Ce blog contient: - des réflexions scientifiques - des mécanismes, des phénomènes, à partir de la cuisine - des idées sur les "études" (ce qui est fautivement nommé "enseignement" - des idées "politiques" : pour une vie en collectivité plus rationnelle et plus harmonieuse ; des relents des Lumières ! Pour me joindre par email : herve.this@inrae.fr
vendredi 13 novembre 2015
Tout ce qui est superflu est gênant
Le superflu est gênant. Ici je propose deux champs d'application de cette idée que je crois générale : la littérature et les sciences de la nature.
Pour la littérature, il y a la question essentielle de la lisibilité : si nous digressons, nos interlocuteurs perdront le fil, et, à moins que ce ne soit une idée artistique d'égarer nos amis, la digression est une faute. De même pour l'épithétisme, qui consiste à accumuler des adjectifs qualificatifs, des épithètes. Quand l'épithétisme est involontaire, quand il est seulement une sorte de logorrhée incontrôlée, notre lecteur s'y perd, parce qu'il ne voit plus où diriger sa pensée. Bien sûr, là aussi, des artistes peuvent jouer de la faute pour la transformer en qualité... mais n'est pas Rabelais qui veut ! Le plus souvent, l'expérience montre que l'épithétisme n'est pas voulu, et que le lecteur le subit : le superflu est gênant.
Passons maintenant aux sciences de la nature. On vient de m'afficher une diapositive pour me présenter les matériels et les méthodes qui étaient employés pour une étude scientifique. La diapositive était surchargée de détails inutiles à la compréhension : la taille des béchers, l'hygrométrie, la température… Je ne dis pas que mon interlocuteur avait tort de consigner toutes ces indications... mais il fallait qu'il le fasse dans son cahier de laboratoire, et qu'il m'évite les détails inutiles, qui m'empêchaient de bien comprendre son discours. Et pourquoi n'aurait-il pas été jusqu'à m'indiquer à quelle heure il s'était brossé les dents ? On ne montre en public que ce qui a fait l'objet d'un peu de travail, de soin ; quand on reçoit un ami, on s'assure, dit Jean-Anthelme Brillat-Savarin, de son bonheur pendant tout le temps qu'il est sous notre toit. De même, lors d'une présentation scientifique, on doit surtout se préoccuper de bien faire comprendre nos travaux à nos interlocuteurs.
Cela vaut pour les publications scientifiques. J'ai vu aussi, récemment, dans l'introduction d'un article scientifique des considérations qui avaient bien peu de rapport avec le sujet du travail présenté. Quand on tombait sur ces indications, on passait un long moment à s'interroger pour savoir quel était le rapport avec le sujet, et finalement on ne le trouvait pas... parce qu'il n'y en avait pas. Notre auteur nous avait fait perdre notre temps. On voit que, là encore, le superflu est gênant.
Nous n'avons considéré que deux champs, mais n'aurions-nous pas raison de généraliser, et de conserver cette idée générale : le superflu est gênant ?
Elaguons afin d'aider nos amis à comprendre que nous voulons leur dire. Et c'est ainsi qu'un discours épuré, structuré, atteindra mieux son but qu'une accumulation désordonnée.
PS. On n'oubliera pas un de mes billets où je discutais la question d'une possible élégance du baroque. Le baroque est tout accumulation, alors que l'élégance semble être une pureté de ligne, où tout ajout est gênant. Peut-il exister un baroque élégant ? Voilà la question qui est posée par ailleurs.
Pour la littérature, il y a la question essentielle de la lisibilité : si nous digressons, nos interlocuteurs perdront le fil, et, à moins que ce ne soit une idée artistique d'égarer nos amis, la digression est une faute. De même pour l'épithétisme, qui consiste à accumuler des adjectifs qualificatifs, des épithètes. Quand l'épithétisme est involontaire, quand il est seulement une sorte de logorrhée incontrôlée, notre lecteur s'y perd, parce qu'il ne voit plus où diriger sa pensée. Bien sûr, là aussi, des artistes peuvent jouer de la faute pour la transformer en qualité... mais n'est pas Rabelais qui veut ! Le plus souvent, l'expérience montre que l'épithétisme n'est pas voulu, et que le lecteur le subit : le superflu est gênant.
