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jeudi 10 juin 2021

Un moment merveilleux


C'est un moment extraordinairement intense pour la gastronomie moléculaire et physique, ce que l'on nomme plus succinctement gastronomie moléculaire.
Et c'est bien maintenant que nous devons arrêter, afin de regarder en arrière... afin de mieux regarder en avant.

Formellement, le nom de gastronomie moléculaire et physique a été donné en 1988 par moi-même et par mon vieil ami Nicholas Kurti, alors que nous organisions des conférences,  pour établir la discipline scientifique qu'est la gastronomie moléculaire et physique.

Cette gastronomie moléculaire et physique, plus succinctement dite gastronomie moléculaire, est une science de la nature,  qui ne se confond pas avec une de ses applications, que j'ai nommée cuisine moléculaire.

Mais, bref, en 1988, avec Nicholas Kurti, nous avons créé la gastronomie moléculaire, et nous l'avons créé par des conférences, plus exactement par des workshops, à savoir des rencontres scientifiques un peu "rapprochées", avec beaucoup de discussions et même, dans ce cas particulier, des expérimentations que nous faisions pendant nos rencontres.

Il y en a eu tous les deux ou tous les trois ans, régulièrement à partir de 1992, et, là, nous venons de faire la dixième rencontre.

Comme toujours, cela se fait sur 3  jours : 3 jours de présentations scientifiques, de discussions entre amis passionnés par les sciences de la nature et par la cuisine.

Mais, pour cette année, nous avons enchaîné avec la finale des 8e et 9e concours internationaux de cuisine note à note,  une autre application de la gastronomie moléculaire, et qui se distingue de la cuisine moléculaire en ce sens que, pour la cuisine moléculaire, la question était la rénovation des ustensiles (faire venir en cuisine des ustensiles venu des laboratoire de chimie essentiellement), alors que, pour la cuisine note à note, la question est celle des ingrédients : on n'utilise plus les viandes, poissons, fruits ou légumes, mais des composés purs, avec lesquels on construit les mets.

C'est une cuisine de synthèse,  et nous avons eu la finale des 8e et 9e concours avec un excellent niveau des concurrents, venus de plusieurs pays.

Une semaine particulièrement intense donc, qui est encadrée par une conférence scientifique à l'occasion du lancement de cet énorme livre qu'est le Handbook of Molecular Gastronomy, le 12 mai, et une autre conférence du même type le 30 juin, vu le succès de la première.

 

Voilà donc pour l'état : il est la résultante de la lente constitution d'une communauté internationale, ces dernières années, avec la création de groupes de gastronomie moléculaire dans des universités de nombreux pays. Cela ne cesse d'augmenter à mesure que s'ajoutent les élèves, les manifestations...

 

Et demain ? Demain, ayant cette communauté, nous la ferons vivre avec l'International Journal of Molecular and Physical Gastronomy, pour lequel je viens d'avoir des idées de développement : il sera structuré comme l'a été le Handbook of Molecular Gastronomy, avec
- une partie scientifique
- une partie d'applications didactiques
- une partie d'applications à l'art culinaire, sous le nom d' edible ideas.

N'est-ce pas merveilleux ?