D'accord, je suis juge et partie, mais puisque je l'avoue...
Bref, vient de paraître le livre "Les P'tits Bateaux", coordonné par Noelle Bréham et Marjorie Devoucoux, qui, depuis des années, animent cette émission merveilleuse éponyme de France Inter.
Publié aux éditions First. Et nos deux amies me font la gentillesse d'y inclure des réponses que j'ai faites aux enfants.
Le petit mot qui accompagnait l'exemplaire que j'ai reçu était ainsi libellé :
"Pour (bien!) répondre à des questions d'enfants, il faut des connaissances, bien sûr. L'enthousiasme, aussi. Et puis il faut croire en l'avenir, aimer donner du sens et prendre plaisir à partager son savoir."
Plus des paroles amicales que je garde pour moi. Mais comment ne pas partager la phrase précédente ? Oui, croyons à l'avenir, en le construisant !
Ce blog contient: - des réflexions scientifiques - des mécanismes, des phénomènes, à partir de la cuisine - des idées sur les "études" (ce qui est fautivement nommé "enseignement" - des idées "politiques" : pour une vie en collectivité plus rationnelle et plus harmonieuse ; des relents des Lumières ! Pour me joindre par email : herve.this@inrae.fr
lundi 6 mai 2013
samedi 4 mai 2013
Des précisions utiles pour de futurs professionnels
La pédagogie doit-elle se fonder sur la répétition ? C'est parce qu'on le dit que j'en doute : salutaire réaction. Au lieu d'ânonner, ne doit-on pas plutôt tourner autour du noeud de l'incompréhension, jusqu'à le débusquer ? Oui, il y a l'exposé des faits, préalable au jugement, mais si les faits avaient une organisation rationnelle, ils seraient sans doute plus "admissibles"...
Tout cela me vient, parce que je reçois le message suivant :
"Bonsoir, élève ingénieur, je suis intéressée depuis quelques années par l'étroite relation existant entre les sciences et la cuisine. Je me pose notamment des questions sur une éventuelle carrière dans ce domaine.
J'aurais dès lors aimé vous rencontrer afin d'en apprendre un peu plus sur vos sujets actuels de recherche. Si cela vous convenait, j'apprécierais de plus beaucoup de passer une semaine dans votre laboratoire cet été (pour travailler par exemple sur un sujet que j'aurais pu par ailleurs travailler un peu en amont afin de rentabiliser le temps passé en laboratoire).
En attente de votre réponse, je vous prie de croire en ma respectueuse considération."
1. Les relations entre science et cuisine ? Stricto sensu, il n'y en a pas : la cuisine produit des mets, et les "sciences quantitatives" cherchent les mécanismes des phénomènes.
MAIS : il est vrai que la cuisine peut utiliser des résultats des sciences, via la technologie, et il est vrai que la cuisine est pleine de phénomènes, que les sciences quantitatives peuvent explorer... d'où la "gastronomie moléculaire", laquelle, au fond, espère faire des "découvertes" (comme la relativité, la mécanique quantique, etc.) en cherchant les mécanismes de ces phénomènes.
2. Une carrière dans ce domaine ? Lequel ? A la lumière de ce j'écris plus haut, il faut choisir :
- technicien : c'est de la cuisine
- artiste : c'est de la cuisine
- technologue, ou ingénieur : c'est vers quoi je pousse les gens de talent, parce qu'il en va à la fois de l'intérêt national, et aussi de l'intérêt du public ; des ingénieurs de qualité dans l'industrie alimentaire, ce sont à la fois des produits innovants, des produits de qualité, et une industrie alimentaire française qui a ses chances à l'export, sans compter la réputation du pays.
