samedi 21 juillet 2018

Peut-on penser bien quand on fait des fautes d'orthographe ?


Il y a des questions vraiment terribles, politiquement dangereuses, et, je ne sais pourquoi je verse de ce côté bien trop souvent. L'orthographe ? Il y a eu des guerres pour moins que cela. Evidemment, c'est le lieu d'affrontement entre ceux qui la maîtrisent, et les autres. Avec des arguments variés qu'il serait trop long de répéter.
Non, ma question est seulement de savoir si l'on arrive à bien penser même quand on fait des fautes d'orthographe en grand nombre. Et je vois deux réponses.

Tout d'abord, j'observe des étudiants à l'orthographe défaillante qui me disent être dyslexiques... mais que je vois seulement négligents, hâtifs : si l'on pose les mots sans y penser, comment avoir le temps de se préoccuper de leur orthographe ? La fameuse dyslexie est surtout une paresse et une négligence, comme pour tous ceux qui me disent "je ne suis pas bon en...".

Et puis je vois une seconde réponse, qui est donnée par l'usage des langues étrangères : nous pensons facilement au voisin quand nous disons neighbour, ou nous n'avons pas de difficulté à bien penser au poids quand nous disons weight, en anglais... mais ces mots s'écrivent-ils bien ainsi que nous les orthographions ? Cela nous chagrinerait de les orthographier de façon erronée, mais notre capacité intellectuelle n'en serait pas amoindrie pour autant. Un débutant en anglais a le droit d'avoir des hésitations, et il ne pensera pas mal pour autant... de sorte que cela semble vrai pour notre langue maternelle. Bien sûr, on pense plus finement si l'on sait que "rutilant" signifie "rouge" (du minerai nommé rutile) ou que "glauque" signifie "vert", mais notre pensée (scientifique) ne serait guère changée si l'on écrivait "binsène" au lieu de "benzène" : tout au plus serait-on gêné à  la lecture des autres.

En revanche, il est certain qu'une orthographe déficiente fait mauvais effet sur ceux dont l'orthographe est mieux assurée, et il est certain, aussi, que ces derniers sont "heurtés" quand ils sont confrontés à des fautes d'orthographe. Ainsi, la lecture attentive d'un texte fautif du  point de vue de l'orthographe est considérablement ralentie, parce que nous avons le sentiment d'un désordre qu'il faut corriger.

J'en suis là de mes réflexions. Qui m'en dira plus sur ces relations de la pensée et de l'orthographe ?

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