mardi 16 janvier 2024

J'ai lu pour vous... des textes de Haldane et de Russel


 Vient de paraître, aux éditions Allia, un livre intitulé "JBS Haldane, Bertrand Russel. Dédale & Icare", qui est composé de deux textes, traduits en français par Fabienne Gallaire. Il est question de l'avenir de la science : Haldane a prononcé une conférence, puis a repris le texte pour en développer des parties. 

C'est un texte politique, sur les relations entre la science et la société, en passant par la technologie, et comment cette dernière intervient pour façonner le monde (si l'on n'y prend garde). Puis Russell a considéré les effets de la science sur les institutions sociales. 

Que penser de ces textes ? Le premier commence par "Alors que je m'assieds pour écrire ces pages, j'ai devant les yeux deux scènes que j'ai vécues pendant la dernière guerre." et finit par "Le scientifique du futur ressemblera de plus en plus au personnage solitaire de Dédale à mesure qu'il prendra conscience de son effroyable mission, et qu'il en sera fier". Pour le second texte, le début est "Le Dédale de M. Haldane a présenté une image plaisante de l'avenir que produirait l'utilisation des découvertes scientifiques pour le bonheur de l'humanité. Il me plairait de souscrire à ses prévisions, mais une longue expérience des hommes politiques et du gouvernement m'a rendu un peu sceptique. Je me vois forcé de craindre que la science soit utilisée en faveur du pouvoir de groupes dominants plutôt que pour faire le bonheur des hommes." Il finit par : "C'est pourquoi la science menace de détruire notre civilisation. Le seul espoir ferme semble résider dans la possibilité d'une domination mondiale par un seul groupe, disons les Etats-Unis, ce qui mènerait à la formation progressive d'un gouvernement économique et politique ordonné à l'échelle mondiale. Mais vu la stérilité de l'Empire romain, peut-être l'écroulement de notre civilisation s'avérerait-il finalement préférable à cette alternative". 

Cassandre ? Elle n'est pas écoutée... et c'est un mythe. Ce qui demeure, surtout, c'est que nos deux intellectuels ont vécu des temps troublés, et que leur optimisme n'est pas considérable. Mais l'optimisme (ou le pessimisme) ne valent rien : la bouteille, de toute façon, est à moitié pleine ; pas plus !

lundi 15 janvier 2024

La cuisine est-elle de la chimie ? Non, vraiment non.

Pardon à tous mes amis : j'ai beaucoup hésité, à propos de cette question, parce que j'avais une idée fausse de la chimie, et, d'ailleurs aussi, de la cuisine. 

Commençons par la cuisine : il s'agit certainement d'une activité technique, mais qui se double d'une composante artistique et d'une composante sociale. Mais c'est quand même l'activité -technique- de préparation des mets à partir d'ingrédients. 

Pour la chimie, c'est plus compliqué, non pas que la chimie soit plus compliquée que la cuisine, mais parce que son statut est plus... hésitant. Plus exactement, il y a une hésitation entre l'activité technique de production de composés, et l'activité scientifique d'exploration des réactions mises en oeuvre par les chimistes, ou pouvant être mises en oeuvre... avec, au milieu, entre technique et science, la technologie, le métier des ingénieurs. 

La chimie est-elle une technique ? Non, parce que la technique ne se confond pas avec la science. Le mot de "chimie" est apparu vers le 18e siècle, notamment avec Antoine Laurent de Lavoisier, et n'importe qu'elle préparation ne se confond pas avec une activité scientifique ! 

Donc partons de bases saines : la cuisine est une technique, qui prépare des aliments ; la chimie est une science, qui explore des phénomènes. Quelles sont les relations entre les deux champs ? On commencera par observer qu'ils n'ont rien en commun. 

Certes le cuisinier qui cuisine chauffe, de sorte que de nouveaux composés sont formés : quand la viande brunit, quand le sucre caramélise, par exemple. Il y a donc des transformations moléculaires en cuisine, mais il n'y a pas de "science de la nature".

dimanche 14 janvier 2024

Des limonades qui moussent

 
Le champagne mousse, mais sa mousse retombe. La bière mousse, mais sa mousse tient très bien. 

