Dans mes réflexions sur l'enseignement (oublions) et l'apprentissage (c'est là qu'il faut mettre l'accent), je tombe quasi systématiquement sur l'idée suivante, que je crois donc juste : la question, pour les étudiants, ce n'est pas celle des "capacités intellectuelles", mais bien plutôt la capacité à étudier, à passer du temps sur les matières qui sont soumises à leur étude.
On le voit bien avec les beaux jours : la tentation est grande, au premier rayon de soleil, de sortir, en bande si possible, d'aller faire du sport, de se promener, de flâner, de se poser au soleil sur un banc, sur de l'herbe, à la terrasse d'un café... Mais, quand il fait mauvais, la tentation est également grande de se vautrer dans un fauteuil devant une machine à décerveler, face à des séries que certains font feuilletonner, afin d'être bien certains de conserver leur auditoire. Il y a les gaveurs d'oies... et ceux qui acceptent d'être des oies que l'on gave.
Etudier, c'est passer du temps à étudier, chercher à comprendre, se construire un savoir, explorer... Et l'expérience prouve que certains ont bien du mal à cet exercice solitaire.
Solitaire ? C'est ma discussion subsidiaire, si l'on peut dire : pour étudier, est-il nécessaire d'être seul ? Peut-on apprendre mieux en groupe que seul ? Là, j'ai bien peur des analyses fautives et des généralisations. Je connais -parce que c'est mon "clan"- des personnes qui réussissent très bien en étudiant seul, dans le silence de leur cabinet, mais j'accepte de penser qu'il y en a d'autres qui étudieront mieux en groupe. De toute façon, l'essentiel me semble être le temps passé à apprendre, non ?
Ce blog contient: - des réflexions scientifiques - des mécanismes, des phénomènes, à partir de la cuisine - des idées sur les "études" (ce qui est fautivement nommé "enseignement" - des idées "politiques" : pour une vie en collectivité plus rationnelle et plus harmonieuse ; des relents des Lumières ! Pour me joindre par email : herve.this@inrae.fr
samedi 1 avril 2017
Les systèmes d'enseignements doivent avoir pour priorité d'enseigner à apprendre
Je récapitule : dans les années 2000, je m'étais interrogé sur l'enseignement supérieur, et j'avais produit un très gros document qui partait d'attendus, c'est-à-dire d'idées acceptées par tous, telle que : "Pour savoir quelque chose, il faut l'avoir appris". De ces attendus, je tirais des conclusions directes, à la manière d'une succession de syllogismes. C'était inéluctable, ennuyeux... et faux !
Oui, c'était faux, parce que la question n'est pas d'enseigner, mais d'apprendre. Je n'aime pas l'idée d'enseignement, du premier degré, du deuxième degré, supérieur. Nous devrions rapidement changer les dénominations pour "apprentissage". Le mot "éducation" est plus neutre, mais un peu hypocrite, car il ne prend pas clairement parti.
Ceux qui m'intéressent, ce sont ceux qui apprennent. D'ailleurs, à la réflexion, moi contribuable, je ne souhaite pas que l'on paye des enseignants pour enseigner, ce qui serait une simple obligation de moyens, mais je veux que ceux qui se préoccupent des étudiants soient d'abord là pour que ces étudiants apprennent, ce qui est un résultat !
Bien sûr, je sais faire la critique de cette idée que je propose, car il serait insensé de croire que les enseignants puissent forcer des étudiants à travailler ou que tous les étudiants parviennent à apprendre ; l'expérience prouve qu'il y en a qui n'y arrivent pas, non pas qu'ils manquent de capacités intellectuelles (je veux croire à une égalité absolue, de ce point de vue), mais plutôt parce qu'ils ne parviennent pas à se mettre dans les conditions qu'impose l' "étude", pour mille raisons (des soucis, matériels ou spirituels, les hormones, etc.).
D'autre part, je ne méconnais pas le fait que certains enseignants ont du "talent" (sans doute fondé sur leur travail) : ils parviennent à montrer l'intérêt des matières dont ils sont les promoteurs, ils suscitent de l'enthousiasme pour des sujets dont ils traitent, de sorte que les étudiants -avec leurs moyens qui dépendent notamment de leur histoire personnelle- y passent plus de temps, et, ipso facto, apprennent davantage.
