mardi 5 novembre 2024

La bonne foi est fructueuse : analysons nos erreurs

Alors que je sors d'une séance expérimentale avec un étudiant intelligent et intéressé, je le vois faire des erreurs qui sapent son travail, annihilent ses efforts.
Plus exactement, l'envie de faire bien l'a conduit à se lancer trop vite dans la partie expérimentale, et c'est ainsi que des phénomènes non anticipés se sont ajoutés à ceux qu'il voulait analyser.  

L'analyse de son échec ne vise pas à lui mettre la tête dans la boue, mais à lui permettre d'éviter ce type d'erreurs pour le futur.

Car on ne considère pas assez qu'une expérimentation est moins un travail technique local d'une sorte d'ascèse, de recherche d'amélioration personnelle, et c'est d'ailleurs ainsi que l'expérimentation prend tout son intérêt.

À la réflexion, je m'aperçois que nous avons déjà rencontré souvent des erreurs du type de celle d'hier, et cela a  a constitué la base de ce que nous avons donné des "DSR", des documents structurants de recherche qui visent précisément à éviter les erreurs, à nous prémunir contre les complexités inattendues, à nous permettre de mieux anticiper.

La première leçon, la leçon la plus immédiate de l'analyse de l'erreur d'hier, c'est que nous devons avoir un programme expérimental clair avant de nous lancer. Ce programme doit être fondé sur une analyse, de même que dans un calcul, s'impose un libellé clair et explicite des objectifs, puis un schéma sur lequel apparaissent les grandeurs d'intérêt.  L'expérimentation doit commencer par l'établissement d'un modèle théorique qui sera exploré expérimentalement.
Au fond, que l'on calcule que l'on expérimente, il y a des quantités à considérer, et rien ne vaut un schéma faire apparaître, les identifier

J'y reviens : on aurait beau jeu de critiquer l'étudiant pour une sorte de légèreté, car je suis presque sûr que, sans la méthode que je propose, la plupart des étudiants seraient tombés dans le piège.
J'ai bien raison de dire que le diable est caché derrière tout geste expérimental, tout calcul




lundi 4 novembre 2024

De qui est cette ânerie ?

"Science may be right, but practice cannot be ruled by the “Tightness” of science."  : celui qui a dit cette ânerie n'a rien compris à ce qu'est la science, à moins que ce soit un illuminé...

En effet, la science est si peu étroite qu'elle ne cesse de tester ses prévisions (théoriques) en vue de se réfuter (contrairement au dogmatisme, à l'ésotérisme, à la fraude, à l'illusion). 

 

Réponse : R. Steiner ! 

De la fraude intellectuelle

Ce qui est merveilleux à propos de l'ésotérisme, c'est qu'il y a pas de base, non pas scientifiques mais simplement factuelles, expérimentales, pour établir les prétentions incroyables qui sont faites. Par exemple, dans la biodynamie, on est censé "dynamiser" quelque chose à l'aide de cornes de vache creusées que l'on traite de façon moyenâgeuse. Il est prétendu qu'elles deviendraient des antennes cosmiques... Mais qui a établi cela ? Où sont les études expérimentales ? Qui s'est ainsi trompé ou a trompé les autres ? Et pourquoi répète-t-on de telles âneries ? 

Invariablement, on retombe sur Rudolf Steiner,  qui s'est comporté comme Lyssenko en Union soviétique : de la fraude ! Je crois que ce n'est pas un service à rendre que de propager des idées aussi fausses, et que, au contraire, il y a lieu de bien dénoncer les fraudes. J'allais dire "fraudes intellectuelles", mais une fraude est une fraude, un point c'est tout. 

Bref, attendons les démonstrations des ésotéristes avant de gober leurs sornettes.
 

Une honte

Hier, sur une chaîne du service public, une émission invitait un "médium" qui prétendait parler aux morts!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! bord ! 

Scandale absolu. 

