samedi 4 juillet 2020

Sport et sciences de la nature


Il y a dans notre monde bien des phénomènes que je ne comprends pas, et l'un d'entre eux est le suivant :  il y a quelques années, dans une ville de France qui n'est pas Paris, une équipe de sport est devenue championne de France, et  l'école de chimie -une école d'ingénieurs- de cette ville est montée dans le classement national.

Mais commençons doucement, avec une incompréhension plus fondamentale : l'engouement pour le sport au point que la vie s'y centre. Je comprends que l'on puisse avoir envie d'avoir un corpore sano à côté d'un mens sana, un corps sain pour abriter un esprit sain, mais je vois une différence entre faire du sport, faire de la compétition, ou encourager des sportifs.

Faire du sport, je me suis exprimé : il est vrai que, parfois, on a besoin de prendre l'air, de bouger, respirer profondément... Il est vrai que l'exercice modéré évite l'obésité et son cortège de maladies.
Mais faire de la compétition ? Pour quoi ? Quel est l'objectif ? Et puis, je vois tant de personnes qui font cela sans avoir d'autre chance que d'être un "champion" tout à fait local... Oui, pourquoi ? Pourquoi s'engager avec insuffisamment d'engagement dans un voie où l'on restera médiocre ?

Supporter (encourager), enfin ? Je veux bien que l'on aille encourager des enfants, des amis... mais je crois voir surtout la force de la socialité, dans cette affaire. L'être humain étant un être social, il y a des mécanismes de récompense quand il est en groupe ;  et comment être plus en groupe que dans un stade,  à des milliers ? Or si l'humain est social, les fourmis le sont aussi : nous résignerons-nous à de l'animalité ?
Bien sûr, j'ai le sentiment d'être très "innocent", et  j'attends que mes amis m'éclairent un peu, corrigent mes analyses précédentes. D'ailleurs, à propos du sport, je me souviens avoir entendu des collègues professeurs me dire que le sport d'équipe renforce la cohésion et  contribue à enseigner le travail en groupe. Pourquoi pas, donc, mais mon collègue n'était-il pas en train d'habiller de mauvaises raisons un goût personnel ?

Je reviens maintenant à ma question initiale qui était d'observer cette promotion d'une école de chimie, dans une ville où une équipe sportive était devenue championne de France. En quoi  les capacités sportives d'une équipe d'une ville améliorent-elles l'école de chimie ? Les locaux n'ont pas changé, ni les professeurs... En quoi la carrière  ultérieure des étudiants sera-t-elle améliorée par le classement de l'équipe de sport ?
Je compte sur mes amis pour m'expliquer  : n'hésitez pas à mettre des commentaires sur ce blog.


vendredi 3 juillet 2020

Une amusante question à propos des rapports entre la science et l'industrie


Ailleurs, j'ai décrit un tableau à cinq colonnes pour mieux coordonner les relations de la science et de l'industrie.
En substance, j'y dis que la science doit produire des connaissances nouvelles,  et non pas faire le travail de l'industrie, même si on lui propose de l'argent pour cela. En revanche, il est inutile que l'industrie fasse de la science, puisqu'elle la subventionne par ses impôts, mais c'est un gâchis si elle n'utilise pas les résultats (publics) de la science pour faire de l'innovation.
Et dans le cadre de contrats particuliers, on peut t'imaginer que les scientifiques et les industriels se retrouvent pour imaginer ensemble des applications des résultats scientifiques. L'investissement en temps et compétence des scientifiques, lors de ces collaborations, doit  évidemment être assorti d'une rétribution du laboratoire par les industriels qui feront tout usage des connaissances et des compétences des scientifiques.

M'arrive aujourd'hui le cas amusant -mais ce n'est pas la première fois que je le rencontre et c'est pour cela que je l'évoque-  d'un étudiant qui est en stage de fin d'études dans une société industrielle et qui me consulte à propos du sujet -technologique donc- qui lui a été confié.
Cet étudiant ayant assisté à mes cours, il a compris que j'étais capable de résoudre le problème qui lui a été confié, même si c'est un problème technologique,  et donc en dehors du champ scientifique auquel je dois me consacrer.
Cet étudiant me demande de l'aider à résoudre le problème posé.