Tout cela étant dit, la discussion ci-dessus reste dans l'idée de "matières" à enseigner... ou à apprendre, ce qui est un détail par rapport aux valeurs, aux méthodes... Je ne parviens pas à croire qu'il soit bien intéressant de savoir que le blanc d'oeuf est fait de 10 pour cent de protéines et de 90 pour cent d'eau : c'est en ligne ! Les informations ne me semblent pas très utiles.
Les notions et concepts ? Là, c'est déjà mieux, parce que ce serait dommage que les étudiants réinventent la poudre. Bien sûr, un génie ignorant la notion d'entropie pourrait être conduit à la réinventer... mais pourquoi ne pas la connaître, plus simplement ?
Mais là encore, j'ai l'impression qu'un étudiant qui partirait, sur internet, à la recherche de la composition du blanc d'oeuf serait bientôt conduit, de lecture en lecture, à cette notion d'entropie et à d'autres notions du même type.
En revanche, internet ne donne guère de méthodes et de valeurs. Pour ces champs, c'est la cacophonie... ou le silence du désert. Et voilà pourquoi les professeurs ont peut-être la mission de transmettre ces dernières. Car ce sont elles qui conduisent à mieux apprendre.
Reste que que, apprendre, c'est passer du temps à apprendre, et apprendre avec une méthode qui permette d'apprendre.
Oui, c'était faux, parce que la question n'est pas d'enseigner, mais d'apprendre. Je n'aime pas l'idée d'enseignement, du premier degré, du deuxième degré, supérieur. Nous devrions rapidement changer les dénominations pour "apprentissage". Le mot "éducation" est plus neutre, mais un peu hypocrite, car il ne prend pas clairement parti.
Ceux qui m'intéressent, ce sont ceux qui apprennent. D'ailleurs, à la réflexion, moi contribuable, je ne souhaite pas que l'on paye des enseignants pour enseigner, ce qui serait une simple obligation de moyens, mais je veux que ceux qui se préoccupent des étudiants soient d'abord là pour que ces étudiants apprennent, ce qui est un résultat !
Bien sûr, je sais faire la critique de cette idée que je propose, car il serait insensé de croire que les enseignants puissent forcer des étudiants à travailler ou que tous les étudiants parviennent à apprendre ; l'expérience prouve qu'il y en a qui n'y arrivent pas, non pas qu'ils manquent de capacités intellectuelles (je veux croire à une égalité absolue, de ce point de vue), mais plutôt parce qu'ils ne parviennent pas à se mettre dans les conditions qu'impose l' "étude", pour mille raisons (des soucis, matériels ou spirituels, les hormones, etc.).
D'autre part, je ne méconnais pas le fait que certains enseignants ont du "talent" (sans doute fondé sur leur travail) : ils parviennent à montrer l'intérêt des matières dont ils sont les promoteurs, ils suscitent de l'enthousiasme pour des sujets dont ils traitent, de sorte que les étudiants -avec leurs moyens qui dépendent notamment de leur histoire personnelle- y passent plus de temps, et, ipso facto, apprennent davantage.
Tout cela étant dit, la discussion ci-dessus reste dans l'idée de "matières" à enseigner... ou à apprendre, ce qui est un détail par rapport aux valeurs, aux méthodes... Je ne parviens pas à croire qu'il soit bien intéressant de savoir que le blanc d'oeuf est fait de 10 pour cent de protéines et de 90 pour cent d'eau : c'est en ligne ! Les informations ne me semblent pas très utiles.
Les notions et concepts ? Là, c'est déjà mieux, parce que ce serait dommage que les étudiants réinventent la poudre. Bien sûr, un génie ignorant la notion d'entropie pourrait être conduit à la réinventer... mais pourquoi ne pas la connaître, plus simplement ?
Mais là encore, j'ai l'impression qu'un étudiant qui partirait, sur internet, à la recherche de la composition du blanc d'oeuf serait bientôt conduit, de lecture en lecture, à cette notion d'entropie et à d'autres notions du même type.