- scientifique : les sciences quantitatives sont des sciences quantitatives, et la cuisine n'est vraiment qu'accessoire
3. Vous rencontrer : très volontiers.
3'. Passer une semaine au laboratoire cet été : une semaine, c'est court pour un travail de physico-chimie... mais tout est possible : le laboratoire est ouvert à toutes les personnes droites, intéressées, désirant travailler (quel beau mot). Il y a quelques règles, mais le but est (pour moi, en tout cas), de contribuer à ce que chaque personne du groupe apprenne autant qu'il peut.
4. Des sujets : une étudiante de l'ENS s'étant étonné que notre site n'affichait pas les thèmes de recherche, j'ai fait cela (pas à jour, parce que trop d'idées, hélas) : http://www.agroparistech.fr/Les-travaux-du-Groupe.html
Bref, parlons-en...
Tout cela me vient, parce que je reçois le message suivant :
"Bonsoir, élève ingénieur, je suis intéressée depuis quelques années par l'étroite relation existant entre les sciences et la cuisine. Je me pose notamment des questions sur une éventuelle carrière dans ce domaine.
J'aurais dès lors aimé vous rencontrer afin d'en apprendre un peu plus sur vos sujets actuels de recherche. Si cela vous convenait, j'apprécierais de plus beaucoup de passer une semaine dans votre laboratoire cet été (pour travailler par exemple sur un sujet que j'aurais pu par ailleurs travailler un peu en amont afin de rentabiliser le temps passé en laboratoire).
En attente de votre réponse, je vous prie de croire en ma respectueuse considération."
1. Les relations entre science et cuisine ? Stricto sensu, il n'y en a pas : la cuisine produit des mets, et les "sciences quantitatives" cherchent les mécanismes des phénomènes.
MAIS : il est vrai que la cuisine peut utiliser des résultats des sciences, via la technologie, et il est vrai que la cuisine est pleine de phénomènes, que les sciences quantitatives peuvent explorer... d'où la "gastronomie moléculaire", laquelle, au fond, espère faire des "découvertes" (comme la relativité, la mécanique quantique, etc.) en cherchant les mécanismes de ces phénomènes.
2. Une carrière dans ce domaine ? Lequel ? A la lumière de ce j'écris plus haut, il faut choisir :
- technicien : c'est de la cuisine
- artiste : c'est de la cuisine
- technologue, ou ingénieur : c'est vers quoi je pousse les gens de talent, parce qu'il en va à la fois de l'intérêt national, et aussi de l'intérêt du public ; des ingénieurs de qualité dans l'industrie alimentaire, ce sont à la fois des produits innovants, des produits de qualité, et une industrie alimentaire française qui a ses chances à l'export, sans compter la réputation du pays.
- scientifique : les sciences quantitatives sont des sciences quantitatives, et la cuisine n'est vraiment qu'accessoire
3. Vous rencontrer : très volontiers.
3'. Passer une semaine au laboratoire cet été : une semaine, c'est court pour un travail de physico-chimie... mais tout est possible : le laboratoire est ouvert à toutes les personnes droites, intéressées, désirant travailler (quel beau mot). Il y a quelques règles, mais le but est (pour moi, en tout cas), de contribuer à ce que chaque personne du groupe apprenne autant qu'il peut.
4. Des sujets : une étudiante de l'ENS s'étant étonné que notre site n'affichait pas les thèmes de recherche, j'ai fait cela (pas à jour, parce que trop d'idées, hélas) : http://www.agroparistech.fr/Les-travaux-du-Groupe.html
Bref, parlons-en...
vendredi 3 mai 2013
Reçu de l'Académie de Médecine
Opération transparence
L’ACADÉMIE DE CHIRURGIE S’ATTAQUE AUX IDÉES REÇUES SUR LE MÉTIER DE CHIRURGIEN
Privilégiés, mandarins, « gros dépasseurs », émoluments mirobolants... : face aux idées reçues et aux accusations rapides...
