Je
ne l'avais pas annoncé mais c'est quand même un grand progrès : le
journal international de gastronomie moléculaire attribue maintenant des"DOI" à tous ses articles, et il est répertorié dans la base hal.
Le
journal de gastronomie moléculaire a été créé dans les années 2010 mais
il est resté très calme jusqu'à ce que publions le Handbook of molecular gastronomy, un énorme
livre de 694 pages avec 150 auteurs de 23 pays.
Ce fut l'occasion d'une
animation internationale très soutenue et, surtout, la possibilité de
discuter la suite, à savoir l'utilisation du journal anciennement créé
pour le mettre au service de la communauté scientifique qui était devenue
maintenant visible.
Nous avons alors élargi le comité éditorial et restructuré la revue
pour la mettre au "modèle diamant", à savoir que ni les
auteurs ni les lecteurs ne payent. La revue est animée par le
comité éditorial, et son administration est partagée entre quelques
personnes bénévoles... comme le sont d'ailleurs tous les scientifiques qui
participent aux revues scientifiques pour le compte d'éditeur privé : les rédacteurs en chef, les "éditeurs", ne sont jamais payés et les rapporteurs non plus : c'est la
règle dans le monde scientifique (une règle qu'utilisent à leur profit des
éditeurs commerciaux qui font peser des charges souvent indues sur le
monde scientifique).
Bref, notre revue s'est développée pendant 2
ans avant que nous entreprenions les démarches pour passer à l'étape
suivante, à savoir l'attribution des DOI. Ces derniers sont comme des
plaques d'immatriculation internationales pour les articles : ils permettent à
tout moment retrouver un article sans avoir les références complètes.
Là
où les choses ont été merveilleuses, c'est que la Direction des publications d' lINAE nous a permis non seulement d'attribuer les DOI aux articles mais, en outre, d'enregistrer les articles publiés sur
la base nationale HAL.
Parallèlement, nous complétion le dispositif en
attribuant des licences CC by 4.0, afin de nous conformer au modèle
diamant des revues open.
Tout récemment, nous sommes allés jusqu'à la
possibilité de publier des articles de données, en anglais data papers,
afin de participer au grand mouvement de données ouvertes.
Simultanément, nous avons révisé les instructions aux auteurs et
affiné la description des rubriques. Car c'était la volonté initiale que
d'avoir des rubriques suffisamment variées pour que l'on puisse
facilement publier des informations de diverses natures tout en gardant une
bonne qualité.
Cette qualité est garantie par le processus d'évaluation
par les pairs : il se fait en double anonymat, ce qui signifie que les auteurs ne savent pas
qui sont les rapporteurs et les rapporteurs ne savent pas qui sont
les auteurs.
Les rapports ne sont pas rendus publics, parce que nous ne
voulons pas afficher de reproches aux scientifiques, surtout quand ils
sont jeunes. Nous préférons les aider à améliorer leur manuscrit jusqu'à qu'il
soit publiable, processus pendant lequel ils apprennent beaucoup des rapporteurs.
C'est donc une revue très éclairée que nous
avons maintenant, et je me réjouis de voir depuis deux semaines environ, que des
collègues qui restaient un peu éloignés de la revue s'en rapprochent,
preuve que l'information sur notre revue commence à bien diffuser dans
la communauté scientifique internationale.