Notre monde ne cesse de parler de "conflits d'intérêts", et j'ai déjà proposé ici de considérer qu'un "expert" qui n'aurait pas de conflit d'intérêt n'était sans doute pas un expert : toute personne connaissant un sujet doit nécessairement connaître à la fois la question technique (pensons à la médecine, par exemple), la question technologique, la question scientifique, et aussi la question industrielle (une idée cachée dans un tiroir n'est pas une idée : elle n'est rien).
Bref, à vouloir des experts sans conflit d'intérêt, nous aurons soit des médiocres, soit des incompétents, soit rien.
Je me ravise... car, écoutons les mots : "conflit d'intérêts"? Les intérêts n'ont pas de conflits ! Quelle est alors la vraie nature de ce que l'on veut discuter, ce sur quoi on veut éventuellement légiférer ?
Ce blog contient: - des réflexions scientifiques - des mécanismes, des phénomènes, à partir de la cuisine - des idées sur les "études" (ce qui est fautivement nommé "enseignement" - des idées "politiques" : pour une vie en collectivité plus rationnelle et plus harmonieuse ; des relents des Lumières ! Pour me joindre par email : herve.this@inrae.fr
dimanche 24 juin 2012
jeudi 14 juin 2012
La physique quantique au quotidien
A l'heure où les nanosystèmes sont à la mode, chacun y met sa propre sauce. Et des craintes apparaissent.
Pourtant, le fait principal ne doit pas être oublié. La question posée par ces systèmes (pensons à une centaine d'atomes de cuivre, par exemple, assemblés en un nanoagrégat), ce n'est pas la surface considérablement augmentée par la très fine division, mais, surtout, le fait que des propriétés physiques et chimiques nouvelles apparaissent lors de la division.
Un exemple pour mieux comprendre : quand on prend un anneau de cuivre de 1 centimètre de diamètre, rien ne se passe de particulier; en revanche, quand on dépose une boucle de cuivre très petite (un milliardième de mètre) sur un support inerte (mica, silice...), alors un courant électrique circule spontanément dans la boucle, sans aucune résistance électrique (supraconduction).
Ces propriétés sont dites "émergentes", et c'est cela, l'espoir de la nanotechnologie.
D'ailleurs, ce mot doit nous arrêter : il y a la nanoscience, qui explore les phénomènes tels que dits plus haut, et la nanotechnologie, qui cherche, à partir des résultats des nanosciences, à concevoir des objets nanoscopiques utiles ; et enfin, les nanotechniques, qui réalisent ces objets.
Pourtant, le fait principal ne doit pas être oublié. La question posée par ces systèmes (pensons à une centaine d'atomes de cuivre, par exemple, assemblés en un nanoagrégat), ce n'est pas la surface considérablement augmentée par la très fine division, mais, surtout, le fait que des propriétés physiques et chimiques nouvelles apparaissent lors de la division.
Un exemple pour mieux comprendre : quand on prend un anneau de cuivre de 1 centimètre de diamètre, rien ne se passe de particulier; en revanche, quand on dépose une boucle de cuivre très petite (un milliardième de mètre) sur un support inerte (mica, silice...), alors un courant électrique circule spontanément dans la boucle, sans aucune résistance électrique (supraconduction).
Ces propriétés sont dites "émergentes", et c'est cela, l'espoir de la nanotechnologie.
D'ailleurs, ce mot doit nous arrêter : il y a la nanoscience, qui explore les phénomènes tels que dits plus haut, et la nanotechnologie, qui cherche, à partir des résultats des nanosciences, à concevoir des objets nanoscopiques utiles ; et enfin, les nanotechniques, qui réalisent ces objets.
mercredi 13 juin 2012
Dommage que ce soit un peu négatif
Il
meurt lentement
celui
qui ne voyage pas,
celui
qui ne lit pas,
celui
qui n’écoute pas de musique,
celui
qui ne sait pas trouver
grâce
à ses yeux.
Il
meurt lentement
celui
qui détruit son amour-propre,
celui
qui ne se laisse jamais aider.
Il
meurt lentement
celui
qui devient esclave de l’habitude
refaisant
tous les jours les mêmes chemins,
celui
qui ne change jamais de repère,
Ne
se risque jamais à changer la couleur
de
ses vêtements
Ou
qui ne parle jamais à un inconnu
Il
meurt lentement
celui
qui évite la passion
et
son tourbillon d’émotions
celles
qui redonnent la lumière dans les yeux
et
réparent les cœurs blessés
Il
meurt lentement
celui
qui ne change pas de cap
lorsqu’il
est malheureux
au
travail ou en amour,
celui
qui ne prend pas de risques
pour
réaliser ses rêves,
celui
qui, pas une seule fois dans sa vie,
n’a
fui les conseils sensés.
