Une
récente émission de France 2 sur le thème « Produits
chimiques : nos enfants en danger » a suscité des
réactions indignées sur internet et dans la grande presse (y
compris dans Libération).
Cette émission était largement assise sur un axiome asséné d’entrée qui
prétendait que « selon le rapport annuel de l’EFSA »,
« 97% de nos aliments contiennent des pesticides » et
qu’il existerait des risques manifestes qui découlent pour la
population et les enfants en particulier, en raison de cette
« présence massive ».
La
vérité est bien différente : entre 1996 et nos jours, soit près de
vingt années d’analyses de contrôle pour la recherche de résidus
de pesticides conduites par les états-membres, centralisées au
niveau européen par l’EFSA, le taux des denrées alimentaires sans
aucun résidu décelable
n’a jamais
été inférieur à 52,7%.
Il était de 54,9% en 2012, 54,6% en 2013.
Cela veut dire que la
majorité des aliments que nous consommons, issus pour la plupart de
l’agriculture conventionnelle, ne contiennent aucun résidu de
pesticide décelable avec les moyens d’analyse les plus modernes.
Dans une fraction minoritaire de nos aliments (42,2% en 2012, 43,9%
en 2013), il est possible de déceler des traces d’une ou plusieurs
des 800 substances phytopharmaceutiques recherchées, mais à des
niveaux toujours inférieurs aux très officielles limites maximales
de résidus (LMR) Ce qui veut dire qu’une fraction écrasante de
notre alimentation (97,1% en 2012, 98,5% en 2013) est parfaitement
conforme à la loi et ne présente aucun risque pour le consommateur.
Ce qui ne doit pas nous empêcher de chercher à toujours réduire le
faible nombre des cas où ces LMR sont dépassées (2,9% des
échantillons analysés en 2012, 1,5% en 2013). Très fréquemment,
ces cas relèvent de produits importés de pays
très pauvres où la réglementation, lorsqu’elle existe, est
souvent différente de celle qui encadre le travail des agriculteurs
européens chez lesquels les taux de dépassement de LMR sont
extrêmement faibles.
De nombreuses académies (qui n'ont rien à vendre, contrairement à certains journalistes) ont écrit au CSA et au Président de France 2 une lettre argumentée pour dénoncer les contre-vérités portées par la récente émission, sa totale absence de déontologie, voire a volonté de manipulation de l’opinion qui s’exprime par de
telles méthode.
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