Passons maintenant aux sciences de la nature. On vient de m'afficher une diapositive pour me présenter les matériels et les méthodes qui étaient employés pour une étude scientifique. La diapositive était surchargée de détails inutiles à la compréhension : la taille des béchers, l'hygrométrie, la température… Je ne dis pas que mon interlocuteur avait tort de consigner toutes ces indications... mais il fallait qu'il le fasse dans son cahier de laboratoire, et qu'il m'évite les détails inutiles, qui m'empêchaient de bien comprendre son discours. Et pourquoi n'aurait-il pas été jusqu'à m'indiquer à quelle heure il s'était brossé les dents ? On ne montre en public que ce qui a fait l'objet d'un peu de travail, de soin ; quand on reçoit un ami, on s'assure, dit Jean-Anthelme Brillat-Savarin, de son bonheur pendant tout le temps qu'il est sous notre toit. De même, lors d'une présentation scientifique, on doit surtout se préoccuper de bien faire comprendre nos travaux à nos interlocuteurs.
Cela vaut pour les publications scientifiques. J'ai vu aussi, récemment, dans l'introduction d'un article scientifique des considérations qui avaient bien peu de rapport avec le sujet du travail présenté. Quand on tombait sur ces indications, on passait un long moment à s'interroger pour savoir quel était le rapport avec le sujet, et finalement on ne le trouvait pas... parce qu'il n'y en avait pas. Notre auteur nous avait fait perdre notre temps. On voit que, là encore, le superflu est gênant.
Nous n'avons considéré que deux champs, mais n'aurions-nous pas raison de généraliser, et de conserver cette idée générale : le superflu est gênant ?
Elaguons afin d'aider nos amis à comprendre que nous voulons leur dire. Et c'est ainsi qu'un discours épuré, structuré, atteindra mieux son but qu'une accumulation désordonnée.
PS. On n'oubliera pas un de mes billets où je discutais la question d'une possible élégance du baroque. Le baroque est tout accumulation, alors que l'élégance semble être une pureté de ligne, où tout ajout est gênant. Peut-il exister un baroque élégant ? Voilà la question qui est posée par ailleurs.
Les évidences a posteriori
Une évidence, c'est une évidence : quelque chose qui saute à l'esprit, que l'on comprend immédiatement. De ce fait, une évidence {a posteriori } semble être un oxymore, une sorte de contradiction. Pourtant ces évidences{ a posteriori} existent bel et bien, comme on va le voir.
Le premier exemple que j'ai rencontré est celui de la cuisine note à note, cette cuisine faite de composés, au lieu que les ingrédients des mets soient les classiques fruits, légumes, viandes, poissons, oeufs...
Quand j'ai pensé cette cuisine pour la première fois, en 1994..
La suite sur : http://www.agroparistech.fr/Les-evidences-a-posteriori.html
Le premier exemple que j'ai rencontré est celui de la cuisine note à note, cette cuisine faite de composés, au lieu que les ingrédients des mets soient les classiques fruits, légumes, viandes, poissons, oeufs...
Quand j'ai pensé cette cuisine pour la première fois, en 1994..
La suite sur : http://www.agroparistech.fr/Les-evidences-a-posteriori.html
mercredi 11 novembre 2015
Il faut s'amuser à faire des choses passionnantes
Pardonnez-moi un souvenir personnel, mais il nous donnera un exemple à propos duquel nous pourrons discuter.
Il y a quelques années, interviewé par une radio nationale, j'avais déclaré je m'amusais beaucoup dans mon laboratoire (et c'est encore le cas aujourd'hui, peut-être encore plus que par le passé). Cette déclaration n'était pas une naïveté lâchée sans réflexion, mais, au contraire, une volonté de faire partager de l'enthousiasme, de susciter des vocations, pour les sciences de la nature ou pour la technologie, pour la vie en général : on se souvient que je crois que c'est une politesse que de ne pas se plaindre tout le temps, et, au contraire, d'être aussi positif que possible.
Bref, j'avais dit que je m'amusais beaucoup... et je n'étais pas encore rentré au laboratoire (vite, au laboratoire, puisque c'est l'un des plus beaux endroits du monde... pour moi) que je recevais un appel téléphonique de la Direction de la Communication d'une Institution Scientifique (on comprend mon usage ironique des majuscules) qui me disait qu'il ne fallait pas faire de déclaration de ce type, que je devais pas dire que je m'amusais alors que d'autres sont au chômage, ou travaillent à la chaîne.
