Maurice Clavelin, la philosophie naturelle de Galilée, Albin-Michel, 1968 :
« Pas plus qu'un mode d'approche purement érudit, un mode d'approche purement sociologique ne peut hisser l'histoire des sciences à la hauteur de son objet. Il va de soi qu'un auteur appartient à son époque, de même qu'il est tributaire d'un certain équipement conceptuel et technologique, et l'oublier ne peut que conduire à de périlleux anachronismes. Il est probable aussi que la science comporte toujours, quoi que en proportions variables, une part d'idéologie. Le fait néanmoins que, malgré ses liens peu niables avec le milieu, la science de la nature s'impose par son caractère à la fois universel et cumulatif suffit à démontrer la vanité du relativisme. Soutenir que, dans le contexte socioculturel, se trouve la clé des problèmes et des concepts dont dépend le développement de la science, c'est donc à nouveau demeurer sur ses marges ; c'est en même temps revenir à un usage passablement obscur de l'explication causale, et, pour finir, diluer la connaissance scientifique parmi les autres formes de l'activité humaine».
On saurait difficilement mieux dire !
Ce blog contient: - des réflexions scientifiques - des mécanismes, des phénomènes, à partir de la cuisine - des idées sur les "études" (ce qui est fautivement nommé "enseignement" - des idées "politiques" : pour une vie en collectivité plus rationnelle et plus harmonieuse ; des relents des Lumières ! Pour me joindre par email : herve.this@inrae.fr
mercredi 19 juin 2013
Mercredi 19 juin 2013 : L'Académie d'agriculture de France
Vous avez bien vu :
j'ai parlé de l'Académie d'agriculture de France et pas de
l'Académie d'agriculture.
De France ! Cela
signifie qu'il s'agti d'une institution reconnue par l'ensemble des
citoyens, français en l'occurrence. D'agriculture : jadis,
l'agriculture était simplement... l'agriculture, mais le monde a
changé, et il devient bien difficile de parler d'agriculture sans
parler d'alimentation ou d'environnement. L'Académie d'agricuture de
France s'intéresse donc à l'agriculture, à l'alimentation, à
l'environnement.
« S'intéresse » :
cela pourrait faire penser à une assemblée de vieillards qui
occuperaient des loisirs en s'intéressant à l'agriculture, à
l'alimentation, à l'environnement. Cette idée est complètement
fausse. D'abord parce que l'Académie d'agriculture de France compte
un petit nombre de membres, qui deviennent émérites quand ils
vieillissent. Ensuite, parce que l'on ne devient pas membre de
l'Académie d'agriculture de France par l'argent ou par le pouvoir.
Les membres sont élus, après une période de probation pendant
laquelle ils sont correspondants. Ils sont élus par les membres
qui eux-mêmes ont été élues, de sorte que l'on obtient un groupe
réduit de personnes choisies très spécifiquement pour être
au-dessus de leurs intérêts personnels. Il n'y a pas de membres qui
travailleraient pour une société industrielle et qui jugeraient des
matières en fonction d'intérêts commerciaux ou financiers. Au
contraire, il y a des individus au service de tous les citoyens, qui
prennent sur leur temps pour analyser les évolutions du monde, qui
essaient de voir les avancées des sciences et des techniques, mais
aussi les évolutions des société, des groupes humains, en vue
d'anticiper les modifications profondes de l'agriculture, de
l'alimentation, de l'environnement.
Ces personnes qui ont été choisies, élues pour des compétences très spécifiques et un état d'esprit également très particulier (être au service des citoyens), ne cessent de se préoccuper des autres, et leurs travaux (il s'agit bien de travaux, pas de passer du temps dans un club, pas d'aller rejoindre des amis dans une association) font état de leurs occupations. Ce n'est pas une élite qui voudrait distribuer un savoir prétentieux, mais plutôt des individus qui savent reconnaître la petitesse de leur savoir personnel, l'immensité de leur ignorance, qui ont un réseau suffisant pour identifier des personnalités ayant des compétences utiles à tous, des compétences qu'eux-mêmes n'ont pas.