Une telle déclaration est à l'emporte pièce ne vaut rien, bien sûr, parce que l'on sait aujourd'hui combien le verre est important. Notamment, un champagne versé dans un verre parfaitement propre ne mousse pas du tout : les bulles qui, en montant vers la surface du liquide, forment la mousse n'apparaissent que sur des fibres creuses déposées par les textiles, ou sur des fissures dans le verre (raison pour laquelle on peut faire monter des bulles d'un verre rayé au fond. Je n'explique pas le mécanisme de formation des bulles, parce que ce serait hors sujet (voir Casseroles et éprouvettes, éditions Belin). 

Passé les cas particuliers, la phrase que j'avais écrite en introduction reste vraie… et il y a lieu de s'interroger. Tout tient dans les protéines ! Ces dernières sont rares dans les champagnes, mais abondantes dans les bières, et, comme le montre l'expérience qui consiste à fouetter un blanc d’œuf en neige, les protéines sont des bons agents « foisonnants ». Foisonner ? Cela veut dire « faire mousser ». 

Bref, les protéines contribuent à la formation et à la tenue des mousses. De ce fait, pourquoi ne pas ajouter des protéines, quand on veut une mousse qui tient ? Par exemple, les boissons gazeuses sont souvent d'une bien faible effervescence, mais, par exemple, pourquoi n'aurions-nous pas une limonade avec un panache ? Il suffirait de mélanger de l'acide citrique, du bicarbonate de sodium… et quelques protéines. L'ajout d'eau conduirait alors à la réaction du bicarbonate et de l'acide, à la formation de bulles de dioxyde de carbone… que les protéines viendraient stabiliser, comme dans la bière. D'ailleurs, je dis « limonade », mais pourquoi pas de l'au avec du sirop de menthe, si l'on fouette, ou un jus mis sous pression dans une bouteille, ou encore un liquide placé dans un siphon. Les possibilités sont innombrables… et vraiment faciles à mettre en œuvre. A vous de jouer...

samedi 13 janvier 2024

Hervé This discute Brillat Savarin : les prétendus épinards du chanoine ...

Mon invention des "chaptals"

 

Titre :

Les Chaptals


Chapeau :

Vive la chimie !


Texte :

Continuons ce mois-ci l’entreprise entamée l’été dernier, et qui consiste à donner des noms de chimistes célèbres à des mets. Cette fois, ce sera le nom de Chaptal, qui sera donné, parce qu’il est question d’ajouter du sucre à une préparation.

Je vous rappelle les chimistes qui ont été précédemment honorés :

● Le nom de Michel-Eugène Chevreul (1786-1889) a été donné aux préparations qui mettent en œuvre un contraste simultané des goûts.

● Le nom de Michael Faraday  (1791-1865) a été donné aux mets de formule ((G+H+S1)/E)/S2.

● Le nom de Joseph-Louis Gay-Lussac (1778-1850) a été donné aux veloutés mousseux.

● Le nom de Claude Joseph Geoffroy () s’applique désormais aux émulsions que l’on obtient en fouettant de l’huile dans un blanc d’œuf.

● Le nom de Josiah Willard Gibbs (1839-1903) a été donné aux émulsions gélifiées chimiquement, ce que j’avais préalablement nommé des « doubles dispersions ».

● Le nom d’Antoine Laurent de Lavoisier (1743-1794) a été donné aux royales de l’extrême, telle celle qui figurait dans le menu que nous avions préparé en l’an 2000.

● Le nom de Justus von Liebig (1803-1873) a été donné aux émulsions gélifiées physiquement.

● Le nom de Louis-Camille Maillard (1878-1936) a été donné aux demi glaces de légumes.

● Le nom de Dmitri Mendeleiev (1834-1907) a été donné aux infusions généralisées, dans l’huile, dans l’alcool, à froid, à chaud…

● Le nom de Parmentier (1737-1813) a été donné aux pains obtenus à partir d’une farine sans gluten, à laquelle on ajoute du gluten extrait d’une farine de blé.