A l'époque, j'avais repoussé leur argument (après tout, ce n'était pas mon employeur), et, aujourd'hui, je maintiens que la position de mes interlocuteurs était idiote !Oui, je "m'amuse beaucoup"... mais que cela signifie-t-il ? Cela signifie que, du matin au soir, les week-end, pendant les vacances que je ne prends pas (et mon institution actuelle me le reproche), je ne cesse de chercher à produire de la Connaissance ! Oui, je m'amuse... sans quoi je changerais immédiatement de métier. Et je peux garantir aux contribuables que, avec mon "amusement" (on pourrait tout aussi bien dire "travail"), l'état qui m'emploie en a pour son argent !
Oubliées les 35 heures, puisqu'il s'agit d'en faire 105, et que j'en ferais volontiers plus si j'en avais la force physique.
Oui, je m'"amuse", mais mes interlocuteurs de l'époque auraient eu raison de se demander un peu ce que signifie "amuser". Oui, je maintiens le mot "amuser", puisqu'il dérive de muser, «s'appliquer, réfléchir, penser mûrement à» (Id., ibid., III, 161); 2. 1174-87 id. «aspirer, prétendre à, chercher à obtenir» (Chrétien de Troyes, Perceval, éd. F. Lecoy, 245).
S'amuser à faire son métier, n'est-ce pas la meilleure garantie de faire son travail, son métier, avec ardeur ? Et pourquoi aurait-on honte du bonheur d'un métier ? Ne peut-on, au contraire, souhaiter cela à tous ? Bien sûr, on n'a pas toujours un métier merveilleux en claquant des doigts, et je gagne aujourd'hui ce que j'ai "payé" en n'allant pas "au bistrot" plus jeune : les compétences mathématiques s'obtiennent à une table de travail, seul, dans le "silence d'un cabinet".
Mais il faut aussi considérer le point suivant : ce qui est pour moi un "amusement" serait une punition pour d'autres. Des goûts et des couleurs, on ne discute pas. Moi, les équations m'amusent, mais j'ai rencontré bien des étudiants pour qui cela était punition. La conclusion : c'est qu'il faut approprier le métier à l'individu. Tel qui aime les équations s'amusera à un métier où il en fait, et tel qui ne les aime pas ne devra pas avoir ce métier. Autrement dit, nous devons tous choisir un métier qui nous amuse, mais ce choix est personnel, et nous n'aurons les moyens de choisir que si nous nous donnnons ces moyens.
N'est-ce pas un message à faire passer à tous les étudiants : chers amis, ne perdez pas une seconde, et appliquez-vous à obtenir les compétences qui vous permettront d'avoir le métier que vous aimez, et que vous ferez alors... en vous amusant ! Pensez à l'image d'un poulain lâché dans le pré, au printemps : quand je suis au laboratoire, c'est ainsi. Je vous le souhaite de tout coeur !
Il y a quelques années, interviewé par une radio nationale, j'avais déclaré je m'amusais beaucoup dans mon laboratoire (et c'est encore le cas aujourd'hui, peut-être encore plus que par le passé). Cette déclaration n'était pas une naïveté lâchée sans réflexion, mais, au contraire, une volonté de faire partager de l'enthousiasme, de susciter des vocations, pour les sciences de la nature ou pour la technologie, pour la vie en général : on se souvient que je crois que c'est une politesse que de ne pas se plaindre tout le temps, et, au contraire, d'être aussi positif que possible.
Bref, j'avais dit que je m'amusais beaucoup... et je n'étais pas encore rentré au laboratoire (vite, au laboratoire, puisque c'est l'un des plus beaux endroits du monde... pour moi) que je recevais un appel téléphonique de la Direction de la Communication d'une Institution Scientifique (on comprend mon usage ironique des majuscules) qui me disait qu'il ne fallait pas faire de déclaration de ce type, que je devais pas dire que je m'amusais alors que d'autres sont au chômage, ou travaillent à la chaîne.