RÉTABLIR LA VÉRITÉ auprès des jeunes en formation et du grand public.
l’Académie nationale de chirurgie, pour la première fois, sort de sa réserve pour défendre l’image d’une profession que les projecteurs éclairent souvent pour des raisons négatives. Petits privilèges, « retraites secrètes » des « médecins stars », dépassements extravagants, immobilisme, tour d’ivoire... L’Académie entend dénoncer des « campagnes médiatiques souvent tronquées, voire désobligeantes ». L’institution souhaite aussi répondre aux « inquiétudes » des jeunes médecins, révélées par le mouvement de contestation de fin 2012 (contre l’encadrement des dépassements, la « privatisation » de la santé, les réseaux mutualistes). Formation, exercice, retraite : sur tous ces sujets, « la vérité doit être rétablie, insiste le Pr Jacques Baulieux, ancien président de l’institution : aujourd’hui, le chirurgien libéral n’est plus un nanti ».
• Une formation longue et ardue : n’est pas chirurgien qui veut ! 14 voire 15 années de labeur post-bac sont nécessaires pour « devenir chirurgien autonome et exercer en pleine responsabilité ». Des études qui, contrairement aux idées reçues, « ne sont pas prises en charge par l’État ». Faiblement rémunérés pour leur (sur)charge de travail, les internes en chirurgie peinent à trouver leur place dans des services qui tendent à l’hyperspécialisation. « Leur fonction s’est dégradée avec le temps, déplore le Pr Baulieux. Les internes sont des super-externes et les chefs de clinique des super-internes ». Le sentiment d’inquiétude (voire de malaise) des jeunes est souvent diffus vis-à-vis d’un métier bouleversé par les nouvelles techniques et la robotique (lire aussi ci-dessous). Ceux qui souhaitent embrasser une carrière hospitalo-universitaire accumulent diplômes, parutions et années de recherche. Parmi les PU-PH rapidement étiquetés « mandarins » de la médecine, seuls 10 % sont chirurgiens, ...
• Exercice : jusqu’à 100 heures hebdomadaires sous contraintes
Entre douze et 14 heures de travail anxiogène par jour (afflux de blessés, complications postopératoires, disponibilité constante, responsabilité...), sans compter les gardes de nuit et de week-end régulières. Passionnant, le métier exige une résistance physique et nerveuse peu commune. « Avec le temps passé aux tâches administratives et à l’enseignement, les chirurgiens viscéraux libéraux de Rhône-Alpes travaillent 101 heures par semaine...», cite en exemple le Pr Baulieux, d’après une enquête de 2010 de l’URPS.
Autre contrainte majeure : la judiciarisation de la profession, en constante augmentation. Un chirurgien libéral sur deux a été mis en cause en 2011, selon les chiffres du groupe MACSF-Sou médical. « Les primes d’assurance en responsabilité civile (RCP) ont augmenté de 115 % en dix ans », déplore le Dr Philippe Breil, chirurgien digestif. Un chirurgien viscéral dépense 26 000 euros d’assurance par an. De quoi tuer dans l’œuf quelques vocations (même si la discipline reste parmi les plus prisées des meilleurs étudiants classés à l’issue des ECN). Mais le métier a-t-il l’aura du passé ? le pouvoir du chirurgien a diminué face aux anesthésistes, au pouvoir infirmier, à l’administration et aux urgentistes.
• Revenus : pas si nantis au regard des comparaisons internationales
« La vérité sur les émoluments et les dépassements doit être faite », martèle l’Académie. « Les excès, qui ont été stigmatisés, ne représentent que 1 à 2 % des dépassements, soit 280 médecins et chirurgiens qui ne respecteraient pas le tact et la mesure » En 40 ans, les tarifs opposables n’ont été revalorisé que de 8,5 %, affirme l’institution. La nomenclature chirurgicale est largement obsolète et sous-tarifée, de l’aveu même de la CNAM. Recettes figées, CCAM inadaptée, charges qui galopent : l’équation est d’autant plus complexe que le chirurgien libéral est un chef d’entreprise. Et les émoluments sont plutôt inférieurs à ceux des chirurgiens des grands pays développés. Le secteur II est jugé « indispensable » pour faire face aux charges et assurer les investissements coûteux (cœlioscopie, robotique...). Ce n’est pas un hasard si 79 % des chirurgiens exercent en honoraires libres en 2011, une tendance encore plus marquée (85 %) chez les nouveaux installés.
