Ce blog contient: - des réflexions scientifiques - des mécanismes, des phénomènes, à partir de la cuisine - des idées sur les "études" (ce qui est fautivement nommé "enseignement" - des idées "politiques" : pour une vie en collectivité plus rationnelle et plus harmonieuse ; des relents des Lumières ! Pour me joindre par email : herve.this@inrae.fr
vendredi 27 juin 2025
Aidons nos amis
jeudi 26 juin 2025
La fusion du beurre ?
mercredi 25 juin 2025
La construction d'une assiette : il faut construire, et pas seulement juxtaposer
On n'a pas suffisamment expliqué que construire une assiette, c'est... construire une assiette, et pas seulement y disposer des éléments séparés.
Imaginons une assiette qui soit composée d'un filet de poisson, de riz, et de croquettes d'aubergine.
Si, dans l'assiette, il y a d'un côté le poisson, de l'autre le riz, et enfin l'aubergine, alors c'est en réalité trois assiettes qui sont présentes, et pas une seule.
De ce fait, si l'on mange séparément les trois éléments, il y a de fortes chances pour qu'ils soient un peu "tristes".
Et si l'on veut associer les trois éléments, comment le faire ? Personnellement, je ne sais jamais comment je dois faire. Bien sûr, s'il s'agit simplement de nutriments, peu importe l'ordre, et je fais selon mon choix, selon mon appétit, selon mon envie...
Mais s'il y a une œuvre culinaire réalisée par un artiste, alors il doit y avoir une raison pour le choix du poisson, du riz et de l'aubergine : quand je mange ces différents éléments, je dois être guidé... ce qui conduit presque immanquablement à superposer les éléments, et non pas à les juxtaposer.
Se pose alors la question de la construction et l'on comprend bien que le résultat ne sera pas le même si on met le riz dessous et le poisson dessus, ou inversement, par exemple.
C'est tout cela l'enjeu du constructivisme culinaire, que nous avons discuté tant de fois avec mon ami Pierre Gagnaire : préparer une assiette, c'est faire une construction... des mots qui doivent nous faire souvenir que Marie-Antoine Carême, le cuisiniers des empereurs, avait introduit la "cuisine monumentale" : il ne s'agissait pas seulement de reproduire des bâtiments en sucre, mais, au contraire, de construire les plats.
mardi 24 juin 2025
SayFood : notre belle unité de recherche
Elle est présentée ici :
Voir la plaquette de présentation pour la version FR : https://umr-sayfood.versailles-saclay.hub.inrae.fr/
See the research unit overview pour la version EN : https://eng-umr-sayfood.versailles-saclay.hub.inrae.fr/
Pas d'adjectif subjectifs !
Connaissez-vous les Notes Académiques de l’Académie d’Agriculture de France ? (les « N3AF »)
Connaissez-vous les Notes Académiques de l’Académie d’Agriculture de France ? (les « N3AF »)
Les Notes académiques de l’Académie d’agriculture de France sont une publication d'information et d'éducation scientifique, technologique et technique, propriété de l'Académie d'agriculture de France, dont l'objectif est de permettre aux chercheurs de faire connaître rapidement leurs travaux et idées à la communauté internationale. Les langues de publication sont le français ou l'anglais. C’est
une revue électronique à comité de lecture au « modèle
diamant à accès ouvert » : ni les auteurs ni les lecteurs
ne payent
(https://www.academie-agriculture.fr/publications/notes-academiques/annees).
Les évaluations des manuscrits sont doublement anonymes :
les éditeurs en charge et les rapporteurs ignorent qui sont les
auteurs, et les auteurs ignorent qui sont l’éditeur et les
rapporteurs. Les articles en accès libre (open access) sont sous la licence CC-BY (http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/) La publication offre une information actualisée et rigoureuse à propos de tous les domaines couverts par les dix sections de l'Académie d'agriculture de France, qui recouvrent des sciences diverses tant sociales que naturalistes ou technologiques (voir ci-dessous). Elle publie des articles originaux, des articles d'actualité, des notes de conjoncture, des synthèses, des revues bibliographiques, des rapports, des commentaires critiques d’ouvrages ou d’articles, des points de vue, des textes de conférences, des lettres à la rédaction, des cours, des articles « Potentiels de la science pour une agriculture durable », et d’autres encore : voir https://www.academie-agriculture.fr/publications/notes-academiques/rubriques Section 1 - Productions végétales Section 2 - Forêts et filière bois Section 3 : Élevage Section 4 : Sciences humaines et sociales Section 5 : Interactions milieux-êtres vivants Section 6 : Sciences de la vie Section 7 : Environnement et territoires Section 8 : Alimentation humaine Section 9 : Agrofournitures Section 10 : Économie et politique |
lundi 23 juin 2025
Ceux qui parlent de "pâté en croûte", ou de "pâté croûte" n'ont pas assez réfléchi à ce qu'ils disent
Ceux qui parlent de "pâté en croûte", ou de "pâté croûte" n'ont pas assez réfléchi à ce qu'ils disent.
Je suis obligé de l'expliquer encore : hier, dans un restaurant, j'ai été obligé d'expliquer à mon interlocuteur que ce qu'il nommait un pâté en croûte ne méritait pas ce nom. Et je dois dire qu'il a fallu que j'insiste parce que le maître d'hôtel avait la comprenette difficile. Disons tout disons d'abord que de la viande broyée que l'on cuit ne fait pas un pâté, mais une terrine si on la cuit dans une terrine. En revanche, on obtient un pâté si l'on cuit dans une pâte : pâte, pâté. N'est-ce pas évident ? Evidemment il y a des gens qui parlent un peu au hasard qui n'ont pas réfléchi à ce genre de choses et ceux-là s'obstinent souvent, mais passons. Il y a donc les pâtés d'un côté, et les terrines de l'autre. Les terrines sont souvent servies froides, mais il existe deux sortes de pâté : les pâtés chauds et les pâtés froid. Cela se trouve dans tous les livres de cuisine, de charcuterie, de pâtisserie. Et l'on trouve un très grand nombre de pâtés différents qu'il s'agisse des pâtés lorrains, des pâtés Pantin, des pâtés de Pézenas...
Pour ce que les livres de cuisine ont toujours justement nommés des "pâtés froids", il y a une espèce de mode qui les fait appeler pâté en croûte ou pâté croûte. A la limite on pourrait dire terrine en croûte... mais cela serait un pâté.
Bref, soyons simples et justes : distinguons les terrines, les pâtés, et parmi les pâtés, les pâtés chaud et les pâtés froid. J'ajoute pour terminer que la vogue actuelle de ces pâtés froids vendus sous le nom fautif de pâté en croûte, conduit certains commerçants à vendre de la pâte pour le prix de la viande : il y a autour une indigeste épaisseur de pâte, et bien peu de viande. Pis encore, parfois, la viande est sous une épaisse couche de gelée, d'ailleurs trop "collée", et donc avec peu de goût.
Le commerce comme disait Alexandre Vialat, a bien des façons de se comporter de façon malhonnête, et on aura jamais intérêt à aller terminologiquement dans son sens, sans quoi on prendrait des vessies pour des lanternes. Je signale enfin que, dans les livres de cuisine, de pâtisserie et de charcuterie du passé, les pâtés froids avaient une couche de pâte assez mince, croustillante, ce qui en fait des objets bien plus intéressants gustativement, car, alors, toute la croûte est cuite, toute la croûte est croustillante, toute la croûte fait contraste avec la tendreté des chaires internes.