En revanche, internet ne donne guère de méthodes et de valeurs. Pour ces champs, c'est la cacophonie... ou le silence du désert. Et voilà pourquoi les professeurs ont peut-être la mission de transmettre ces dernières. Car ce sont elles qui conduisent à mieux apprendre.
Reste que que, apprendre, c'est passer du temps à apprendre, et apprendre avec une méthode qui permette d'apprendre.
Les plus pollueurs ne sont pas ceux que l'on croit
Publié le 1er avril
Effet de serre et croissance
Effet de serre et croissance
(de
notre envoyé spécial à Sydney, Claude Roy)
De
nombreuses études conduites depuis la fin du siècle dernier en
Allemagne et en France ont montré que l'accroissement annuel des
arbres forestiers avait plus que doublé, en moyenne, en 100 ans,
notamment pour les peuplements résineux des Vosges et de Forêt
Noire.
Ce
phénomène, quoiqu'imputable partiellement à une sylviculture plus
intensive et à une meilleure sélection variétale des essences
forestières (peuplements classés, vergers à graines...), semble
majoritairement du à la « fertilisation » des forêts
par le CO2
émis en excès dans l'atmosphère.
Partant
de ce constat, vérifié d'ailleurs depuis dans d'autres parties du
monde, un biologiste et un démographe australiens de l'université
de Camberra ont cherché à établir si l'accroissement de l'effet de
serre pouvait avoir également un impact sur la croissance de
l'espèce humaine !
Leurs
études ont pu notamment montrer que :
1/
Sur un siècle, il existait un coefficient de corrélation positif de
0,96 entre l'accroissement du taux de CO2
atmosphérique et celui de la taille moyenne de la population
britannique, telle qu'elle ressort en particulier des fichiers-client
historiques de 56 des plus grands magasins de prêt à porter de
Londres, Liverpool, Leeds et Manchester.
2/
Il existerait apparemment une corrélation négative (quoique non
complètement décisive) entre la taille moyenne d'une population
donnée et le taux de boisement de la région dans laquelle elle vit.
Deux
exemples extrêmes sont cités par les chercheurs ;
-celui
des Massaï du Kenya, qui occupent un territoire de savane claire, et
dont la taille moyenne est, pour les hommes, de 1,87m ;
-celui
des pygmées du Gabon, dont la taille moyenne pour les hommes est de
1,59 m alors qu'ils vivent sous le couvert de la forêt dense.
La
conclusion de ces travaux, qui vient de faire l'objet d'une séance
spéciale conjointe entre l'Académie australienne des Sciences et de
la Fondation Aborigène de Sydney, a aussitôt interpelé la
communauté scientifique mondiale, dans la droite ligne d'ailleurs du
round de négociations sur le climat :
Il
existerait bien une concurrence directe entre l'homme et la forêt
pour l'absorption et la fixation du gaz carbonique !...
Tentons
d'être clairs pour nos fidèles lecteurs :
Plus
la forêt régresse et disparait, plus l'homme se redresserait et
grandirait en taille (c'est d'ailleurs ce qu'a toujours plaidé le
paléoanthropologue français Yves Coppens à propos de l'apparition
de la bipédie chez les Australopithèques il y a plus de quatre
millions d'années ; Mais, contrairement à toute logique, les
Australopithèques ne vivaient pas en Australie ...)
A
l'inverse, plus la forêt pousse, et pousse vite, plus l'homme se
ferait tout petit …
Lors
d'un interview exclusif et discret que votre serviteur a pu ce jour
même obtenir de la part de nos deux chercheurs australiens, ces
derniers m'ont avoué pour finir, et sous le sceau de la
confidentialité, qu'ils avaient une intuition extraordinaire dont
ils entendaient bien vérifier prochainement les fondements, avant de
la rendre publique :
Je
vous livre donc cette extraordinaire vision en totale exclusivité...