A l'époque, j'avais repoussé leur argument (après tout, ce n'était pas mon employeur), et, aujourd'hui, je maintiens que la position de mes interlocuteurs était idiote !Oui, je "m'amuse beaucoup"... mais que cela signifie-t-il ? Cela signifie que, du matin au soir, les week-end, pendant les vacances que je ne prends pas (et mon institution actuelle me le reproche), je ne cesse de chercher à produire de la Connaissance ! Oui, je m'amuse... sans quoi je changerais immédiatement de métier. Et je peux garantir aux contribuables que, avec mon "amusement" (on pourrait tout aussi bien dire "travail"), l'état qui m'emploie en a pour son argent !
Oubliées les 35 heures, puisqu'il s'agit d'en faire 105, et que j'en ferais volontiers plus si j'en avais la force physique.
Oui, je m'"amuse", mais mes interlocuteurs de l'époque auraient eu raison de se demander un peu ce que signifie "amuser". Oui, je maintiens le mot "amuser", puisqu'il dérive de muser, «s'appliquer, réfléchir, penser mûrement à» (Id., ibid., III, 161); 2. 1174-87 id. «aspirer, prétendre à, chercher à obtenir» (Chrétien de Troyes, Perceval, éd. F. Lecoy, 245).
S'amuser à faire son métier, n'est-ce pas la meilleure garantie de faire son travail, son métier, avec ardeur ? Et pourquoi aurait-on honte du bonheur d'un métier ? Ne peut-on, au contraire, souhaiter cela à tous ? Bien sûr, on n'a pas toujours un métier merveilleux en claquant des doigts, et je gagne aujourd'hui ce que j'ai "payé" en n'allant pas "au bistrot" plus jeune : les compétences mathématiques s'obtiennent à une table de travail, seul, dans le "silence d'un cabinet".
Mais il faut aussi considérer le point suivant : ce qui est pour moi un "amusement" serait une punition pour d'autres. Des goûts et des couleurs, on ne discute pas. Moi, les équations m'amusent, mais j'ai rencontré bien des étudiants pour qui cela était punition. La conclusion : c'est qu'il faut approprier le métier à l'individu. Tel qui aime les équations s'amusera à un métier où il en fait, et tel qui ne les aime pas ne devra pas avoir ce métier. Autrement dit, nous devons tous choisir un métier qui nous amuse, mais ce choix est personnel, et nous n'aurons les moyens de choisir que si nous nous donnnons ces moyens.
N'est-ce pas un message à faire passer à tous les étudiants : chers amis, ne perdez pas une seconde, et appliquez-vous à obtenir les compétences qui vous permettront d'avoir le métier que vous aimez, et que vous ferez alors... en vous amusant ! Pensez à l'image d'un poulain lâché dans le pré, au printemps : quand je suis au laboratoire, c'est ainsi. Je vous le souhaite de tout coeur !
mardi 3 novembre 2015
Ecrivons à nos élus
Si l'organisation de notre société ne nous convient pas, nous avons le devoir de le faire savoir et, dans une démocratie, les représentants des citoyens sont là pour mener la discussion et arriver à un consensus national.
Il est bon de se souvenir que les députés sont nos élus, qui nous représentent pour ce qui concerne les lois nationales.
Il y a aussi d'autres élus, par exemple les maires, les sénateurs, etc. mais si les maires sont les organisateur et les gestionnaires des communes, ils ne sont pas là pour déterminer les lois et ce sont plutôt les députés qui sont chargés de ce travail. Ne confondons pas les rôles.
Je me demande s'il n'y a pas quelque indécence à "vitupérer dans les bistrots", au lieu de faire d'abord remonter vers les élus en charge des récriminations qui sont alors à la fois inutiles, et malavisées ? D'ailleurs, il est étonnant de voir que les députés sont saisis de bien peu de demandes, alors que fait leur travail d'élus est précisément de bien entendre tout ce que les citoyens veulent dire.
Ne pourrions-nous pas, même, considérer qu'il n'est guère civique de ne pas solliciter nos députés ? Allons, écrivons leur chaque fois que l'organisation de nos sociétés n'est pas telle que nous la voudrions : c'est un devoir civique !
Il est bon de se souvenir que les députés sont nos élus, qui nous représentent pour ce qui concerne les lois nationales.
Il y a aussi d'autres élus, par exemple les maires, les sénateurs, etc. mais si les maires sont les organisateur et les gestionnaires des communes, ils ne sont pas là pour déterminer les lois et ce sont plutôt les députés qui sont chargés de ce travail. Ne confondons pas les rôles.
