus robustes.
En
revanche, si l’on aborde la question par le nombre de
morts, ce sont 34.000 décès par an dans le monde qui seraient
imputables à une alimentation riche en viandes transformées et 50
000 à la viande rouge, alors qu’un million sont dus au tabac.
L’OMS
précise que l’augmentation du risque de cancer colorectal (le
principal cancer incriminé avec la viande) est de 18 % pour chaque
portion quotidienne de 50 g de charcuterie et de 17 % pour
chaque portion quotidienne de 100 g de viande rouge.
Le
groupe de travail du CIRC qui s’est penché sur la viande,
épluchant près de 2300 articles scientifiques publiés sur le
sujet, a décortiqué les données chez l’homme, chez l’animal
et, plus fondamentalement, sur les mécanismes de cancérisation. Il
apparaît que les données chez l’homme sont jugées «limitées»
pour la viande rouge, «ce qui signifie que le lien de causalité
est crédible, mais que des biais statistiques ne sont pas
complètement exclus». Les preuves sont néanmoins «suffisantes»
pour établir un lien de causalité s’agissant de la charcuterie. À
l’inverse, les mécanismes de cancérisation sont solidement
établis pour la viande rouge, moins clairement pour la charcuterie.
Les données des études animales ne permettent pas de trancher.
Conclusion:
on peut continuer à manger de la viande rouge et de la charcuterie,
mais avec modération… comme pour tous les autres aliments (c'est
moi qui ajoute ce qui figure derrière les points de suspension)
lundi 7 novembre 2016
Encore une alerte pour rien : quel est le motif inavoué ?
L'AFIS vient de publier un communiqué à
propos des l' "étude" de Générations Futures largement médiatisée
et portant sur des prétendus "mueslis bourrés de pesticides"..
Le texte du communiqué se trouve ici en PJ, ci-dessous, et en ligne sur le site Internet : http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article2726
Pesticides dans les mueslis : encore une alerte pour rien...
L'Association Générations futures a publié le 11 octobre 2016 les résultats d'une étude sur la présence de résidus de pesticides potentiellement perturbateurs endocriniens dans des mélanges de céréales et de fruits secs type muesli. L'étude portait sur quinze échantillons issus de l'agriculture conventionnelle, tous concernés par les résidus, et sur cinq échantillons de muesli bio, tous trouvés exempts de ces mêmes résidus. Il s'agit du septième volet d'une série appelée EXPPERT, pour EXposition aux Pesticides PERTurbateurs endocriniens (1). Comme les précédents, celui-ci a donné lieu à des comptes rendus alarmistes largement médiatisés (2).
À de très rares exceptions près (3,4), les médias ont passé sous silence des éléments contenus dans l'étude elle-même, ou dans les communiqués de Générations futures, qui en relativisent sérieusement la portée :
1 - Cette étude de Générations futures n'apporte aucune information nouvelle.
"L’omniprésence des cocktails de perturbateurs endocriniens dans notre environnement est confirmée par ce rapport", écrit en toute transparence le dirigeant de l'association, François Veillerette. Il n’y a donc pas matière pour un tel battage médiatique de toute évidence.
2 - Cette étude n'a rien trouvé d'anormal.
« Aucune Dose journalière admissible (DJA) n’apparaît pouvoir être dépassée pour les résidus retrouvés dans les échantillons analysés, et ce pour une consommation de 50 à 100 g par jour de produit » est-il précisé. La présence de résidus n’est pas une surprise. Les produits détectés sont autorisés, dans des limites d'emploi bien définies. Les résultats de Générations futures suggèrent qu'elles ont été respectées. C’est donc rassurant.
Un calcul rapide montre qu’il faudrait manger, même pour le produit trouvé en quantité la plus élevée, plusieurs dizaines de bols de céréales avant d’atteindre la DJA. Pour d’autres substances mises en exergue, ce sont même des milliers de bols !
3 - Générations futures n’évoque pas de résidus de pesticides homologués en agriculture biologique dans les mueslis bio.