Vis
maintenant !
Risque-toi
aujourd’hui !
Agis
tout de suite !
Ne
te laisse pas mourir lentement !
Ne
te prive pas d’être heureux !
Pablo
Neruda
Oui, dommage que ce soit négatif. Je propose donc plutôt ceci :
Oui, dommage que ce soit négatif. Je propose donc plutôt ceci :
Il
est
heureux
celui
qui ne voyage pas, mais
se satisfait du monde qu'il ne cesse d'arpenter,
celui
qui ne lit pas,
mais qui écrit
celui
qui joue
de la musique et donne du bonheur aux autres de son habileté
artistique
celui
qui ne sait pas trouver
grâce
à ses yeux.
Il
est
heureux
celui
qui construit
son amour-propre sans
offenser l'autre de son égo
celui
qui se laisse aider, sachant
la force du lien.
Il
est
heureux
celui
qui se
forge des habitudes qu'il peut à tout moment secouer
refaisant
tous les jours les mêmes chemins,
quand il ne les a
pas bien vu,
changeant
de chemin quand il juge que c'est utile
celui
qui change sans
cesse
de repère,
Ne
perd
pas de temps
à changer la couleur
de
ses vêtements
Il
est
heureux
celui
qui évite la passion
dévastatrices
et
leur
tourbillon d’émotions
sachant
pourtant être humain, et s'émouvoir du soin d'autrui
Il
est
heureux
celui
qui change de cap
lorsqu’il
est malheureux
au
travail ou en amour,
celui
qui prend des
risques
pour
réaliser ses rêves.
Vis
maintenant !
Risque-toi
aujourd’hui !
Agis
tout de suite !
Ne
te laisse pas mourir lentement !
Ne
te prive pas d’être heureux !
Hervé
This, améliorant Pablo Neruda
Soyons clairs
Soyons clairs, puisque je ne cesse de rencontrer de la confusion :
1. La gastronomie moléculaire, c'est une activité scientifique, au sens des sciences de la nature. Cela ne sert à rien, sauf à produire des connaissances. Ce n'est pas de la technique, ni de l'art, ni de la technologie. Bref, RIEN à voir avec la cuisine note à note.
2. La cuisine note à note, c'est de la cuisine. Pas une activité de science, au sens des sciences de la nature.
3. Personnellement, en tant que chimiste, la cuisine note à note ne m'intéresse absolument pas, et il n'en sera pas fait dans mon laboratoire.
4. Mais en tant qu'intellectuel engagé dans la vie "politique" (pas celle des partis, mais celle de la cité), je crois important d'encourager le développement de la cuisine note à note.
1. La gastronomie moléculaire, c'est une activité scientifique, au sens des sciences de la nature. Cela ne sert à rien, sauf à produire des connaissances. Ce n'est pas de la technique, ni de l'art, ni de la technologie. Bref, RIEN à voir avec la cuisine note à note.
2. La cuisine note à note, c'est de la cuisine. Pas une activité de science, au sens des sciences de la nature.
3. Personnellement, en tant que chimiste, la cuisine note à note ne m'intéresse absolument pas, et il n'en sera pas fait dans mon laboratoire.
4. Mais en tant qu'intellectuel engagé dans la vie "politique" (pas celle des partis, mais celle de la cité), je crois important d'encourager le développement de la cuisine note à note.
Précision
Reçu hier la visite amicale d'un sociologue, qui avait fait circuler des documents sur la cuisine note à note auprès d'amis "naïfs".
Intéressant d'observer que, pour certains, ce n'était pas de la cuisine.
Pourtant, je sais lire le dictionnaire (je recommande le Trésor de la langue française informatisé, merveilleux, en ligne), qui dit bien que la cuisine est soit un lieu, soit une activité de production d'aliments.
De ce fait, très logiquement et très honnêtement, la cuisine note à note mérite bien son nom. C'est une production d'aliments.
Intéressant d'observer que, pour certains, ce n'était pas de la cuisine.
Pourtant, je sais lire le dictionnaire (je recommande le Trésor de la langue française informatisé, merveilleux, en ligne), qui dit bien que la cuisine est soit un lieu, soit une activité de production d'aliments.
De ce fait, très logiquement et très honnêtement, la cuisine note à note mérite bien son nom. C'est une production d'aliments.
lundi 11 juin 2012
Intolérable
Au laboratoire, je reçois un étudiant qui me dit froidement que les industriels sont malhonnêtes. Faut-il lui faire un procès pour diffamation ?