La retraite ? La carrière étant assez courte (de 33 à 65 ans, et une installation en libéral à 38 ans), la période de cotisation est relativement faible. « Le niveau de pension des libéraux oscille entre 3 000 et 4 000 euros, annonce le Pr François Richard, nouveau président. Soit bien moins que les 5 000 à 7 000 euros des cadres supérieurs ».
L’ACADÉMIE DE CHIRURGIE S’ATTAQUE AUX IDÉES REÇUES SUR LE MÉTIER DE CHIRURGIEN
Privilégiés, mandarins, « gros dépasseurs », émoluments mirobolants... : face aux idées reçues et aux accusations rapides...
RÉTABLIR LA VÉRITÉ auprès des jeunes en formation et du grand public.
l’Académie nationale de chirurgie, pour la première fois, sort de sa réserve pour défendre l’image d’une profession que les projecteurs éclairent souvent pour des raisons négatives. Petits privilèges, « retraites secrètes » des « médecins stars », dépassements extravagants, immobilisme, tour d’ivoire... L’Académie entend dénoncer des « campagnes médiatiques souvent tronquées, voire désobligeantes ». L’institution souhaite aussi répondre aux « inquiétudes » des jeunes médecins, révélées par le mouvement de contestation de fin 2012 (contre l’encadrement des dépassements, la « privatisation » de la santé, les réseaux mutualistes). Formation, exercice, retraite : sur tous ces sujets, « la vérité doit être rétablie, insiste le Pr Jacques Baulieux, ancien président de l’institution : aujourd’hui, le chirurgien libéral n’est plus un nanti ».
• Une formation longue et ardue : n’est pas chirurgien qui veut ! 14 voire 15 années de labeur post-bac sont nécessaires pour « devenir chirurgien autonome et exercer en pleine responsabilité ». Des études qui, contrairement aux idées reçues, « ne sont pas prises en charge par l’État ». Faiblement rémunérés pour leur (sur)charge de travail, les internes en chirurgie peinent à trouver leur place dans des services qui tendent à l’hyperspécialisation. « Leur fonction s’est dégradée avec le temps, déplore le Pr Baulieux. Les internes sont des super-externes et les chefs de clinique des super-internes ». Le sentiment d’inquiétude (voire de malaise) des jeunes est souvent diffus vis-à-vis d’un métier bouleversé par les nouvelles techniques et la robotique (lire aussi ci-dessous). Ceux qui souhaitent embrasser une carrière hospitalo-universitaire accumulent diplômes, parutions et années de recherche. Parmi les PU-PH rapidement étiquetés « mandarins » de la médecine, seuls 10 % sont chirurgiens, ...
• Exercice : jusqu’à 100 heures hebdomadaires sous contraintes
Entre douze et 14 heures de travail anxiogène par jour (afflux de blessés, complications postopératoires, disponibilité constante, responsabilité...), sans compter les gardes de nuit et de week-end régulières. Passionnant, le métier exige une résistance physique et nerveuse peu commune. « Avec le temps passé aux tâches administratives et à l’enseignement, les chirurgiens viscéraux libéraux de Rhône-Alpes travaillent 101 heures par semaine...», cite en exemple le Pr Baulieux, d’après une enquête de 2010 de l’URPS.
