Ce blog contient: - des réflexions scientifiques - des mécanismes, des phénomènes, à partir de la cuisine - des idées sur les "études" (ce qui est fautivement nommé "enseignement" - des idées "politiques" : pour une vie en collectivité plus rationnelle et plus harmonieuse ; des relents des Lumières ! Pour me joindre par email : herve.this@inrae.fr
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lundi 23 septembre 2019
Apprenons à discuter !
Hier, j'ai discuté les manières de se comporter aimablement dans une discussion, et j'avais notamment stigmatisé l'ego, la prétention.
Mais je m'aperçois ce matin que jamais on ne m'a renseigné autrement que par l'exemple qu'il fallait éviter de parler de soi dans une conversation.
Certes, j'ai appris par hasard cette formule "Le moi est haïssable", dans les Pensées de Blaise Pascal, mais à propos de discussion, j'en étais réduit à deux idées explicites : d'une part, ne jamais parler de politique, de religion ou d'armée ; et, d'autre part, j'ai appris l'existence de ces manuels de conversation où figuraient des espèce de clichés pour être à l'aise en toutes circonstances.
Mais jamais on m'a dit explicitement comment contribuer à une discussion. Et je viens de vérifier auprès de jeunes amis qu'il en avait été de même pour eux.
Car il ne s'agit pas seulement éviter de parler de soi, mais aussi de savoir quoi dire. Et c'est là où il y a une difficulté : le "quoi dire" se fonde sur tout le travail qu'on aura fait avant la discussion, dans les heures, jours, mois, années... Et je retrouve ici mon concept des belles personnes, celles que nous connaissons parfaitement mais qui nous surprennent à chaque discussion, avec de nouvelles idées. Celles qui savent apporter sur la table du festin intellectuel les mets les plus délicats, les mieux choisis. Autre chose que des sandwichs vite faits. Non, des produits leur travail, de leur réflexion, de leurs soins, de leur intelligence. Ces personnes ne se laissent pas aller à délivrer des pensées immédiates, médiocres, qui montreraient leur médiocrité, mais elles veulent au contraire délivrer des objets bien finis, fignolés...
Oui, décidément, je crois que tous les parents et l'école devraient enseigner aux enfants comment participer à une discussion.
mardi 2 septembre 2014
Les tests de QI mesurent en réalité... la naïveté et l'ignorance des mathématiques
Un, deux, quatre, huit...
Quel est le suivant ? Vous avez dit seize, mais, en réalité, il
fallait répondre en 1013.
Un autre : 1, 1, 2, 3, 5,
8, 13, 21... Et le suivant ? Vous avez répondu 34, ayant observé
que chaque terme est la somme des deux termes précédents, et vous
avez tort : il fallait répondre 1013.
Alors, encore un autre :
1, 2, 4, 6, 3, 4, 6... Quel est le suivant ? Je sais que vous
avez répondu 1013, mais réponse était 724.
Analysons. Dans tous ces
cas, qui sont analogues aux questions posées dans les tests de QI,
on veut éprouver notre sens logique. Mais c'est ignorer que, par
une suite finie de points, on peut faire passer un nombre infini de
courbes, et que la multiplication par deux pour le premier cas, ou la
suite de Fibonacci pour le deuxième exemple, etc., ne sont que des
cas très particuliers qui ne sont ni plus simples n'est plus logique
que d'autres. Par une suite infinie de points, on peut faire passer
un nombre infini de courbes et toutes peuvent avoir leur
justification.
C'est là une leçon que
la nature donne régulièrement aux scientifiques qui font des
mesures : la nature n'a pas toujours choisi la solution la plus
simple, la plus logique (de notre point de vue), et nous devons bien
scruter les phénomènes pour rechercher les mécanismes.
Mais je m'égare. Pour en
revenir aux tests de QI, nous sommes en droit de répondre ce que
nous voulons à ces tests... du moment que nous savons justifier
notre réponse, mais il faut savoir que cette réponse sera très
idiosyncratique, et qu'il vaut mieux répondre au hasard, puisque le
nombre de réponses possibles est infini.
En
pratique, je doute (mais c'est sans doute une présomption idiote de
ma part, pardon si certains sont éclairés) que vos examinateurs
sachent que leurs tests sont naïfs à ce point. Evidemment, lors
d'un entretien d'embauche, il vaut peut-être répondre quand même
par la réponse attendue, mais vous n'y perdrez par si vous expliquez
pourquoi la question ne teste que la connaissance de certaines
régularités élémentaires, alors que vous êtes bien au-dessus de
cela. Et puis, si votre interlocuteur se vexe, ce sera la meilleure
démonstration qu'il ne vous mérite pas, qu'il ne faut absolument
pas aller travailler avec cette personne, qui joint la naïveté à
l'ignorance et à un amour-propre exagéré. Ne travaillons jamais
avec des salauds !
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