Ces personnes qui ont été choisies, élues pour des compétences très spécifiques et un état d'esprit également très particulier (être au service des citoyens), ne cessent de se préoccuper des autres, et leurs travaux (il s'agit bien de travaux, pas de passer du temps dans un club, pas d'aller rejoindre des amis dans une association) font état de leurs occupations. Ce n'est pas une élite qui voudrait distribuer un savoir prétentieux, mais plutôt des individus qui savent reconnaître la petitesse de leur savoir personnel, l'immensité de leur ignorance, qui ont un réseau suffisant pour identifier des personnalités ayant des compétences utiles à tous, des compétences qu'eux-mêmes n'ont pas.
Et c'est ainsi que
l'Académie d'agriculture de France se préoccupe du futur de
l'agriculture, de l'alimentation, de l'environnement. L'académie des
cultures est au service...
mardi 18 juin 2013
Mardi 18 juin 2013. La connaissance par la gourmandise : Histoire de soufflé
Quels rapports peuvent
exister entre la science quantitatives et les techniques et
sciences ? Je ne me prends pas pour Jésus qui parlait en
paraboles, car ce serait blasphéme, mais l'histoire de l'étude des
soufflés répond bien à la question posée.
Partons de la cuisine et
demandons nous pourquoi les soufflé gonflent ? Dans les années
1980, la théorie était que les soufflé gonflent, parce que les
bulles d'air qui sont présentes (apportées lors du battage des
blancs en neige) se dilatent à la chaleur, faisant augmenter le
volume du soufflé. Voilà une « théorie » ; or
les sciencitifique savent que toutes les théories sont fausses,
disons insuffisantes.
En quoi cette théorie
était-elle fausse ? Pour le savoir, il fallait mettre en oeuvre
la méthode scientifique classique, qui consiste à chercher une
conlusion de la théorie, une conséquences, puis à la tester
expérimentalement. Pour chercher cettte conséquences, il suffit de
penser à cette merveilleuse particularité de la méthode des
sciences quantitatives, qui veut que tous les phénomènes soient
nombrés, quantifiés, mesurés. En l'occurence, la théorie
considérait l'expansion thermique, la dilatation d'un de l'air.
Pour décrire ce phénomène, il existe des lois plus ou moins
approchées, mais qui, quand même, donnent des résultats
merveilleusement proches du résultat réel, pratique. L'une des
lois élémentaires qui décrivent le résultat est ce que l'on nomme
la « loi les gaz parfaits ». Elle stipule le produit de la pression
par le volume est proportionnel à la température. Je vous épargne
les calculs (ils sont amusants, mais leur exposé nous ralentirait
dans la discussion ici proposée) : ils conduisent à prévoir une
augmentation de volume de 20 à 30 pour cent seulement... alors que
les soufflés peuvent gonfler de 200 pour cent... Si l'on améliore
les calculs en tenant compte de la pression, c'est plutôt pire, ce
qui signifie que les meilleures lois conduiraient à penser que le
gonflement des soufflés est très faible par rapport à celui qui
est dû à la dilatation thermique.
Il fallait donc en
conclure qu la théorie était très insuffisante, très fausse.
Mais alors, pourquoi les
soufflés gonflent-ils ? C'est une chose amusante, rétrospectivement,
que d'observer que, à l'époque, on en avait aucune idée ! Il
a fallu en des centaines de mesures de pressions ou de la
température dans des soufflés pour finalement arriver à la
conclusion qu'un autre phénomène que la dilatation thermique était
à l'oeuvre.
Ce phénomène est apparu
parce que des soufflés avaient été pesés avant et après la
cuisson. Pesés ! Là encore, il s'agissait de suivre les traces des
grands anciens, en l'occurence Antoine Laurent de Lavoisier, pour qui
la balance était l'outil essentiel. Or quand on pèse un soufflé,
avant et après cuisson, on découvre qu'il perd environ 10 grammes.
Dix grammes ? Dix grammes de quoi ? Analysons : un
soufflé est fait majoritairement de farine, d'eau, de protéines, de
graisses. De sorte que, puisque les protéines, la graisse et la
farine ne sont pas évaporables à la chaleur, c'est l'eau qui est
perdue. Et, effectivement, c'est naturel, car la température dans le
four, environ 200 °C, est supérieure à la température
d'ébullition de l'eau.
Il faut donc conclure que
c'est l'eau qui fait gonfler les soufflés, parce qu'elle s'évapore.
Tout s'éclaire alors : la présence de la croûte, qui est une
partie sans eau, les bulles que l'on voit monter et crever à la
surface, si l'on regarde dans un four dont la porte est
transparente...