Autre contrainte majeure : la judiciarisation de la profession, en constante augmentation. Un chirurgien libéral sur deux a été mis en cause en 2011, selon les chiffres du groupe MACSF-Sou médical. « Les primes d’assurance en responsabilité civile (RCP) ont augmenté de 115 % en dix ans », déplore le Dr Philippe Breil, chirurgien digestif. Un chirurgien viscéral dépense 26 000 euros d’assurance par an. De quoi tuer dans l’œuf quelques vocations (même si la discipline reste parmi les plus prisées des meilleurs étudiants classés à l’issue des ECN). Mais le métier a-t-il l’aura du passé ? le pouvoir du chirurgien a diminué face aux anesthésistes, au pouvoir infirmier, à l’administration et aux urgentistes.
• Revenus : pas si nantis au regard des comparaisons internationales
« La vérité sur les émoluments et les dépassements doit être faite », martèle l’Académie. « Les excès, qui ont été stigmatisés, ne représentent que 1 à 2 % des dépassements, soit 280 médecins et chirurgiens qui ne respecteraient pas le tact et la mesure » En 40 ans, les tarifs opposables n’ont été revalorisé que de 8,5 %, affirme l’institution. La nomenclature chirurgicale est largement obsolète et sous-tarifée, de l’aveu même de la CNAM. Recettes figées, CCAM inadaptée, charges qui galopent : l’équation est d’autant plus complexe que le chirurgien libéral est un chef d’entreprise. Et les émoluments sont plutôt inférieurs à ceux des chirurgiens des grands pays développés. Le secteur II est jugé « indispensable » pour faire face aux charges et assurer les investissements coûteux (cœlioscopie, robotique...). Ce n’est pas un hasard si 79 % des chirurgiens exercent en honoraires libres en 2011, une tendance encore plus marquée (85 %) chez les nouveaux installés.
La retraite ? La carrière étant assez courte (de 33 à 65 ans, et une installation en libéral à 38 ans), la période de cotisation est relativement faible. « Le niveau de pension des libéraux oscille entre 3 000 et 4 000 euros, annonce le Pr François Richard, nouveau président. Soit bien moins que les 5 000 à 7 000 euros des cadres supérieurs ».
jeudi 25 avril 2013
L'évaluation ?
Cette fois, je mets un point d'interrogation, parce que comment saurais-je organiser des évaluations, moi qui ne sait pas m'évaluer moi-même, doit-on dire en paraphrasant Frères Jean des Entommeures.
Dans un précédent billet, je discutais la possibilité pour les étudiants de faire leur propre évaluation. Comment ?
Par exemple, en proposant une liste de ce qu'ils ont appris (connaissances), pendant un stage, et une liste des compétences qu'ils ont eues.
Par exemple, en faisant la liste de tous les "symptômes", de l'analyse de ces derniers, et des propositions de résolution, plus une estimation de comment les corrections ont été efficaces.
Par exemple en faisant la liste de toutes les tâches d'administration qui ont été effectuées.
Par exemple en faisant la liste de toutes les "communications" qui ont été faites (pas des discussions de bistrot où l'on considère la " poussière du monde", mais des discussions de "travail", où l'on se dirige vers l'objectif visé, que celui-ci soit l'apprentissage ou la découverte).
Par exemple en faisant la liste de tous les travaux qui ont été faits.
Plutôt que l'éternel et convenu rapport de stage "en 10 pages annexes comprises", je propose 10 pages, plus autant d'annexes que nécessaire. Et, personnellement, je sais que, si la quantité ne vaut pas la qualité (comme disent certains, qui citent généralement la thèse, très réduite en volume, de Louis de Broglie), la quantité est quand même la garantie d'un gros travail : cela ne se fait généralement pas en claquant des doigts.
Décidément, d'r Schaffe het sussi Wurzel un Frucht, dit-on en Alsace : le travail a des racines et des fruits délicieux !
Dans un précédent billet, je discutais la possibilité pour les étudiants de faire leur propre évaluation. Comment ?
Par exemple, en proposant une liste de ce qu'ils ont appris (connaissances), pendant un stage, et une liste des compétences qu'ils ont eues.