Elle n'a pas vocation à le faire. Comme indiqué sur son site et conformément à l’objet déclaré de l’association, Générations futures assure la promotion de l’agriculture biologique. L'association ne l'a jamais caché. Elle précise en toute transparence sur son site qu'elle se félicite de la perception de financements de la part d’entreprises de la filière agrobiologique : Biocoop, Bjorg, Bonneterre, Léa Nature, Ecocert, etc. (5). Cependant, rares sont les rédactions qui ont mentionné ces éléments qui, pour d’autres communications par d’autres communicants, auraient immédiatement été signalés comme une marque de possible si ce n’est probable « conflit d’intérêt ».
D’ailleurs, au paragraphe « Où trouve-t-on les perturbateurs endocriniens ? » (p16) de son rapport, Générations futures pointe les produits d’origine chimique, mais omet totalement de préciser qu’il existe des perturbateurs endocriniens naturellement présents dans des aliments tels que le soja et le raisin ou dans le vin (6), ni qu’il y en a aussi parmi les substances autorisées comme pesticides en agriculture « bio ».
Et s’il est question de surveiller le risque sanitaire, il est difficile d’ignorer que deux semaines avant la publication de cette étude, une marque française de produits bios a dû lancer un rappel sur sa gamme de mueslis bio, contaminés, non par des résidus, mais par des salmonelles (7). Générations futures n'a pas davantage vocation à en parler non plus.
Conclusion
L’Association française pour l’information scientifique (AFIS) œuvre à la promotion de la méthode scientifique et refuse l’instrumentalisation de la science et la déformation des données scientifiques, quelle que soit la cause que l’on souhaite faire avancer ou le commerce que l’on souhaite promouvoir (8).
Elle constate qu’avec ce septième volet aux allures d’étude scientifique, Générations futures poursuit une opération tout à fait transparente de promotion du bio, par dénigrement du conventionnel, sans contenu scientifique et sans révélation, et sans que ses liens avec le commerce du bio ne lui soit opposés comme la source d’un possible conflit d’intérêt.
Faudra-t-il attendre le huitième, le quatorzième ou le vingtième volet, pour que les médias en prennent conscience ?
1 - Enquête EXPPERT 7 : des pesticides perturbateurs endocriniens dans des mueslis http://www.generationsfutures.
fr/2011generations/wp-content/uploads/2016/10/Enquete_7_final.pdf
2 - http://www.generations-futures.fr/exppert/exppert7-ras-le-bol/
3 - http://chevrepensante.fr/2016/10/11/generations-futures-denonce-100-mueslis-non-bio-respectentnormes-
niveau-pesticides/
4 - https://theierecosmique.com/2016/10/12/muesli-du-matin-pas-bourre-pesticides/
5 - http://www.generations-futures.fr/generations-futures/nos-partenaires/
6 - https://www.anses.fr/fr/content/perturbateurs-endocriniens-1
7 - http://www.rappelsproduits.fr/retour-securite/liste-produits.php
8 - http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article65
Le texte du communiqué se trouve ici en PJ, ci-dessous, et en ligne sur le site Internet : http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article2726
Pesticides dans les mueslis : encore une alerte pour rien...
L'Association Générations futures a publié le 11 octobre 2016 les résultats d'une étude sur la présence de résidus de pesticides potentiellement perturbateurs endocriniens dans des mélanges de céréales et de fruits secs type muesli. L'étude portait sur quinze échantillons issus de l'agriculture conventionnelle, tous concernés par les résidus, et sur cinq échantillons de muesli bio, tous trouvés exempts de ces mêmes résidus. Il s'agit du septième volet d'une série appelée EXPPERT, pour EXposition aux Pesticides PERTurbateurs endocriniens (1). Comme les précédents, celui-ci a donné lieu à des comptes rendus alarmistes largement médiatisés (2).
À de très rares exceptions près (3,4), les médias ont passé sous silence des éléments contenus dans l'étude elle-même, ou dans les communiqués de Générations futures, qui en relativisent sérieusement la portée :
1 - Cette étude de Générations futures n'apporte aucune information nouvelle.
