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http://www.agroparistech.fr/Tout-ce-qui-merite-d-etre-fait-merite-d-etre-bien-fait.html
Ce blog contient: - des réflexions scientifiques - des mécanismes, des phénomènes, à partir de la cuisine - des idées sur les "études" (ce qui est fautivement nommé "enseignement" - des idées "politiques" : pour une vie en collectivité plus rationnelle et plus harmonieuse ; des relents des Lumières ! Pour me joindre par email : herve.this@inrae.fr
vendredi 8 juillet 2016
jeudi 7 juillet 2016
Ne pas oublier de donner du bonheur
Sur les murs de notre laboratoire, il y a notamment cette phrase : "Ne pas oublier de donner du bonheur "
Ici, on voit mal le lien avec les sciences de la nature, n'est-ce pas ? Et puis, le bonheur… Pourtant, dans une équipe de recherche scientifique, les chercheurs malheureux, crispés sur leur malheur, n'ont pas l'esprit suffisamment libre pour se consacrer pleinement à leur recherche ; ils ne sont pas à l'aise, ne sont pas sereins, dans leurs rapport avec la matière qu'ils traitent ou avec leurs collègues, et ne peuvent donc mettre en œuvre des collaborations efficaces… Sans compter que la vie est quand même moins agréable quand on n'est pas heureux !
Voilà notamment pourquoi cette affaire de bonheur n'est pas déplacée dans un laboratoire. Si nous cherchons collectivement des moyens d'aider ceux qui en ont besoin, nous ferons un groupe solidaire, qui épaulera les plus faibles, et nous donnerons à tous cet objetjetif merveilleux qui est le bonheur chacun et de tous.
Autrement dit cette espèce de règle morale est en réalité la base d'un fonctionnement scientifique épanoui, efficace, qui ait quelque chances de conduire à repousser les limites de l'inconnu.
Ici, on voit mal le lien avec les sciences de la nature, n'est-ce pas ? Et puis, le bonheur… Pourtant, dans une équipe de recherche scientifique, les chercheurs malheureux, crispés sur leur malheur, n'ont pas l'esprit suffisamment libre pour se consacrer pleinement à leur recherche ; ils ne sont pas à l'aise, ne sont pas sereins, dans leurs rapport avec la matière qu'ils traitent ou avec leurs collègues, et ne peuvent donc mettre en œuvre des collaborations efficaces… Sans compter que la vie est quand même moins agréable quand on n'est pas heureux !
Voilà notamment pourquoi cette affaire de bonheur n'est pas déplacée dans un laboratoire. Si nous cherchons collectivement des moyens d'aider ceux qui en ont besoin, nous ferons un groupe solidaire, qui épaulera les plus faibles, et nous donnerons à tous cet objetjetif merveilleux qui est le bonheur chacun et de tous.
Autrement dit cette espèce de règle morale est en réalité la base d'un fonctionnement scientifique épanoui, efficace, qui ait quelque chances de conduire à repousser les limites de l'inconnu.
mercredi 6 juillet 2016
En doutant, nous nous mettons en recherche, et en cherchant nous trouvons la vérité.
Cette phrase est d'Abélard, ce philosophe du Moyen Âge qui eut bien des ennuis pour avoir trop aimé une jeune fille nommée Héloïse. On trouve ici une idée qui se rapproche de celle que j'ai discutée ailleurs, à savoir « Devons-nous croire au probable ? ».
La discussion est sur http://www.agroparistech.fr/En-doutant-nous-nous-mettons-en-recherche-et-en-cherchant-nous-trouvons-la.html
mardi 5 juillet 2016
Espiègle ou taquin ?
Espièglerie ? Taquinerie ? Ironie ? Il faut vraiment faire la différence, et, comme souvent, le dictionnaire, et l'étymologie, sont des recours indispensables.