Par exemple, en faisant la liste de tous les "symptômes", de l'analyse de ces derniers, et des propositions de résolution, plus une estimation de comment les corrections ont été efficaces.
Par exemple en faisant la liste de toutes les tâches d'administration qui ont été effectuées.
Par exemple en faisant la liste de toutes les "communications" qui ont été faites (pas des discussions de bistrot où l'on considère la " poussière du monde", mais des discussions de "travail", où l'on se dirige vers l'objectif visé, que celui-ci soit l'apprentissage ou la découverte).
Par exemple en faisant la liste de tous les travaux qui ont été faits.
Plutôt que l'éternel et convenu rapport de stage "en 10 pages annexes comprises", je propose 10 pages, plus autant d'annexes que nécessaire. Et, personnellement, je sais que, si la quantité ne vaut pas la qualité (comme disent certains, qui citent généralement la thèse, très réduite en volume, de Louis de Broglie), la quantité est quand même la garantie d'un gros travail : cela ne se fait généralement pas en claquant des doigts.
Décidément, d'r Schaffe het sussi Wurzel un Frucht, dit-on en Alsace : le travail a des racines et des fruits délicieux !
C'est demain !
Finale et Remise des Prix du
Jeu-Concours de Cuisine Note à Note n°1
Le 26 avril 2013, à 14 heures
AgroParisTech, amphithéâtre Tisserand
16 rue Claude Bernard, 75005 Paris
14.00-14.15 : Accueil
14.15-14.30 : La Cuisine note à note et les questions de consisttances et de construction, par Hervé This
14.30-15.00 : Présentation du Chick Corea, par Michel Nave (Meilleur Ouvrier de France, du restaurant Pierre Gagnaire)
15.00-15.13 : Démonstrations par un chef des Etablissements Louis François
15.30-16.30 : Présentations des travaux retenus (par Odile Renaudin et Yolanda Rigault)
16.30-17.00 : Remise des prix
Organisateurs :
Odile Renaudin (redaction@sciencesetgastronomie.com), Yolanda Rigault (yolanda.rigault@wanadoo.fr), Hervé This (herve.this@paris.inra.fr)
mercredi 24 avril 2013
Aromaticité
Je viens d'écrire ailleurs que ce blog-ci était "politique"... mais je ne suis pas un politicien, et la "politique" dont je parle est "quotidienne", familière, et que les sciences quantitatives sont au coeur de l'affaire : sutor non supra crepidam, n'est-ce pas ?
Bref, je veux vous parler des composés "aromatiques" : je parle en physico-chimiste, ce qui signifie que ce ne sont pas les composés odorants, qui sont considérés, mais les composés comme le benzène, dont le nombre d'électrons "pi" est de type 4 n +2, comme le veut la règle de Hückel.
Ces composés ont une histoire. Quand Michael Faraday découvrit le benzène, il le trouva d'odeur agréable, d'où le mot "aromatique", qui est mal choisi, parce que certains composés "chimiquement aromatiques" n'ont pas d'odeur, mais passons.
Ce qui est le plus important, c'est que les physico-chimistes firent alors une observation étonnante : alors que les composés qui ont des "doubles liaisons" peuvent participer à des réactions d'addition (le dichlore s'ajoute à l'éthylène, pour faire le dichloroéthane), le benzène réagissait très différemment, et l'addition n'était pas observée.
Il fallut des travaux nombreux, où se distingue celui de Kékulé, pour comprendre que les électrons pi sont délocalisés et que...
LE BENZENE NE CONTIENT PAS DE DOUBLE LIAISON !
C'est pour cette raison que l'on doit décrire ces électrons par un petit rond, au centre du cycle hexagonal, ou une lettre phi, et non trois liaisons doubles localisées à des endroits arbitraires.
Et c'est ainsi que la physico-chimie est belle !
