Je voulais vous partager deux interrogations, la
première est-ce que ce n’est pas la porte ouverte à tous les excès des
industriels qui en profiteront pour faire du note à note avec des
substances de synthèse avec le risque du contrôle
qualité. Je suis toujours attaché à savoir que ma soupe de carotte est
bien faite avec des vrais carottes. Cela me rassure…
La seconde concerne la qualité nutritive. Je lis
pas mal de chose sur le relation entre la nutrition et la santé. Les
spécialistes dans ce domaine recommande de varier les sources de notre
alimentation pour utiliser le plus de molécules
que les plantes fabriquent et qui nous soignent, cf des molécules
anticancers présentes dans les fruits rouges, le oignon, l’ail, le lin,
le vin, etc…
Le note à note ne conduit-il pas vers une réduction de ce panel « naturel », de la valeur nutritive ?
Ma réponse est principalement : si je présente la cuisine note à note, c'est surtout parce que, moi, je pose ces questions !
Et j'invite des collègues de toutes les disciplines à apprendre à répondre... car c'est un fait que nous manquons de bien des connaissances.
Plus en détail, maintenant :
Pour la cuisine note à note, la première question, au dela des
questions artistiques, il y a effectivement de nombreuses questions :
nutritionnelles, certes, mais aussi aménagement du territoire,
toxicologie, etc. Et dans une telle discussion, que je mène évidemment
avec des collègues spécialistes des divers domaines, nous devons
considérer que l'ancienneté des aliments classiques n'est pas une
garantie, à preuve la pandémie d'obésité actuelle, qui est due notamment
à l'inadéquation d'un régime alimentaire à une mode de vie. On observe
notamment que ce sont les groupes les plus démunis, ceux qui tournent
sur la frite à chaque repas, qui sont obèses. D'autre part, le
traditionnel n'est pas toujours bon : l'esclavage ou l'excision des
petites filles, par exemple, mais aussi bien des médecines de rebouteux,
etc.
Pour l'aliment, il en va de même, et quels ques
soient nos "goûts personnels", il n'est pas certain qu'ils soient bons.
Les Romains sucraient leurs vins aux sels de plomb, parce que c'était
sucré, et, plus près de nous, j'ai vu des recettes de pissala qui
utilisaient des sels de mercure !!!!!!!
La
question des industriels : oui, il y en a d'honnête et de malhonnêtes.
Et les fraudes ont déjà lieu. Mais on sait aussi reconnaître la
chaptalisation du vin, par RMN isotopique, et, d'autre part, on n'est
pas capable de voir la différence entre une vanilline de synthèse et une
vanilline extraite... mais surtout, dans ce cas particulier, il n'y a
pas assez de vanille pour tous ceux qui veulent un goût de vanille ! Et
pour ce qui me concerne, la vanilline va bien si elle est "food grade". A
noter que les douaniers chimistes européens planchent sur cette
question, depuis que j'ai fait l'introduction de leurs journées
scientifiques .
Pour la variabilité, oui,
il faut varier, mais les procédés de fractionnement et de craquage (déjà
mis en oeuvre pour le lait et le blé, à l'échelle mondiale, dans toute
cette industrie) ne propose pas de perdre quoi que ce soit : tous les
composés initialement présents peuvent être récupés.
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