Aucun bruit dans un laboratoire de chimie


1. Dans les laboratoires de chimie, cela est une règle  : il ne doit pas y avoir de bruit.
Et, de surcroît, il doit pas y avoir non plus de musique, car celle-ci empêcherait d'entendre les bruits éventuels. Pourquoi ces règles ? 

2. Parce que la chimie, qui est une science des transformations moléculaires, comporte une composante expérimentale & une composante théorique. 

3. Pour la composante théorique, on comprend qu'il faille du calme, pour se concentrer sur les équations, les idées, sans que des bruits, c'est-à-dire des alertes, ne viennent nous déranger. 

4. Pour la composante expérimentale, il faut rappeler qu'elle comporte des dangers, de sorte que nous devons éviter les risques. 

5. Oui, les composés que nous manipulons présentent parfois des dangers : certains sont explosifs,  d'autres sont inflammables & beaucoup sont toxiques. Il y a donc lieu d'éviter les explosions, les incendies, les intoxications, par exemple. 

6. Je me répète un peu,  mais la différence entre dangers et risques et essentielle : traverser une rue est dangereux, mais si l'on regarde bien avant de traverser, à gauche & à droite, alors on réduit les risques. 

7. Le problème, dans les laboratoires de chimie, c'est que les dangers sont parfois invisibles, & l'on se reportera au billet où je discute une expérience avec de l'iode qui a fait apparaître trois tâches minuscules, alors que la pratique était aussi parfaite que possible. 

8. Les bruits dans toute cette affaire ? En général, un bruit résulte du choc, fût-il léger, de deux solides l'un contre l'autre ; en pratique il s'en fait entendre quand on pose un récipient sur la paillasse, dont les carreaux sont souvent en faïence ou en matériau vitrifié. D'ailleurs, au bistrot, vous vous entendrez beaucoup de bruit sur le zinc. 

9. Cependant, ces bruits signalent des heurts, & des possibilités de bris ! Or si un récipient se brise,  son contenu peut se répandre...  c'est là que des risques peuvent apparaître. Imaginez un composé très toxique sorti de son flacon ! D'ailleurs, pour un composé qui peut exploser quand il y a des chocs, le bruit révèle un choc & donc une possibilité d'explosion. 

10. Mais même sans tout cela, un choc indique possibilité de bris, pour des matériels coûteux, & l'on comprend que manipuler avec soin s'imposent. 

11. Finalement, ceux qui manipulent avec des matériaux fragiles doivent apprendre à éviter ces  possibilités de bris, ce qui impose qu'ils s'entraînent à éviter les bruits. Manipuler sans bruit n'est pas facile ;  même poser un récipient sur la paillasse se fait difficilement sans bruit, & il y a une façon de faire qu'il faut apprendre. 

12. J'ajoute qu'il y a lieu d'apprendre à manipuler dans le plus grand calme, sans précipitation, car cette dernière serait la possibilité de faire des gestes inconsidérés. La tête doit certainement précéder la main, à savoir que chaque geste doit être mesurée, anticipé, prévu, de sorte qu'on ne laisse pas de place à l'improvisation, à la hâte... 

13. On comprend ainsi, finalement, que les bruits soient des signes de danger, non seulement pour soi-même mais pour les autres : entendre un bruit dans un laboratoire où quelqu'un manipule doit être signal d'alerte, qui nous conduit aller voir ce qui se passe, & notamment à nous assurer que le collègue n'a pas de problème. 

14. En corollaire, on comprend qu'une musique dans le laboratoire, même si elle "égaye" un peu la pièce, supprime cette possibilité d'alerte. D'autant la musique risque de nous distraire, alors que nous devons être concentrés sur les gestes que nous faisons. 

15. On le voit : nos règles ne sont pas arbitraires, mais logiques, ancrées sur l'analyse des travaux que nous faisons. Des visiteurs qui s'étonneraient de tant de silence mériteraient d'être éclairés sur les raisons de ce dernier : il ne s'agit pas d'inactivité, mais au contraire d'activité parfaitement réglée, contrôlée. 