"L’omniprésence des cocktails de perturbateurs endocriniens dans notre environnement est confirmée par ce rapport", écrit en toute transparence le dirigeant de l'association, François Veillerette. Il n’y a donc pas matière pour un tel battage médiatique de toute évidence.
2 - Cette étude n'a rien trouvé d'anormal.
« Aucune Dose journalière admissible (DJA) n’apparaît pouvoir être dépassée pour les résidus retrouvés dans les échantillons analysés, et ce pour une consommation de 50 à 100 g par jour de produit » est-il précisé. La présence de résidus n’est pas une surprise. Les produits détectés sont autorisés, dans des limites d'emploi bien définies. Les résultats de Générations futures suggèrent qu'elles ont été respectées. C’est donc rassurant.
Un calcul rapide montre qu’il faudrait manger, même pour le produit trouvé en quantité la plus élevée, plusieurs dizaines de bols de céréales avant d’atteindre la DJA. Pour d’autres substances mises en exergue, ce sont même des milliers de bols !
3 - Générations futures n’évoque pas de résidus de pesticides homologués en agriculture biologique dans les mueslis bio.
Elle n'a pas vocation à le faire. Comme indiqué sur son site et conformément à l’objet déclaré de l’association, Générations futures assure la promotion de l’agriculture biologique. L'association ne l'a jamais caché. Elle précise en toute transparence sur son site qu'elle se félicite de la perception de financements de la part d’entreprises de la filière agrobiologique : Biocoop, Bjorg, Bonneterre, Léa Nature, Ecocert, etc. (5). Cependant, rares sont les rédactions qui ont mentionné ces éléments qui, pour d’autres communications par d’autres communicants, auraient immédiatement été signalés comme une marque de possible si ce n’est probable « conflit d’intérêt ».
D’ailleurs, au paragraphe « Où trouve-t-on les perturbateurs endocriniens ? » (p16) de son rapport, Générations futures pointe les produits d’origine chimique, mais omet totalement de préciser qu’il existe des perturbateurs endocriniens naturellement présents dans des aliments tels que le soja et le raisin ou dans le vin (6), ni qu’il y en a aussi parmi les substances autorisées comme pesticides en agriculture « bio ».
Et s’il est question de surveiller le risque sanitaire, il est difficile d’ignorer que deux semaines avant la publication de cette étude, une marque française de produits bios a dû lancer un rappel sur sa gamme de mueslis bio, contaminés, non par des résidus, mais par des salmonelles (7). Générations futures n'a pas davantage vocation à en parler non plus.
Conclusion
L’Association française pour l’information scientifique (AFIS) œuvre à la promotion de la méthode scientifique et refuse l’instrumentalisation de la science et la déformation des données scientifiques, quelle que soit la cause que l’on souhaite faire avancer ou le commerce que l’on souhaite promouvoir (8).
Elle constate qu’avec ce septième volet aux allures d’étude scientifique, Générations futures poursuit une opération tout à fait transparente de promotion du bio, par dénigrement du conventionnel, sans contenu scientifique et sans révélation, et sans que ses liens avec le commerce du bio ne lui soit opposés comme la source d’un possible conflit d’intérêt.
Faudra-t-il attendre le huitième, le quatorzième ou le vingtième volet, pour que les médias en prennent conscience ?
1 - Enquête EXPPERT 7 : des pesticides perturbateurs endocriniens dans des mueslis http://www.generationsfutures.
fr/2011generations/wp-content/uploads/2016/10/Enquete_7_final.pdf
2 - http://www.generations-futures.fr/exppert/exppert7-ras-le-bol/
3 - http://chevrepensante.fr/2016/10/11/generations-futures-denonce-100-mueslis-non-bio-respectentnormes-
niveau-pesticides/
4 - https://theierecosmique.com/2016/10/12/muesli-du-matin-pas-bourre-pesticides/
5 - http://www.generations-futures.fr/generations-futures/nos-partenaires/
6 - https://www.anses.fr/fr/content/perturbateurs-endocriniens-1
7 - http://www.rappelsproduits.fr/retour-securite/liste-produits.php
8 - http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article65
dimanche 6 novembre 2016
Il faut être deux fois plus explicite qu'on pense devoir l'être
"Il faut être deux fois plus explicite qu'on pense devoir l'être" : je croyais avoir fait état de cette idée très juste, mais les jeunes amis du laboratoire m'ont dit que non. Je me rattrape donc aujourd'hui.
