L'AFIS vient de publier un communiqué à
propos des l' "étude" de Générations Futures largement médiatisée
et portant sur des prétendus "mueslis bourrés de pesticides"..
Le texte du communiqué se trouve ici en PJ, ci-dessous, et en
ligne sur le site Internet :
http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article2726
Pesticides dans les
mueslis : encore une alerte pour rien...
L'Association Générations futures a publié le 11 octobre 2016 les résultats d'une étude sur la présence de résidus de
pesticides potentiellement perturbateurs endocriniens dans
des mélanges de céréales et de fruits secs type muesli.
L'étude portait sur quinze échantillons issus de
l'agriculture conventionnelle, tous concernés par les
résidus, et sur cinq échantillons de muesli bio, tous
trouvés exempts de ces mêmes résidus. Il s'agit du septième
volet d'une série appelée EXPPERT, pour EXposition aux
Pesticides PERTurbateurs endocriniens (1). Comme les
précédents, celui-ci a donné lieu à des comptes rendus
alarmistes largement médiatisés (2).
À de très rares exceptions près (3,4), les médias ont passé
sous silence des éléments contenus dans l'étude elle-même,
ou dans les communiqués de Générations futures, qui en
relativisent sérieusement la portée :
1 - Cette étude de Générations futures n'apporte aucune
information nouvelle.
"L’omniprésence des cocktails de perturbateurs
endocriniens dans notre environnement est confirmée par ce
rapport", écrit en toute transparence le dirigeant de
l'association, François Veillerette. Il n’y a donc pas
matière pour un tel battage médiatique de toute évidence.
2 - Cette étude n'a rien trouvé d'anormal.
« Aucune Dose journalière admissible (DJA) n’apparaît
pouvoir être dépassée pour les résidus retrouvés dans les
échantillons analysés, et ce pour une consommation de 50 à
100 g par jour de produit » est-il précisé. La présence de
résidus n’est pas une surprise. Les produits détectés sont
autorisés, dans des limites d'emploi bien définies. Les
résultats de Générations futures suggèrent qu'elles ont été
respectées. C’est donc rassurant.
Un calcul rapide montre qu’il faudrait manger, même pour le
produit trouvé en quantité la plus élevée, plusieurs
dizaines de bols de céréales avant d’atteindre la DJA. Pour
d’autres substances mises en exergue, ce sont même des
milliers de bols !
3 - Générations futures n’évoque pas de résidus de
pesticides homologués en agriculture biologique dans les
mueslis bio.
Elle n'a pas vocation à le faire. Comme indiqué sur son site
et conformément à l’objet déclaré de l’association,
Générations futures assure la promotion de l’agriculture
biologique. L'association ne l'a jamais caché. Elle précise
en toute transparence sur son site qu'elle se félicite de la
perception de financements de la part d’entreprises de la
filière agrobiologique : Biocoop, Bjorg, Bonneterre, Léa
Nature, Ecocert, etc. (5). Cependant, rares sont les
rédactions qui ont mentionné ces éléments qui, pour d’autres
communications par d’autres communicants, auraient
immédiatement été signalés comme une marque de possible si
ce n’est probable « conflit d’intérêt ».
D’ailleurs, au paragraphe « Où trouve-t-on les perturbateurs
endocriniens ? » (p16) de son rapport, Générations futures
pointe les produits d’origine chimique, mais omet totalement
de préciser qu’il existe des perturbateurs endocriniens
naturellement présents dans des aliments tels que le soja et
le raisin ou dans le vin (6), ni qu’il y en a aussi parmi
les substances autorisées comme pesticides en agriculture «
bio ».
Et s’il est question de surveiller le risque sanitaire, il
est difficile d’ignorer que deux semaines avant la
publication de cette étude, une marque française de produits
bios a dû lancer un rappel sur sa gamme de mueslis bio,
contaminés, non par des résidus, mais par des salmonelles
(7). Générations futures n'a pas davantage vocation à en
parler non plus.
Conclusion
L’Association française pour l’information scientifique
(AFIS) œuvre à la promotion de la méthode scientifique et
refuse l’instrumentalisation de la science et la déformation
des données scientifiques, quelle que soit la cause que l’on
souhaite faire avancer ou le commerce que l’on souhaite
promouvoir (8).
Elle constate qu’avec ce septième volet aux allures d’étude
scientifique, Générations futures poursuit une opération
tout à fait transparente de promotion du bio, par
dénigrement du conventionnel, sans contenu scientifique et
sans révélation, et sans que ses liens avec le commerce du
bio ne lui soit opposés comme la source d’un possible
conflit d’intérêt.
Faudra-t-il attendre le huitième, le quatorzième ou le
vingtième volet, pour que les médias en prennent conscience
?
1 - Enquête EXPPERT 7 : des pesticides perturbateurs
endocriniens dans des mueslis http://www.generationsfutures.
fr/2011generations/wp-content/uploads/2016/10/Enquete_7_final.pdf
2 -
http://www.generations-futures.fr/exppert/exppert7-ras-le-bol/
3 -
http://chevrepensante.fr/2016/10/11/generations-futures-denonce-100-mueslis-non-bio-respectentnormes-
niveau-pesticides/
4 -
https://theierecosmique.com/2016/10/12/muesli-du-matin-pas-bourre-pesticides/
5 -
http://www.generations-futures.fr/generations-futures/nos-partenaires/
6 -
https://www.anses.fr/fr/content/perturbateurs-endocriniens-1
7 -
http://www.rappelsproduits.fr/retour-securite/liste-produits.php
8 - http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article65
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