Ou pour bêtise ? La "généralisation" est , certes, une opération de l'esprit merveilleuse, quand elle conduit à des synthèses mathématiques ou scientifiques puissantes, mais c'est une faute intellectuelle quand elle est abusive. Le grand Michael Faraday avait six règles intimes, et l'une d'elle était : ne pas généraliser abusivement.
C'est ainsi que la Chimie est belle !
Ou pour bêtise ? La "généralisation" est , certes, une opération de l'esprit merveilleuse, quand elle conduit à des synthèses mathématiques ou scientifiques puissantes, mais c'est une faute intellectuelle quand elle est abusive. Le grand Michael Faraday avait six règles intimes, et l'une d'elle était : ne pas généraliser abusivement.
C'est ainsi que la Chimie est belle !
mardi 5 juin 2012
Ce blog va changer
Les "amis" qui lisent ces billets ont sans doute l'idée qu'ils sont politiquement engagés... et ils ont raison : il s'agit de viser la construction d'un monde meilleur.
Cela, c'est la stratégie, mais il ne faut pas négliger la tactique.
Je viens de trouver que, très clairement, il s'agit de vivre non pas en tant que chimiste, mais en chimiste.
Autrement dit, tous les actes de la vie doivent être jugés à l'aune de la chimie, parce que cette science est merveilleuse.
En pratique ? Il s'agira de considérer les "actualités", et d'en faire une évaluation de chimiste.
Par exemple, en pleine campagne pour les élections législatives, ne devrions-nous pas demander aux candidats ce qu'ils pensent des "produits chimiques" ? S'ils répondent que ce sont des produits contre lesquels il faut lutter, alors ne leur donnons pas nos vote, car les alliances avec un écologisme naïf et ilchimique les conduiront à des décisions fautives, qui engageront la collectivité.
Les "produits chimiques" n'existent pas ! Il y a des produits, mais ces produits ne sont pas chimiques. Il y a des produits extraits de la nature (le saccharose, ou sucre de table), et des produits de synthèse. Aucun n'est "chimique", parce que la chimie est une science, qui ne produit que des connaissances. Les "produits chimiques", ce sont des connaissances que nous pouvons utiliser, ou ne pas utiliser, en vue d'applications qui ne sont pas de la chimie, mais des applications de la chimie.
Militons, en passant, pour débaptiser les INSA, au nom fautif (il y a des applications des sciences, mais pas de sciences appliquées) pour les renommer plus justement INSAS : instituts nationaux des sciences et des applications des sciences. Allons, un "s" en plus sur l'acronyme, ce n'est pas bien compliqué, et tellement moins fautif. Je plains mes collègues qui travaillent dans ces instituts : ils "collaborent" à une entreprise de déséducation de leurs étudiants. Courage, militons !
Cela, c'est la stratégie, mais il ne faut pas négliger la tactique.
Je viens de trouver que, très clairement, il s'agit de vivre non pas en tant que chimiste, mais en chimiste.
Autrement dit, tous les actes de la vie doivent être jugés à l'aune de la chimie, parce que cette science est merveilleuse.
En pratique ? Il s'agira de considérer les "actualités", et d'en faire une évaluation de chimiste.
Par exemple, en pleine campagne pour les élections législatives, ne devrions-nous pas demander aux candidats ce qu'ils pensent des "produits chimiques" ? S'ils répondent que ce sont des produits contre lesquels il faut lutter, alors ne leur donnons pas nos vote, car les alliances avec un écologisme naïf et ilchimique les conduiront à des décisions fautives, qui engageront la collectivité.
Les "produits chimiques" n'existent pas ! Il y a des produits, mais ces produits ne sont pas chimiques. Il y a des produits extraits de la nature (le saccharose, ou sucre de table), et des produits de synthèse. Aucun n'est "chimique", parce que la chimie est une science, qui ne produit que des connaissances. Les "produits chimiques", ce sont des connaissances que nous pouvons utiliser, ou ne pas utiliser, en vue d'applications qui ne sont pas de la chimie, mais des applications de la chimie.
Militons, en passant, pour débaptiser les INSA, au nom fautif (il y a des applications des sciences, mais pas de sciences appliquées) pour les renommer plus justement INSAS : instituts nationaux des sciences et des applications des sciences. Allons, un "s" en plus sur l'acronyme, ce n'est pas bien compliqué, et tellement moins fautif. Je plains mes collègues qui travaillent dans ces instituts : ils "collaborent" à une entreprise de déséducation de leurs étudiants. Courage, militons !
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