Bref, je veux vous parler des composés "aromatiques" : je parle en physico-chimiste, ce qui signifie que ce ne sont pas les composés odorants, qui sont considérés, mais les composés comme le benzène, dont le nombre d'électrons "pi" est de type 4 n +2, comme le veut la règle de Hückel.
Ces composés ont une histoire. Quand Michael Faraday découvrit le benzène, il le trouva d'odeur agréable, d'où le mot "aromatique", qui est mal choisi, parce que certains composés "chimiquement aromatiques" n'ont pas d'odeur, mais passons.
Ce qui est le plus important, c'est que les physico-chimistes firent alors une observation étonnante : alors que les composés qui ont des "doubles liaisons" peuvent participer à des réactions d'addition (le dichlore s'ajoute à l'éthylène, pour faire le dichloroéthane), le benzène réagissait très différemment, et l'addition n'était pas observée.
Il fallut des travaux nombreux, où se distingue celui de Kékulé, pour comprendre que les électrons pi sont délocalisés et que...
LE BENZENE NE CONTIENT PAS DE DOUBLE LIAISON !
C'est pour cette raison que l'on doit décrire ces électrons par un petit rond, au centre du cycle hexagonal, ou une lettre phi, et non trois liaisons doubles localisées à des endroits arbitraires.
Et c'est ainsi que la physico-chimie est belle !
mardi 23 avril 2013
L'évaluation des étudiants en stage
Avec les hirondelles, le printemps. Avec les étudiants en stage, des "formulaires d'évaluation", toujours construits selon le même modèle :
- assiduité
- connaissances
- dynamisme
- autonomie
-ponctualité
- compréhension
- curiosité
- ...
- assiduité
- connaissances
- dynamisme
- autonomie
-ponctualité
- compréhension
- curiosité
- ...
Je ne suis pas bien sûr que ces "cases" soient entièrement suffisantes, pertinentes et utiles, car un dispositif pédagogique doit nécessairement conduire à une "progression" des étudiants. Cette progression peut être de toutes sortes de nature : compréhension du milieu où s'effectue le stage, compréhension d'un sujet, mise en pratique de connaissances, compréhension "politique" d'un système (science, technologie, technique...).
Bref, ce qui compte, ce n'est pas seulement l'état, mais la progression : un
professeur de gymnastique n'est pas payé pour noter les élèves en
fonction de leur résultat à une course, mais plutôt pour les faire
progresser, en leur enseignant comment courir (mieux). Certes, aux Jeux Olympiques, la médaille d'or ne sera pas donnée sur la progression, mais un dispositif d'enseignement n'est pas une compétition : le but est d'aider des individus à progresser dans la Connaissance et les Compétences.
De même en chimie organique : les étudiants doivent apprendre à améliorer des synthèses, plutôt qu'à les faire, et c'est sur une répétition (avant l'acte pédagogique/après cet acte) que, par comparaison des résultats, on peut faire une évaluation.
De même en chimie organique : les étudiants doivent apprendre à améliorer des synthèses, plutôt qu'à les faire, et c'est sur une répétition (avant l'acte pédagogique/après cet acte) que, par comparaison des résultats, on peut faire une évaluation.
Autrement dit, les évaluations
portent en réalité sur les capacités des encadrants, et pas seulement celles des étudiants
(quand ceux-ci sont de bonne volonté). Si les étudiants ne progressent pas, c'est que
les enseignants n'ont pas été bons.
De ce fait, peut-on demander aux encadrants de se noter eux-mêmes ?
Finalement, la question est surtout de savoir si les étudiants ont appris
beaucoup. C'est mon objectif, quand j'accueille de nouveaux amis, et je les invite à dresser une
liste de tout ce qu'ils ont appris lors de ce stage, en distinguant
les connaissances, d'une part, et les compétences, d'autre part.
Je crois vraiment que ce type de réflexion devrait conduire à
rénover les fiches d'évaluation des établissements d'enseignement. Comment ? Je propose de raconter cela dans un prochain billet.
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