Là, c'est une question récurrente, qui mérite donc une réponse circonstanciée.
Ma réponse
Ce blog contient: - des réflexions scientifiques - des mécanismes, des phénomènes, à partir de la cuisine - des idées sur les "études" (ce qui est fautivement nommé "enseignement" - des idées "politiques" : pour une vie en collectivité plus rationnelle et plus harmonieuse ; des relents des Lumières ! Pour me joindre par email : herve.this@inrae.fr
Là, c'est une question récurrente, qui mérite donc une réponse circonstanciée.
Here the message to which I am answering :
"I really enjoyed the topics we learned and was fascinated where the direction of food is currently going.
Given how unsustainable factory farming is and with the development of synthetic food, I wondered if you personally visualize a mostly vegan world in the near future? There was a photo of a dish you posted of meat next to a fake meat, and you surprisingly seemed to indicate your preference for the fake meat (perhaps I misunderstood which one you preferred). However, as a vegan myself, I have to say it truly gave me hope of a meatless world being a reality somewhat soon.
I look forward to hopefully hearing your views on this subject either in class or by email if you have a chance."
And this is my answer
Cela fait des années que je conseille à mes amis des métiers du goût de parler plutôt de "polyphénols", pour de nombreux composés des vins, plutôt que de "tanins", qui ne sont que les composés qui tannent. Dans la même veine, j'ai largement critiqué l'emploi d'expressions comme "les tanins fondent lors du vieillissement de vins", et notamment parce que, en réalité, l'affaiblissement ou la disparition de l'astringence, dans des vins qui vieillissent, n'est pas due à des tanins qui "fondraient", mais à des association de composés phénoliques en structures plus grosses, qui perdent les propriétés taniques.
Les tanins ?
La suite de ce long billet ici : https://scilogs.fr/vivelaconnaissance/des-polyphenols-disons-simplement-phenols-des-vegetaux/
Je reçois cette question d’un professionnel:
L’eau a une température d’évaporation saturante, mais à toute température ? Si l’on congèle un produit, est-ce que l’eau va s’évaporer de celui-ci même à -40°C par exemple.
Et je réponds ici : https://scilogs.fr/vivelaconnaissance/vous-avez-dit-pression-de-vapeur-saturante/
Today, I am asked about my own PhD, and I must confess that it is not a good example to give to students, because as I had no master, no professor, I "invented" everything by myself, and there are a lot of methodological mistakes.
Today, I would do much better, keeping in mind that 3
keywords, safety, quality, traceability.
Celebrate physical-chemistry !
On m'interroge sur la solubilité des différents sels : sels gemmes, sels de mer.
Le sel se présente généralement sous la forme de cristaux, dont j'ai dit dans un autre billet qu'il s'agissait principalement composés de cristaux de chlorure de sodium, avec éventuellement quelques impuretés qui peuvent être des atome de calcium, de fer, de cuivre, et cetera.
Ces impuretés sont en quantité bien inférieures à ce qui ferait changer la solubilité des cristaux, de sorte que nous pouvons considérer ici que ce sont seulement des cristaux de chlorure de sodium.
Cela étant, les cristaux de chlorure de sodium peuvent différer beaucoup selon les conditions de leur production, comme on s'en aperçoit quand on chauffe de l'eau salée dans une casserole à grand feu, ou, au contraire, quand on fait évaporer l'eau très lentement : dans le premier cas, on obtient une myriade de tout petits cristaux, tandis que dans le second, on obtient de gros cristaux.
La taille ne fait pas tout, car il y a des formes de cristaux différentes.
Par exemple, les cristaux de sel de Maldon se présentent sous la forme de plaquettes. Les différentes fleur de sel ont des morphologies particulières. Et jusqu'au sel de Chypre, dont les cristaux sont de petites pyramides à base carrée, creuses et dorées.
Pour la solubilité, la question essentielle est la mise en contact de l'eau et des cristaux.
A masse donnée, plus les cristaux présentent de surface, plus il se dissolvent facilement.
Et c'est ainsi que des cristaux de sel glace se dissolvent quasi instantanément, alors que du gros sel met plus longtemps à se dissoudre.
Le sel glace ? Vous l'obtiendrez en broyant du sel dans une poêle avec le fond d'une casserole qui écrasera les cristaux de sel.
Pour en terminer, la personne qui m'interroge à ce propos me demande : « le sel de mer absorbe-t-il moins les liquides ou au contraire plus ? »
Ce n'est pas la même chose que se dissoudre rapidement ou lentement, et le sel n'absorbe pas l'eau ; en revanche, sa surface peut se lier à des molécules d'eau de l'atmosphère et former une saumure en surface des cristaux. Là encore, plus la surface exposée est grande et plus ce phénomène aura lieu. Autrement dit, un sel glace fera plus vite une saumure avec l'humidité de l'air que du gros sel.
N'oublions pas :
Je me souviens de la visite d'un ami scientifique à la maison : il
m'avait dit qu'il avait transporté dans son coffre une batterie de
voiture et que celle-ci s'était renversée, de sorte que de l'acide
sulfurique dans le coffre. Je lui avais demandé ce qu'il avait alors
fait et il m'avait répondu qu'il avait nettoyé à grande eau. Erreur !
Car ainsi, il avait l'acide et en avait mis partout. Il aurait bien
mieux valu qu'il saupoudre les parties atteintes avec du bicarbonate de
soude : il y aurait eu une effervescence, et l'acide aurait été détruit.
Dans la même veine, j'observe aujourd'hui que des amis à qui je propose
de boire de l'acide chlorhydrique concentré neutralisé par de la soude
caustique sont hésitants, alors même qu'ils sont chimistes.
La suite ici : https://hervethis.blogspot.com/2019/05/amusant-de-voir-comment-la-chimie-et-la.html