Selon
mes interlocuteurs, et partant des découvertes précédentes, la
différence structurelle de taille entre les hommes et les femmes ne
serait pas due, en fait, à une quelconque différenciation sexuée
d'origine génétique, mais bien à l'effet direct de pulsions
comportementales différentes !...
Ainsi,
ces chercheurs m'ont-ils confié leur raisonnement selon lequel les
hommes aiment et fréquentent avant tout de grands espaces libres,
pauvres en forêts, et donc riches en CO2
(selon les conclusions qui précèdent). Ils ne vont plus en effet
que très rarement à la chasse sous les futaies et préfèrent
largement la pelouse dégagée d'un stade ou la nudité bitumineuse
d'un circuit automobile.
Les
femmes, quant à elles, et toujours selon mes amis australiens,
savourent toujours des ambiances plus « bocagères »,
voir « florales », et subiraient donc ainsi de plein
fouet une concurrence d'absorption « oxycarbophile » de
la part des végétaux (qu'elles adorent), comme d'ailleurs de la
part de leur propre compagnon (qu'elles
adorent aussi... en principe... / note
de l'auteur).
Et
nos deux chercheurs australiens de renchérir, devant ma stupeur, en
me livrant en toute primeur les résultats provisoires d'une enquête
officieuse qu'ils avaient eux mêmes réalisée, la semaine
précédente, auprès de jeunes femmes dans les rues de Camberra !
-A
la question suivante :
« Si l'accroissement du taux de CO2
atmosphérique a bien un effet fertilisant sur la croissance des
arbres, tout comme sur celle de votre petit ami, pensez vous que les
performances respiratoires de ce dernier, et celles de vos plantes
vertes préférées d'ailleurs, puissent à terme provoquer chez
vous, Madame, par une sorte d'asphyxie oxycarbonique, la perte de
quelques centimètres et de quelques kilos ? »
Vous
m'en croirez si vous voulez, mais à cette extraordinaire question,
87% des jeunes femmes ainsi interrogées auraient répondu à nos
deux chercheurs, sans s'être concertées : « Vous
nous pompez l'air !».
C'est sans conteste édifiant !
Edifiant
sans doute, car « pomper l'air », vous en conviendrez,
est bien l'enjeu climatique majeur des prochaines décennies!
On
ne saura donc jamais assez remercier les communautés scientifiques
et féminines de Sydney et Camberra si l'on peut effectivement
démontrer, que pour relancer la croissance, il suffit de sortir du
bois et d'y tenir par contre bien à l'abri nos délicieuses
compagnes!....
mercredi 29 mars 2017
Le billet du jour ?
Il est là : http://gastronomie-moleculaire.blogspot.fr/2017/03/les-suites-de-largentine-et-quelques.html
Il est là : http://gastronomie-moleculaire.blogspot.fr/2017/03/les-suites-de-largentine-et-quelques.html
dimanche 26 mars 2017
Quelques (bonnes) nouvelles d'Uruguay et d'Argentine
Ca y est : nous sommes revenus de mission en Uruguay et en Argentine, où les services des ambassades de France (merci) nous avaient concocté un programme serré, que je propose de présenter, afin de montrer les avancées :
Dimanche 19 mars
13h20 Arrivée à Montevideo
20h Dîner chez Juan Pablo Clerici Magri : Juan Pablo et son épouse nous ont réservé, chez eux, un accueil charmant, avec famille, amis... et produits exclusivement uruguayiens. Une mouclade, du poisson très peu fumé avec une marinade d'huile d'olives et de légumes, puis des viandes grillées sur le feu (un flanchet et une entrecôte), des vins plein de soleil. Quelle belle ambiance... qui nous a conduit tard dans la nuit, de sorte que...
Le lundi 20 mars a été difficile à entamer. Je passe sur les rencontres avec des journalistes très amicaux, pour arriver à :
10h00 Master Class au restaurant 1921, Hôtel Sofitel Carrasco, vec des chefs et membres de la Asociacion gastronomica del Uruguay.
Là, avec le jeune chef Kaywa Hilton, nous avons montré comment passer de la cuisine moléculaire à la cuisine note à note.