Par exemple, pour l'ironie, il s'agissait initialement d'une figure de rhétorique par laquelle on dit le contraire de ce qu'on veut faire comprendre. C'est ensuite, par extension, qu'est venue l'acception d'une moquerie sarcastique qui utilise, le ton ou l'attitude aidant, cette figure de style. Dire le contraire de ce que l'on veut faire comprendre, ce n'est pas "malin", pas agressif, comme on le prétend souvent aujourd'hui. Revenons au vrai sens des mots, au lieu d'y mettres nos lubies.
Taquinerie ? Cela semble anodin... mais est taquin celui qui lésine sur la dépense ! C'est seulement plus tard qu'on a désigné par taquin celui qui prend plaisir à chicaner, querelles les autres ; qui s'amuse par jeu et malice à contrarier les autres en paroles ou en actes sur de petites choses pour les agacer, à les provoquer pour leur faire perdre leur calme. Revenons au vrai sens des mots.
Espièglerie, enfin ? Là, les sens convergent : qui est vif et malicieux mais sans méchanceté ; ou qui est malicieu avec gentillesse.
Décidément, l'espiéglerie est une belle chose. Usons-en... avec modération, comme toujours.
Par exemple, pour l'ironie, il s'agissait initialement d'une figure de rhétorique par laquelle on dit le contraire de ce qu'on veut faire comprendre. C'est ensuite, par extension, qu'est venue l'acception d'une moquerie sarcastique qui utilise, le ton ou l'attitude aidant, cette figure de style. Dire le contraire de ce que l'on veut faire comprendre, ce n'est pas "malin", pas agressif, comme on le prétend souvent aujourd'hui. Revenons au vrai sens des mots, au lieu d'y mettres nos lubies.
Taquinerie ? Cela semble anodin... mais est taquin celui qui lésine sur la dépense ! C'est seulement plus tard qu'on a désigné par taquin celui qui prend plaisir à chicaner, querelles les autres ; qui s'amuse par jeu et malice à contrarier les autres en paroles ou en actes sur de petites choses pour les agacer, à les provoquer pour leur faire perdre leur calme. Revenons au vrai sens des mots.
Espièglerie, enfin ? Là, les sens convergent : qui est vif et malicieux mais sans méchanceté ; ou qui est malicieu avec gentillesse.
Décidément, l'espiéglerie est une belle chose. Usons-en... avec modération, comme toujours.
Je ne sais pas, mais je cherche
Encore une phrase écrite sur le mur de mon bureau : je discute la chose ici :
http://www.agroparistech.fr/Je-ne-sais-pas-mais-je-cherche.html
http://www.agroparistech.fr/Je-ne-sais-pas-mais-je-cherche.html
lundi 4 juillet 2016
Pourquoi nous ne sommes pas un laboratoire d'analyses... même si nous faisons des analyses.
Sans doute parce que je fais environ une invention "culinaire" par mois depuis plus de 16 ans, certains confondent mon activité scientifique (nommée "gastronomie moléculaire") et la cuisine. Et quand j'essaie d'expliquer, notamment en expliquant que nous faisons des analyses, d'autres (ou les mêmes) confondent notre activité scientifique avec des activités d'analyses telles que les pratiques des laboratoires privés.
Il faut donc clarifier : voir http://www.agroparistech.fr/Nous-ne-sommes-pas-un-laboratoire-d-analyses.html
Il faut donc clarifier : voir http://www.agroparistech.fr/Nous-ne-sommes-pas-un-laboratoire-d-analyses.html
De quoi s'agit il ?
"De quoi s'agit-il ?"