Et puis, il y a le fait
que 10 grammes d'eau font environ 10 litres de vapeur ! Pourquoi
n'obtient-on alors pas des soufflés de dix litres ? Parce que
les bulles sont perdues à la surface.
Au total, on n'aura pas de
prix Nobel avec cette découverte, mais on aura la satisfaction de
voir une saine application de la méthode de sciences quantitatives
conduire à une bonne compréhension des phénomènes.
Mais je n'oublie pas que
ce billet particulier est destiné à parler de gourmandise,
c'est-à-dire de soufflés plutôt que des mécanismes de son
gonflement. Et, là, le résultat scientifique a des implications
immédiates. Puisque c'est l'évaporation de l'eau, et non la
dilatation des bulles d'air, qui est le mécanismes essentiel de
gonflement, pourquoi battre des blancs neiges ? De fait, dans
un séminaire de gastronomie moléculaire, nous avons comparé un
soufflé avec des blancs battus et un soufflés avec des blancs qui
n'étaient pas battus mais qui était chauffé par le fond. A la
stupéfaction de tous les participants du séminaire, les deux
soufflés ont gonflé de la même manière ! Et c'est ainsi que la
gourmandise éclairée des travaux scientifiques.
lundi 17 juin 2013
Lundi 17 juin 2013 : à venir cette semaine
Cette semaine, le billet du lundi est facile à faire, parce qu'il faut annoncer :
- le séminaire de gastronomie moléculaire : cet après midi, à 16 heures, sur le thème des bouillons et de la qualité de l'eau utilisée pour les faire
- une conférence à l'Ecole des Mines, 60 boulevard St Michel, 75005, demain à 19.00, dans le cadre de ParisTech
- une conférence jeudi, à 18.00, dans l'Ecole doctorale de François Taddei et M. Waquet, à
Bonne semaine à tous
- le séminaire de gastronomie moléculaire : cet après midi, à 16 heures, sur le thème des bouillons et de la qualité de l'eau utilisée pour les faire
- une conférence à l'Ecole des Mines, 60 boulevard St Michel, 75005, demain à 19.00, dans le cadre de ParisTech
- une conférence jeudi, à 18.00, dans l'Ecole doctorale de François Taddei et M. Waquet, à
Faculté de Médecine Paris Descartes 24 rue du faubourg Saint Jacques 75014 Paris
Bonne semaine à tous
dimanche 16 juin 2013
Dimanche 16 juin 2013 : Vive la technologie ! Les crêpières ont-elles raison de dire que la pâte à galette doit être bien battue ?
La technologie ? C'est souvent une étape intermédiaire entre la technique et la science : c'est en posant des questions technologiques que l'on fait surgir des phénomènes scientifiques que la science quantitative peut ensuite explorer.
Les crêpières disent que la pâte à galette doit être bien battue, parce que, alors, les crêpes collent moins au bilic. Vrai ou faux ?
J'ai rencontré cette question il y a bien longtemps, alors que je travaillais dans une créperie bretonne. Je faisais la pâte à galette. J'utilisais alors une grande bassine en plastique bien propre, j'y mettais de la farine de blé noir, du lait, du sel. Pas d'oeufs, car la tradition bretonne n'utilise pas d'oeufs dans la pâte à galette (elle en met dans la pâte à crêpes).
Je mélangeais donc les ingrédients, à la main (propre), et les crêpières me disaient que ma pâte à galette collait moins au bilic quand la pâte était bien battue.
Battue ? Nous avions identifié que le geste à faire pour obtenir des galettes qui ne collaient pas consistait a soulever la pâte à pleines mains, et à la jeter dans la bassine, répétitivement.
Personnellement, j'avais observé que ce geste qu'on me prescrivait de faire conduisait à l'apparition de bulles d'air, de grosses bulles d'air. De sorte que je me posais la question depuis longtemps : l'introduction d'air dans une pâte à galette a-t-il un effet sur la confection des galettes de blé noir ? Passons sur le pléonasme « galettes de blé noir », car il est vrai que les galettes sont toujours obligatoirement de blé noir, sans quoi ce sont des crêpes. Ce qui restait, c'est la question : l'introduction d'air dans la pâte change-t-il quelque chose aux résultats ?
