La sensibilité :
« Faculté de ressentir profondément des impressions,
d'éprouver des sentiments, de vivre une vie affective intense ».
On a dit de l'un de
mes amis qu'il avait beaucoup de sensibilité. Dont acte… mais de
quoi s'agit-il ?
J'ai un peu peur que
ceux qui évoquaient cette sensibilité ne l'aient confondu avec la
sensiblerie. Ce sentiment un peu vague, confus, idiot : « elle
a du sentiment ma vache, elle a du sentiment ».
Au fond, quelles
sont les qualités que l'on pourrait observer chez mon ami ? Il
y a certainement cette délicatesse de sentiments qui correspond à
de l'attention aux autres. Oui, mon ami est prévenant, attentif :
à l'affût de nos moindres faits, gestes et dires, il cherche à
nous donner du bonheur. C'est sa façon de dire « je t'aime »,
mais plus délicatement que par ces mots explicites, et un peu
brutaux.
A ce propos, on lira
ou on relira ce passage de Marcel Proust, où les tantes du narrateur
remercient Swann pour l'envoi d'une caisse de vin, mais en des termes
si allusifs que l'on est bien certain que le remerciement ne peut
être entendu. La sensibilité navigue entre les gros sabots et les
touches de couleur les plus légères, et le choix du curseur est une
question de… sensibilité.
Mais le Trésor
de la langue française informatisé dit aussi : « Propriété
des êtres vivants supérieurs d'éprouver des sensations, d'être
informés, par l'intermédiaire d'un système nerveux et de
récepteurs différenciés et spécialisés, des modifications du
milieu extérieur ou de leur milieu intérieur et d'y réagir de
façon spécifique et opportune. »