Pour les démonstrations, nous disposions des produits de la Société Iqemusu http://www.iqemusu.com/
Puis, après un rapide déjeuner :
Conférence à destination de la communauté scientifique « Résultats récents en gastronomie moléculaire, et applications dans la cuisine de demain (cuisine note à note) »
Cela se tenait à la Faculté d’ingénierie, où nous avons été reçus notamment par Madame Maria Simon, doyenne, et ses collègues. Beaucoup de monde intéressé par la gastronomie moléculaire et par la cuisine note à note.
Puis, Cocktail d’ouverture du mois de la Francophonie à la Bibliothèque Nationale
Le lendemain, le mardi 21 mars
11h Conférence grand public : « La cuisine note à note est la dernière tendance culinaire, et pour longtemps! »
Cette fois, c'était à l'Alliance Française, en présence de Monsieur l'Ambassadeur de France Philippe Bastelica. La salle était si pleine que le public s'est assis par terre ou est resté debout (comme moi, donc). Disons que j'ai fait de mon mieux.
Le soir, Diner « Goût de/Good France » à la Résidence de France, par Amandine et Aurélien Bondoux, qui ont hybridé leurs idées de cuisine à de la cuisine note à note.
Le mercredi 22 mars, départ de la résidence de France pour l’aéroport de Montevideo Carrasco, et arrivée à Buenos Aires, où un accueil merveilleux nous était réservé par l’hôtel Sofitel Buenos Aires Arroyo
A 19h, cocktail avec la presse spécialisée dans un salon du Sofitel Arroyo, puis dîner en petit comité avec M. l’Ambassadeur de France en Argentine et le Directeur du Sofitel, M. Frédéric Ribault. Nous rencontrons le chef Olivier Falchi, avec qui nous allons travailler (voir la suite !).
Le jeudi 23 mars, à 10h, réunion avec Olivier Falchi afin de préparer le diner que j'évoque plus loin.
Puis, tout le reste de la matinée, entretiens avec la presse, avant un déjeuner à l’invitation de M. l’Ambassadeur de France.
A 16h, rencontre avec les membres de l’Association argentine de cuisine moléculaire, puis très long interview par une télévision, avant la conférence publique au Centre Culturel de la Science du Pôle scientifique et technologique, Godoy Cruz 2270
Et, à 21h, dîner commenté : Menu « note by note », à l’Hôtel Sofitel Arroyo, Restaurant Le Sud
Le diner était vraiment merveilleux, et ce serait bien trop long de le décrire entièrement, mais qu'il me suffise de décrire le poisson, qui était parfaitement cuit, accompagné d'un chou fleur-olli et d'une sauce kientzheim... plus des composés note à note.
Arrivant devant les convives, cette merveilleuse odeur moderne et fraîche se faisait sentir. L'équilibre de l'assiette était parfait. Le chou fleur olli et la sauce kientzheim n'étaient pas note à note, d'accord... mais qu'importe, puisque le plat est d'antologie !
Le vendredi 24 mars, Master class à The Brick Hotel, avant une rencontre avec les Associations Lucullus et Acelga au Palais Duhau Park Hyatt Hotel.
Et, enfin, retour.
Que retenir ? De belles rencontres, beaucoup de militantisme, et la cuisine note à note qui progresse !
Dimanche 19 mars
13h20 Arrivée à Montevideo
20h Dîner chez Juan Pablo Clerici Magri : Juan Pablo et son épouse nous ont réservé, chez eux, un accueil charmant, avec famille, amis... et produits exclusivement uruguayiens. Une mouclade, du poisson très peu fumé avec une marinade d'huile d'olives et de légumes, puis des viandes grillées sur le feu (un flanchet et une entrecôte), des vins plein de soleil. Quelle belle ambiance... qui nous a conduit tard dans la nuit, de sorte que...
Le lundi 20 mars a été difficile à entamer. Je passe sur les rencontres avec des journalistes très amicaux, pour arriver à :
10h00 Master Class au restaurant 1921, Hôtel Sofitel Carrasco, vec des chefs et membres de la Asociacion gastronomica del Uruguay.
Là, avec le jeune chef Kaywa Hilton, nous avons montré comment passer de la cuisine moléculaire à la cuisine note à note.