Je me demande s'il n'y a pas quelque indécence à "vitupérer dans les bistrots", au lieu de faire d'abord remonter vers les élus en charge des récriminations qui sont alors à la fois inutiles, et malavisées ? D'ailleurs, il est étonnant de voir que les députés sont saisis de bien peu de demandes, alors que fait leur travail d'élus est précisément de bien entendre tout ce que les citoyens veulent dire.
Ne pourrions-nous pas, même, considérer qu'il n'est guère civique de ne pas solliciter nos députés ? Allons, écrivons leur chaque fois que l'organisation de nos sociétés n'est pas telle que nous la voudrions : c'est un devoir civique !
Le Ragnarok, toujours le Ragnarok
Ce matin, un message d'un correspondant :
Bonsoir et merci beaucoup de nous avoir fait parvenir l’article sur l’enseignement dans les universités médicales !
Ayant travaillé longtemps dans l’ADFI pour aider les familles de victimes de sectes et en étant un fidèle lecteur de la revue SCIENCES et PSEUDOSCIENCES, de l'AFIS, je suis très sensible à ces sujets.
Toute la journée dans mon cabinet je suis confronté à ces discours et au bout de 30 ans de métier c’est usant ! Mais ce qui est vraiment triste c’est de voir combien plus la connaissance scientifique augmente, et plus la diffusion de l’irrationnel progresse, et donc la crédulité !
Alors je crois à la stimulation de l’esprit critique que je fais auprès de mes petits enfants mais aussi parfois dans les collèges muni de mon doppler, appareil d’échographie…
Vous avez réussi à faire évoluer les choses dans le domaine de la cuisine, si un jour on pouvait arriver à cela avec la médecine !...
La réponse à donner est claire : elle s'apparente à celle que j'avais faite à mon ami administrateur de l'agriculture : luttons contre le Ragnarok.
A propos de crédulité, de superstition, d'irrationnel, de pensée magique donc, il faut d'abord se souvenir de l'échange qui avait lieuà l'Unesco, il y a plusieurs années, entre deux ministres de la recherche scientifique : le ministre français se plaignait à son homologue d'un pays en voie de développement de la forte proportion de Français superstitieux... mais son interlocuteur lui répondait que, chez lui, cette proportion atteignait 95 pour cent. Tout ce travail de diffusion des résultats de la science, de vulgarisation scientifique, d'enseignement à l'école des résultats et des méthodes des sciences porte donc ses fruits, et il n'y a aucune raison d'être découragé.
Comme expliqué dans un billet précédent, des vagues enfant arrivent par millions chaque année avec la pensée magique, et ce serait désastreux de ne pas lutter régulièrement, assidûment, contre la pensée magique. Dans la mythologie alsacienne, le dieux Wotan ne cesse de rôder sur les champs de bataille pour récupérer des guerriers valeureux, qu'il conduit au Valhalla, afin de repousser les assauts des géants. De même, nous devons militer pour que des amis de plus en plus nombreux s'associent à nous pour faire régner la Raison.
D'ailleurs, pour ceux qui se lasseraient, qui se désespéreraient, j'ai une proposition merveilleuse, à savoir que si l'on est activement occupé à combattre contre les Géants, alors on n'a plus le temps, la liberté d'esprit, de chercher à connaître l'efficacité de nos actions. N'écoutons pas les sirènes, et utilisons tout notre temps pour déterminer les meilleurs techniques de lutte contre l'irrationnel. Certainement l'enseignement des sciences dans les écoles, les collèges et lycées est essentiel, et je propose de penser que cet enseignement n'est jamais trop tôt, ni jamais suffisant !
Nous devons chercher activement des moyens de lutte ! Sans nous lasser, luttons contre le Ragnarok !
Bonsoir et merci beaucoup de nous avoir fait parvenir l’article sur l’enseignement dans les universités médicales !
Ayant travaillé longtemps dans l’ADFI pour aider les familles de victimes de sectes et en étant un fidèle lecteur de la revue SCIENCES et PSEUDOSCIENCES, de l'AFIS, je suis très sensible à ces sujets.
