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lundi 13 janvier 2020
On nous bassine avec les "sucres ajoutés". Regardons-y de plus près !
Quelques personnes combattent le sucre et, notamment, ce qu'elles nomment les "sucres ajoutés". Elles désignent ainsi, parfois, les sirop de glucose, largement utilisés par l'industrie alimentaire, mais aussi le saccharose, le sucre de table.
Ces gens qui ont quelque chose à vendre (les régimes, des livres, des blogs...) condamnent fermement le saccharose pour mille raisons plus ou moins justes : les caries, le diabète, le cancer... Car quand on veut faire peur afin de vendre sa salade, on est prêt à tout.
Pour autant que je propose ne pas oublier que les végétaux -je pense notamment aux carottes et aux oignons pour bien fixer les idées - contiennent précisément beaucoup de sucres : du glucose, du fructose et du saccharose.
En effet, quand on cuit légumes (mais aussi des fruits), la structure du tissu végétal est dégradée, et les trois sucres que j'ai évoqués sont libérées dans le jus de cuisson. D'ailleurs, il suffit de goûter le jus de cuisson d'oignons que l'on a simplement mijotés avec un peu d'eau à couvert pour s'apercevoir que ce jus est très sucré, ce qui n'est pas étonnant puisque, je le rappelle, on a libéré du glucose (peu sucré), du fructose (très sucré) et du saccharose (sucré comme du sucre de table, puisque c'est du sucre de table).
Voilà pourquoi l'expression "sucre ajouté" est tendancieuse : ajouter un oignon qui a cuit, c'est ajouter du sucre, et cela revient au même qu'ajouter du sucre de table.
Ne nous trompons pas de combat et soyons bien clair sur ce que l'on propose : si l'on veut éviter le sucre, évitons le sucre, mais évitons aussi tout aussi bien le sucre de table que le sucre apporté par les oignons les carottes !
D'ailleurs, j'ajoute que le sucre de table ne tombe pas du chaudron d'un chimiste maléfique, mais bien... des betteraves. Lorsqu'il y a eu le Blocus continental, après la Révolution française, les chimistes qui se mirent au service du public pour essayer de produire du sucre à partir d'autres végétaux que la canne à sucre ont ainsi testé des extractions à partir des oignons, des carottes, des raisins, des fruits (pommes, poires...)... et des betteraves, qui furent finalement sélectionnées pour être à la base de l'industrie sucrière que nous connaissons d'aujourd'hui.
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