Il m'a fallu des années, des décennies mêmes !, pour avoir l'occasion de faire l'expérience correctement. Cela s'est fait au Salon de l'agriculture, en public, où nous avons introduit de l'air non pas la main, mais avec un batteur électrique. Une pâte à galette été divisée en deux moitiés, une moitié fortement aérée et l'autre moitié non. Puis des galettes ont été produites à partir de ces deux par dans la même poêle, sur le même feu...
Le résultat a été spectaculaire : oui il y a une différence considérable entre les galettes dont la pâte a été bien aérée et les galettes qui n'ont pas été battues. Pourquoi ? Je n'en sais toujours rien, mais je sais que l'expérience nous a fait progresser ; après des décennies d'incertitude, nous avons maintenant un résultat assez bien établi : il y a une différence entre des galettes à la pâte bien aérée, et des galettes dont la pâte n'a pas été battue. Je compte sur ceux qui me suivront pour faire le travail d'analyse de ces deux résultats, et mieux comprendre le phénomène d'adhérence au bilic, pour des galettes bien aérées.
À vous...
samedi 15 juin 2013
Samedi 15 juin 2013 : Les beautés du calcul (suite et pas fin)
On n'a pas assez dit combien l'outil informatique était merveilleux, pour les sciences et pour l'enseignement des sciences.
Ici je voudrais faire état d'un constat et d'une proposition.
Le constat, d'abord : il y a une trentaine d'années, des calculettes sont apparues ; à l'époque elles coûtaient le prix d'une mobylette, elles étaient grosses comme un téléphone, et faisaient seulement les quatre opérations : addition, soustraction, multiplication, division. Les quatre opérations avec une dizaine de chiffres significatifs et en un clin d'oeil, alors que jusqu'à présent, on était réduit à poser l'opération sur une feuille de papier, à se tromper souvent, à utiliser une règle à calcul un ou une table logarithme... Les opérations à la main étaient laborieuses, et sans beaucoup d'intérêt, passé celui de la découverte du principe de la règle à calcul ou de la table de logarithme. Les calculettes furent un progrès immense !
Toutefois, je me souviens qu'à l'époque certains enseignants se lamentaient, disant que les étudiants qui utiliseraient des calculettes deviendraient incapables de calculer. L'expérience a prouvé qu'il n'en a rien été.
Puis, quand la fonction « extraction de racines carrées » est apparue sur ces calculatrices, les enseignants ont à nouveau redouté la disparition des capacités de calcul des étudiants, quand on a supprimé l'enseignement à la main de ces extractions de racines carrées. Pourtant, avec le recul, je ne vois pas pourquoi, le jeu étant un peu sans intérêt.
En physico-chimie, nous sommes aujourd'hui dans le même type de transition, avec des logiciels de calcul formel comme Maple (mon préféré), Mathematica, Matlab, etc. Quand on utilise de tels logiciels, les calculs sont justes, et le nombre de décimales affichées est aussi grand que l'on veut : 50, 100, 1000... Dans ces conditions je crois qu'il est utile de reprendre l'enseignement du calcul, et notamment le calcul du pH des solutions aqueuses.
Pour faire de tels calculs, il y a des faits chimiques qu'il faut connaître.
Par exemple, la conservation de la masse dans un équilibre chimique : si on ajoute, par exemple, de l'acide acétique à de l'eau, certaines molécules d'acide acétique perdront un proton, formant un ion acétate ; la quantité totale ajoutée est alors égale à la quantité dissociée et à la quantité non dissociée.
D'autre part, il y a la conservation de la charge électrique, c'est-à-dire que la solution est à tout moment électriquement neutre. Là encore, cela conduit à une équation qu'il n'est pas difficile d'écrire.
Et puis il y a la conservation de l'énergie, que j'aurais dû indiquer en premier, parce que l'énergie est la notion essentielle pour décrire les transformations du monde. Là encore, on obtient une équation.
Et c'est ainsi que, dans les cas les plus simples, l'analyse chimique du problème conduit à trois ou quatre équations. Pour des cas plus compliqués, on a plus d'équations.
Vient donc le moment où il faut quitter l'analyse des phénomènes pour faire les calculs, résoudre les équations.