Toute la journée dans mon cabinet je suis confronté à ces discours et au bout de 30 ans de métier c’est usant ! Mais ce qui est vraiment triste c’est de voir combien plus la connaissance scientifique augmente, et plus la diffusion de l’irrationnel progresse, et donc la crédulité !
Alors je crois à la stimulation de l’esprit critique que je fais auprès de mes petits enfants mais aussi parfois dans les collèges muni de mon doppler, appareil d’échographie…
Vous avez réussi à faire évoluer les choses dans le domaine de la cuisine, si un jour on pouvait arriver à cela avec la médecine !...
La réponse à donner est claire : elle s'apparente à celle que j'avais faite à mon ami administrateur de l'agriculture : luttons contre le Ragnarok.
A propos de crédulité, de superstition, d'irrationnel, de pensée magique donc, il faut d'abord se souvenir de l'échange qui avait lieuà l'Unesco, il y a plusieurs années, entre deux ministres de la recherche scientifique : le ministre français se plaignait à son homologue d'un pays en voie de développement de la forte proportion de Français superstitieux... mais son interlocuteur lui répondait que, chez lui, cette proportion atteignait 95 pour cent. Tout ce travail de diffusion des résultats de la science, de vulgarisation scientifique, d'enseignement à l'école des résultats et des méthodes des sciences porte donc ses fruits, et il n'y a aucune raison d'être découragé.
Comme expliqué dans un billet précédent, des vagues enfant arrivent par millions chaque année avec la pensée magique, et ce serait désastreux de ne pas lutter régulièrement, assidûment, contre la pensée magique. Dans la mythologie alsacienne, le dieux Wotan ne cesse de rôder sur les champs de bataille pour récupérer des guerriers valeureux, qu'il conduit au Valhalla, afin de repousser les assauts des géants. De même, nous devons militer pour que des amis de plus en plus nombreux s'associent à nous pour faire régner la Raison.
D'ailleurs, pour ceux qui se lasseraient, qui se désespéreraient, j'ai une proposition merveilleuse, à savoir que si l'on est activement occupé à combattre contre les Géants, alors on n'a plus le temps, la liberté d'esprit, de chercher à connaître l'efficacité de nos actions. N'écoutons pas les sirènes, et utilisons tout notre temps pour déterminer les meilleurs techniques de lutte contre l'irrationnel. Certainement l'enseignement des sciences dans les écoles, les collèges et lycées est essentiel, et je propose de penser que cet enseignement n'est jamais trop tôt, ni jamais suffisant !
Nous devons chercher activement des moyens de lutte ! Sans nous lasser, luttons contre le Ragnarok !
Le Ragnarok, toujours le Ragnarok
Ce matin, un message d'un correspondant :
Bonsoir et merci beaucoup de nous avoir fait parvenir l’article sur l’enseignement dans les universités médicales !
Ayant travaillé longtemps dans l’ADFI pour aider les familles de victimes de sectes et en étant un fidèle lecteur de la revue SCIENCES et PSEUDOSCIENCES, de l'AFIS, je suis très sensible à ces sujets.
Toute la journée dans mon cabinet je suis confronté à ces discours et au bout de 30 ans de métier c’est usant ! Mais ce qui est vraiment triste c’est de voir combien plus la connaissance scientifique augmente, et plus la diffusion de l’irrationnel progresse, et donc la crédulité !
Alors je crois à la stimulation de l’esprit critique que je fais auprès de mes petits enfants mais aussi parfois dans les collèges muni de mon doppler, appareil d’échographie…
Vous avez réussi à faire évoluer les choses dans le domaine de la cuisine, si un jour on pouvait arriver à cela avec la médecine !...
La réponse à donner est claire : elle s'apparente à celle que j'avais faite à mon ami administrateur de l'agriculture : luttons contre le Ragnarok.
A propos de crédulité, de superstition, d'irrationnel, de pensée magique donc, il faut d'abord se souvenir de l'échange qui avait lieuà l'Unesco, il y a plusieurs années, entre deux ministres de la recherche scientifique : le ministre français se plaignait à son homologue d'un pays en voie de développement de la forte proportion de Français superstitieux... mais son interlocuteur lui répondait que, chez lui, cette proportion atteignait 95 pour cent. Tout ce travail de diffusion des résultats de la science, de vulgarisation scientifique, d'enseignement à l'école des résultats et des méthodes des sciences porte donc ses fruits, et il n'y a aucune raison d'être découragé.