16. J'en viens  maintenant à ce panneau qui figure sur la porte d'une de nos pièces expérimentales, dans notre laboratoire : "que nul n'entre ici si sa tête est troublée". Ce panneau a été mis après qu'un de nos amis  -qui manipule généralement très bien- avait cassé une verrerie. Il n'y avait pas prêté attention, & avait continué son travail.  Mais quelques minutes plus tard,  il avait cassé ensuite une autre verrerie ! Là, nous avons tout arrêté et nous avons cherché les causes de ce comportement étonnant. A vrai dire, la  cause était évidente : il y avait des manifestations sous nos fenêtres, avec des cris, des batailles... Comment ne pas être troublé par tout cela ? 

17. La suite de l'histoire est encore mieux : notre ami avait finalement décidé d'arrêter ses manipulations pour faire de la rédaction et du calcul... mais ce jour-là, tous ces calculs ont été faux.

18. Oui, véritablement, pour bien travailler, Il faut éviter que la tête soit troublée. Le peintre Shitao, dans un livre, explique que, pour faire des traits de pinceaux parfaits, il faut vider sa tête de tout, éviter les "poussières du monde". Dans plusieurs billets précédents, j'ai discuté cette question, & notamment l'idée de la poussière du monde, que je ne crois moins donnée par le monde que produite par nous-mêmes. 

19. De même, on voit bien comment nos expériences & nos calculs sont perturbées par une foule d'idées que nous avons dans la tête. Ce n'est pas le monde qui nous donne ces idées, mais nous-mêmes qui les avons, qui les laissons tourner & gêner nos activités. Bien sûr, nous pouvons avoir des ennuis d'argent, de coeur, d'administration, ou même des questions de travail que nous ne parvenons pas à résoudre...  mais pourquoi ne pas poser tout cela de côté, le temps du travail ? Ou bien résoudre les choses au lieu de les laisser traîner, de procrastiner ? D'ailleurs, même des sentiments plus positifs nous empêchent  de nous focaliser complètement sur ce que nous faisons. 

20. Se focaliser, oui, se focaliser, là est la clé des expérimentations & des travaux bien faits. Dans le silence le plus complet. D'expérience, c'est toujours un manque de focalisation qui cause les erreurs, de calcul, de manipulation, d'incompréhension... 

19. D'où cette merveilleuse "méthode  du soliloque", que j'ai exposée par ailleurs.

dimanche 3 novembre 2024

De merveilleux collègues

 
Ici, j'utilise le mot "collègue" sans ironie. Et j'essaie de faire aussi bien qu'avec le billet précédent où j'identifiais les caractéristiques de merveilleux étudiants qui m'avaient fait l'honneur et la confiance de penser que je pouvais contribuer à leur formation : ce billet ayant été largement salué, je me suis dit qu'il y avait peut-être lieu de poursuivre la réflexion à propos de mes autres amis. 

Parmi ces derniers, il y a des collègues, Voici quelques caractéristiques remarquables. A noter que, dans ce qui suit, j'utilise le masculin pour désigner aussi bien des hommes et des femmes, et je groupe aussi bien des scientifiques que des technologues, des techniciens, des administrateurs... Il y a des vivants et des morts, dont je déplore évidemment la disparition. Il n'y a pas que des Français, bien évidemment. Aucun nom n'est donné, et l'on aurait tort de chercher à qui s'applique la description que je donne, car j'ai volontairement brouillé les portraits, qui sont pourtant bien réels. 

Un de mes collègues est entièrement focalisé sur sa recherche, ne s'arrête pas d'y penser, de chercher à la faire du mieux qu'il peut, à faire tout proprement, dans les détails, et c'est évidemment un exemple. Quel bonheur ! 