Pour les démonstrations, nous disposions des produits de la Société Iqemusu http://www.iqemusu.com/
Puis, après un rapide déjeuner :
Conférence à destination de la communauté scientifique « Résultats récents en gastronomie moléculaire, et applications dans la cuisine de demain (cuisine note à note) »
Cela se tenait à la Faculté d’ingénierie, où nous avons été reçus notamment par Madame Maria Simon, doyenne, et ses collègues. Beaucoup de monde intéressé par la gastronomie moléculaire et par la cuisine note à note.
Puis, Cocktail d’ouverture du mois de la Francophonie à la Bibliothèque Nationale
Le lendemain, le mardi 21 mars
11h Conférence grand public : « La cuisine note à note est la dernière tendance culinaire, et pour longtemps! »
Cette fois, c'était à l'Alliance Française, en présence de Monsieur l'Ambassadeur de France Philippe Bastelica. La salle était si pleine que le public s'est assis par terre ou est resté debout (comme moi, donc). Disons que j'ai fait de mon mieux.
Le soir, Diner « Goût de/Good France » à la Résidence de France, par Amandine et Aurélien Bondoux, qui ont hybridé leurs idées de cuisine à de la cuisine note à note.
Le mercredi 22 mars, départ de la résidence de France pour l’aéroport de Montevideo Carrasco, et arrivée à Buenos Aires, où un accueil merveilleux nous était réservé par l’hôtel Sofitel Buenos Aires Arroyo
A 19h, cocktail avec la presse spécialisée dans un salon du Sofitel Arroyo, puis dîner en petit comité avec M. l’Ambassadeur de France en Argentine et le Directeur du Sofitel, M. Frédéric Ribault. Nous rencontrons le chef Olivier Falchi, avec qui nous allons travailler (voir la suite !).
Le jeudi 23 mars, à 10h, réunion avec Olivier Falchi afin de préparer le diner que j'évoque plus loin.
Puis, tout le reste de la matinée, entretiens avec la presse, avant un déjeuner à l’invitation de M. l’Ambassadeur de France.
A 16h, rencontre avec les membres de l’Association argentine de cuisine moléculaire, puis très long interview par une télévision, avant la conférence publique au Centre Culturel de la Science du Pôle scientifique et technologique, Godoy Cruz 2270
Et, à 21h, dîner commenté : Menu « note by note », à l’Hôtel Sofitel Arroyo, Restaurant Le Sud
Arrivant devant les convives, cette merveilleuse odeur moderne et fraîche se faisait sentir. L'équilibre de l'assiette était parfait. Le chou fleur olli et la sauce kientzheim n'étaient pas note à note, d'accord... mais qu'importe, puisque le plat est d'antologie !
Le vendredi 24 mars, Master class à The Brick Hotel, avant une rencontre avec les Associations Lucullus et Acelga au Palais Duhau Park Hyatt Hotel.
Et, enfin, retour.
Que retenir ? De belles rencontres, beaucoup de militantisme, et la cuisine note à note qui progresse !
dimanche 19 mars 2017
Non, la cuisine n'est pas une science... de la nature. Oui, il y a du savoir !
Une fois de plus, je reçois un lien qui dit "la cuisine est une science".
http://heraldoleon.mx/la-cocina-una-ciencia/
Je ne sais pas lire l'espagnol ou le portugais, mais la question est la suivante : comment des individus cultivés au point de pouvoir écrire des articles peuvent-ils se tromper ainsi ?
Car les choses sont claires :
- les sciences de la nature sont très particulières, et ne se confondent ni avec la technique, ni avec la technologie, ni avec les sciences de l'humain et de la société
- la cuisine est une activité technique (on produit des aliments), qui se double d'une composante artistique (faire "bon", c'est-à-dire beau à manger).
Bien sûr, il y a un savoir culinaire, ce que l'on peut nommer "science", au sens élargi, qui n'a rien à voir avec l'acception des sciences au sens des sciences de la nature.
Mais quel intérêt peuvent avoir des individus à confondre? Est-ce pour évoquer de la modernité ? De la rigueur? De la technique renouvelée technologiquement ?
