Il y a peu de livres qui m'ont fait autant rire que Trois hommes dans un bateau ! Plus exactement il n'y en a pas : un jour, alors que je lisais le livre dans le métro, j'ai même fait pipi de rire dans mon pantalon. Je sais, ces choses ne se disent pas, mais c'est pourtant la vérité.
On le voit : le ton de ce billet est un peu léger, voire trivial, mais est-ce répréhensible, même au vu de l'objectif élevé qu'est la recherche scientifique ? Avant de répondre à la question, qui est le cœur de ce billet, ajoutons que le livre de Jerome K. Jerome est plein d'intelligence, de malices, d'humour, et, mieux encore, d'humour anglais. Du meilleur ! Je me garde bien de raconter l'histoire, car cela serait gâcher le plaisir, et je me contente -vous le voyez- de faire des effets de manche, de l'épithétisme...
Que faire d'autre ? S'étonner : s'étonner que nombre d'Anglais (le livre était en anglais mais la traduction que j'ai lue était remarquable) ne connaissent même pas cet ouvrage.
Mais arrivons au fait : la présentation d'un livre d'humour est-elle déplacée dans les discussions d'un scientifique ?
Les Jésuites disent qu'il ne faut pas font vivre en tant que chrétien, mais en chrétien. Transposons : il ne faut pas vivre en tant que physico-chimiste, mais en physico-chimiste ! Cela signifie que si le physico-chimiste est un homme ou une femme, il ne deviendra pas meilleur physico-chimiste s'il se coupe un bras ou une jambe, au contraire ; il ne deviendra pas meilleur s'il limite sa vie à des matières « sérieuses ». Les très bons physico-chimistes que je connais sont des êtres d'une culture immense, culture qui n'est pas strictement scientifique, et qui contribue à leur « créativité ».
Pensons à Léonard de Vinci, par exemple, qui s'intéressa à tout : aux ramifications les arbres, aux tourbillons de l'eau derrière les piles de ponts, au samares qui, préfigurant les hélicoptères, emportent loin de l'arbre qui les libèrent les semences qui assureront la reproduction de ce dernier.
J'ai l'impression que la science est encore plus belle quand elle se nourrit de milles courants, quand elle s'embellit de mille fleurs. Et puis, n'avons-nous pas été créé avec cette capacité de rire... ou de sourire ? Rabelais disait que le rire est le propre de l'homme, ce qui n'est sans doute pas vu les études récente des primatologues... mais le sourire ?
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