Bien sûr, mon bon cœur, et peut-être un atavisme d'enseignant, pour lequel une question d'un étudiant est un torchon rouge devant le taureau, me poussent à l'aider. Mais faut-il vraiment que je fasse cela ?
Si je résolvais son problème (et c'est facile pour moi), alors l'industriel qui emploie cet étudiant recevrait à titre gratuit l'information technologique que je lui donnerais... sans que mon laboratoire reçoive rien en échange : ce serait injuste... et l'argent de l'état serait mal employé, puisque mon temps et ma compétences seraient donnés dans un cadre non légal.

Il y a donc lieu de cadrer les choses  : puisque l'étudiant est mandaté par l'industriel, ce n'est plus un de mes étudiants, mais un personnel de la société qui l'emploie. D'ailleurs, l'étudiant ferait une faute professionnelle en me confiant les données du problème, car cela relève de la confidentialité industrielle à laquelle il s'est sans doute engagé !
Pour me donner de l'information, l'étudiant doit me faire signer un contrat de confidentialité... que je ferais assortir d'une rétribution (à mon laboratoire) de mes temps et compétences.
Bref, il y a lieu de ne pas nous comporter, ni moi ni lui, comme les professeur et étudiant que nous étions, parce que nous ne sommes plus cela. Il est maintenant un employé de l'industrie, et je suis un chercher, et non plus un professeur.

Moralité : parce que je suis "aimable", j'ai envoyé à l'étudiant des documents publics, à savoir ceux que je distribue lors de mes cours, et qui ont un rapport avec le problème posé, et j'ai engagé mon jeune ami à proposer à sa hiérarchie de me proposer un contrat de collaboration.
J'ajoute d'ailleurs que j'ai indiqué qu'il serait plus intéressant pour l'industriel de payer une thèse qu'une rémunération sèche : lors de la thèse, le doctorant sera formé, de sorte que l'industrie récupérera à la fois des résultats de la thèse et d'un personnel (bien) formé.

jeudi 2 juillet 2020

Répondre à une question

 Souvent, dans mon groupe de recherche, je discute la question de répondre à des questions. On pourra se reporter à un billet où j'avais discuté la question de répondre à un examinateur.
Dans les deux cas, il faut donc faire une réponse. Cela signifie que l'on part d'un point,  qui est celui qui correspond à l'énonciation de la question,  et que l'on doit arriver au point où la réponse à la question  est donnée.
Une fois l'objectif déterminer, il faut considérer le chemin et le mode de transport  :  à pied, en vélo, en train, en avion.. avec l'idée supplémentaire que  souvent le chemin et le mode de transport vont de pair, comme on le sait parfaitement quand on utilise une carte GPS qui vous propose un itinéraire différent selon qu'on est à pied, ce qui permet de prendre des sens interdits aux voitures, ou en voiture.

Mais imaginons le cas où l'on ne sait pas l'objectif, ce qui correspond au fait de ne pas savoir la réponse à une question :  par exemple, dans un examen, quand on ne sait pas répondre à un examinateur.

Il y a un type de personnes qui cachent leur ignorance, et cela est le pire, car il y a du mensonge dans cette façon de faire, de la malhonnêteté. Moi, examinateur devant donner une note entre 0 et 20, je mettrais volontiers - 5 ou - 10 selon le degré de malhonnêteté qui est employée.
L'humour, en particulier, ne vaut rien ; les mots approximatif non plus, et il y a beaucoup de naïveté à croire que l'on peut véritablement tromper l'examinateur avec les artifices de ce genre.

Un peu mieux, c'est l'honnêteté de dire "je ne sais pas". Mais ce n'est pas très malin, car on recueille un zéro sec. Certes,  cela ne porte pas à conséquence morale, et en tout cas on est pas ensuite crédité de  la réputation de malhonnêteté, ce qui est déjà beaucoup, mais quand même, on échoue.