● Le nom de Louis Pasteur (1822-1895) a été donné aux plats où, par l’exercice d’une cuisine note à note, de l’acide tartrique est employé.

● Le nom de Eugène Melchior Péligot (1811-1890) a été donné aux caramels de glucose, de fructose…

● Le nom de Charles Gabriel Pravaz  (1791-1853) a été donné aux mets qui font usage des intrasauces.

● Le nom de Friedrich Wöhler (1800-1882) a été donné aux sauces où, encore en vertu de l’exercice d’une cuisine note à note, des polyphénols sont présents.

● Le nom de Charles Adolphe Würtz (1817-1884), enfin, a été donné aux mousses gélifiées.



Intertitre :

Et maintenant, le Chaptal


Les descriptions de ces diverses préparations sont détaillées dans les pages de ce site. Il ne manque que la description du Chaptal. L’idée est d’utiliser le fait que l’on puisse faire un mètre cube de blanc en neige avec un seul blanc d’œuf. Dit ainsi, l’idée est fausse, bien sûr, parce que si l’on considère qu’une seule bulle fait déjà un blanc en neige, le calcul montre qu’un blanc d’œuf permet de faire un volume de plus de 1000 mètres cubes ! Plus exactement, c’est avec des bulles de la taille d’un blanc en neige classique que l’on peut obtenir un mètre cube de blanc en neige à partir d’un blanc d’œuf. Il suffit de se poser la question : pourquoi le blanc en neige classique ne monte-t-il pas plus qu’un tiers de litre ? Et la réponse est : parce qu’il manque d’eau, pour accueillir les bulles d’air.

D’où l’idée qui consiste à ajouter de l’eau. Naturellement, cette eau peut avoir du goût : ce peut être du jus de pomme verte, du café, du jus de citron, du bouillon…

Pour stabiliser la mousse obtenue, il faut fouetter vigoureusement, afin que les bulles soient plus petites : elles « tiendront » mieux l’eau, par des forces de surface analogues à celles qui font le « ménisque » (voir la photographie) au bord d’un verre, la surface du verre tirant l’eau vers le haut.

Une autre possibilité, pour stabiliser les Chaptals, consiste à ajouter du sucre : on obtient un appareil à meringue cru, que l’on peut servir dans un dessert, par exemple.


Jean-Antoine Chaptal (1756-1832) ne mérite-t-il pas tous tes soins artistiques ?

vendredi 12 janvier 2024

Mon invention des "cryptands"

 

Les cryptands


Mon cher Pierre,

Tu te doutes bien que le nom que je donne à cette invention du mois a quelque rapport avec la chimie… et tu as bien raison : c'est notre ami commun Jean-Marie Lehn qui a introduit les cryptands en chimie, à savoir des molécules analogues à des cages… comme le sont les bonbons de chocolat, où une enveloppe un peu dure renferme un coeur tendre, souvent fait de « ganache ».

La ganache ? On part de crème bouillie que l'on ajoute à du chocolat fondu, et la cuiller ou la spatule tournent autour de la crème afin d'incorporer les deux matières. Ce que les pâtissiers et les chocolatiers ne savent pas toujours, c'est que le geste d'incorporation s'apparent tout à fait à l'ajout d'huile, en fouettant, dans une mayonnaise en cours de constitution. Dans la mayonnaise, qui est une « émulsion », l'huile est divisée en gouttelettes qui sont dispersées par le fouet dans l'eau initialement apportée par le vinaigre et le jaune d'oeuf (un jaune d'oeuf, c'est pour moitié de l'eau). De même, dans la ganache, il y a la crème, qui est déjà une émulsion, et le chocolat fondu, qui est fait de moitié sucre et moitié matière grasse. Evidemment, cette émulsion qu'est la ganache encore chaude évoluera en refroidissant, une partie du chocolat (la matière grasse) émulsionné cristallisant, ce qui conduira à une « suspension » de cristaux de matière grasse dans l'eau où le sucre se sera dissous, formant un sirop.