Jusqu'à présent, l'enseignement de cette chimie des solution était laborieux, les étudiants avaient du mal... parce qu'ils étaient gênés par les calculs. Les enseignants passaient l'essentiel du temps à enseigner à résoudre les équations, ce qui était du calcul, pas de la compréhension des phénomènes chimiques. Aujourd'hui, les logiciels de calcul formel font les résolutions en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, de sorte que ce qui était laborieux est supprimé !
Il faut donc, sans doute, modifier profondément l'enseignement des calculs de pH.
Les étudiants perdront-ils des compétences ? Je crois que non, et, de toutes façons, il faut vivre avec son temps. Profitons-en donc pour considérer des notions plus modernes : la chimie quantique, par exemple, puisqu'elle est la clé de la compréhension des nouveautés conceptuelles des sciences quantitatives !
vendredi 14 juin 2013
Luttons contre les indications déloyales sur les emballages des aliments
Je viens de finir la
lecture des inscriptions qui figuraient sur un paquet contenant un
produit alimentaire. C'est un immense baratin !
On y parle de nature, de
produit naturel, alors que le produit contenu dans le paquet a été
fabriqué, et que le naturel, c'est ce qui n'a pas fait l'objet d'une
intervention par l'être humain. Rien de ce qui sort des mains de
l'industrie alimentaire n'est naturel, et je propose que nous
militions contre l'usage déloyal de ce mot par l'industrie
alimentaire. Pas seulement par elle, d'ailleurs : il faut
ajouter que rien de ce qui sort de la casserole d'un cuisinier
domestique ou de restaurant n'est naturel, puisque, là encore, les
ingrédients ont été transformés : chauffés, coupés,
broyés... On ne fera pas croire que cela est naturel, et j'ai invite
tous mes amis honnêtes à militer très activement contre l'usage du
mot « naturel » quand il est mal approprié. Il en va de
l'honnêteté !
Tant que nous y sommes,
sur ce paquet, il y avait bien des inscriptions confuses, et là,
deux possibilités : soit l'être humain qui les a proposées
pensait mal, soit il avait la volonté de tromper. Prenons, par
exemple, les mots que j'ai vus sur ce paquet : goût, saveurs,
arômes... Dans les textes qui figuraient, à vrai dire très
métaphoriques, tout était confus, mélangé : le goût, les
goûts, la saveur, les saveurs, l'arôme, les arômes... Quel
charabia ! Là, faut-il que le législateur y mettre bon ordre ?
C'est évidemment ce que
je propose, car à laisser écrire des âneries ou des tromperies, on
n'aide guère la communauté à grandir. J'invite donc des amis des
associations de consommateurs, mes amis industriels, mes amis des
ministères, en charge des produits alimentaires, mes amis engagés
dans l'action politique, mes amis engagés dans l'éducation, à
revendiquer plus de loyauté dans les paquets de produits
alimentaires, sinon pour nous-mêmes au moins pour nos enfants. Il
faut un grand ménage.
Le goût ? Il n'est pas
nécessaire d'avoir fait de longues études pour être en mesure de
dire que quand on mange un aliment, il a du goût. Par exemple, quand
on mange une banane, on perçoit un goût de banane. Voilà pour le
groupe : une sensation synthétique, qui englobe la perception de la
consistance, les saveurs, des odeurs... Les saveurs ? Ce sont les
sensations qui sont données par les cellules réceptrices dans les
papilles, réparties sur la langue.
C'est un autre débat que
de dire que ces saveurs ne sont pas au nombre de quatre, mais sans
doute en nombre infini. Je préfère me consacrer ici à l'emploi du
mot « arômes ». L'arôme, cela a toujours été l'odeur
d'un aromate, d'une plante aromatique. Une viande n'a donc pas
d'arôme, pas plus qu'un fromage... Qu'ont-ils ? Une odeur, tout
simplement. Il y a l'odeur de la viande, il y a l'odeur des
fromages, mais il y a l'arôme de la ciboulette et... le bouquet du
vin, car pour certains produits alimentaires, un mot existe, et c'est
ce mot que je propose utiliser justement, parce qu'il n'est pas
trompeur, parce qu'il est loyal. Non pas pour nous-mêmes, mais pour
nos enfants, je propose que le législateur fasse un grand ménage,
et interdise l'emploi du mot arômes pour tout autre produit que
ceux qui sont qui contiennent des plantes aromatiques.
Et c'est ainsi que la
cuisine peut grandir, honnêtement, sans mensonge, sans confusion...
Inscription à :
Articles (Atom)