Comme expliqué dans un billet précédent, des vagues enfant arrivent par millions chaque année avec la pensée magique, et ce serait désastreux de ne pas lutter régulièrement, assidûment, contre la pensée magique. Dans la mythologie alsacienne, le dieux Wotan ne cesse de rôder sur les champs de bataille pour récupérer des guerriers valeureux, qu'il conduit au Valhalla, afin de repousser les assauts des géants. De même, nous devons militer pour que des amis de plus en plus nombreux s'associent à nous pour faire régner la Raison.
D'ailleurs, pour ceux qui se lasseraient, qui se désespéreraient, j'ai une proposition merveilleuse, à savoir que si l'on est activement occupé à combattre contre les Géants, alors on n'a plus le temps, la liberté d'esprit, de chercher à connaître l'efficacité de nos actions. N'écoutons pas les sirènes, et utilisons tout notre temps pour déterminer les meilleurs techniques de lutte contre l'irrationnel. Certainement l'enseignement des sciences dans les écoles, les collèges et lycées est essentiel, et je propose de penser que cet enseignement n'est jamais trop tôt, ni jamais suffisant !
Nous devons chercher activement des moyens de lutte ! Sans nous lasser, luttons contre le Ragnarok !
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Bonsoir et merci beaucoup de nous avoir fait parvenir l’article sur l’enseignement dans les universités médicales !
Ayant travaillé longtemps dans l’ADFI pour aider les familles de victimes de sectes et en étant un fidèle lecteur de la revue SCIENCES et PSEUDOSCIENCES, de l'AFIS, je suis très sensible à ces sujets.
Toute la journée dans mon cabinet je suis confronté à ces discours et au bout de 30 ans de métier c’est usant ! Mais ce qui est vraiment triste c’est de voir combien plus la connaissance scientifique augmente, et plus la diffusion de l’irrationnel progresse, et donc la crédulité !
Alors je crois à la stimulation de l’esprit critique que je fais auprès de mes petits enfants mais aussi parfois dans les collèges muni de mon doppler, appareil d’échographie…
Vous avez réussi à faire évoluer les choses dans le domaine de la cuisine, si un jour on pouvait arriver à cela avec la médecine !...
La réponse à donner est claire : elle s'apparente à celle que j'avais faite à mon ami administrateur de l'agriculture : luttons contre le Ragnarok.
A propos de crédulité, de superstition, d'irrationnel, de pensée magique donc, il faut d'abord se souvenir de l'échange qui avait lieuà l'Unesco, il y a plusieurs années, entre deux ministres de la recherche scientifique : le ministre français se plaignait à son homologue d'un pays en voie de développement de la forte proportion de Français superstitieux... mais son interlocuteur lui répondait que, chez lui, cette proportion atteignait 95 pour cent. Tout ce travail de diffusion des résultats de la science, de vulgarisation scientifique, d'enseignement à l'école des résultats et des méthodes des sciences porte donc ses fruits, et il n'y a aucune raison d'être découragé.
Comme expliqué dans un billet précédent, des vagues enfant arrivent par millions chaque année avec la pensée magique, et ce serait désastreux de ne pas lutter régulièrement, assidûment, contre la pensée magique. Dans la mythologie alsacienne, le dieux Wotan ne cesse de rôder sur les champs de bataille pour récupérer des guerriers valeureux, qu'il conduit au Valhalla, afin de repousser les assauts des géants. De même, nous devons militer pour que des amis de plus en plus nombreux s'associent à nous pour faire régner la Raison.
D'ailleurs, pour ceux qui se lasseraient, qui se désespéreraient, j'ai une proposition merveilleuse, à savoir que si l'on est activement occupé à combattre contre les Géants, alors on n'a plus le temps, la liberté d'esprit, de chercher à connaître l'efficacité de nos actions. N'écoutons pas les sirènes, et utilisons tout notre temps pour déterminer les meilleurs techniques de lutte contre l'irrationnel. Certainement l'enseignement des sciences dans les écoles, les collèges et lycées est essentiel, et je propose de penser que cet enseignement n'est jamais trop tôt, ni jamais suffisant !
Nous devons chercher activement des moyens de lutte ! Sans nous lasser, luttons contre le Ragnarok !
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