Lisant les interviews de Nadia Boulanger par Bruno Monsaingeon, je trouve une foule d'idées intéressantes. Par exemple, apparemment, la mère de la professeur de piano et de composition avait inculqué à ses filles que tout était dans l'attention : on n'existe que si l'on est attentif, selon elle.
Pour l'enseignement supérieur, la question est essentielle : bien souvent, les erreurs des étudiants découlent d'une attention insuffisante. Il faut une attention à tout, aux concepts, aux détails. Notamment en sciences tout compte. Dans une formule, un seul signe erroné et tout s'effondre.
C'est l'occasion ici de redire que j'ai eu le bonheur de voir le cahier de laboratoire du physicien Pierre Gilles de Gennes, prix Nobel de physique en 1991, et il m'avait émerveillé tant il était précis, soigneux. Manifestement, il y avait la plus grande attention portée à tout ce qui était écrit. La calligraphie, au fond, était un révélateur de cette attention extrême, de cette focalisation sur l'objet.
Oui, il faut être attentif . Je ne vais pas virer vieux con qui dénonce des écrans, les
moyens modernes de communication, mais il est vrai que quand je veux me
concentrer, j'évite que des alertes électroniques ne me sollicitent toutes les secondes,
que des images mobiles ne captent mon regard. Quand je fais une expérience, je nettoie par avance la paillasse, pour n'y laisser, de façon organisée, structurée, planifiée, que les objets importants que j'utiliserai.
Et je me rends disponible, attentif, car la nature interrogée a beaucoup à dire.
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