Généralisons


L'invention du mois ? Il s'agit de généraliser les bonbons de chocolat, en conservant leur vertu principale, à savoir qu'il y a cette mince coque rigide et cet intérieur tendre.

La coque, tout d'abord : on pourrait jouer avec du beurre dont on réglerait la consistance en refroidissant, mais c'est du tintouin. Pourquoi ne pas utiliser du beurre de cacao, par exemple, puisqu'il n'a pas de goût. En l'infusant avec une matière odorante (du thym, de l'ail, du café…), on obtient une graisse qui a du goût, et que l'on peut alors fondre pour enduire les puits d'un moule à bonbons de chocolat : on remplit le moule de graisse fondue, puis on le retourne afin de faire égoutter la graisse en excès et de ne conserver qu'une mince couche, qui durcira au réfrigérateur.

Pour généraliser la ganache, c'est également tout simple, puisqu'il s'agit de faire une émulsion qui évoluera en suspension. Partons d'un liquide qui a du goût, en salé ou en sucré : par exemple un bouillon, un thé, un café, un jus de fruit, un jus de légume, un fumet, un fond… Puis ajoutons lentement du beurre de cacao fondu en fouettant : nous obtenons une émulsion que, quand elle a un peu refroidi, nous coulons dans les puits enduits du moule sorti du réfrigérateur. Nous remettons au froid pour durcir l'ensemble, puis nous coulons de la matière grasse fondue par dessus l'ensemble, afin de fermer les…


Les bonbons ?


Le terme « bonbon » convient bien pour du chocolat, puisque ce dernier contient du sucre, mais on voit mal utiliser ce mot pour désigner des objets qui auraient un goût de sole (on serait parti d'un fond de poisson) ou de viande (en partant d'une demi glace de volaille, par exemple).

C'est pour cette raison que je propose plutôt d'utiliser le mot « cryptand » : on aurait des cryptands de sole, de volaille, d'épinards, d'asperges, d'orange, de thé, de café…


En pratique


En pratique, commencer par fondre du beurre de cacao, puis immerger une matière qui peut lui céder du goût : café, aromate, fleurs (comestibles!)… Cette matière fera la coque des cryptands.

Puis, dans une casserole, mettre un liquide qui a du goût, chauffer doucement ce dernier, et ajouter lentement du beurre de cacao fondu, ou bien du beurre clarifié fondu, voire un bon beurre noisette fondu et refroidi. On obtient une émulsion, qui, en refroidissant, fera l'homologue de la ganache.

Evidemment, je n'ai pas à m'immiscer dans le processus artistique, mais je ne peux m'empêcher de penser que des cryptands de beurre, ail et citron seraient de merveilleux objets sur des filets de poisson ou en accompagnement de bulots ou d'escargots. Qu'en penses-tu ?


jeudi 11 janvier 2024

Mon invention intitulée "la fraise plus que la fraise"

 

La fraise encore plus que la fraise !


Mon cher Pierre,

Nous savons tous que les fruits et les légumes n'ont leur goût que si le cuisinier magnifie ce dernier : le goût d'un mets se construit. Par exemple, pour sentir la pomme, il faudra ajouter du citron, du gingembre, du poivre, cuire, concentrer… Pour faire sentir les marrons, il faudra ajouter du fenouil. Pour faire sentir la courgette, il faudra sans doute de la menthe, que sais-je ?

Oui, j'ignore le détail de ces opérations des bons cuisiniers professionnels, même si je n'ignore pas que ces informations circulent de cuisine en cuisine, au gré des rencontres du compagnonnage, par exemple. Et je sais aussi combien les cuisiniers « concentrent » : l'un d'entre eux a même dit que la cuisine était l'art de « quintessencer ».

Qu'intessencer ? Il s'agit de produire la « quinte essence », le cinquième élément… par dérivation de cette opération des chimistes qui fut la production d'éthanol, l'alcool des « eaux-de-vie », un produit qui n'était ni la terre, ni l'air, ni l'eau, ni le feu. Le sens s'est élargi pour désigner des concentrations, lesquelles donnent plus de goût aux mets.

