Un mauvais article que je lis montre merveilleusement une faute courante dans les rapports bibliographiques ou dans les articles scientifiques : la citation d'auteurs qui ne sont pas les premiers à
avoir proposé une idée ou établi un fait.
Commençons par donner la
règle : quand on cite une idée ou quand on rapporte un résultat, il faut faire référence à
la personne qui a proposé cette idée ou établi ce résultat pour la première
fois.
Et c'est une faute (pas seulement une erreur) que de faire référence, non pas à ces personnes "primaires", mais à des personnes qui ont cité les personnes primaires, ou à des personnes qui citaient des personnes qui citaient les personnes primaires, etc.
Notamment, prendre n'importe qu'elle référence où apparaissent l'idée ou le résultat sont un travail paresseux et malhonnête.
Les institutions scientifiques disent que cela n'est pas "éthique", et elles justifient cela en expliquant que l'on prive le découvreur de la paternité de sa
découverte, qu'on ne le fait pas profiter de son travail, qui, bien cité, conduirait à le faire progresser dans sa carrière, mais j'y voir plus une question d'honnêteté que d'étique.
De même, quand on reprend une figure dans un document,
il s'agit d'honnêteté au sens légal du terme que d'avoir le droit de
reproduire cette figure et de citer évidemment celle où celui à qui elle
appartient : cela relève de la loi sur la propriété intellectuelle.
Et là, je sors de la relecture d'un article par une personne qui avait pourtant reçu de ma part le cours où j'avais expliqué que chaque phrase devait être assorti d'une référence ( https://www.academie-agriculture.fr/publications/notes-academiques/comment-faire-des-syntheses-de-recherche-bibliographique-how ) . Et notre auteur de citer
le même article (assez récent, secondaire) 4 fois de suite pour 4 phrases qui s'enchaînent ! Il a contrevenu aux règles de l'honnêteté.
Et je ne
parle là que du tout début du texte car le reste est exactement
à l'avenant.
La référence qui est donnée quatre fois, d'ailleurs, est une référence
secondaire et notre auteur n'a pas pris la peine d'aller chercher les
références primaires : c'est le signe manifeste d'un travail
bâclé, et qui contrevient aux règles que j'ai donné dans le cours rédigé
entièrement que je lui avais transmis.
D'ailleurs, ce même auteur
renvoie toujours à ce même article à propos d'une figure qui pourtant
était correctement référencée dans l'article (secondaire) qu'il cite.
Il y a bien pire dans ce
rapport (scientifiquement très faible), mais en tout cas ce document a le mérite de bien montrer comment doivent
être les références dans un texte scientifique. De le montrer en négatif
bien sûr !