Puis vient une méthode bien meilleure, qui consiste analyser à voix haute la question à laquelle on ne sait pas répondre, et, progressivement, à élaborer devait l'examinateur une réponse, en faisant état de ce qu'on sait.
Car, au fond, les examinateurs ont  bon cœur  : ils aimeraient tant  que les étudiants réussissent !  De sorte qu'ils sont à l'affût de la moindre possibilité de les aider, de leur donner des points.
Surtout, un étudiant qui, face à un problème, l'analyse, le décortique, cherche des ressources pour le résoudre, structure ce cheminement, sera immensément apprécié pour cette capacité précisément analytique, précise, un peu savante, de répondre à la question .
D'ailleurs, parfois il est moins important de répondre à la question que de cheminer de façon intelligente et c'est en réalité cela que je propose  : cheminer de façon intelligente, à haute voix, devant l'examinateur. Certes, on pourra peut-être ne pas répondre à la question, mais, en tout cas, on aura bien identifié à la fois une stratégie de réponse, des possibilités d'amélioration personnelle, et, peut-être même que dans certains cas, l'analyse aura conduit à l'invention de la réponse que l'on n'avait pas.
Ainsi, dans plusieurs dialogues de Platon, et notamment dans le Thététète, Socrate interrogeant un interlocuteur, lui fait "accoucher" d'une réponse que cet interlocuteur ne savait pas avoir. Cette méthode de la "maïeutique" peut se faire avec un interlocuteur,  mais nous pouvons aussi apprendre à nous la faire à nous-même à haute voix, devant un témoin, l'examinateur par exemple.


jeudi 25 juin 2020

C'est en ligne

La société Conférentia m'envoie pour diffusion le lien de ma conférence de lundi 22 juin 2020 :

https://www.facebook.com/watch/live/?v=735829623901313


bon visionnage

Un détail

Ce matin, un message de remerciements m'arrive :


Je vous remercie de m avoir accordé du temps, je ne serai peut-être pas sans reposer des questions. Je m'intéresse beaucoup à la science de mon métier et de nombreuses questions reste parfois sans réponses précises.

Et voici ma réponse très rapide :

Je trouve votre message avec le mot "science" au moment même où je retrouve un texte où je discutais Escoffier, qui prédisait à tort que la cuisine deviendrait un jour scientifique. Il avait tout confondu, parce que le mot science est ambigu : il y a du savoir de cuisinier, les cuisiniers peuvent avoir de la rigueur, mais cela ne suffit pas pour faire une "science de la nature", acception que vous utilisez très justement. 


Je crois avoir développé cela dans un texte des nouvelles gastronomiques, notamment. 

mardi 23 juin 2020

Mon petit marché

Je déteste l'à-peu-près, notamment terminologique, parce qu'il y a le risque que ma pensée soit flottante.

Et voici donc mon marché du jour :

critique

"Domaine des phénomènes physiol. ou naturels"
"Qui implique des suites de grande importance, dans un sens favorable ou défavorable. "
1762 « qui décide du sort de quelqu'un ou de quelque chose, qui amène un changement » (J.-J. ROUSSEAU, Émile, IV ds LITTRÉ);
"Qui a le don, le pouvoir de juger un être, une chose à sa juste valeur, de discerner ses mérites et défauts."
"Esprit critique. Esprit qui n'accepte aucune assertion sans contrôler la valeur de son contenu et son origine. "

peler

 Enlever (à quelque chose) sa partie superficielle.
Ôter la peau.


 
éplucher

Nettoyer en enlevant les déchets.


tronçon

Fragment, morceau coupé ou brisé d'un objet plus long que large.
Morceau tranché d'un animal au corps allongé et plus ou moins cylindrique.
du lat. pop. *trunceus « tronqué », dér. du lat. d'époque impériale truncus « id. ».


cylindre

Solide engendré par une droite qui se déplace parallèlement à un axe, en s'appuyant sur deux plans fixes

Hopla !

On me parle de respect...

... mais je n'oublie pas le sens des mots :

Empr. au lat. respectus (propr. « action de regarder en arrière ») « considération, égard » [respectu alicujus rei]

Si le respect, c'est du passéisme, cela ne me va pas. Et je n'oublie pas le "mandarinat" de l'université, pas encore si lointain !

Je "considère" ce qui en vaut la peine, pas la "position" (sociale), pas l'apparence, mais le contenu !