Un de mes collègues décédé considérait l'activité de ses collègues avec beaucoup de gentillesse. Lui-même n'avait pas de prétention, bien qu'il ait été un expert quasiment unique dans sa discipline. Il n'avait pas le sentiment que cette dernière puisse bouleverser l'histoire des idées, et il n'aurait en tout cas jamais pensé qu'on puisse lui attribuer le prix Nobel pour ses travaux (qui ne le méritaient pas, d'ailleurs). Mais, surtout, il avait une capacité d'émerveillement très importante pour son entourage : il était "encourageant", et cela était merveilleux. 

Un de mes extraordinaires collègues n'était pas humainement tel que je l'aurais voulu, mais il était concentré sur son champ, ce qui explique que l'humain y ait eu peu de place. Cela n'est pas une excuse, certes, mais plutôt que de regarder les imperfections, je préfère admirer cette focalisation toujours surprenante. Comme il avait des champs d'étude très spécifique (il en a eu plusieurs successivement), son immense culture scientifique lui permettait de faire des rapprochements que les autres ne faisaient pas, et progressivement, de se bâtir une compétence unique. Quel extraordinaire personnage c'était ! 

Un autre de mes collègues décédé était peut-être une brute, mais une brute si joviale, si sympathique, si puissante qu'il y avait de quoi l'admirer beaucoup. D'ailleurs cet homme avait à son actif nombre de découverte remarquables, c'est à son propos que je me suis initialement demandé, il y a plusieurs années, si nous avions nécessairement les défauts de nos qualités et les qualités de nos défauts. Merveilleux personnage ! 

Dans ce qui précède, on voit que la focalisation est une caractéristique importante des collègues que j'admire, mais la culture aussi est essentielle, et l'un de mes collègues est extraordinaire, de ce point de vue, d'autant qu'il ne se contente pas d'être une sorte d'encyclopédie, mais qu'il fait son miel de tout ce qu'il apprend. Oui, il ramène tout à un petit champ d'étude très idiosyncratique, mais avec une perspective si large que le champ en est transformé. Et je n'oublie pas que quelqu'un qui sait est quelqu'un qui a appris : j'admire la quantité colossale de travail, de temps dépensé pour se faire cette culture unique. Extraordinaire ! Et si puissant scientifiquement ! 

J'ai un collègue d'une immense modestie : sans tambour ni trompette, il avance, tranquillement, obtient des résultats que les meilleurs n'ont pas, ce qui lui vaut l'admiration un peu étonnée de tous. Ses « compétences en communication » sont très faible, et je doute qu'il puisse « arriver », sauf si quelques bonnes fées savent reconnaître ses immenses capacités, et finissent par le promouvoir. Lui, en tout cas, ne cherche jamais à se mettre en avant. Admirable, n'est-ce pas ? 

J'ai un collègue d'une gentillesse incroyable, qui se soucie de tous, qui cherche à les aider, qui prend sans cesse sur son temps pour les aider à résoudre leurs problèmes, et je ne saurai jamais assez le remercier. Merci ! 

J'ai un collègue, excellent scientifique, qui ne montre jamais sa supériorité, pourtant réelle, mais qui est toujours là pour faire des propositions intelligentes que nous pouvons apprendre à saisir pour grandir. 

J'ai un collègue qui est un grand administrateur, à une position de pouvoir élevée mais qui ne cherche pas à exercer une autorité dont il pourrait faire usage. Au contraire, il se préoccupe que chacun puisse s'activer de façon utile à la communauté, comme un chef d'orchestre sans ego, qui aurait pour unique fierté -ou plutôt bonheur- que de contribuer à faire naître une musique remarquable. J'ai un collègue qui dit oui. 

J'ai un collègue pour qui le monde n'existe pas , puisqu'il est entièrement consacré à sa recherche, mais qui est toujours prêt éclairer les autres, à leur expliquer ce qu'il sait, le mieux qu'il peut, en appropriant finement son discours à ce que ses interlocuteurs peuvent entendre. 

