lundi 6 juin 2011

Un paradoxe

J'y reviens : nous avons fait une erreur collective en clamant "Vive la science", ce qui a attiré vers la science une foule de jeunes qui n'ont pas l'idée politique de l'administration (au sens le plus noble, sans cette connotation du "minimis"), ni toujours la "folie" du calcul, du "y penser toujours".
Bref, nous avons crié "Vive la science", alors qu'il aurait fallu crier "Vive la technologie", afin de promouvoir des carrières d'ingénieurs. Pierre Gilles de Gennes disait d'ailleurs que peu de gens dans son équipe du Collège de France étaient capables de faire de bons ingénieurs de recherche pour l'industrie : je prends cette remarque pour bien signifier que je ne place pas la technologie au dessous de la science, ni au dessus ; plus simplement, on ne peut pas comparer des choses qui ne sont pas comparables.

Bref, nous aurions dû nationalement faire comme Louis Figuier, il y a un siècle, avec ses enthousiasmants livres "Les merveilles de l'industrie". Oui, c'est dans l'industrie qu'il y a de l'emploi, des possibilités de créer des sociétés qui créent de l'emploi, etc.

Du coup, le paradoxe, c'est que moi, scientifique ébloui par la science, je risque de me retrouver en train de crier "Vive la technologie !"... ce que j'ai déjà fait plusieurs fois.

C'est incohérent. Du coup, une proposition : la cuisine est comme une racine d'où naîssent des métiers, de techniciens, artiste, historien, géographe, technologue (ingénieur), scientifique...
Aucun métier n'est mieux qu'un autre, et chacun peut y trouver son bonheur.

Vive la gourmandise éclairée, de toute façon!

dimanche 29 mai 2011

Questions d'enseignement

Je propose d'abord de lire un texte de Michael Faraday, l'un des plus grands physico-chimistes de tous les temps.
Faraday, jeune, participait à un "club d'amélioration de l'esprit", où il s'entraînait à mettre en oeuvre les préceptes d'Isaac Watts, un clergyman anglais qui avait écrit The improvement of the mind.
Le texte qui suit a été écrit tard dans la vie de Faraday, en 1862, alors qu'il avait été sollicité par une Commission royale sur la conduite de l'éducation :

"The phrase "training of the mind" has to me a very indefinite meaning. I would like a profound scholar to indicate to me what he understans by the training of the mind; in a literary sense, including mathematics. What is their effect on the mind? What is the kind of result that is called the training of the mind? Or what does the mind learn by that training? It learns things, I have no doubt. By the very act of study it learns to be attentive, to be persevering, to be logical. But does it learn that training of the mind which enables a man to give a reason in natural things for an effect which happens from certain causes? Or why in any emergency or event he does (or should do) this, that, or the other? It does not suggest the least thing in these matters. It is the highly educated man that we find coming to us again and again, and asking the most simple question in chemistry or mechanics; and when we speak of such things as the conservation of force, the permanency of matter, and the unchangeability of the laws of nature, they are far from comprehending them, though they have relation to us in every direction of our lives. Many of the instructed persons are as far from having the power of judging these things as if their minds had never been trained."

D'où la question, un siècle et demi après : comment améliorer notre esprit ? Comment rénover, réorganiser l'enseignement, afin d'aider nos semblables à répondre décemment à la proposition des Lumières "Sapere aude" ?




J'y pense : on parle (des mots que l'on lance sans y penser) de "formation par la recherche". De quoi parle-t-on vraiment : de formation par la science ? par la technologie ? par la recherche artistique ? par la recherche de mes clés perdues ?
Assez de ces baratins. Clarifions !

Et puis, en quoi la formation par la pratique scientifique serait-elle utile pour la pratique technologique ? Qui m'en montrera jamais l'intérêt, autrement que par un argument d'autorité, ou un vague sentiment ?

samedi 28 mai 2011

Vive la technologie!

Le monde où nous vivons est un monde d'industrie, de production... Et c'est un monde enthousiasmant, parce que les ordinateurs, les satellites, les nanomachines, les médicaments, les cosmétiques, parfums, arômes, les aliments... qui sont produits aujourd'hui sont le fruit d'une technologie moderne, merveilleuse.
Nous n'avons rien à envier aux constructeurs de la Tour Eiffel ou du canal de Panama, et nous devons nous émerveiller des productions industrielles modernes.

N'est-il pas juste de bien dire aux jeunes que la technologie est une chose merveilleuse ?

Modification

Pardon, le pseudo twitter est @Herve_This

vendredi 27 mai 2011

Ca avance!

Le 26 janvier 2011, l'équipe de Potel et Chabot servait un diner de " cuisine note à note" à des VIP réunis à Paris pour le lancement de l'année internationale de la chimie
Bis repetita, pour les Etoiles du Michelin, le 11 mai 2011, lors de l'invitation de la revue L'Hôtellerie, à l'espace Cardin.

On y vient!!!!!

Vive la gourmandise éclairée!

mercredi 25 mai 2011

Art et science

Je suis sans doute un peu (ou plus?) borné, parce que je comprends mal pourquoi on s'acharne de partout, dans tous les pays, à vouloir organiser des "rencontres art et science"?

Comme si les sciences ne se suffisaient pas à elles seules ? Après tout, elles ont des applications technologiques, certes, mais surtout, elles produisent de la connaissance, ce qui est une application "pédagogique", en quelque sorte.

Les sciences sont de la culture, et je vois mal pourquoi on cherche tant à les justifier par l'art. Elles sont elles-mêmes, et, de toute façon, la science se moque pas mal de l'art. Je ne dis pas, évidemment, que l'on n'a pas le droit d'être à la fois amateur de science et d'art, mais il n'y a pas d'obligation, et donc pas de lien particulier.

J'attends les commentaires... tels que je les ai déjà eus, notamment la semaine dernière à Limoges : un collègue s'est senti attaqué, parce qu'il organisait des rencontres Art et Science. Les millièmes, au moins...

En réalité, je comprends surtout que commme on se dit que le public (lequel? N'en sommes nous pas membres?) aime les arts et moins les sciences, on essaie de faire passer la pilule de la science avec l'art. Est-ce vraiment une bonne stratégie ?