C'est intéressant de voir combien il y a de différence entre les artistes.
Hier, je regardais l'enregistrement de 3 violoncellistes qui avaient été réunis par un luthier autour d'un violoncelle qui venait d'être créé, et ces violoncelliste jouaient à tour de rôle un morceau sur le même violoncelle.
Pour le premier, c'était une œuvre intéressante : le chant des oiseaux, un champ de résistance durant la guerre d'Espagne, par le célèbre musicien Pablo Casals. Il y avait une belle interprétation et des surprises mais certainement beaucoup d'intérêt.
Pour la deuxième musicienne du groupe, elle a joué une suite de Bach et je n'ai pas tenu jusqu'au bout parce que je m'ennuyais. Ce fut également le cas pour le troisième violoncelliste, que je pas écouté jusqu'au bout. Dans les deux derniers cas, ce qui est intéressant, les notes étaient bien jouées, les phrases étaient marquées, il y avait des différences d'intensité... mais le jeu était ennuyeux.
J'oppose à cela l'exécution par Gérard Caussé d'une suite de Bach, sur un alto : je conduisais un soir en écoutant France musique, mais il y eut une musique si belle que je m'arrêtais aussitôt sur le bas-côté, pour écouter, et attendre de savoir qui était l'interprète.
On ne peut pas m'accuser d'avoir été influencé par un descriptif préalable, mais la "diction" était vraiment remarquable. Et j'ai réécouté ensuite les suites de Bach par Caussé, et je retrouve régulièrement la même
vertu : cet homme nous parle et il n'a pas une interprétation un peu
automatique mais au contraire sensible. Dans cette description que je
fais aujourd'hui, il y a toute la question de l'art musical.