Tout d'abord, il faut que j'avoue mon insuffisance : j'ai oublié d'où j'ai tiré l'idée. Ce n'est donc pas de la malhonnêteté que de donner la phrase sans référence, mais simplement que je ne trouve plus la source. La phrase provient probablement d'un livre écrit en anglais, et sans doute un livre scientifique que j'ai lu dans les deux derniers mois, mais lequel ?
Pardon, donc, à l'auteur dont je distribue ainsi la pensée.
Mais arrivons à cette dernière. Tous ceux qui écrivent cherchent évidemment à s'adresser clairement à leurs lecteurs ; tous ceux qui parlent (enseignent, conférencent...) cherchent évidemment à être compris... d'autant qu'on se souvient de ce "La clarté est la politesse de ceux qui s'expriment en public" du physicien François Arago.
Toutefois, avec le temps, avec le travail, on ne se souvient plus de nos ignorances initiales, qui sont celles de nos interlocuteurs qui n'ont pas parcouru le même chemin que nous ; on ne se souvient plus des difficultés, sauf exception. Bref, progressivement, on tient pour évident des idées qui ne l'étaient pas, preuve que l' "évidence" est une notion bien compliquée, que nous devrions discuter longuement au lieu de l'utiliser sans précaution. Et quand on oublie les difficultés, nos interlocuteurs sont perdus, ce qui, on en conviendra, n'est pas l'objectif de personnes loyales.
D'où l'intérêt du conseil : au lieu d'être simplement clair, explicite, on cherche à l'être deux fois plus que nécessaire... c'est-à-dire que, en réalité, on fait véritablement l'effort de passer par derrière le premier effort de clarté, et de s'assurer que le premier effort est suffisant.
Un conseil à donner à tous les étudiants... et à tous les professeurs, bien sûr !
Tout d'abord, il faut que j'avoue mon insuffisance : j'ai oublié d'où j'ai tiré l'idée. Ce n'est donc pas de la malhonnêteté que de donner la phrase sans référence, mais simplement que je ne trouve plus la source. La phrase provient probablement d'un livre écrit en anglais, et sans doute un livre scientifique que j'ai lu dans les deux derniers mois, mais lequel ?
Pardon, donc, à l'auteur dont je distribue ainsi la pensée.
Mais arrivons à cette dernière. Tous ceux qui écrivent cherchent évidemment à s'adresser clairement à leurs lecteurs ; tous ceux qui parlent (enseignent, conférencent...) cherchent évidemment à être compris... d'autant qu'on se souvient de ce "La clarté est la politesse de ceux qui s'expriment en public" du physicien François Arago.
Toutefois, avec le temps, avec le travail, on ne se souvient plus de nos ignorances initiales, qui sont celles de nos interlocuteurs qui n'ont pas parcouru le même chemin que nous ; on ne se souvient plus des difficultés, sauf exception. Bref, progressivement, on tient pour évident des idées qui ne l'étaient pas, preuve que l' "évidence" est une notion bien compliquée, que nous devrions discuter longuement au lieu de l'utiliser sans précaution. Et quand on oublie les difficultés, nos interlocuteurs sont perdus, ce qui, on en conviendra, n'est pas l'objectif de personnes loyales.
D'où l'intérêt du conseil : au lieu d'être simplement clair, explicite, on cherche à l'être deux fois plus que nécessaire... c'est-à-dire que, en réalité, on fait véritablement l'effort de passer par derrière le premier effort de clarté, et de s'assurer que le premier effort est suffisant.