J'ai un collègue d'une immense intelligence, dont les résultats sont à la hauteur de cette dernière, puisque l'on est ce qu'on fait, et qui brille tel un phare dans notre communauté. Sa seule existence suffit, parce que son faisceau éclaire le monde, nous permet de nous repérer. On comprend évidemment que je n'ai aucune des qualités précédentes et cela me désole, bien évidemment. Mais au moins, j'ai quelques exemples qui me montrent des voies que je pourrais suivre, que je peux suivre, et que j'essaie de suivre, au moins pour certaines.

samedi 2 novembre 2024

Viser une carrière universitaire pour des étudiants qui font un master les conduisant vers l'industrie ? L'idée est saugrenue !


1. Hier, en discutant avec des étudiants d'un master qui vise à les aider à devenir de très bons ingénieurs, j'ai été étonné (euphémisme) de les entendre vouloir faire des thèses pour occuper ensuite des positions universitaires. Il y a là une contradiction que nous devons analyser. 

2. Bien sûr, avec de petites promotions, les fluctuations statistiques peuvent être considérables, d'autant que l'on sait bien que,  dans ces groupes très fermés sur eux-mêmes, il y a des possibilités d'influence du groupe par certains. 

3. Puis, je discerne une sorte de paradoxe au fait d'exposer nos jeunes amis à de la très bonne science, en vue de faire la bonne technologie. Expliquons.

 4. Oui, si l'on veut de l'innovation, il faut utiliser les résultats les plus récents et les plus puissants de la science. 

5. Mais pour faire ce transfert, il faut évidemment connaître ces résultats. 

6. Ce qui impose quasi obligatoirement que la présentation soient faite par ceux qui sont à la pointe de la science. 

7. Mais ceux qui sont à la pointe de la science : - connaissent la science - l'aiment - connaissent donc mal la technologie. De sorte que ceux-là seront de puissants aimants pour la science, et de mauvais aimants pour la technologie. 

8. Bien sûr, on peut faire confiance aux étudiants pour résister aux influences... Mais, faire confiance à tous les étudiants ? Et je reviens sur mon "bien sûr". Est-ce si sûr ? 

9. Et puis, même si les professeurs sont sensibilisés à ce paradoxe, comment éviter, quand on aime la science, de s'émerveiller de cette activité ? Bien sûr, on peut consciemment ne pas oublier l'objectif du master, qui est la technologie. Mais quand même, quand on aime la science, cela transpire. 

10. Une idée me vient, un peu perpendiculaire, dans cette discussion si linéaire : je n'oublie pas que j'ai fait d'autres billets où je discute le fait que la science ne doit pas être « utile ». Mais, pour autant, je dis que c'est une erreur nationale de ne pas être capable, pour certains, de transformer les résultats de la science en bonne technologie. C'est une erreur industrielle, notamment. 

11. J'ajoute que si nos jeunes amis sont intéressés par les matières que nous leur présentons, cela prouve que nous les présentons sans doute bien. Mais nous arrivons au résultat contraire à celui que nous voudrions, à savoir les orienter correctement vers la voie technologique qu'ils avaient choisie. 

12. Il y a plusieurs conclusions à toute cette analyse, mais en voici une, qui est essentielle  :  nous devons apprendre cette chose très difficile qui de montrer la science non pas pour elle-même, mais en vu la technologie. La conclusion s'impose facilement n'est-ce pas ? 

13. Et puis, tant que nous y sommes, nous ne devons pas oublier d'exposer nos jeunes amis à des personnalités industrielles remarquables : ces chimistes sur qui reposent l'essentiel du chiffre d'affaires des sociétés pharmaceutiques, des constructeurs de ponts géants, ces spécialistes de l'informatique appliquée... Louis Figuier avait si bien fait cela .