Oui, il y a un savoir de la cuisine, une "science de la cuisine", mais rien à voir avec les sciences de la nature que sont la physique, la chimie, la gastronomie moléculaire (qui ne se confond pas avec la cuisine moléculaire, ni avec la cuisine note à note).
http://heraldoleon.mx/la-cocina-una-ciencia/
Je ne sais pas lire l'espagnol ou le portugais, mais la question est la suivante : comment des individus cultivés au point de pouvoir écrire des articles peuvent-ils se tromper ainsi ?
Car les choses sont claires :
- les sciences de la nature sont très particulières, et ne se confondent ni avec la technique, ni avec la technologie, ni avec les sciences de l'humain et de la société
- la cuisine est une activité technique (on produit des aliments), qui se double d'une composante artistique (faire "bon", c'est-à-dire beau à manger).
Bien sûr, il y a un savoir culinaire, ce que l'on peut nommer "science", au sens élargi, qui n'a rien à voir avec l'acception des sciences au sens des sciences de la nature.
Mais quel intérêt peuvent avoir des individus à confondre? Est-ce pour évoquer de la modernité ? De la rigueur? De la technique renouvelée technologiquement ?
Oui, il y a un savoir de la cuisine, une "science de la cuisine", mais rien à voir avec les sciences de la nature que sont la physique, la chimie, la gastronomie moléculaire (qui ne se confond pas avec la cuisine moléculaire, ni avec la cuisine note à note).
samedi 18 mars 2017
Joel Doré enseigne aux Hautes Etudes du Goût
Chaque semaine, j'ai le plaisir de vous présenter un des enseignants des Hautes Etudes du Goût.
Cette semaine, mon collègue Joel Doré
Directeur de Recherche INRA, Joël Doré est directeur scientifique de MetaGenoPolis, une unité de l’Institut Micalis “Microbiologie de l’Alimentation au Service de la Santé”. Entré à l’INRA en 1983, Joël Doré a reçu son PhD de l’Université d’Illinois à Urbana-Champaign, USA, en 1988. Il a développé une expertise unique sur le microbiote intestinal. Son objectif : contribuer à une meilleure compréhension de la symbiose hôte-microbiote afin d’étayer des choix thérapeutiques dans le domaine médical ainsi que des recommandations basées sur la connaissance dans le domaine de la nutrition-santé.
Dans son intervention aux HEG intitulée "Symbiose Homme-Microbiote : je suis ce qu'ils mangent...", Joël Doré présente la vision actuelle du métagénome intestinal humain. Il fait ressortir la reconnaissance toute nouvelle de son importance pour la nutrition, la santé et tout particulièrement les maladies chroniques inflammatoires et métaboliques. Il expose une extension du concept de dysbiose qui place la symbiose hôte-microbiote au centre avec des implications en nutrition-santé et pour la recherche translationnelle.
Cette semaine, mon collègue Joel Doré
Directeur de Recherche INRA, Joël Doré est directeur scientifique de MetaGenoPolis, une unité de l’Institut Micalis “Microbiologie de l’Alimentation au Service de la Santé”. Entré à l’INRA en 1983, Joël Doré a reçu son PhD de l’Université d’Illinois à Urbana-Champaign, USA, en 1988. Il a développé une expertise unique sur le microbiote intestinal. Son objectif : contribuer à une meilleure compréhension de la symbiose hôte-microbiote afin d’étayer des choix thérapeutiques dans le domaine médical ainsi que des recommandations basées sur la connaissance dans le domaine de la nutrition-santé.
Dans son intervention aux HEG intitulée "Symbiose Homme-Microbiote : je suis ce qu'ils mangent...", Joël Doré présente la vision actuelle du métagénome intestinal humain. Il fait ressortir la reconnaissance toute nouvelle de son importance pour la nutrition, la santé et tout particulièrement les maladies chroniques inflammatoires et métaboliques. Il expose une extension du concept de dysbiose qui place la symbiose hôte-microbiote au centre avec des implications en nutrition-santé et pour la recherche translationnelle.
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