Or tu te souviens que je t'ai proposé de stocker de la poudre de café dans de l'huile, pour extraire le goût du café par macération. On peut aussi produire des infusions, ou des décoctions, ou distiller, ou extraire à la vapeur d'eau, ou même, comme je l'ai proposé dès 1980, utiliser des évaporateurs rotatifs pour récupérer, sans chauffer, les composés volatils les plus délicats. Ce serait merveilleux si les cuisiniers disposaient même d'extracteur au dioxyde de carbone supercritique, mais je crois que nous n'y sommes pas encore.


En attendant, revenons à notre fraise, dont nous voudrions qu'elle ait un puissant goût de fraise. Bien sûr, en choisissant bien les fraises, en s'assurant qu'elles ont eu assez de temps et de lumière pour mûrir, je ne doute pas que tu aies pu choisir des fruits avec beaucoup de goût, mais ne pourrions-nous pas, même pour ces dernière, en retirer le meilleur ? Un goût de fraise plus que celui de la fraise ?

C'est ce que je propose ici.

A cette fin, je te propose de bien nous souvenir que le goût des aliments est fondé sur la perception de leur « odeur rétronasale », leur saveur, leur action trigéminale, notamment.

L'odeur ? C'est cette odeur que l'on perçoit en mastiquant, quand les molécules odorantes libérées par la mastication dans l'air de la bouche remontent vers le nez par les fosses rétronasales. Ce que l'on comprend bien quand on se pince le nez et qu'on croque une graine de cardamome, le nez pincé : on ne sent rien, pas de « goût »… mais si on libère le nez, alors l'odeur -et le goût- de la cardamone se font sentir. Cette odeur rétronasale est due à des molécules que l'on dit « molécules odorantes », sans surprise.

Puis la saveur : c'est ce que l'on perçoit dans la bouche, avec des récepteurs des « papilles ». D'ailleurs, on dit « papilles gustatives », mais je propose de les nommer plutôt des « papilles sapictives », puisqu'elles détectent les saveurs. Dans l'expérience précédente, avec la cardamome, on perçoit très peu de saveur… parce que les graines de cardamone ne sont qu'huile essentielle et structure végétale insipide, mais d'autres produits sont très sapides : pensons au vinaigre, au sucre, au vin… ou aux fraises. Oui, dans les fraises, nous aimons le sucre et l'acide, notamment, mais aussi des sels minéraux et plein d'autres saveurs. Mais, bien sûr, ce sont les sucres et les acides qui dominent, comme dans beaucoup de fruits.

Les composés trigéminaux ? Ce sont les frais et les piquants. Il y en a dans de très nombreux végétaux, de la menthe à la girole en passant par l'ail, le piment… Et je ne crois pas anodin que les cuisiniers qui veulent « créer » le goût des produits sachent si bien marier un poivre avec un gingembre, une menthe avec un piment…


Bon, cette fois, nous y sommes. Ma proposition consiste à séparer odeur de fraise et saveur de fraise, mais en faisant odeur exacerbée de fraise, et saveur exacerbée de fraise.

Par exemple, si l'on secoue des fraises broyées avec de l'huile neutre, dans un bocal, on extrait dans l'huile les composés odorants des fraises. Cela revient en quelque sorte à faire ce que fait l'industrie des parfums, à qui l'on pourrait d'ailleurs acheter un extrait odorant de fraises. Ce cette huile, faisons un gibbs, en fouettant l'huile dans un peu de blanc d'oeuf, puis en cuisant quelques secondes au four à micro-ondes.

Pour la saveur, on récupère le jus, et on l'amende, avec acide citrique, acide ascorbique, acide malique, par exemple, mais aussi glucose, saccharose (sucre de table) et fructose… tous composés qui sont dans le jus de fraise, mais parfois en quantités insuffisantes. Et, avec la solution formée, on fait un gel.


On dispose alors du parfum de la fraise séparé de la saveur de la fraise. Juxtaposé, ils redonneront la fraise, en plus fraise que fraise, mais pourquoi ne pas les séparer dans l'assiette ? Là, je m'arrête, parce que c'est ton expertise unique !