Cette question remonte au minimum au photographe français Henri Cartier-Bresson, qui, avant de prendre une photographie, posait la question « De quoi s'agit il ? ». On retrouve ici la question de l'objectif (sans jeu de mot) : que veut-on voir ? Que veut-on montrer ? Que veut-on représenter ? De quoi s'agit-il ? Imaginons par exemple que l'on veuille faire une photographie de fleur de pissenlit. Pourquoi ? De quoi s'agit-il ? Bien sûr, il s'agit de prendre une photographie de la fleur de pissenlit, mais là n'est pas la question posée. Pour une photographie, il ne s'agit pas seulement de représenter, mais de choisir la représentation. Veut-on montrer que la fleur est vide, quelle est fait de mille parties qui peuvent se détacher pour aller ensemencer alentour ? Qu'il y a une blancheur laiteuse ? Qu'elle est un symbole de la connaissance que l'on dissémine ? Une fleur de pissenlit n'a aucun intérêt en soi, et il faut une intention qui détermine la représentation que l'on doit retenir finalement.
Cette question du « De quoi s'agit-il ? » n'est pas propre à Cartier-Besson, et il semblerait qu'elle ait été posée, avant lui par le maréchal Foch, par exemple, mais il y a lieu sans doute de considérer que Foch a emprunté cette question à d'autres, car on comprend bien qu'elle se pose à propos des représentations, mais aussi chaque fois qu'il y a une interrogation, sur un objectif, par exemple. En sciences, cette question se pose avec acuité, car nous devons explorer des phénomènes. Prenons par exemple la question du bleu du ciel. Bleu ? De quoi s'agit-il ? Le ciel ? De quoi s'agit-il ? Et pourquoi le bleu du ciel pourrait-il légitimement nous intéresser ? Il y a lieu de s'interroger sur les objets que nous considérons, et la question permet de ne pas se lancer tête baissée dans des travaux qui se révéreraient finalement inutiles, ou dans des explorations qui seraient mal définies. Décidément, je crois que cela que vaut le coup d'un peu de réflexion, soutenue par cette question « De quoi s'agit-il ? ».
Cette question remonte au minimum au photographe français Henri Cartier-Bresson, qui, avant de prendre une photographie, posait la question « De quoi s'agit il ? ». On retrouve ici la question de l'objectif (sans jeu de mot) : que veut-on voir ? Que veut-on montrer ? Que veut-on représenter ? De quoi s'agit-il ? Imaginons par exemple que l'on veuille faire une photographie de fleur de pissenlit. Pourquoi ? De quoi s'agit-il ? Bien sûr, il s'agit de prendre une photographie de la fleur de pissenlit, mais là n'est pas la question posée. Pour une photographie, il ne s'agit pas seulement de représenter, mais de choisir la représentation. Veut-on montrer que la fleur est vide, quelle est fait de mille parties qui peuvent se détacher pour aller ensemencer alentour ? Qu'il y a une blancheur laiteuse ? Qu'elle est un symbole de la connaissance que l'on dissémine ? Une fleur de pissenlit n'a aucun intérêt en soi, et il faut une intention qui détermine la représentation que l'on doit retenir finalement.
Cette question du « De quoi s'agit-il ? » n'est pas propre à Cartier-Besson, et il semblerait qu'elle ait été posée, avant lui par le maréchal Foch, par exemple, mais il y a lieu sans doute de considérer que Foch a emprunté cette question à d'autres, car on comprend bien qu'elle se pose à propos des représentations, mais aussi chaque fois qu'il y a une interrogation, sur un objectif, par exemple. En sciences, cette question se pose avec acuité, car nous devons explorer des phénomènes. Prenons par exemple la question du bleu du ciel. Bleu ? De quoi s'agit-il ? Le ciel ? De quoi s'agit-il ? Et pourquoi le bleu du ciel pourrait-il légitimement nous intéresser ? Il y a lieu de s'interroger sur les objets que nous considérons, et la question permet de ne pas se lancer tête baissée dans des travaux qui se révéreraient finalement inutiles, ou dans des explorations qui seraient mal définies. Décidément, je crois que cela que vaut le coup d'un peu de réflexion, soutenue par cette question « De quoi s'agit-il ? ».
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