Un conseil à donner à tous les étudiants... et à tous les professeurs, bien sûr !
vendredi 4 novembre 2016
Légumineuses
2016 a été déclarée “Année internationale des légumineuses” par les Nations Unies.
L’Académie d’agriculture de France souhaite, dans ce cadre, “célébrer
l’étendue du rôle des légumineuses pour la sécurité alimentaire en
rendant compte et en discutant de la dynamique actuelle de recherche”.
Elle organise, pour ce faire, son premier ATELIER
PROSPECTIF sur le thème “Recherches sur les légumineuses” (un nouveau
format de rencontres conçu à cette occasion, qui aura vocation à se
renouveler sur d’autres thématiques).
Celui-ci se déroulera le jeudi 10 novembre 2016 dans les locaux d’AgroParisTech.
Vous êtes cordialement invités à y participer.
Vous trouverez, en pj, le programme complet de cet atelier.
L’inscription est gratuite MAIS obligatoire en cliquant sur :
https://workshop.inra.fr/apr-legumineuses-aaf
samedi 29 octobre 2016
Ok, it's in English, but I hope that I shall be useful.
Today, questions from a young friend: which job should I choose ?
My answer (with possibles grammar mistakes, but I am Alsatian, not English):
And finally, did I tell you about the "chatting test" proposed by James Watson ? It consists in choosing to do what you say to your friends. Watson, for example, was a physicst, but he realized that he was discussing biology... so that he decided to change... and discovered the triple helix configuration of DNA.
My answer (with possibles grammar mistakes, but I am Alsatian, not English):
Concerning what to do in life, it is indeed especially difficult
for me to give advices, because I never had myself to ask this
question, having decided at 6 years old to become a chemical physicist (at
that time, I said "chemist", but I know that this word was wrong, for
describing what I had in mind).
Anyway,
even if the first 20 years of my career (a word that I don't understand
really) were scientific publishing and not full time chemical physics, I was very happy there... otherwise, I would have changed
immediately. Indeed, I found my job interesting, because I felt that it was useful.
By
the way, was it really "interesting"? And is chemical physics interesting ?
I propose that these questions mean nothing. This is like for food: only children say the "I like"
(sweets, for example) or "I don't like" (spinaches, for example); later in life, they like all what is
edible.
My
job then and my job now are the most important things on this earth
because I decided that they are important, that they are interesting, that they are "good". And with bad faith, I find all possible reasons to explain that these activities are the most beautiful.
When I was working as a scientific publisher, for example, I felt that I was doing something politically useful (whereas I was
doing my science in my own lab, at home, during week ends and holidays),
and I was already saying that this was wonderful. And because it was decided that this was "interesting", I was doing it extensively! And extensively means successful, of course: labor improbus omnia vincit, a thoroug work is always successful, said the Romans.
But coming back to job choices, I propose that we don't remain with phantasms, and that we consider the real, practical work involved. What are the tasks to be done, second by second, from when you put you foot
in the office/lab/xxx up to the end of the day ? This is very
important. For sure, some people have the feeling that they have to stop
in the evening or during week ends, but is this really necessary, if
you do what you have to do, if you do what you like (love) most in life ?
Another analytical grid
for evaluating possibilities, when you have the choice, is "intrinsec
interest/extrinsic interest/concommitant interest", i.e. how you are
interested, how much you get, social environment... But of course,
again, the "intrinsic" is discutable, as you can learn to like or love
something, and I don't like the idea of preferences falling from the
heaven (his is for simple minds).
dimanche 23 octobre 2016
Un nouvel article (en anglais), à propos des progrès de la publication scientifique
Bonjour
Je suis heureux de vous signaler la parution d'une nouvelle Note dans les Notes Académiques de l'Académie d'agriculture de France (N3AF).
Je suis heureux de vous signaler la parution d'une nouvelle Note dans les Notes Académiques de l'Académie d'agriculture de France (N3AF).
N3AF-2016 (8) : Methodological advances in scientific publication by Hervé This
Elle est en ligne sur le site de l'académie (http://www.academie-agriculture.fr/publications/n3af)
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